Porte-avions et porte-aéronefs 51866 31769776 2008-07-21T18:28:18Z David Berardan 26481 Correction des [[Projet:Liens vers les pages d'homonymie|liens vers les pages d'homonymie]] {{pas fini}} [[Image:CVN-78 Artist Image.jpg|thumb|right|Vue d'artiste de l'USS ''Gerald R. Ford'', tête de sa [[Classe Gerald R. Ford|classe]], le plus gros porte-avions en service à l'horizon 2015]] [[Image:Principe-de-Asturias Wasp Forrestal Invincible 1991 DN-ST-92-01129s.jpg|thumb|Photo de groupe de porte-avions, porte-aéronefs et porte-hélicoptères d'assaut : le STOBAR CV ''Principe de Asturias'', le LHD USS ''Wasp'', le CATOBAR CV [[USS Forrestal (CVA-59)|USS ''Forrestal'']] et le STOBAR CV [[HMS Invincible (R05)|HMS ''Invincible'']] (7 octobre 1991)]] Un '''porte-avions''' ou un '''porte-aéronefs''' est un [[navire de guerre]] permettant de transporter et de mettre en œuvre des [[avion militaire|avions de combat]]. C'est en fait une [[base aérienne]] flottante et donc mobile, qui permet de déplacer une véritable force de frappe offensive et autonome à n'importe quel endroit du globe sans aucune entrave diplomatique. Navigant dans les [[Haute mer|eaux internationales]], il reste en effet indépendant de toute [[souveraineté territoriale]]. Pour de nombreuses marines, les porte-avions et porte-aéronefs sont des ''capital ships''. Ce sont de véritables villes flottantes truffées d'[[électronique]], embarquant plusieurs dizaines d'avions et d'[[hélicoptère]]s de combat de l'[[aéronautique navale]]. Leur maintenance est de plus en plus complexe et coûteuse. == Description == Un porte-avions/aéronefs est constitué des éléments suivants : * un [[pont d'envol]] continu (''flush-deck'') à [[tribord]] permettant le [[décollage]] et l'[[atterrissage]] des avions qu'il emporte, * un îlot, placé sur un côté du pont et servant entre autres de [[tour de contrôle]], * des [[Ascenseur|monte-charges]] permettant de transférer les aéronefs entre le pont et les hangars, * Sous le pont, on trouve les hangars de stockage et de maintenance des avions, les réserves de carburant et de munitions, les logements des équipages, et le groupe de propulsion, * sur le pont se trouvent les [[Catapulte (avion)|catapultes]] permettant de donner aux avions une accélération initiale au [[décollage]] ainsi que les [[brin d'arrêt|brins d'arrêt]] pour le [[Frein#Freinage lors d'un appontage|freinage]] à l'[[appontage]]. Sur les porte-aéronefs, un tremplin remplace les [[Catapulte (avion)|catapultes]] ; les [[brin d'arrêt|brins d'arrêt]] étant optionnels selon le type d'appareil embarqué. [[Image:Abraham-Lincoln-battlegroup.jpg|thumb|left|Le porte-avions américain USS ''Lincoln'' et ses navires d'accompagnement]] Un porte-avions nécessite l'appui de nombreux autres bâtiments, non seulement pour assurer sa défense (notamment [[Patrouilleur (bateau)|patrouilleur]]s, [[croiseur]]s, [[frégate (navire)|frégates]] antiaériennes, [[frégate (navire)|frégates]] anti-sous-marines et [[Sous-marin nucléaire d'attaque|sous-marin nucléaire d'attaque (SNA)]]), mais également pour assurer son ravitaillement. Ainsi, chaque porte-avions est systématiquement accompagné de toute une escorte d'autres bâtiments avec lesquels il compose un [[Groupe aéronaval|groupe de combat aéronaval]]. Sa dépendance fait que l'usage d'un porte-avions a été de plus en plus contesté (en consommant pratiquement la totalité des moyens d'une marine moderne pour sa seule protection), mais les multiples opérations militaires qu'il permet d'accomplir font de ce bâtiment toujours un atout irremplaçable. En raison de leurs vocations, les porte-avions sont en général les plus gros navires des différentes marines. Afin d'augmenter leur [[autonomie (technologie)|autonomie]] et leur indépendance vis-à-vis d'un ravitaillement en carburant, les porte-avions peuvent être équipés d'un système de [[propulsion nucléaire]]. Ce type de propulsion recèle cependant divers problèmes dont le coût, le danger des [[radiation]]s, les fuites éventuelles, la vulnérabilité des chaufferies, et l'entretien. En outre, il ne supprime pas le besoin de ravitailler le navire en carburant pour les avions, ce qui fait qu'une propulsion classique peut lui être préférée. == Historique == {| class="toccolours" style="float: right; margin-left: 1em; margin-right: 0em; font-size: 85%; background:#c6dbf7; color:black; width:30em; max-width: 40%;" cellspacing="5" | style="text-align: left;" | {{citation|Donc, un bateau porte-avion devient indispensable. Ces navires seront construits sur des plans différents de ceux usités actuellement. D'abord, le pont sera dégagé de tout obstacle : plat, le plus large possible, sans nuire aux lignes nautiques de la carène, il présentera l'aspect d'une aire d'atterrissage. Le mot atterrissage n'est peut-être pas le terme à employer, puisqu'on se trouvera sur mer, nous lui subsisterons celui d'abordage.}} |- | style="text-align: left;" | [[Clément Ader]], ''L'Aviation militaire'', Berger-Levrault, Paris (1909) |} Alors que les « plus lourds que l'air » prennent leur essor au début du 20{{e}} siècle, plusieurs marines s'intéressent à leur utilisation à bord de leurs lourds navires de guerre. En [[1909]], l'inventeur français [[Clément Ader]] publie dans son ouvrage ''L'Aviation militaire'' la description de {{citation|navires porte-avion}} servant à l'observation, au torpillage des navires ennemis et à la protection du territoire national français. D'autre part, {{citation|le remisage des avions devra être aménagé nécessairement sous le pont}}. L'accès s'effectue par un monte-charge obturé par une grande trappe à coulisse comprenant des joints étanches ne laissant pas filtrer l'eau. Ce procédé est appliqué sur les porte-avions actuels. Ader imagine aussi {{citation|des cheminées rétractiles afin de laisser libre le pont pendant les manoeuvres des avions}}. Ce système est essayé sur certains porte-avions japonais à partir des années trente. [[Clément Ader|Ader]] décrit également le décollage et l'appontage des appareils vent debout tel qu'il est pratiqué de nos jours<ref>Claude Carlier, « Clément Ader, premier stratège aérien » {{lire en ligne|lien=http://www.stratisc.org/strat_049_carlierade.html}}</ref>. ===Premières tentatives (1910-1918)=== ====De l’utilité des plates-formes sur les cuirassés==== [[Image:USS Pennsylvania - First airplane landing.jpg|thumb|Le 1{{er}} appontage sur le [[:en:USS Pennsylvania (ACR-4)|USS ''Pennsylvania'']] ([[18 janvier]] [[1911]])]] [[Image:CanardVoisinJune1912.jpg|thumb|Le premier [[transport d'hydravions]] du monde, le ''[[Foudre]]'' de la [[Marine nationale (France)|Marine nationale française]] avec un [[hydravion]] ''[[:en:Canard Voisin|Canard Voisin]]'' (juin 1912)]] L’[[US Navy]] commence à s’intéresser à l’aviation à l’été [[1910]] et charge le capitaine [[:en:Washington Irving Chambers|Washington Irving Chambers]] et ses adjoints William McEntee (du [[:en:Bureau of Construction and Repair|''Bureau of Construction and Repair'']]) et Nathaniel H. Wright (du [[:en:Bureau of Steam Engineering|''Bureau of Steam Engineering'']]) de la tenir au courant des progrès accomplis. Le premier décollage d'un avion en mer a lieu à titre expérimental le [[14 novembre]] [[1910 en aéronautique|1910]], à bord du [[croiseur]] [[:en:USS Birmingham (CL-2)|USS ''Birmingham'']] de {{formatnum:3750}} tonnes équipé pour l'occasion d'une plate-forme de 24,60 x 7 mètres. C'est le pilote américain [[Eugene Ely]] qui réalise l'exploit à bord d'un [[biplan]] Curtiss 1911 modèle D, qui se pose à 4 km de là, sur la plage de Willoughby Spit ([[Virginie]])<ref>La première tentative de Samuel Pierpont Langley à bord de son ''Aerodrome'' d’une barge située sur le [[Potomac]] est un échec, le 8 décembre [[1903]], quelques jours avant le vol des frères Wright, est un échec</ref>. Le [[Secrétaire à la Marine des États-Unis|secrétaire d’État à la Marine]] [[:en:George von Lengerke Meyer|George von Lengerke Meyer]] déclare peu après : {{citation|Cette expérience et les progrès accomplis en aéronautique semblent indiquer que l’aviation est appelée à jouer un rôle dans la [[guerre navale]] du futur}}, même s’il n’est pas encore question de concevoir une plate-forme dédiée (on parle de plate-forme amovible installée sur les tourelles des [[cuirassé]]s) tant {{citation|que vous m’aurez montré qu’il est possible pour un aéroplane de se poser sur l’eau le long d’un cuirassé et d’être hissé à bord sans l’aide d’une quelconque plate-forme.