Poésie pastorale 675967 28950596 2008-04-24T14:59:15Z 219.117.3.25 +[[ja:パストラル]] [[Image:Shepherd-vernet.jpg|thumb|175px|''Bergers dans les Alpes'' de [[Joseph Vernet|Vernet]].]] La '''poésie pastorale''', ou '''poésie bucolique''', est un [[Genre littéraire#Poétiques|genre poétique]] dont l’objet est de représenter la vie champêtre et les mœurs des [[berger]]s, soit d’après la nature, soit d’après des [[idée]]s et des [[Représentation|images]] de convention. Ce genre consacré à la description et à la célébration de l’univers de la [[campagne]] par rapport à celui de la [[ville]] a connu son apogée essentiellement sous l’[[Antiquité]] et vers le {{XVIe siècle}}. Le terme {{Guil|bucolique}} tire son origine du [[grec ancien]] ''boukolos'', le bouvier, personnage le plus souvent représenté par la poésie pastorale, ainsi que les [[paysan]]s ou les [[berger]]s. On a fait remonter la poésie pastorale à des temps reculés, au ''[[livre de Ruth]]'' chez les [[Hébreux]], au poème des ''[[Les Travaux et les Jours|Travaux et les Jours]]'' d’[[Hésiode]] chez les [[Littérature grecque|Grecs]], mais, comme [[genre littéraire]] à part, elle ne peut être reportée au-delà de [[Théocrite]]. Il y eut sans doute longtemps avant lui des poètes qui chantèrent la campagne, mais leurs [[tableau]]x de la vie pastorale, ainsi que les [[chanson]]s où figurent des bergers et des laboureurs, ne constituent pas un genre à part. Le berger [[Daphnis et Chloé (Longus)|Daphnis]], dont le nom et les louanges reviennent si souvent chez les poètes de l’[[Antiquité]], et auquel ils attribuent l’invention de la poésie pastorale, il doit être mis au nombre des personnages mythiques, ou du moins aucun renseignement positif ne permet de lui donner place dans l’histoire littéraire. Théocrite, comme poète pastoral, n’a jamais été égalé. Lui seul a représenté la vie des champs avec toute sa vérité et sa rudesse. Dans celles de ses [[idylle]]s qui mettent en scène des bergers, des gardeurs de bœufs, de brebis, de chèvres, le dialogue où s’échangent soit des propos amis, soit des railleries mordantes, est d’une vérité, d’une réalité telle, qu’on lui a reproché de descendre jusqu’à la grossièreté et la bassesse lorsqu’on a pris pour bas et grossier ce qui est seulement naïf et rustique car il y a, en outre, dans les idylles de Théocrite, une partie lyrique amenée par une lutte de chant, où des vers alternés montrent les côtés plus élevés de la vie champêtre, en peignent les beautés et le charme, en racontent les légendes. Voilà, dans son développement primitif et complet, la poésie pastorale telle qu’on ne la retrouvera plus dans la foule des imitateurs vrais ou prétendus de Théocrite. [[Bion de Smyrne]] et [[Moschus]], successeurs immédiats de Théocrite et ses contemporains, n’ont déjà plus sa simplicité, sa vérité ; ils recherchent l’éclat, et même l’esprit ; par suite, ils préfèrent la description à la forme du dialogue. Mais l’œuvre pastorale la plus célèbre de l’Antiquité est incontestablement ''[[les Bucoliques]]'', modèles si parfaits de style et quelquefois de sentiment de [[Virgile]] qui n’a pris, le plus souvent, de la poésie pastorale que le cadre pour y placer toutes sortes d’idées relatives à la politique, à la religion, à ses intérêts, à ses affections, etc., car on n’y voit pas de peinture de la vie des champs, et ses bergers