}} Après que le 18 janvier [[1911]], [[Eugene Ely|Ely]] apponte avec le même avion sur la plage arrière de 36,40x9,60 mètres du [[cuirassé]] [[:en:USS Pennsylvania (ACR-4)|USS ''Pennsylvania'']] dans la [[baie de San Francisco]] ([[Californie]]), [[Glenn Curtiss]] amène le 17 février son [[hydravion]] le long du [[:en:USS Pennsylvania (ACR-4)|''Pennsylvania'']] et le fait hisser à bord. L’intérêt pour l’aviation navale est plus palpable en [[France]] et, surtout, au [[Royaume-Uni]]. Le premier navire spécifiquement destiné à emporter des aéronefs est le [[transport d'hydravions]] [[France|français]] [[Foudre]], un [[croiseur]] de {{formatnum:6000}} tonnes lancé en [[1895]] qui est modifié pour son nouveau rôle entre [[1911]] et [[1912]]<ref>L'aéronautique maritime française voit le jour le 20 mars [[1912]] sous l'appellation de Service de l'aviation maritime</ref>. Lors des grandes manœuvres navales de mai [[1914]], une douzaine d'[[hydravion]]s équipés de la [[Transmission sans fil|TSF]] est affectée à des missions de reconnaissance jusqu'à 200 km sur divers points de la [[mer Méditerranée]], principalement à [[Toulon]] et à [[Bizerte]] ([[Tunisie]])<ref>Selon Claude Carlier et Guy Pedroncini, « 1916. L'émergence des armes nouvelles dans la Grande Guerre » {{lire en ligne|lien=http://www.stratisc.org/EAN_3.htm}}</ref>. Le lieutenant [[:en:Charles Rumney Samson|Charles Samson]] est le premier à décoller à bord d’un [[biplan]] Short S.38 d'un navire en mouvement (18 nœuds), le [[cuirassé]] HMS ''Hibernia'', le [[2 mai]] [[1912]]. Refusant cependant en [[1912]] la construction d’un bâtiment de {{formatnum:15000}} tonnes et 130 mètres de vol doté de deux ponts puis d’un autre de {{formatnum:20000}} tonnes avec pont continu (''flush-deck'') de 150 mètres, la [[Royal Navy]] préfère adjoindre une plate-forme fixe à des navires existants, dont le [[croiseur]] [[:en:HMS Hermes (1898)|HMS ''Hermes'']] transformé en [[transport d'hydravions]] en [[1913]] (et comprenant le premier aéronef à voilure repliable, un [[:en:Short Folder|Short Folder]] Admiralty Type 81) puis, à partir de mai [[1915]], les HMS [[:en:HMS Arethusa (1913)|''Arethusa'']], ses sisterships [[:en:HMS Aurora (1913)|''Aurora'']], [[:en:HMS Penelope (1914)|''Penelope'']] et [[:en:HMS Undaunted (1914)|''Undaunted'']], plus le [[:en:HMS Caledon (D53)|''Caledon'']], le [[:en:HMS Dublin (1912)|''Dublin'']], le [[:en:HMS Yarmouth (1911)|''Yarmouth'']] et le [[:en:HMS Cassandra (1916)|''Cassandra'']]<ref>A la fin de la [[Première guerre mondiale]], 22 [[croiseur]]s britanniques sont dotés d’une plate-forme fixe. En [[1919]], 36 [[cuirassé]]s sont dotés d’une plate-forme orientable de tourelle</ref>. ====La 1{{re}} guerre mondiale et les 1{{er}} porte-avions==== [[Image:HMS Furious-8.jpg|thumb|right|Le [[:en:HMS Furious (47)|HMS ''Furious'']] avec à bord des [[Sopwith Camel]] avant l'attaque sur [[Tønder]] (juillet 1918)]][[Image:Wakamiya.jpg|thumb|left|C’est à partir du [[transport d'hydravions]] [[:en:Japanese seaplane carrier Wakamiya|''Wakamiya'']] qu’est conduit le 1{{er}} raid aéronaval en septembre 1914]] [[Image:HMS Argus (1917).jpg|thumb|right|L'[[:en:HMS Argus (I49)|HMS ''Argus'']] au mouillage, en livrée camouflage]] La 1{{re}}attaque aéronavale de l’histoire a lieu en septembre [[1914]] à partir du [[transport d'hydravions]] [[:en:Japanese seaplane carrier Wakamiya|''Wakamiya'']] (ex-''Lethington'') de {{formatnum:7720}} tonnes de la [[Marine impériale japonaise]] contre la baie de [[Jiaozhou]], une concession de l’[[Empire colonial allemand]] en Chine continentale. Quatre [[hydravion]]s [[Maurice Farman]] bombardent les cibles allemandes (centres de communication et de commandement) et coulent un [[Navire de guerre des mines|mouilleur de mines]] dans la péninsule de [[Qingdao|Tsingtao]] jusqu’au 6 novembre [[1914]], date à laquelle les Allemands se rendent. Sur le front occidental, le 1{{er}} raid aéronaval a lieu le 25 décembre [[1914]] lorsque 12 hydravions des HMS [[:en:HMS Engadine (1911)|''Engadine'']], [[:en:HMS Riviera|''Riviera'']] et [[:en:HMS Empress (1914)|''Empress'']] attaquent préventivement la base de [[Zeppelin]] de [[Cuxhaven]]<ref>Stanley Spooner, « Aircraft in Warfare », dans ''Flight'', {{numéro}}314 (1{{er}} janvier 1915) {{lire en ligne|lien=http://www.flightglobal.com/pdfarchive/view/1915/1915%20-%200002.html}}</ref>. Le raid, qui n’est pas un succès total en dépit du bombardement du [[croiseur]] SMS ''Von der Tann'' démontre la faisabilité d’une attaque aéroportée par voie des mers. Dès mai [[1915]], la marine russe déploie plusieurs [[transport d'hydravions|transports d'hydravions]] (l’[[:en:Russian cruiser Almaz|''Almaz'']], l’''Imperator Alexander I'' et le ''Imperator Nicolaï'') lors des opérations menées contre les Turcs en [[mer Noire]] (renforcés à l’hiver [[1917]] par le ''Romania'', le ''Regele Carol'', le ''Dacia'' et l’''Imperator Trayan'' embarquant des [[:en:Grigorovich M-9|Grigorovich M-9]]). Le 12 août [[1915]], l'HMS ''Ben-my-Chree'' lance un [[hydravion]] [[Short Type 184]] pour attaquer un navire turc de {{formatnum:5000}} tonnes en [[mer de Marmara]] tandis que le 6 février [[1916]], les avions de l’''Imperator Nicolaï'' et de l’''Imperator Alexander I'' envoient par le fond le cargo turc ''Jamingard'', le plus gros navire marchand jamais coulé durant la guerre. Au [[Royaume-Uni]], la traque des [[Zeppelin]] de reconnaissance allemands devient systématique à partir de [[1915]] avec des patrouilles quotidiennes à 80 km des côtes<ref>De nombreux [[transport d'hydravions|transports d’hydravions]] sont affectés à la traque des [[Zeppelin]], dont les HMS [[:en:HMS Arethusa (1913)|''Arethusa'']], [[:en:HMS Aurora (1913)|''Aurora'']], ''Brocklesby'', ''Cantatrice'', ''Christopher'', ''Dryad'', ''Eridge'', ''Halcyon'', ''Jerico'', ''Killingholme'', ''Kingfisher'', ''Melton'' dans l’[[océan Atlantique]], les HMS ''Anne'', ''City of Oxford'', [[:en:HMS Doris (1896)|''Doris'']], [[:en:HMS Endymion (1891)|''Endymion'']], [[:en:HMS Euryalus (1901)|''Euryalus'']], ''Kingfauns Castle'', ''Laconia'', ''Laurentic'', [[:en:Manica|''Manica'']], [[:en:HMS Minerva (1895)|''Minerva'']], ''Raglan'', ''Roberts'', ''Ben-my-Chree'' et [[:en:HMS Empress (1914)|''Empress'']] en [[mer Méditerranée]] orientale, les HMS ''Diana'', ''Dufferin'', ''Hardinge'', [[:en:HMS Minerva (1895)|''Minerva'']], ''Northbrook'' et [[:en:Raven II|''Raven II'']] en [[mer Rouge]], les HMS [[:en:Himalaya|''Himalaya'']], ''Laconia'' et [[:en:Manica|''Manica'']] le long de la côte orientale de l’[[Afrique]]. Beaucoup sont d’anciens navires marchands transformés {{lire en ligne|lien=http://www.hazegray.org/navhist/carriers/uk_sea.htm}}</ref>. Mais les [[transport d'hydravions|transports d’hydravions]], assez anciens, sont à la peine. Conçu pour accueillir 4 hydravions de reconnaissance et 4 chasseurs monoplaces, le [[croiseur]] [[:en:HMS Furious (47)|HMS ''Furious'']] de {{formatnum:22000}} tonnes est modifié et mis en service le 26 juin [[1917]] avec l’adjonction d’un pont continu de 70 mètres, rallongé à partir du 14 novembre à 90 mètres. Doté d’un hangar couvrant cette longueur et de 2 ascenseurs électriques, il embarque 16 aéronefs ([[Sopwith Pup]], [[Sopwith Camel]] et [[Sopwith 1½ Strutter]]) et peut être considéré comme le 1{{er}} porte-avions. Il compte à son actif le 1{{er}} appontage sur un navire en mouvement sur [[Sopwith Pup]] le 2 août [[1917]] et l’attaque, le [[19 juillet]] [[1918]], d’une usine de [[Zeppelin]] à [[Tønder]] ([[Danemark]]) et la destruction d'un Z-54 et d'un Z-60 par 7 [[Sopwith Camel]]<ref>Un est porté disparu selon le La page web The Raid On Tondern {{lire en ligne|lien=http://www.casey.tgis.co.uk/web/dfc/tonder.htm}}</ref>. Cependant, peu avant la fin de la guerre, le 6 septembre [[1918]], est commissionné l'[[:en:HMS Argus (I49)|HMS ''Argus'']] de {{formatnum:15750}} tonnes, le 1{{er}} porte-avions conçu dès l'origine pour recevoir un pont continu (sans îlot) de 160x26 mètres. Il opère 20 aéronefs, dont des [[Sopwith Camel]] et des avions d'attaque [[:en:Sopwith Cuckoo|Sopwith Cuckoo]]. ===L'essor du porte-avions (1919-1935)=== ====Le Traité de Washington de 1922==== {{article détaillé|Traité de Washington de 1922}} {|class="wikitable" align="right" style="text-align:center" | colspan=4 | '''Tonnages autorisés''' |- ! Pays !! Navires de bataille !! Porte-avions !! Nombre |- | [[Royal Navy|Empire Britannique]] || {{formatnum:580450}} tonnes || {{formatnum:150000}} tonnes || 22 |- | [[US Navy|États-Unis]] || {{formatnum:500600}} tonnes || {{formatnum:135000}} tonnes || 18 |- | [[Marine impériale japonaise|Japon]] || {{formatnum:301320}} tonnes || {{formatnum:81000}} tonnes || 10 |- | [[Marine nationale (France)|France]] || {{formatnum:220170}} tonnes || {{formatnum:60000}} tonnes || 10 |- | [[Regia Marina|Italie]] || {{formatnum:180800}} tonnes || {{formatnum:60000}} tonnes || 10 |} Le 11 juillet [[1921]], les grandes puissances décident de se rencontrer afin de décider de la limitation des armements navals. Une conférence, du 12 novembre [[1921]] au 6 février [[1922]], aboutit au [[traité de Washington de 1922|traité de Washington]]. En plus d'une limitation en tonnage global, le nombre de porte-avions de plus de {{formatnum:27000}} et de moins de {{formatnum:33000}} tonnes est limité à deux par pays. Étant donné que la plupart des marines dépassent le tonnage autorisé des navires de bataille et sont sous les quotas en ce qui concerne les porte-avions, nombre de [[croiseur]]s en construction sont transformés en porte-avions<ref>Le nombre de canons de gros calibre portés par chaque porte-avions est strictement limité, empêchant qu'un [[cuirassé]] soit doté d'un avion et désigné comme porte-avions</ref>. Néanmoins, les marines européennes ne s'intéressent pas toutes à la projection de forces dans l’[[océan Atlantique]] et donc à la construction de porte-avions. La [[Kriegsmarine]] allemande préfère la guerre de course avec des [[croiseur]]s et [[cuirassé]]s rapides tandis que la [[Regia Marina]] italienne possède des porte-avions naturels entre la [[Sardaigne]], le bout de sa botte, la [[Sicile]] et ses bases en [[Afrique du Nord]]. [[Image:USS Langley (CV-1).jpg|thumb|right|L'[[USS Langley (CV-1)|USS ''Langley'']] au large de [[San Diego]] avec des [[:en:Vought VE-7|Vought VE-7SF]] sur son pont]] [[Image:USS Saratoga.jpg|thumb|right|Le [[USS Saratoga (CV-3)|USS ''Saratoga'']] (1935)]]C’est autant valable pour la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] française qui se contente de transformer de [[1923]] à [[1927]] un seul [[cuirassé]] en porte-avions, le [[Béarn (porte-avions)|''Béarn'']] de {{formatnum:25000}} tonnes<ref>En [[1931]] sont étudiés les projets PA-16 de {{formatnum:18000}} tonnes, le ''Joffre'' et le ''Painlevé'' de 228 mètres de long, de 35 mètres de large, filant à 33 noeuds et embarquant 40 aéronefs dans deux hangars superposés selon Jean Labayle-Couhat, « Cinquante ans d’histoire de l’aviation embarquée à travers le monde. 14 novembre 1910-1960 », dans ''Revue maritime'' {{ISSN|0335-380X}}(octobre 1961)</ref>. Par contre, la [[Royal Navy]], qui a en charge des opérations à travers le monde, a un besoin évident de porte-avions en plus des HMS [[:en:HMS Hermes (95)|''Hermes'']] et [[:en:HMS Eagle (1918)|''Eagle'']]. Aux [[États-Unis]], en [[1922]], le [[Congrès des États-Unis|Congrès]] autorise la conversion d’un ancien [[Charbonnier (navire)|charbonnier]] en porte-avions expérimental (qui n'est donc pas décompté des quotas) : le peu rapide [[USS Langley (CV-1)|USS ''Langley'']] (CV-1) de {{formatnum:11500}} tonnes opère 34 avions et possède une [[Catapulte (avion)|catapulte]] à air comprimé, des brins d’arrêt et un ascenseur et sert à tester les procédures liées à l’aviation embarquée<ref>Le 17 octobre [[1922]], le lieutenant Virgil C. Griffin décolle du [[USS Langley (CV-1)|Langley]] à bord d’un [[:en:Vought VE-7|Vought VE-7SF]], le 26 octobre, le capitaine de corvette Godfrey de Courcelles Chevalier effectue le premier appontage sur un [[:en:Aeromarine 39B|Aeromarine 39B]] et le 18 novembre, l’hydravion Naval Aircraft Factory PT-2 du capitaine de frégate Kenneth Whiting est catapulté</ref>. Bien que contraignant, le [[traité de Washington de 1922|traité de Washington]] est une aubaine pour le contre-amiral [[:en:William A. Moffett| William A. Moffett]] du [[:en:Bureau of Aeronautics|''Bureau of Aeronautics'']] (BuAer) qui présente en mars [[1922]] un « plan à cinq ans »<ref>Finalisé le 4 février [[1926]]</ref> qui aboutit à la transformation des [[croiseur]]s [[USS Lexington (CV-2)|USS ''Lexington'']] et [[USS Saratoga (CV-3)|USS ''Saratoga'']] (construits à 30%) en porte-avions disponibles fin [[1924]]. Les bâtiments de {{formatnum:36000}} tonnes ne sont cependant lancés que, respectivement, le 7 avril et le 3 octobre [[1925]]. Lors du lancement de la tête de série, [[:en:William A. Moffett|Moffett]] déclare : {{citation|Je suis convaincu qu’une attaque lancée depuis de tels porte-avions, depuis un lieu tenu secret, à un moment tenu secret, vers un objectif tenu secret, ne peut être contrée.}} Il faut dire que les deux ''sisterships'' incorporent déjà le design des « super carriers » des [[années 1950]] : longs (271 mètres), larges (32 mètres), rapides (33 nœuds), dotés d'une étrave fermée, d’un pont élevé, d’un îlot conçu pour opérations de commandement et de contrôle, d’une hauteur de hangar importante, etc. De son côté, la [[Marine impériale japonaise]] convertit des navires inachevés (le [[cuirassé]] ''[[Kaga (navire)|Kaga]]'' et le [[croiseur]] de bataille ''[[Akagi (navire)|Akagi]]'' de {{formatnum:33000}} tonnes) en porte-avions pour se plier au traité. Avec l'aide des Britanniques, elle met en service le 27 décembre [[1921]] le [[Hosho|''Hosho'']] de {{formatnum:10500}} tonnes<ref>Pour 165 mètres de longueur et 22,70 mètres de largeur</ref> <ref>Scot MacDonald, « The Japanese Developments », dans ''Naval Aviation News'' (octobre 1962) {{lire en ligne|lien=http://www.history.navy.mil/download/car-7.pdf}}</ref>, doté d'un îlot décalé sur tribord (supprimé) et de trois cheminées retractables. ====Le Traité de Londres de 1930 et les forces en présence==== {{article détaillé|Traité naval de Londres|Second Traité naval de Londres}} [[Image:Japanese.aircraft.carrier.zuikaku.jpg|thumb|right|Le [[Shokaku|''Shokaku'']] lors de son commissionnement (25 septembre 1941)]][[Image:Graf-Zeppelin-2.jpg|thumb|right|Jamais mis en service, le [[Graf Zeppelin (porte-avions)|''Graf Zeppelin'']] lors de son lancement (8 décembre 1938)]]En [[1928]], les appareils du [[:en:USS Langley (CV-1)|''Langley'']] simulent une attaque sur [[Pearl Harbor]] qui démontre clairement les possibilités de l’aviation embarquée. De meme, en janvier [[1929]], lors de l’exercice Fleet Problem IX, le [[USS Saratoga (CV-3)|''Saratoga'']] lance 83 avions contre des installations du [[canal de Panama]], une attaque contre laquelle les avions de l’[[United States Army Air Corps]] sont incapables de s’opposer. Cependant, le [[USS Saratoga (CV-3)|''Saratoga'']] est virtuellement coulé lors de la contre-offensive... Aucune leçon n’est apparemment tirée de ces jeux de guerre. Du 21 janvier au 22 avril [[1930]], [[:en:William A. Moffett|Moffett]] fait partie de la délégation américaine du Traité naval de Londres, aux termes duquel le quota sur les porte-avions est maintenu, à la condition qu’aucun nouveau bâtiment de moins de {{formatnum:10000}} tonnes ne soit construit. Dans les [[années 1930]], l’[[US Navy]] met en service plusieurs porte-avions : le [[:en:USS Ranger (CV-4)|''Ranger'']] (CV-4) de {{formatnum:17577}} tonnes ([[1934]]), le [[USS Yorktown (CV-5)|''Yorktown'']] (CV-5) de {{formatnum:20000}} tonnes ([[1937]]) et ses ''sisterships'' [[USS Enterprise (CV-6)|''Enterprise'']] (CV-6) ([[1938]]) et [[USS Hornet|''Hornet'']] (CV-8) ([[1941]]) plus le plus léger [[:en:USS Wasp (CV-7)|''Wasp'']] (CV-7) ([[1940]]), qui remplit le tonnage restant du quota. La [[Royal Navy]] met 5 porte-avions en chantier dans la seconde moitié des [[années 1930]] dont 4 de la [[:en:Illustrious class aircraft carrier|classe ''Illustrious'']] (dont l'[[:en:HMS Illustrious (87)|''Illustrious'']], l'[[:en:HMS Formidable (67)|HMS ''Formidable'']] et l'[[:en:HMS Victorious (R38)|HMS ''Victorious'']]) et l'[[HMS Ark Royal (91)|Ark Royal]] de plus de {{formatnum:22000}} tonnes de déplacement. Après la révocation du [[traité de Washington de 1922|traité de Washington]] le 29 décembre [[1934]] par le [[Empire du Japon|Japon]] et l’échec de la 2{{e}} Conférence navale de Londres en décembre [[1935]], chacune des grandes puissances retrouve sa liberté, laissant cours à une reprise de la course aux armements. De [[1935]] à [[1938]], le ''[[Kaga (navire)|Kaga]]'' et le ''[[Akagi (navire)|Akagi]]'' sont refondus tandis que sont lancés le [[Soryu|''Soryu'']] de {{formatnum:19500}} tonnes ([[1935]]) et son ''sistership'' le [[Hiryu|''Hiryu'']] ([[1937]]) construits selon les quotas, le [[Shokaku|''Shokaku'']] de {{formatnum:32105}} tonnes et son ''sistership'' [[Zuikaku|''Zuikaku'']] ([[1941]]), supérieurs à tout autre porte-avions au monde <ref>{{citation|De bien des manières, les Japonais étaient à l’avant-garde du design de porte-avions et, en 1941, les deux Shokaku représentaient le nec plus ultra des designs japonais d’avant-guerre et étaient supérieurs à tout porte-avions alors en service}} selon David C. Evans et Mark R. Peattie, ''Kaigun: strategy, tactics, and technology in the Imperial Japanese Navy, 1887–1941'', ISBN 0-87021-192-7, Naval Institute Press, Annapolis (1997)</ref> , avant l’apparition de la classe américaine [[:en:Essex class aircraft carrier|''Essex'']] durant la guerre. Par ailleurs, le [[Kriegsmarine]] lance le 8 décembre [[1938]] le [[Graf Zeppelin (porte-avions)|''Graf Zeppelin'']] de {{formatnum:33550}} tonnes, inspiré de l'''[[Akagi (navire)|Akagi]]'', mais qui ne sera jamais armé<ref>En février [[1939]], l'amiral [[Erich Raeder]] présente le plan Z qui prévoit à l'horizon [[1944]] la construction de 6 [[cuirassé]]s de {{formatnum:56000}} tonnes (annulés), de 2 [[cuirassé]]s de {{formatnum:31000}} tonnes (le [[Scharnhorst|''Scharnhorst'']] et le [[Gneisenau (1938)|Gneisenau]]), de 3 [[croiseur]]s de bataille de {{formatnum:31000}} tonnes, de 3 [[cuirassé]]s de poche de {{formatnum:11000}} tonnes (l'''Admiral Scheer'', l'[[Admiral Graf Spee|''Graf Spee'']] et le ''Deutschland'') et de 2 porte-avions (Le [[Graf Zeppelin (porte-avions)|''Graf Zeppelin'']] et le Peter Strasser)</ref>. ===La Seconde Guerre mondiale=== ====La bataille de Narvik (1940)==== {{article détaillé|Bataille de Narvik}} [[Image:HMS Glorious last picture.jpg|thumb|right|La dernière photo de l'[[HMS Glorious (77)|HMS ''Glorious'']] (8 juin 1940)]] La principale raison ayant motivé l'Allemagne nazie à occuper la [[Norvège]] est la dépendance de son industrie vis à vis du [[minerai de fer]] [[Suède|suédois]], qu'elle recevait des ports norvégiens dont [[Narvik]]. En sécurisant leur accès, l'Allemagne est en mesure de recevoir son approvisionnement en minerai et ce malgré le [[blocus]] maritime imposé par la [[Royal Navy]]. Par ailleurs, alors que la [[Bataille de l'Atlantique (1939-1945)|bataille de l'Atlantique]] prend de l'ampleur, le contrôle des aérodromes norvégiens, comme celui de [[Stavanger]], devient d'une importance capitale, permettant aux avions de reconnaissance allemands d'opérer dans l'[[océan Atlantique]] Nord, sans avoir à survoler ou à longer les côtes britanniques. Le 9 avril [[1940]], l’Allemagne envahit la [[Norvège]]. La [[Royal Navy]] met sur pied la Task Force Z, qui comprend le [[:en:HMS Furious|HMS ''Furious'']]. Cependant, après le deploiement de 90 bombardiers allemands basés à terre, la flotte anglaise se retire. Le lendemain, 16 [[Blackburn Skua|Skua]] basés à terre attaquent le [[croiseur]] ''Korrigsberg'' à quai à [[Bergen (Norvège)|Bergen]]. Au même moment, plusieurs [[destroyer]]s britanniques coulent 2 [[destroyer]]s allemands et en endommagent 3 autres à [[Narvik]]. Alors que la flotte allemande prend le large, le [[:en:HMS Furious|''Furious'']] coule un [[U-boot]] dans un fjord voisin. Le 23 avril [[1940]], les Britanniques sont prêts à une contre-invasion à [[Trondheim]] et les [[HMS Ark Royal (91)|HMS ''Ark Royal'']] et [[HMS Glorious (77)|HMS ''Glorious'']] catapultent des [[Blackburn Skua|Skua]] pour fournir une couverture aérienne. Les Allemands réussissent à repousser l’attaque britannique et le [[HMS Glorious (77)|''Glorious'']] et son escorte (les [[destroyer]]s [[:en:HMS Acasta (H09)|HMS ''Acasta'']] et [[:en:HMS Ardent (H41)|HMS ''Ardent'']]) sont coulés avec environ {{formatnum:2300}} marins par les [[croiseur]]s [[Gneisenau (1938)|''Gneisenau'']] et [[Scharnhorst (1936)|''Scharnhorst'']] alors qu’ils