n’ont ni le langage, ni les mœurs des bergers réels. Chez [[Calpurnius Siculus]], imitateur de Virgile, l’[[églogue]] devient déclamatoire et, malgré quelques traits de sentiment, quelques touches élégantes, la décadence se marque dans le style et dans la pensée. [[Marcus Aurelius Olympius Nemesianus|Nemesianus]], contemporain de Calpurnius, eut les mêmes qualités et les mêmes défauts. Parmi les ''Idylles'' d’[[Ausone]], on ne peut citer, comme touchant au genre pastoral, que l’idylle des ''Roses''. Au {{sp-|XV|e|et au|XVI|e|}}, la pastorale latine fut restaurée par plusieurs poètes italiens, entre lesquels [[Giovanni Pontano|Pontano]], [[Jacques Sannazare|Sannazare]] et [[Marco Girolamo Vida|Vida]]. Tous trois ont manié le vers latin avec une rare habileté, mais Sannazare se distingue des deux autres, parce qu’il a représenté les mœurs et les travaux des populations qui habitent les rivages de la mer. Ils se caractérisent par la recherche de l’élégance et l’emploi excessif de la [[périphrase]]. {{Guil|Jamais, dit [[Saint-Marc Girardin]], l’horreur du mot propre et l’effort pour trouver le prétendu mot élégant n’ont été poussés plus loin.}} [[Image:François Boucher 007.jpg|thumb|250px|''Le Pont'' de [[François Boucher|Boucher]], 1751.]] La poésie pastorale est cultivée par bien d’autres poètes italiens, et dans la langue nationale. C’est surtout dans la pastorale dramatique, et faite pour le théâtre, qu’ils réussirent. Leurs principales œuvres en ce genre furent l’''Aminte'' du [[Le Tasse|Tasse]] ([[1573 en littérature|1573]]); le ''Pastor fido'' de [[Giovanni Battista Guarini|Guarini]] ([[1590 en littérature|1590]]) ; l’''Alceo'' d’[[Antonio Ongaro]] ([[1591 en littérature|1591]]), dite {{Guil|l’Aminte mouillée}}, ''Aminta bagnata'', parce que les personnages étaient des pêcheurs et non des bergers ; la ''Filli di Sciro'' de [[Guido Baldo Bonarelli|Guidubaldo Bonarelli]] ([[1607 en littérature|1607]]) ; la ''Fidalma'' de son jeune frère [[Prospero Bonarelli della Rovere|Prospero]] ([[1642 en littérature|1642]]), etc. Au lieu de ces œuvres où les personnages parlaient non la langue de leur situation, mais le langage raffiné des courtisans tandis qu’au {{s|XVIII|e|}}, la [[littérature italienne]] produisit des poésies pastorales où les prêtres, les laboureurs, les pêcheurs parlaient leur propre langue, naïve et sans prétention, et qui se rapprochaient du genre de Théocrite, comme les pastorales écrites en [[sicilien]] de [[Giovanni Meli|Meli]], particulièrement ses ''Ecloghe pescatorie''. En France, au {{s|XVI|e|}}, [[Pierre Ronsard|Ronsard]] et [[Philippe Desportes|Desportes]] composèrent des [[églogue]]s, mais aucun écrivain français n’a eu au même degré le don de la naïveté, de la familiarité champêtre comme [[Jean Vauquelin de La Fresnaye|Vauquelin de La Fresnaye]]. Véritable poète pastoral de cette époque, il laisse de côté les titres d’églogues et de bucoliques, pour donner à ses poésies rustiques le titre d’''Idillies'', c’est-à-dire {{Guil|imagettes et petites tablettes de fantaisies d’amour}}, représentant naïvement {{Guil|la nature en chemise}}. Le {{s|XVII|e|}} s’ouvrit avec ''[[L'Astrée|l’Astrée]]'', célèbre roman paru de [[1607 en littérature|1607]] à [[1627 en littérature|1627]] et qui eut un si grand succès pendant près de cent ans. Les bergers y tiennent beaucoup de place ; mais