regagnent leur base de [[Scapa Flow]]. Au final, la [[Kriegsmarine]] perd un [[croiseur]] lourd, deux [[croiseur]]s légers, dix [[destroyer]]s et six [[sous-marin]]s, tandis que la [[Royal Navy]] perd un porte-avions, deux [[croiseur]]s, sept [[destroyer]]s et un [[sous-marin]]. ====L'opération Catapult (1940)==== {{article détaillé|Opération Catapult}} [[Image:HMS Ark Royal planes.jpg|thumb|right|Des [[Blackburn Skua]] sur le pont de l’[[HMS Ark Royal (91)|HMS ''Ark Royal'']]]] [[Image:Sortie sous le feu Mers-el-Kébir 03-07-1940 jpg.jpg|thumb|right|Sortie sous le feu des bâtiments de la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] française à [[Bataille de Mers el Kébir|Mers el-Kébir]] (3 juillet 1940) ]] L'[[opération Catapult]], déclenchée le 2 juillet [[1940]] par la [[Royal Navy]], vise à s’assurer que la flotte de haute mer française ne tombe pas aux mains des Allemands ou des Italiens. Son objectif était donc de capturer ou de détruire les navires français où qu’ils soient stationnés. Dans les ports de [[Plymouth (Angleterre)|Plymouth]] et [[Portsmouth]], les officiers anglais envahissent les navires français et procédent à leur désarmement, soit, huit [[torpilleur]]s, quatre [[sous-marins]], dix [[aviso]]s et plus d'une centaine de bâtiments légers. Au même moment, le cuirassé [[HMS Hood (1918)|HMS ''Hood'']], les navires de ligne [[:en:HMS Valiant (1914)|HMS ''Valiant'']] et [[:en:HMS Resolution (1915)|''Resolution'']] et le porte-avions [[HMS Ark Royal (91)|HMS ''Ark Royal'']] accompagné d’une escorte de [[croiseur]]s et de [[destroyer]]s s’apprêtent à attaquer [[Bataille de Mers el Kébir|Mers el-Kébir]] ([[Algérie]]). En dépit des termes sans équivoque de l’ultimatum, la flotte de la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] française, de puissance égale, n’est pas préparée à l’attaque. Les canons des bâtiments de la [[Royal Navy]] ouvrent le feu à distance maximale le 3 juillet [[1940]] et coulent le [[cuirassé]] [[Bretagne (cuirassé)|''Bretagne'']]. Les [[cuirassé]]s [[Provence (cuirassé)|''Provence'']] et [[Dunkerque (croiseur)|''Dunkerque'']] ainsi que le [[destroyer]] ''Mogador'' sont également endommagés. Le [[croiseur]] [[Strasbourg (croiseur)| ''Strasbourg'']] tente de s’échapper du port assiégé en compagnie de 4 [[destroyer]]s. Les bâtiments sont attaqués deux fois par les obus de 380 mm de [[Fairey Swordfish|Swordfish]] de l'[[HMS Ark Royal (91)|''Ark Royal'']] mais le [[Strasbourg (croiseur)|''Strasbourg'']] parvient à rejoindre [[Toulon]] le 4 juillet. Une nouvelle attaque aérienne, le 6 juillet au matin, coule par torpille le patrouilleur ''Terre Neuve'', dont l’explosion endommage le [[Dunkerque (croiseur)|''Dunkerque'']]<ref>Philippe Masson, ''La Marine française et la guerre, 1939-1945'' {{ISBN|2-7028-4304-2}}, le Grand livre du mois, Mesnil-sur-l'Estrée (2000), p. 164</ref>. Le 4 juillet, à [[Alexandrie]] ([[Égypte]]), la flotte française se rend, sauvant ainsi un [[cuirassé]], quatre [[croiseur]]s, trois [[torpilleur]]s, un [[sous-marin]] et surtout épargnant la vie de plusieurs centaines de marins. Enfin, le 8 juillet, à [[Dakar]] ([[Afrique occidentale française]]), des [[Fairey Swordfish|Swordfish]] du [[:en:HMS Hermes (95)|HMS ''Hermes'']] attaquent par torpille le [[Richelieu (cuirassé)|''Richelieu'']], le plus moderne des croiseurs de la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] française tonnant {{formatnum:35000}} tonnes. Au final, les pertes françaises de l’[[opération Catapult]] sont, en une semaine, de {{formatnum:1300}} marins. ====La défense de Malte (1940-1942)==== {{article détaillé|Bataille de Tarente (1940)|Bataille du cap Matapan}} [[Image:HMS Formidable underway in 1942.jpg|thumb|right|Le [[:en:HMS Formidable (67)|HMS ''Formidable'']] (1942)]] [[Image:HMS Ark Royal h85716.jpg|thumb|right|Des [[Fairey Swordfish]] survolant le [[HMS Ark Royal (91)|HMS ''Ark Royal'']]]]En entrant en guerre aux côtés de l’Allemagne en [[1940]], l’Italie et sa puissante flotte menacent en [[mer Méditerranée]] l’approvisionnement britannique en pétrole d’[[Arabie]]. L’île de [[Malte]] est, à cet effet, un point stratégique et les porte-avions [[:en:HMS Eagle (1918)|HMS ''Eagle'']], [[HMS Ark Royal (91)|HMS ''Ark Royal'']] et [[:en:HMS Illustrious (87)|HMS ''Illustrious'']] de la [[Royal Navy]] n’auront de cesse d’y transférer une aviation et d’escorter les convois de ravitaillement. Le 9 juillet [[1940]], l’[[:en:HMS Eagle (1918)|''Eagle'']] lance des [[Fairey Swordfish]] contre les forces italiennes, coulant un [[destroyer]]. Dans la nuit du 11 au 12 novembre [[1940]], l’[[:en:HMS Illustrious (87)|''Illustrious'']] lance 12 [[Fairey Swordfish|Swordfish]] contre la base navale italienne de [[Bataille de Tarente (1940)|Tarante]] (opération Judgement<ref>L’Amirauté britannique envisage une telle action si une guerre avait éclaté suite aux [[accords de Munich]] de [[1938]]. Les plans sont réactivés par leur auteur, le contre-amiral [[:en:Lumley Lyster|Lumley Lyster]] à bord de l’[[:en:HMS Illustrious (87)|''Illustrious'']] en septembre [[1940]] afin de soutenir l’[[HMS Eagle (1918)|''Eagle'']] de l’amiral [[Andrew Cunningham]]. A l’origine, l’attaque devait provenir simultanément des 2 porte-avions le 21 octobre, anniversaire de la [[bataille de Trafalgar]]. Au final, l’aviation embarquée des navires endommagés (24 [[Fairey Swordfish|Swordfish]] au lieu des 36 prévus) est transférée sur l’[[:en:HMS Illustrious (87)|''Illustrious'']] selon les archives de la Royal Navy {{lire en ligne|lien=http://www.royalnavy.mod.uk/server/show/conWebDoc.1593}}</ref>) coulant le [[:en:Italian battleship Conte di Cavour|''Conte di Cavour'']], endommageant le [[Littorio|''Littorio'']] et l’[[:en:Italian battleship Andrea Doria|''Andrea Doria'']]. Une seconde vague de 9 [[Fairey Swordfish|Swordfish]] touche à nouveau le [[Littorio|''Littorio'']] et également le [[:en:Italian battleship Caio Duilio|''Caio Duilio'']]. Seulement 2 avions sont perdus durant l’opération et il est clair que la leçon de cette victoire est retenue par l’amiral [[Isoroku Yamamoto]] de la [[Marine impériale japonaise]]<ref>L’amiral [[Andrew Cunningham]] déclare {{citation|Tarente et la nuit du 11 au 12 novembre 1940 doit être retenue pour toujours comme ayant montré pour la première fois et pour toujours que, au sein de la Fleet Air Arm, le Marine détient son arme la plus dévastatrice}}</ref>{{,}}<ref>Thomas P. Lowry et John W. G. Wellham, ''The Attack on Taranto: blueprint for Pearl Harbor'', {{ISBN|0-8117-1726-7}}, Stackpole Books, Mechanicsburg (1995)</ref>… L’Allemagne envoie 300 avions (Fliegerkorps X) sur des bases aériennes italiennes proches de la [[mer Méditerranée|Méditerranée]] centrale, dont des [[Junkers Ju 87|Ju 87 ''Stuka'']] et [[Junkers Ju 88|Ju 88]], qui attaquent l’[[:en:HMS Illustrious (87)|''Illustrious'']] le 10 janvier [[1941]], l’endommageant au point qu’il gagne les [[États-Unis]] pour réparations. Si bien que la [[Regia Marina]] pense (à tort) que la [[Royal Navy]] ne possède plus qu’un navire amiral sur zone et estime qu’une force de [[croiseur]]s lourds articulée autour du tout neuf [[cuirassé]] [[Vittorio Veneto (1937)|''Vittorio Veneto'']] est suffisante pour faire face aux débarquements de matériels et d'hommes en [[Grèce]], qui vient d'entrer en guerre contre l'Axe. En réalité, la [[Royal Navy]] dispose du porte-avions [[:en:HMS Formidable (67)|HMS ''Formidable'']], de 3 [[Navire de ligne|navires de ligne]] et de 9 [[destroyer]]s. [[Ultra (nom de code)|Ultra]] déchiffre des messages annonçant l’appareillage le 26 mars [[1941]] de la flotte italienne, composée du [[cuirassé]], de 6 [[croiseur]]s lourds, de 2 [[croiseur]]s légers et de [[destroyer]]s, une information confirmée par son survol par un hydravion anglais à 150 km au sud-est de la [[Sicile]]<ref>Jean-Jacques Antier, ''La Bataille de Malte 1940-1943'', {{ISBN|2-258-01193-0}}, Presses de la Cité, Paris (1983), p.448</ref>. La bataille a lieu les 27 et 29 mars [[1941]] au large du [[Ténare]] (ou cap Matapan) ([[Grèce]]). Le [[:en:HMS Formidable (67)|''Formidable'']] lance 6 [[bombardier-torpilleur|bombardiers-torpilleurs]] [[:en:Fairey Albacore|Albacore]] dont l’un touche l’hélice babord du [[Vittorio Veneto (1937)|''Vittorio Veneto'']]. Plus tard, 6 [[:en:Fairey Albacore|Albacore]] et 2 [[Fairey Swordfish]] sont catapultés et touchent le [[croiseur]] ''Pola''. La flotte italienne est repérée de nuit grâce aux radars des [[destroyer]]s britanniques, lesquels coulent le ''Pola'', le [[:en:Italian cruiser Zara|''Zara'']] et le ''Fiume'' ainsi que 2 [[destroyer]]s. Le 26 mai [[1941]], de retour de [[Crète]] et convoyant des avions vers [[Malte]], le [[:en:HMS Formidable (67)|''Formidable'']] est attaqué par 12 [[bombardier-torpilleur|bombardiers-torpilleurs]] allemands et endommagé par 2 bombes d’une tonne. Il rejoint les [[États-Unis]] pour réparations. La [[Mediterranean Fleet]] est désormais composée du [[HMS Ark Royal (91)|HMS ''Ark Royal'']] qui remplit de nombreuses missions en mai [[1941]] dont les convoyage de [[Supermarine Spitfire]] et de [[Hawker Hurricane]] à [[Malte]]. Le 22 mai [[1941]], le porte-avions se trouve dans l’[[océan Atlantique]] à la recherche du [[Bismarck (cuirassé)|''Bismark'']]. ====Le torpillage du ''Bismark'' (1941)==== [[Image:Bismark Battlecruiser.jpg|thumb|left|Le [[Bismarck (cuirassé)|''Bismark'']]]][[Image:HMS Ark Royal swordfish.jpg|thumb|right|Un [[Fairey Swordfish|Swordfish]] à l’appontage sur l’[[HMS Ark Royal (91)|HMS ''Ark Royal'']] après le torpillage du [[cuirassé]] [[Bismarck (cuirassé)|''Bismark'']] (26 mai 1941)]]Le 21 mai [[1941]], le [[cuirassé]] [[Bismarck (cuirassé)|''Bismark'']] et son escorte le ''Prinz Eugen'' quittent [[Bergen (Norvège)|Bergen]] ([[Norvège]]) en direction du nord-est de l’[[Islande]] pour commencer à attaquer les convois traversant l’[[océan Atlantique|Atlantique]]. Le 22 mai, les [[croiseur]]s [[HMS Hood (1918)|HMS ''Hood'']] et [[HMS Prince of Wales|HMS ''Prince of Wales'']] quittent [[Scapa Flow]] pour aller à la rencontre du [[cuirassé]] allemand de {{formatnum:50000}} tonnes. Le 23 mai, dans le [[détroit de Danemark]], les [[destroyer]]s britanniques commencent à tirer des salves inefficaces sur le blindage du [[cuirassé]] [[Bismarck (cuirassé)|''Bismark'']],qui riposte en coulant le [[HMS Hood (1918)|''Hood'']] avec {{formatnum:1400}} marins. Le [[HMS Prince of Wales|''Prince of Wales'']] bat en retraite après avoir réussi à toucher 2 réservoirs de carburant du cuirassé allemand, qui doit rejoindre [[Brest]] pour réparations. Le 24 mai, le porte-avions [[:en:HMS Victorious (R38)|HMS ''Victorious'']] lance 9 [[Fairey Swordfish|Swordfish]] et 2 [[Fairey Fulmar]] contre le [[Bismarck (cuirassé)|''Bismark'']] mais une seule torpille touche sa cible, sans vraiment d’effets. Le 26 mai, un [[avion de patrouille maritime]] [[PBY Catalina]] repère le [[cuirassé]] [[Bismarck (cuirassé)|''Bismark'']] et le porte-avions [[HMS Ark Royal (91)|HMS ''Ark Royal'']] catapulte 14 [[Fairey Swordfish|Swordfish]] qui, dans le brouillard, attaquent d’un [[tir ami]] le croiseur [[:en:HMS Sheffield (C24)|HMS ''Sheffield'']], sans dommages. Après être retournés sur le porte-avions, les avions sont réarmés en une heure et repartent à l’attaque, localisant cette fois-ci le cuirassé et le touchent de 2 torpilles, endommageant son système propulsif. Tandis que le batiment tourne en rond, les navires britanniques l'achèvent et le coulent le 27 mai avec environ {{formatnum:1900}} marins à bord. ====Des CAM ships aux porte-avions d'escorte==== [[Image:Hawker Hurricane W9182 On CAM Ship.jpg|thumb|right|Un [[Hawker Hurricane]] lancé d'un [[CAM ship]]]] [[Image:HMS Audacity (D10).jpg|thumb|right|L’[[:en:HMS Audacity (D10)|HMS ''Audacity'']], le 1 {{er}} [[porte-avions d'escorte]]]] [[Image:U505.jpg|thumb|right|Le [[Unterseeboot 505|U 505]] peu de temps après sa capture par l'[[:en:USS Guadalcanal (CVE-60)|USS ''Guadalcanal'']] (4 mai 1944)]] La plus grande menace pour les forces allies dans l’[[océan Atlantique]] constitue les [[Unterseeboot|U-Boote]] allemands. Les [[hydravion]]s [[:en:Short Sunderland|Short Sunderland]] et les avions de patrouille maritime [[PB4Y Privateer]] sont utilisés dans des missions de [[lutte anti-sous-marine]] mais le rayon d’action limité de ces appareils laisse une zone non couverte au milieu de l’[[océan Atlantique|Atlantique]]. Pour résoudre le problème, la [[Royal Navy]] monte des [[Supermarine Spitfire]] lancés par [[Catapulte (avion)|catapulte]] sur 50 [[Navire de commerce|navires marchands]] transformés en [[CAM ship]]s (Catapult Armed Merchants). Bien que la solution est transitoire<ref>Durant les 2 ans où les [[CAM ship]]s sont en service, seulement 8 [[Catapulte (avion)|catapultages]] ont lieu avec pour résultat 6 pertes ennemies. Douze [[CAM ship]]s sont par ailleurs coulés</ref>, un [[Supermarine Spitfire]] lancé le 3 août [[1941]] abat un [[Focke-Wulf Fw 200|Condor]]. Le développement de la [[Bataille de l'Atlantique (1939-1945)|bataille de l’Atlantique]] voit le développement de [[porte-avions d'escorte]] (CVE) legers<ref>Pour environ 7500 tonnes, 150 mètres de longueur, 20 de largeur et embarquant 15 à 30 avions, contre 25000 tonnes, 260 mètres de longueur, 28 de largeur et embarquant plus de 80 avions</ref> et peu rapides, destines à assurer une couverture aérienne aux convois. Le premier d’entre-eux, le [[:en:HMS Audacity (D10)|HMS ''Audacity'']], transformé à partir d’un navire marchand allemand capturé, le MV Hannover, sert de modèle aux [[porte-avions d'escorte]] américains, comme l’[[:en:USS Long Island (CVE-1)|USS ''Long Island'']], lançé le 11 janvier [[1940]]. Opérationnel quant à lui en juin [[1941]], l’[[:en:HMS Audacity (D10)|''Audacity'']] abat à proximité de [[Gibraltar]] un [[Focke-Wulf Fw 200|Condor]] de [[Avion de patrouille maritime|patrouille maritime]] allemand grâce à un [[Supermarine Spitfire]]. Plusieurs classes représentant environ 130 bâtiments sont construites aux [[États-Unis]] et opérées en vertu de la loi prêt-bail ([[Lend-Lease]]) de février [[1941]] par le [[Royaume-Uni]] : la [[:en:Long Island class escort carrier|classe ''Long Island'']] (1 armé par l’[[US Navy]], le [[:en:USS Long Island (CVE-1)|USS ''Long Island'']] ; 1 par la [[Royal Navy]], l’[[:en:HMS Archer (D78)|HMS ''Archer'']]), la [[:en:Charger class escort carrier|classe ''Charger'']] (1 par l’USN, l’[[:en:USS Charger (CVE-30)|USS ''Charger'']] ; 3 par la RN sous le nom d’''Avenger''), la [[:en:Sangamon class escort carrier|classe ''Sangamon'']] (4 par l’USN), la [[:en:Bogue class escort carrier|classe ''Bogue'']] (11 par l’USN, 34 par la RN sous les noms d’ ''Attacker'' et d’''Ameer''), la [[:en:Casablanca class escort carrier|classe ''Casablanca'']] (50 par l’USN) et la [[:en:Commencement Bay class escort carrier|classe ''Commencement Bay'']] (19 par l’USN) <ref>Liste et description des [[porte-avions d'escorte]] américains sur le site Haze Gray & Underway World Aircraft Carrier Lists {{lire en ligne|lien=http://www.hazegray.org/navhist/carriers/}}</ref>{{,}} <ref>Liste et description des [[porte-avions d'escorte]] britanniques sur le site Haze Gray & Underway World Aircraft Carrier Lists {{lire en ligne|lien=http://www.hazegray.org/navhist/carriers/uk_esc.htm.}}</ref>. En avril [[1943]], la menace des [[Unterseeboot|U-Boote]] atteint un pic. Ce mois-là, les convois alliés perdent un tonnage de {{formatnum:567000}} tonnes contre seulement 6 [[sous-marin]]s allemands coulés. Les avions des [[porte-avions d'escorte]] [[:en:Bogue class escort carrier|USS ''Bogue'']], [[:en:HMS Archer (D78)|HMS ''Archer'']], [[:en:HMS Biter (D97)|HMS ''Biter'']] et [[:en:HMS Dasher (D37)|HMS ''Dasher'']] (consitués en ''hunter-killer groups'') commencent à éloigner les [[Unterseeboot|U-Boote]]. Le 23 avril, le [[:en:HMS Biter (D97)|''Biter'']] aidé d'un [[destroyer]] est le premier porte-avions à couler un [[Unterseeboot|U-Boot]]. Bientôt, les attaques du [[:en:HMS Archer (D78)|''Archer'']] et du [[:en:Bogue class escort carrier|''Bogue'']] sont couronnées de succès. Le 4 octobre, les avions de l'[[:en:USS Card (CVE-11)|USS ''Card'']] coulent 3 sous-marins d'un coup. Le bâtiment terminera la guerre avec 8 naufrages à son actif contre 10 pour le [[:en:Bogue class escort carrier|''Bogue'']]. Le 4 mai [[1944]], l'[[:en:USS Guadalcanal (CVE-60)|USS ''Guadalcanal'']] arraisonne et capture le [[Unterseeboot 505|U 505]] au large de l'[[Afrique occidentale française]]. En plus d'être le 1{{er}} bâtiment capturé par l'[[US Navy]] depuis [[1815]], il sera d'une grande utilité pour les services de [[contre-espionnage]] américains. Le décryptage des codes allemands et l'aide des bombardiers à long rayon d'action [[Consolidated B-24 Liberator|B-24 ''Liberator'']] permet d'avril à septembre [[1943]] aux [[porte-avions d'escorte]] d'envoyer par le fond 33 [[Unterseeboot|U-Boote]] (et d'aider à en couler 12 autres) dans l'[[océan Atlantique|Atlantique]] et 14 dans l'[[océan Arctique|Arctique]]. Sur les 151 porte-avions américains en service durant la Seconde guerre mondiale, 122 sont des [[porte-avions d'escorte]]. Dans le même temps, le [[Empire du Japon|Japon]] en construit 14<ref>Liste et description des [[porte-avions d'escorte]] japonais sur le site Haze Gray & Underway World Aircraft Carrier Lists {{lire en ligne|lien=http://www.hazegray.org/navhist/carriers/ijn_cv.htm#escort}}</ref>. ====L'attaque sur Pearl Harbor et les succès japonais (1941-1942)==== [[Image:Jap plane leaves Shokaku-Pearl Harbor.jpg|thumb|left|Un [[bombardier-torpilleur]] [[Nakajima B5N|Nakajima B5N ''Kate'']] est catapulté du [[Shokaku|''Shokaku'']] en direction de [[attaque sur Pearl Harbor|Pearl Harbor]] (7 décembre 1941)]] [[Image: Japanese planes prepare to attack Pearl Harbor.jpg|thumb|right|L’aviation embarquée du [[Shokaku|''Shokaku'']] avant la 2 {{e}} vague de l’[[attaque sur Pearl Harbor]]. A l’avant-plan, un [[Avion de chasse|chasseur]] [[Mitsubishi A6M|Mitsubishi A6M ''Zero'']] (7 décembre 1941)]] [[Image:AV-3 near miss 27Feb42 NAN5-81.jpg|thumb|right|Attaque de l’[[USS Langley (CV-1)|USS ''Langley'']] à proximité de [[Java (île)|Java]] ([[Indes orientales néerlandaises]]) (27 février 1942)]] [[Image:HermesSinking.jpg|thumb|right|L’[[:en:HMS Hermes (95)|HMS ''Hermes'']], bombardé par l’aviation japonaise, coule au large de [[:en:Batticaloa|Batticaloa]] ([[Ceylan]]) (9 avril 1942)]]. Encouragé par le succès britannique à [[Bataille de Tarente (1940)|Tarente]] et dans le cadre de l’[[expansionnisme du Japon Showa|expansion impériale]], l’amiral [[Isoroku Yamamoto]] lance une ''task-force'' ([[Kidô Butai]]) comprenant 6 de ses meilleurs porte avions<ref>Au début de la [[campagnes du Pacifique|guerre du Pacifique]], la [[Marine impériale japonaise]] dispose de 10 porte-avions dans l’[[océan Pacifique]], l’[[US Navy]] de 7 (dont 3 dans le [[océan Pacifique|Pacifique]]) et la [[Royal Navy]] de 8 (dont un seul dans l’[[océan Indien]])</ref> : le ''[[Kaga (navire)|Kaga]]'', l’ ''[[Akagi (navire)|Akagi]]'', le [[Soryu|''Soryu'']], le [[Hiryu|''Hiryu'']], le [[Shokaku|''Shokaku'']] et le [[Zuikaku|''Zuikaku'']] contre la Flotte du Pacifique américaine à [[Pearl Harbor]]. Avant l’aube du 7 décembre [[1941]], plus de 350 [[Avion de chasse|chasseur]] [[Mitsubishi A6M|Mitsubishi A6M ''Zero'']], [[bombardier-torpilleur|bombardiers-torpilleurs]] [[Nakajima B5N|Nakajima B5N ''Kate'']] et [[bombardier en piqué|bombardiers en piqué]] [[Aichi D3A]] décollent des porte-avions japonais<ref>L’ordre de