ces bergers sont des gens du monde déguisés, tout pleins de beaux sentiments, des sophistes pointilleux dissertant sur tout, sans oublier la philosophie de Platon. De ces bergers de ''l’Astrée'' sortirent bien des personnages abstraits et de convention, n’ayant de la vie pastorale que le chien, la houlette et les moutons, et qui figurèrent pendant plus d’un siècle dans les [[églogue]]s ou dans les pastorales dramatiques. À cette famille appartiennent les personnages que [[Honorat de Bueil de Racan|Racan]] fait parler dans ses ''Bergeries'' ([[1625 en littérature|1625]]), et ceux que les poètes dramatiques français, à l’imitation des Italiens, mirent en scène dans les nombreuses pastorales de la première partie du {{s-|XVII|e|}}, telles que la ''Silvie'' et la ''Silvanire'' de [[Jean Mairet|Mairet]] ([[1621 en littérature|1621]], 1625). Les contemporains de ces œuvres admettaient sans peine devoir des courtisans transformés en porteurs de houlettes, et d’entendre ces gardeurs de moutons, gracieux jusqu’à la fadeur, tenir le langage de la société polie. Cette fiction admise, les ''Églogues'' de [[Jean Regnault de Segrais|Segrais]] ([[1658 en littérature|1658]]) se distinguent par la douceur, la tendresse, la pureté, l’agrément ; ''Timarette'' et ''Amire'' sont, en leur genre, de petits chefs-d’œuvre. La fameuse idylle allégorique d’[[Antoinette Des Houlières]] sur ses enfants peut, pour le sentiment et le style, être mise au même rang. Dans les ''Églogues'' de [[Bernard Le Bouyer de Fontenelle|Fontenelle]] ([[1688 en littérature|1688]]), le sentiment fit place à l’esprit, et le manque de naturel se montra sans scrupule. On ne s’en étonnera pas, en lisant, dans son ''Discours sur la nature de l’églogue'', ses arrêts contre {{Guil|la grossièreté}} de Théocrite. {{Guil|Les discours qu’il prête à ses personnages, ajoute-t-il, sentent trop la campagne ; ce sont là de vrais paysans, et non des bergers.}} Avec cet auteur {{Guil|si délicat, si galant et si fin}}, comme dit [[Charles Perrault|Perrault]], le langage et les idées de la poésie pastorale tombent de la convention dans l’afféterie ne parlant qu’à l’intelligence. Moins intéressants, les poètes, du {{s|XVII|e|}} qui le suivent firent moins montre d’esprit que lui et ils remplacèrent, mais moins par raison et par goût que par stérilité, l’esprit par une sentimentalité subtile ou fade. Les peintres reproduisirent sur la toile ce thème poétique, pour produire des œuvres, ne parlant qu’aux yeux, aimables et gracieuses. [[Image:François Boucher 009.jpg|thumb|250px|''Le Moulin'' de [[François Boucher|Boucher]], 1751.]] Dans la seconde moitié du {{s|XVIII|e|}}, l’influence de [[Johannes Gessner|Gessner]], le {{Guil|Théocrite de Zurich}}, se fit sentir sur la littérature française. Quelques poètes d’une nature tendre et rêveuse se prêtèrent facilement à une transformation où la critique voulut voir un retour à l’antique, tandis qu’il fallait y voir bien plutôt un pas en avant vers le [[romantisme]]. Enthousiaste de Gessner, [[Arnaud Berquin|Berquin]] lui emprunta surtout ce qu’il a d’un peu précieux et maniéré. [[Nicolas-Germain Léonard|Léonard]], plus vraiment poète, lui prit la grâce et le sentiment ; le talent mélancolique dont il était doué inclina souvent son idylle à l’élégie. [[Jean-Pierre Claris de Florian|Florian]] aussi fut, en une certaine mesure, le disciple de Gessner : {{Guil|J’ai tâché d’habiller la ''Galatée'' comme vous habillez vos Chloés, lui écrivait-il ; je lui ai fait chanter les chansons que vous m’avez apprises, et j’ai orné son chapeau de fleurs volées à vos bergères.