bataille des porte-avions japonais au 7 décembre 1941 est le suivant : ''[[Kaga (navire)|Kaga]]'' (27 [[Mitsubishi A6M|Mitsubishi A6M ''Zero'']], 27 [[Nakajima B5N|Nakajima B5N ''Kate'']] et 27 [[Aichi D3A]]), ''[[Akagi (navire)|Akagi]]'' (27 [[Mitsubishi A6M|''Zero'']], 27 [[Nakajima B5N|''Kate'']] et 18 [[Aichi D3A]]), [[Soryu|''Soryu'']] (27 [[Mitsubishi A6M|''Zero'']], 18 [[Nakajima B5N|''Kate'']] et 18 [[Aichi D3A]]), [[Hiryu|''Hiryu'']] (24 [[Mitsubishi A6M|''Zero'']], 18 [[Nakajima B5N|''Kate'']] et 18 [[Aichi D3A]]), [[Shokaku|''Shokaku'']] et [[Zuikaku|''Zuikaku'']] (15 [[Mitsubishi A6M|''Zero'']], 27 [[Nakajima B5N|''Kate'']] et 27 [[Aichi D3A]] chacun)</ref>. Leur attaque commence à 7 heures 30 du matin. La 1 {{re}} vague touche les bases aériennes autour de l’île d’[[Oahu]] afin de détruire la défense anti-aérienne américaine. Les avions continuent sur [[Pearl Harbor]] pour attaquer les [[navire de ligne|navires de ligne]] au mouillage. En deux heures sont coulés ou endommagés 8 [[cuirassé]]s, 3 [[croiseur]]s, 3 [[destroyer]]s, 4 autres navires et 250 avions. Les pertes américaines comprennent {{formatnum:2400}} morts et {{formatnum:1200}} blessés. La surprise de l’attaque japonaise est si complète que seulement 29 avions sont perdus<ref>Dont 11 par victoire américaine : 5 [[Mitsubishi A6M|''Zero'']], 4 [[Nakajima B5N|''Kate'']] et 2 [[Aichi D3A]]</ref>. Par chance, les porte-avions américains ne sont pas au port : l’[[USS Saratoga (CV-3)|USS ''Saratoga'']] est sur la côte ouest pour réparations et l’[[USS Enterprise (CV-6)|USS ''Enterprise'']] et le [[USS Lexington (CV-2)|USS ''Lexington'']] convoient des avions jusqu’à l’île de [[Midway]]<ref>L’[[USS Enterprise (CV-6)|USS ''Enterprise'']], située à 400 km à l’ouest d’[[Hawaii]], lance à 6 heures 18 un groupe de 18 [[Douglas SBD Dauntless]], qui croise le raid japonais. L’un des pilotes, l’aspirant Manuel Gonzales, est la 1 {{re}} victime de la [[campagnes du Pacifique|guerre du Pacifique]]</ref>. Après son succès à [[Pearl Harbor]], la [[Kidô Butai]] poursuit ses opérations dans le [[océan Pacifique|Pacifique]], qui la mènent à la prise de l’[[île Wake]], de [[Guam]], des [[îles Gilbert]], de [[Hong Kong]] et des [[Philippines]]. La [[Royal Navy]], redoutant à son tour une attaque sur ses positions sud-asiatiques, fait appareiller la [[:en:Force Z|Force Z]] en direction de [[Bornéo]] pour empêcher un éventuel débarquement japonais en [[Malaisie]]. Le [[10 décembre]] [[1941]], au large des [[îles Anambas]], les [[croiseur]]s [[HMS Prince of Wales|HMS ''Prince of Wales'']] et [[HMS Repulse|HMS ''Repulse'']] sont repérés par le sous-marin I-65 puis par 3 hydravions. L'aviation japonaise fait décoller 88 avions (dont 61 [[Bombardier (avion)|bombardier]]s [[Mitsubishi G3M]] et 17 [[bombardier-torpilleur|bombardiers-torpilleurs]] [[Mitsubishi G4M]]), qui torpillent et coulent les deux bâtiments le long des côtes de [[:en:Kuantan|Kuantan]] ([[Mer de Chine méridionale|mer de Chine]]). Après avoir conquis [[Singapour]], les Japonais se dirigent vers le sud pour prendre possession des [[champ pétrolier|champs pétroliers]] des [[Indes orientales néerlandaises]], battant la flotte de l’[[:en:American-British-Dutch-Australian Command|ABDA]] en février et mars [[1942]] aux alentours de [[Java (île)|Java]], détruisant notamment le [[USS Langley (CV-1)|USS ''Langley'']] le 27 février. Peu avant, le 18 février [[1942]], 188 avions japonais des porte-avions ''[[Kaga (navire)|Kaga]]'', ''[[Akagi (navire)|Akagi]]'', [[Soryu|''Soryu'']], et [[Hiryu|''Hiryu'']] ou bases à terre attaquent [[Darwin (Australie)|Darwin]] ([[Australie]]), coulant 8 navires et détruisant 18 avions<ref>Selon Douglas Lockwood, Australia's Pearl Harbour. Darwin 1942 {{ISBN|10987654321}}, Penguin Books, Melbourne (1992)</ref>. Le [[Empire du Japon|Japon]] s’intéresse ensuite à [[Ceylan]] et aux côtes de l’[[Inde]], passage stratégique du pétrole du [[golfe Persique]] destiné à la [[Royal Navy]]. Cette dernière met sur pied une ''task-force'' comprenant le [[cuirassé]] [[:en:HMS Warspite (03)|HMS ''Warspite'']], 4 navires de la [[Première Guerre Mondiale]] et les porte-avions [[:en:HMS Indomitable (92)|HMS ''Indomitable'']], [[:en:HMS Formidable (67)| ''Formidable'']] et [[:en:HMS Hermes (95)|HMS ''Hermes'']]. La [[Marine impériale japonaise]] envoie une contre-force de 5 porte-avions et de 4 [[cuirassé]]s pour attaquer les Britanniques à [[Colombo]] ([[Ceylan]]) : le 5 avril [[1942]], 315 avions embarqués japonais attaquent la base, mais les navires de la [[Royal Navy]] se sont déjà retirés à son « Port T » sur l’[[:en:Addu Atoll|atoll d’Addu]] ([[Maldives]]), à 480 km au sud. La flotte anglaise monte cependant une contre offensive mais est défaite par les porte-avions japonais : 80 [[bombardier-torpilleur|bombardiers-torpilleurs]] [[Mitsubishi G4M]] attaquent et coulent les [[croiseur]]s [[:en:HMS Cornwall (56)|HMS ''Cornwall'']] et [[:en:HMS Dorsetshire (40)|HMS ''Dorsetshire'']]. L’[[:en:HMS Hermes (95)|''Hermes'']] est également repéré et coulé à proximité de [[Ceylan]] le 9 avril. Le [[Empire du Japon|Japon]] contrôle désormais la totalité du [[océan Pacifique|Pacifique]] de l'ouest d’[[Hawaii]] à [[Ceylan]]. ====La contre-offensive américaine (1942)==== {{article détaillé|Bataille de la mer de Corail}} [[Image:Army B-25 (Doolittle Raid).jpg|thumb|left|Un [[B-25]] Mitchell de l'[[United States Army Air Forces|USAAF]] catapulté de l’[[USS Hornet|USS ''Hornet'']] lors du [[raid de Doolittle]] sur [[Tokyo]] (18 avril 1942)]] [[Image:Shoho g17026 no caption.jpg|thumb|right|Le [[Shoho|''Shoho'']] touché par une torpille d’un avion de l’[[USS Lexington (CV-2)|USS ''Lexington'']] (7 mai 1942)]] [[Image:USS Lexington flight deck damage during Battle of Coral Sea.jpg|thumb|right|Le pont du [[USS Lexington (CV-2)|USS ''Lexington'']] avec des [[Douglas SBD Dauntless]], des [[Grumman F4F Wildcat|Grumman F4F ''Wildcat'']] et des [[TBD Devastator]] alors que le hangar brûle (8 mai 1942)]] [[Image:Coral Sea Lexington abandoning ship.jpg|thumb|right|L’[[USS Lexington (CV-2)|USS ''Lexington'']] est abandonné par son équipage (8 mai 1942)]] Les porte-avions américains de la Task Force F lancent des contre-attaques qui, bien que limitées, affaiblissent la [[Kidô Butai]]. Ainsi, le 1{{er}} février [[1942]], les avions de l’[[:en:USS Enterprise|USS ''Enterprise'']] attaquent Kwajalein ([[îles Marshall]]), coulant 3 navires japonais et en endommageant d’autres, tandis que le 21 février, un avion de l’[[USS Lexington (CV-2)|USS ''Lexington'']] attaque [[Rabaul]] ([[Nouvelle-Guinée]]) et abat 5 [[bombardier-torpilleur|bombardiers-torpilleurs]] [[Nakajima B5N|Nakajima B5N ''Kate'']]. D’autres raids sur l’[[île Wake]] et l’[[:en:Marcus Islands|île Marcus]], l’un des points extrêmes du [[Japon]], apprennent aux Américains que les aviateurs japonais ne sont pas en contact radio avec leur porte-avions (d’où des attaques souvent désordonnées) et découvrent l’existence de pilotes [[kamikaze]]. Afin de redonner du moral aux troupes en brisant l’invulnérabilité de l’archipel nippon, le lieutenant-colonel des [[United States Army Air Forces]] (USAAF) [[James H. Doolittle]] décide d’un raid (le « [[raid de Doolittle]] ») sur [[Tokyo]]. Pour son 1{{er}} déploiement outre-mer le 18 avril 1942, le [[USS Hornet|''Hornet'']] se joint à son escorte l’[[USS Enterprise (CV-6)|''Enterprise'']] au nord d’[[Hawaii]] et catapulte 16 [[Bombardier (avion)|bombardier]]s [[B-25]] Mitchell pour une attaque qui ne change cependant pas le rapport de forces<ref>Humainement, le [[raid de Doolittle]] est même un échec puisque seulement 9 aviateurs sur les 80 engagés survivent et se posent en Chine continentale et en [[URSS]]. D’ailleurs, [[James H. Doolittle|Doolittle]] redoute la perte des 16 avions, considère l’attaque comme un semi-échec et s’attend à passer en [[cour martiale]] à son retour aux [[États-Unis]]. A la place, il reçoit la [[Medal of Honor]] du president [[Franklin Delano Roosevelt]] et est promu [[général de brigade]], sans passer par le grade de [[colonel]]...</ref>. Après le bombardement de [[Darwin (Australie)|Darwin]], l’[[expansionnisme du Japon Showa]] le pousse à isoler l’[[Australie]] en capturant [[Port Moresby]] en [[Nouvelle-Guinée]] et [[:en:Tulagi|Tulagi]] sur les [[Salomon (pays)|Iles Salomon]]. Cependant, les [[États-Unis]] ont décrypté le code [[:en:JN-25|JN-25]]<ref name=Le code [[:en:JN-25|JN-25]], le 25{{e}} a avoir été identifié, est changé avant l’[[attaque sur Pearl Harbor]]. C’est cette version qui est décryptée fin mai [[1942]] par une section de l’''Office of Chief Of Naval Operations'' ([[:en:OP-20-G|OP-20-G]]) selon Frederick D. Parker, « A Priceless Advantage: U.S. Navy Communications Intelligence and the Battles of Coral Sea, Midway, and the Aleutians », National Security Agency, Central Security Service, Washington {{lire en ligne|lien=http://www.ibiblio.org/hyperwar/PTO/Magic/COMINT-CoralSea/PartOne.html}}>Le code [[:en:JN-25|JN-25]], le 25{{e}} a avoir été identifié, est changé avant l’[[attaque sur Pearl Harbor]]. C’est cette version qui est décryptée fin mai [[1942]] par une section de l’''Office of Chief Of Naval Operations'' ([[:en:OP-20-G|OP-20-G]]) selon Frederick D. Parker, « A Priceless Advantage: U.S. Navy Communications Intelligence and the Battles of Coral Sea, Midway, and the Aleutians », National Security Agency, Central Security Service, Washington {{lire en ligne|lien=http://www.ibiblio.org/hyperwar/PTO/Magic/COMINT-CoralSea/PartOne.html}}</ref> et la Flotte du Pacifique est préparée. Les porte-avions [[USS Lexington (CV-2)|''Lexington'']] et [[USS Yorktown (CV-5)|''Yorktown'']] (Task-Force 17) appareillent avec 140 avions (42 [[Grumman F4F Wildcat|Grumman F4F ''Wildcat'']], 