}} Quelques années plus tard, un poète du premier ordre, [[André Chénier]], allait reproduire l’idylle antique, avec un sentiment exquis, avec une forme de la plus rare pureté. Il devait mériter qu’on dit de lui : {{Guil|C’est la naïve simplicité de Théocrite, jointe à la douce mélancolie de Virgile.}} Lorsque quelques-unes de ses idylles furent mises au jour à la fin du {{s|XVIII|e|}}, ses œuvres tout empreintes de son génie poétique furent appréciées à leur juste valeur. Cette poésie peut être considérée comme la dernière manifestation en France du genre pastoral, uniquement à condition d’en exclure les chefs d’œuvre en prose, comme ''[[la Mare au Diable]]'' ou ''[[la Petite Fadette]]'', de [[George Sand]], dont il s’est enrichi plus tard. L’enthousiasme soulevé par les idylles allemandes de Gessner (''Idyllen'', [[1758 en littérature|1758]], [[1762 en littérature|1762]]) ne se borna pas au premier moment, puisque bien plus tard [[François Andrieux|Andrieux]] les comparait aux ''Bucoliques'' de Virgile et les leur préférait sous certains rapports. La [[Littérature de langue allemande|littérature allemande]] compte encore, dans le genre pastoral, [[Ewald Christian von Kleist|von Kleist]], l’auteur du ''Printemps'' (''der Frühling''), dont [[Friedrich von Schiller|Schiller]] a dit qu’il avait surtout un admirable talent pour peindre les paysages, et [[Johann Heinrich Voß|Voß]], l’auteur des trois idylles réunies sous le titre de ''Louise'', que distingue une simplicité digne d’[[Homère]]. Au genre pastoral appartient en outre par plusieurs côtés le poème ''Hermann et Dorothée'', de [[Johann Wolfgang von Goethe|Goethe]]. La littérature hollandaise compte, quant à elle, les idylles pleines d’esprit et de finesse de [[Hendrik Tollens|Tollens]]. La [[littérature anglaise]] offre peu d’œuvres pastorales. Au {{s-|XVI|e|}}, [[Edmund Spenser|Spenser]] donna le ''Calendrier du berger'' (''The Shepheardes Calender'', [[1579 en littérature|1579]]), poème où il chantait son amour pour la belle Rosalinde, et qui, plein de subtilités et d’archaïsmes, fut difficile à comprendre même pour les contemporains. Vers la même époque, [[Philip Sidney|Sidney]] écrivit, à l’imitation de Sannazare, le roman pastoral intitulé ''Arcadia''. Au {{s-|XVII|e|}}, [[Phineas Fletcher|Fletcher]] publia des églogues sur les pêcheurs (''Piscatory Eclogues'', [[1633 en littérature|1633]]), et [[John Milton|Milton]] composa la pastorale de ''Lycidas''. [[Image:François Boucher Autumn Pastoral.jpg|thumb|175px|''[[Un automne pastoral]]'' de [[François Boucher|Boucher]], 1749.]] Au {{s-|XVIII|e|}}, les critiques anglais placent quelquefois dans la poésie pastorale le poème du ''Cidre'', de [[John Philips]], ''les Saisons'' (''The Seasons'', [[1730 en littérature|1730]]), de [[James Thomson|Thomson]] et ''le Garçon du fermier'' (''the Farmer’s Boy'' [[1800 en littérature|1800]]), de [[Robert Bloomfield]], mais ces trois remarquables poèmes rentrent plus particulièrement dans le genre descriptif et didactique. En ce siècle, la littérature anglaise n’offre dans l’[[églogue]], outre les poésies de [[William Collins (poète)|Collins]], que les ''Pastorales'' de [[Alexander Pope|Pope]], ''le Printemps'', ''l’Eté'', ''l’Automne'', ''l’Hiver'', qui, composées à l’âge de seize ou dix-sept ans, doivent être surtout regardées comme des exercices d’un admirable écolier. Son ''Églogue sacrée du Messie'' n’est que la quatrième églogue de Virgile ingénieusement adaptée à l’histoire évangélique et combinée avec des passages d’''Isaïe''. On rattache deux romans de la [[littérature espagnole]] au genre pastoral : ''la Galatée'' (''la Galatea'' [[1581 en littérature|1581]]-[[1583 en littérature|1583]]) de [[Miguel de Cervantes|Cervantes]] et la ''Diane amoureuse'' (''los Siete Libros de la Diana'', [[1559 en littérature|1559]]) de [[Jorge de Montemayor]]. Mais la poésie pastorale proprement dite, dont [[Juan Boscán Almogáver|Boscán]] commença à donner, au {{s-|XVI|e|}}, quelques morceaux dans ses pièces imitées de la littérature italienne, ne fut décidément introduite dans la littérature espagnole qu’au {{s-|XVII|e|}}, par [[Esteban Manuel de Villegas|Manuel de Villegas]]. Le poète qui a le mieux réussi, soit dans de véritables églogues, soit dans des romances pastorales, est [[Juan Meléndez Valdés|Meléndez Valdés]], dont l’[[Real Academia Española|Académie de Madrid]] couronna, vers [[1780]], l’idylle intitulée ''Batilo'' composée dans le sentiment de celles de Gessner. La [[Littérature lusophone|littérature portugaise]] eut, au {{s-|XVI|e|}}, plusieurs poètes qui se distinguèrent dans le genre pastoral : [[António Ferreira]], dit {{Guil|l’Horace portugais}} ; [[Sá de Miranda]], passionné comme Ferreira pour l’antiquité, et qui forma avec lui la langue poétique dont se servit [[Luís de Camões|Camões]] ; [[Pedro de Andrade Caminha]], que son élégance a fait ranger parmi les classiques portugais ; [[André Falcão de Resende|Falcão de Resende]], [[Alvarez de Oriente]], [[Diego Bernardès]], surnommé {{Guil|le Prince de la poésie pastorale}}. Au commencement du {{s-|XVII|e|}}, on cite encore [[Francisco Rodrigues Lobo|Lobo]], dont la ''Corte na Aldeia'' ([[1619 en littérature|1619]]), pastorale mêlée de prose et de vers, est regardée comme un chef d’œuvre. == Références == * Pierre Barbier, ''Le Théâtre militant au {{s-|XVI|e|}}. La pastorale au {{sp-|XVI|e|et au|XVII|e|}}. Un faiseur de pastorales au {{s-|XVII|e|}}'', Genève, Slatkine Reprints, 1970. * Alfred Busquet, ''Essai sur la poésie pastorale'', Paris, 1889. * Jacqueline Duchemin, ''La Houlette et la lyre ; recherche sur les origines pastorales de la poésie'', Paris, Les Belles lettres, 1960. * Stéphane Macé, ''L’Éden perdu : la pastorale dans la poésie française de l'âge baroque'', Paris, Champion, 2002. {{ISBN|9782745305015}} * Alain Niderst, ''La Pastorale française : de [[Rémi Belleau]] à [[Victor Hugo]]'', Paris ; Seattle, Papers on French Seventeenth Century Literature, 1991. == Source == * [[Gustave Vapereau]], ''Dictionnaire universel des littératures'', Paris, Hachette, 1876, p. 1551-2. {{Autres projets|wikt = bucolique|commons=Category:Pastoral}} {{Portail littérature}} {{DEFAULTSORT:Pastorale}} [[Catégorie:Genre poétique]] [[cs:Pastorála]] [[de:Schäferdichtung]] [[en:Pastoral]] [[fa:پاستورال]] [[fi:Paimenrunous]] [[it:Pastorale (arte)]] [[ja:パストラル]] [[mk:Пасторална поезија]] [[no:Hyrdediktning]] [[pl:Sielanka]] [[ru:Пастораль]] [[uk:Пастораль]]