74 [[Douglas SBD Dauntless]], 25 [[TBD Devastator]]) pour la confrontation avec la [[Kidô Butai]] en [[mer de Corail]]. De son côté, la force d’invasion japonaise comprend les porte-avions [[Shokaku|''Shokaku'']] et [[Zuikaku|''Zuikaku'']] basés à [[Port Moresby]], plus le porte-avions léger [[Shoho|''Shoho'']] à [[:en:Tulagi|Tulagi]] comprenant 147 avions (54 [[Mitsubishi A6M|''Zero'']], 42 [[Aichi D3A]], [[Nakajima B5N|''Kate'']])<ref>Le 3 mai [[1942]], les Japonais avaient pris [[:en:Tulagi|Tulagi]] et installé une base à [[hydravion]]s sur l’île. Le lendemain, les avions du [[USS Yorktown (CV-5)|''Yorktown'']] lancent, sans succès, trois attaques</ref>. Les ''task-forces'' des belligérants s’affrontent le 7 mai [[1942]] et les [[USS Lexington (CV-2)|''Lexington'']] et [[USS Yorktown (CV-5)|''Yorktown'']] lancent une attaque de 93 avions et coulent le [[Shoho|''Shoho'']] de 13 bombes et 7 torpilles. Ayant eu vent du naufrage, les Japonais suspendent leur invasion de [[Port Moresby]] et envoient le [[Shokaku|''Shokaku'']] et le [[Zuikaku|''Zuikaku'']] à la recherche des porte avions, lançant 24 [[bombardier-torpilleur]] [[Nakajima B5N|Nakajima B5N ''Kate'']], 36 [[bombardier en piqué]] [[Aichi D3A]] [[Avion de chasse|chasseur]] et 18 [[Mitsubishi A6M|Mitsubishi A6M ''Zero'']]. Par méprise, ils coulent le [[pétrolier]] [[:en:USS Neosho (AO-23)|USS ''Neosho'']], le [[destroyer]] [[:en:USS Sims (DD-409)|USS ''Sims'']] et, plus tard dans la journée, lancent 27 avions qui, la nuit tombée tentent d’apponter sur les [[USS Lexington (CV-2)|''Lexington'']] et [[USS Yorktown (CV-5)|''Yorktown'']] ! À l’aube du 8 mai, les ''task-forces'' se rencontrent. Le [[Zuikaku|''Zuikaku'']] s’enfuit à la faveur du mauvais temps tandis que le [[Shokaku|''Shokaku'']] est touché par des [[bombardier-torpilleur|bombardiers-torpilleurs]] [[Douglas SBD Dauntless]] qui endommagent fortement son pont d’envol. Les derniers avions américains décollent pour défendre leurs porte-avions, mais ils sont en trop petit nombre : seuls 17 [[Grumman F4F Wildcat|Grumman F4F ''Wildcat'']] sont en l'air. Le [[USS Yorktown (CV-5)|''Yorktown'']] évite 8 torpilles mais est touché par une bombe. Quant au [[USS Lexington (CV-2)|''Lexington'']], une bombe fait exploser ses conduites de [[fuel]] et le stock de carburant aéronautique, embrasant le porte-avion de l’intérieur. Plutôt que de le laisser tomber en mains ennemies, il est abandonné avec la plupart de son équipage de {{formatnum:3000}} hommes et coulé par ses [[destroyer]]s d’escorte. La [[bataille de la mer de Corail]] se termine par un match nul avec un porte-avions coulé et un endommagé dans chaque camp. Il en sera tout autrement à [[Midway]], un mois plus tard… <ref>''The Battle of the Coral Sea'', Office of Naval Intelligence, Washington (1943) {{lire en ligne|lien=http://www.ibiblio.org/hyperwar/USN/USN-CN-Coral/index.html}}</ref> ==== Midway : la chance tourne (1942) ==== {{article détaillé|Bataille de Midway}} [[Image:VT-6TBDs.jpg|thumb|left|Onze [[TBD Devastator|TBD]] de la VT-6 sur le pont d’envol de l’[[USS Enterprise (CV-6)|USS ''Enterprise'']] peu avant l’attaque. Beaucoup seront abattus (4 juin 1942)]] [[Image:USS Yorktown hit-740px.jpg|thumb|right|L'[[USS Yorktown (CV-5)|USS ''Yorktown'']] touché par des torpilles lancées des avions du [[Hiryu|''Hiryu'']] (4 juin 1942)]] [[Image:Hiryu burning.jpg|thumb|right|Le [[Hiryu|''Hiryu'']] en feu, avant d'être sabordé (5 juin 1942)]] [[Image:USS Hammann alongside USS Yorktown-both torpedoed.jpg|thumb|right|Vue d'artiste du [[:en:USS Hammann (DD-412)|USS ''Hammann'']] et du [[USS Yorktown (CV-5)|USS ''Yorktown'']] touchés par les torpilles du [[:en:Japanese submarine I-168|I-168]] (6 juin 1942)]]A l’origine, l’amiral [[Isoroku Yamamoto|Yamamoto]] désire attaquer [[Atoll de Midway|Midway]], au centre du [[océan Pacifique|Pacifique]], avant [[Port Moresby]] et [[:en:Tulagi|Tulagi]], avec pour but la destruction des porte-avions américains. Finalement, ce n'est qu'en juin [[1942]] que [[Isoroku Yamamoto|Yamamoto]] monte une opération de diversion aux [[Îles Aléoutiennes|îles Aléoutiennes]] afin d'attirer les porte-avions américains, où les attendraient les ''[[Kaga (navire)|Kaga]]'', ''[[Akagi (navire)|Akagi]]'', [[Soryu|''Soryu'']] et [[Hiryu|''Hiryu'']]. Pendant ce temps-là, [[Atoll de Midway|Midway]] serait envahi par 12 transports de troupes, 2 [[cuirassé]]s, le porte-avions [[:en:Japanese aircraft carrier Zuihō|''Zuiho'']] et la propre task-force à 7 [[cuirassé]]s de [[Isoroku Yamamoto|Yamamoto]]. Ayant décrypté le code [[:en:JN-25|JN-25]]<ref>Le code [[:en:JN-25|JN-25]], le 25{{e}} a avoir été identifié, est changé avant l’[[attaque sur Pearl Harbor]]. C’est cette version qui est décryptée fin mai [[1942]] par une section de l’''Office of Chief Of Naval Operations'' ([[:en:OP-20-G|OP-20-G]]) selon Frederick D. Parker, « A Priceless Advantage: U.S. Navy Communications Intelligence and the Battles of Coral Sea, Midway, and the Aleutians », National Security Agency, Central Security Service, Washington {{lire en ligne|lien=http://www.ibiblio.org/hyperwar/PTO/Magic/COMINT-CoralSea/PartOne.html}} </ref>, la TF 16 ([[USS Enterprise (CV-6)|USS ''Enterprise'']] et [[USS Hornet|USS ''Hornet'']] sous le commandement de l’amiral [[Raymond Spruance]]) et la TF 17 (composée du désormais rafistolé [[USS Yorktown (CV-5)|USS ''Yorktown'']] sous le commandement de l’amiral [[Frank J. Fletcher]]) se positionnent à 500 km au nord-est de [[Atoll de Midway|Midway]] pour attendre la flotte japonaise. Les groupes aériens totalisent 232 avions (111 [[Douglas SBD Dauntless|SBD]], 42 [[TBD Devastator]], 79 [[Grumman F4F Wildcat|''Widcat'']]) plus, sur l’[[Atoll de Midway|atoll]] même, 119 avions de l’[[US Navy]], des [[United States Army Air Forces|USAAF]] et des [[US Marine Corps]], parmi lesquels les premiers [[Bombardier-torpilleur|bombardiers-torpilleurs]] [[TBF Avenger]]. Du côté japonais, on dispose de 297 avions (120 [[Mitsubishi A6M|''Zero'']], 84 [[Aichi D3A|D3A1]], 93 [[Nakajima B5N|''Kate'']]). L’affrontement débute le 4 juin [[1942]] par une pagaille au sein des groupes aériens de la TF 16, qui se trouvent séparés et incapables de localiser les navires japonais et de la TF 17 où tous les [[TBD Devastator|TBD]] de la flotille VT-8 sont abattus sans placer une seule torpille<ref>Les [[torpille]]s [[:en:Mark 13 torpedo|Mark 13]] de [[1920]] font régulièrement preuve de leur inefficacité au combat, comme en témoigne W. H. Goodman, un pilote de l'[[US Marine Corps]] : {{citation|Les torpilles étaient si peu fiables qu'un faible pourcentage seulement des engins atteignait la cible. Si une torpille ne touchait pas l'eau comme il fallait, son mécanisme se déréglait et sa trajectoire devenait complètement erratique. Elle pouvait tout aussi bien partir à l'opposé de la cible, plonger, zigzaguer ou bien encore couler comme une pierre}}, cité par Alain Pelletier, ''Les Aigles des mers. Histoire mondiale des avions embarqués depuis 1910'' {{ISBN|2-7268-9471-2}}, Boulogne-Billancourt, 2006. Voir aussi Frederick J. Milford, « U. S. Navy Torpedoes; Part Two: The Great Torpedo Scandal! », 1941-43, dans ''The Submarine Review'' (octobre 1996) {{lire en ligne|lien=http://www.geocities.com/Pentagon/1592/ustorp2.htm}}</ref>, ainsi que 10 [[TBD Devastator|TBD]] de la VT-6 et les 12 [[TBD Devastator|TBD]] de la VT-3, si bien que les [[Douglas SBD Dauntless|SBD]] arrivent sans escorte aérienne ! Le vice-amiral [[Chūichi Nagumo]], mal informé, ordonne à deux reprises de modifier l’armement des avions qui encombrent les ponts d’envol de ses porte-avions tandis que les [[Mitsubishi A6M|''Zero'']], à court de carburant, demandent à apponter. C’est alors que surgissent les [[Douglas SBD Dauntless|SBD]] qui larguent 39 bombes. Le [[Soryu|''Soryu'']] est touché à 3 reprises, le ''[[Kaga (navire)|Kaga]]'' 4 fois et tous deux coulent dans les heures qui suivent, tandis que l’''[[Akagi (navire)|Akagi]]'' est sabordé le 5 juin à l’aube. Non repéré, l’[[Hiryu|''Hiryu'']] endommage sérieusement le [[USS Yorktown (CV-5)|''Yorktown'']], qui est achevé par le [[sous-marin]] [[:en:Japanese submarine I-168|I-168]]. L’[[Hiryu|''Hiryu'']] est finalement touché de 4 bombes lancées par des [[Douglas SBD Dauntless|SBD]] et doit être sabordé. Au final et en une vingtaine d’heures, la [[Marine impériale japonaise]] perd 4 porte-avions, un [[croiseur]], 253 avions et {{formatnum:3057}} hommes (dont de nombreux pilotes expérimentés), contre un porte-avions, un destroyer, 98 avions et 307 hommes du côté américain. [[Isoroku Yamamoto|Yamamoto]], qui avait fait la prédiction que le [[Empire du Japon|Japon]] aurait le dessus pendant six mois à un an avant d'être débordé par l’[[US Navy]], avait raison : six mois après l’[[attaque sur Pearl Harbor]], l'[[expansionnisme du Japon Shōwa]] est définitivement stoppé dans le [[Océan Pacifique|Pacifique sud]] . La [[bataille de Midway]] est une « victoire décisive » <ref>Une victoire decisive est {{citation|une victoire qui décide de l’issue d’une campagne mais pas nécessairement de la guerre toute entière}} selon la définition de Colin S. Gray, ''Defining and Achieving Decisive Victory'', US Army War College, Strategic Studies Institute, Carlisle (avril 2002) {{lire en ligne|lien=http://www.strategicstudiesinstitute.army.mil/pdffiles/PUB272.pdf}}</ref><ref>Jonathan Parshall et Anthony Tully, Anthony, Shattered Sword: The Untold Story of the Battle of Midway {{ISBN|1-57488-923-0}}, Potomac Books, Dulles (2005)</ref>. ====La bataille de Guadalcanal==== {{article détaillé|bataille de Guadalcanal|bataille des Salomon orientales|bataille des îles Santa Cruz}} [[Image:SolomonsThreeCarriers.jpg|thumb|left|De gauche à droite, l’[[:en:USS Wasp (CV-7)|USS ''Wasp'']], l’[[USS Saratoga (CV-3)|USS ''Saratoga'']] et l’[[USS Enterprise (CV-6) |USS ''Enterprise'']] patrouillant à proximité de [[Guadalcanal]] (12 août 1942)]] [[Image:EasternSolomonsEnterpriseBurning.jpg|thumb|right|L’[[USS Enterprise (CV-6)|USS ''Enterprise'']] en feu, touché par une bombe japonaise, durant la [[bataille des Salomon orientales]] (24 août 1942)]] [[Image:USS Wasp (CV-7) brennt.jpg|thumb|left|L’[[:en:USS Wasp (CV-7)|USS ''Wasp'']], en feu après avoir été touché par des torpilles japonaises, est abandonné (15 septembre 1942)]] [[Image:USS Hornet (CV-8) during battle of the Santa Cruz Islands.jpg|thumb|right|Le [[USS Hornet|''Hornet'']] torpillé par un [[Nakajima B5N|Nakajima B5N ''Kate'']] durant la [[bataille des îles Santa Cruz]] (26 octobre 1942)]] [[Image:EnterpriseSaraGuadDec1942.jpg|thumb|right|A proximité de [[Guadalcanal]], un [[Douglas SBD Dauntless|SBD]] survole l’[[USS Enterprise (CV-6)|USS ''Enterprise'']] avec l’[[USS Saratoga (CV-3)|USS ''Saratoga'']] en arrière-plan (19 décembre 1942)]] En entamant la construction d’aérodromes sur [[Guadalcanal]]<ref>[[:en:Richard B. Frank|Richard B. Franck]], ''Guadalcanal: The Definitive Account of the Landmark Battle'', Random House, New York, 1990 {{ISBN|0-394-58875-4}}, p. 23–31, 129, 628</ref> et [[Rabaul]], la [[marine impériale japonaise]] a l’ambition de transformer la chaîne des [[îles Salomon]], protectorat britannique<ref>Bruce Loxton et Chris Coulthard-Clark, ''The Shame of Savo: Anatomy of a Naval Disaster'', Allen & Unwin Pty Ltd, 1997 {{ISBN|1-86448-286-9}}, p.3</ref> en une base stratégique visant à perturber les communications maritimes entre les [[États-Unis]] et l’[[Australie]]. Les Alliés, connaissant les plans japonais, débutent le 7 août [[1942]] une offensive majeure en envoyant une force de débarquement amphibie de 80 navires à [[Guadalcanal]] (''Operation Watchover''). Les avions de l’[[USS Enterprise (CV-6)|USS ''Enterprise'']] (TF 16), de l’[[USS Saratoga (CV-3)|USS ''Saratoga'']] (TF 11) et de l’[[:en:USS Wasp (CV-7)|USS ''Wasp'']] (TF 18) prennent position à proximité de l’île afin de procurer une couverture aérienne à plus de {{formatnum:16000}} [[US Marine Corps|Marines]]. Ces derniers ont à subir des attaques aériennes journalières jusqu’au 20 août [[1942]], date à laquelle le porte-avions d’escorte [[:en:USS Long Island (CVE-1)|USS ''Long Island'']] livre 2 escadrons de [[Grumman F4F Wildcat|''Widcat'']] et de [[Douglas SBD Dauntless|SBD]] à Henderson Field ([[:en:Cactus Air Force|''Cactus Air Force'']]), l’aérodrome situé au nord-est de [[Guadalcanal]]. La [[bataille des Salomon orientales]] débute le 23 août lorsque une ''task-force'' japonaise composée de [[destroyer]]s, de transports de troupes, de 2 [[cuirassé]]s et des porte-avions [[Shokaku|''Shokaku'']], [[Zuikaku|''Zuikaku'']] et [[:en:Japanese aircraft carrier Ryūjō|''Ryujo'']]<ref>33 bâtiments selon [[:en:Eric M. Hammel|Eric M. Hammel]], ''Carrier Clash: The Invasion of Guadalcanal & The Battle of the Eastern Solomons August 1942'', Zenith Press, St. Paul, 1999 {{ISBN|0-76032-052-7}}, p. 124–125, 157</ref> approche l’île. Le [[:en:USS Wasp (CV-7)|''Wasp'']], le [[USS Saratoga (CV-3)|''Saratoga'']], l’[[USS Enterprise (CV-6)|''Enterprise'']] et le [[cuirassé]] [[:en:USS North Carolina (BB-55)| ''North Carolina'']] partent à la rencontre de la flotte ennemie. Le 24, les Japonais commencent à attaquer Henderson Field avec des avions de leur base de [[Rabaul]] et du [[:en:Japanese aircraft carrier Ryūjō|''Ryujo'']], qui est coulé de 10 bombes et une torpille. Le [[Shokaku|''Shokaku'']] et le [[Zuikaku|''Zuikaku'']] attaquent de 3 bombes l’[[USS Enterprise (CV-6)|''Enterprise'']], mais sans gravité, tandis que les avions du [[USS Saratoga (CV-3)|''Saratoga'']] endommagent gravement le [[transport d'hydravions]] [[:en:Japanese aircraft carrier Chitose|''Chitose'']]. L’invasion, repoussée un temps, n’entraine pas moins les torpillages du [[USS Saratoga (CV-3)|''Saratoga'']] le 30 août (il regagne [[Pearl Harbor]] pour reparations) et du [[:en:USS Wasp (CV-7)|''Wasp'']] le 15 septembre (qui doit être abandonné), laissant le [[USS Hornet|''Hornet'']] seul<ref>[[:en:Richard B. Frank|Richard B. Franck]], ''Guadalcanal: The Definitive Account of the Landmark Battle'', Random House, New York, 1990 {{ISBN|0-394-58875-4}}, p. 247–252</ref>. La 2 vague d’invasion japonaise, dénommée [[bataille des îles Santa Cruz]] débute en octobre [[1942]]. Les porte-avions [[Shokaku|''Shokaku'']] , [[Zuikaku|''Zuikaku'']], [[:en:Japanese aircraft carrier Zuihō|''Zuiho'']] et [[:en:Japanese aircraft carrier Junyō|''Junyo'']] appareillent en direction des [[îles Santa Cruz]], où ils sont attaqués le 26 octobre par des [[bombardier-torpilleur|bombardiers-torpilleurs]] de l’[[USS Enterprise (CV-6)|''Enterprise'']] et du [[USS Hornet|''Hornet'']], qui sont à leur tour touchés, non sans mettre le [[Shokaku|''Shokaku'']] hors-service pour 9 mois. Le [[USS Hornet|''Hornet'']], attaqué à plusieurs reprises par plusieurs bombes et 2 torpilles, doit être abandonné (il sera coulé par des [[destroyer]]s japonais), si bien que l’[[US Navy]] ne dispose une nouvelle fois que d’un seul porte-avions dans le [[Océan Pacifique|Pacifique]], bien que la [[Royal Navy]] met l'[[:en:HMS Victorious (R38)|HMS ''Victorious'']] à disposition. Une dernière tentative d’invasion est repoussée par les avions de l’[[USS Enterprise (CV-6)|''Enterprise'']] et d’Henderson Field les 13-14 novembre. Début [[1943]], les Japonais commencent à évacuer {{formatnum:11000}} de leurs {{formatnum:30000}} soldats. Le 9 février, [[Guadalcanal]] est entièrement aux mains des [[US Marine Corps|Marines]]. Dès lors, la machine industrielle américaine se met en branle, permettant d'élargir la brèche ouverte dans le [[Océan Pacifique|Pacifique]] avec la victoire de la [[bataille de Midway]]<ref>Eric M. Bergerud, ''Touched with Fire: The Land War in the South Pacific'', Penguin Books, Londres, 1997 {{ISBN|0-14-024696-7}}</ref>. La reconquête peut commencer. ====Le débarquement en Afrique du Nord==== {{Article détaillé|Operation Pedestal|Opération Torch}} [[Image:Operation Pedestal Carriers.jpg|thumb|left|Vue des [[:en:HMS Indomitable (92)|HMS ''Indomitable'']] et [[:en:HMS Eagle (1918)|HMS ''Eagle'']] depuis l’[[:en:HMS Victorious (R38)|HMS ''Victorious'']] durant l’[[Operation Pedestal]] (août 1942)]] [[Image:SS-Ohio supported.jpg|thumb|right|Escorté de 2 [[destroyer]]s, le [[pétrolier]] [[:en:SS Ohio|SS ''Ohio'']] entre dans le port de [[Malte]] (15 août 1942)]] [[Image:Torch-troops hit the beaches.jpg|thumb|right|Troupes américaines des forces est débarquant près d'[[Alger]] durant l’[[Operation Torch]] (8 novembre 1942)]] [[Image:American troops landing on the beach at Arzeu.jpg|thumb|right|Troupes américaines des forces du centre débarquant près d'[[Oran]] durant l’[[Operation Torch]] (novembre 1942)]] En [[1942]], les forces américano-britanniques défendent toujours le ravitaillement de [[Malte]] tout en préparant un débarquement massif en [[Afrique du Nord]] occupée par les Allemands et les Italiens. Le 10 août [[1942]], 14 navires marchands pénètrent en [[mer Méditerranée|Méditerranée]], escortés par les porte-avions [[:en:HMS Victorious (R38)|HMS ''Victorious'']], [[:en:HMS Indomitable (92)|HMS ''Indomitable'']] et [[:en:HMS Eagle (1918)|HMS ''Eagle'']]. Le [[:en:HMS Furious|HMS ''Furious'']] suit, transportant 36 [[Supermarine Spitfire]] destines à la [[Royal Air Force]] à [[Malte]] ([[Operation Pedestal]]). Le lendemain, 4 torpilles lancées de l’U-73 touchent par surprise l’[[:en:HMS Eagle (1918)|''Eagle'']], qui coule en 10 minutes avec 200 marins. Le 12 août, les [[Bombardier (avion)|bombardier]]s allemands et italiens basés à terre attaquent le convoi : deux bombes touchent sans dommage le [[:en:HMS Victorious (R38)|''Victorious'']], tout comme le pont d’envol de l’[[:en:HMS Indomitable (92)|''Indomitable'']], tuant 50 marins. Avant d’atteindre [[Malte]], le convoi est de nouveau attaqué mais 5 de ses 14 navires s’en sortent, dont le plus grand [[pétrolier]] d’alors, le [[:en:SS Ohio|SS ''Ohio'']]. En coulant 9 cargos, 2 [[croiseur]]s, un [[porte-avions]] et un [[destroyer]], l’attaque du convoi est un succès tactique pour l’[[Axe Rome-Berlin-Tōkyō|Axe]] et est nommée par les Italiens ''Vittoria del mezz'agosto'' (la victoire de la mi-août). Néanmoins, une fois les [[sous-marin]]s et les [[Bristol Beaufort]] et [[Bristol Beaufighter]] basés à [[Malte]] ravitaillés, ils sont capable de perturber l’approvisionnement de l’[[Afrika Korps]] de [[Rommel]]. Le 8 novembre [[1942]], les Alliés sont prêts à l’[[Operation Torch]], c’est à dire l’invasion de l’[[Afrique du Nord]]. L’ensemble des troupes terrestres est placée sous la responsabilité du général [[Dwight Eisenhower]] tandis que les forces navales sont commandées par l’amiral Sir [[Andrew Cunningham]] avec pour adjoint l’amiral Sir [[Bertram Ramsay]], concepteur de l’opération à partir des notes du colonel [[Germain Jousse]], membre de l'organisation de résistance d'[[Alger]]. Les forces comprènent {{formatnum:107000}} hommes, 200 bâtiments de guerre (dont 12 porte-avions), 110 navires de transport et 500 avions. Elle se divise en 3 forces ayant pour mission d'établir 9 têtes de pont sur près de {{formatnum:1500}} km de côtes. Les forces ouest, sous le commandement du vice-amiral Henri Hewitt, comprennent le [[:en:USS Ranger (CV-4)|USS ''Ranger'']] et les [[porte-avions d'escorte]] [[:en:USS Sangamon (CVE-26)|USS ''Sangamon'']], [[:en:USS Chenango (CVE-28)|USS ''Chenango'']], [[:en:USS Suwannee (CVE-27)|USS ''Suwanee'']] et [[:en:USS Santee (CVE-29)|USS ''Santee'']] chargés de capturer [[Casablanca]] à l’aide de [[Grumman F4F Wildcat|''Widcat'']], de [[Bombardier (avion)|bombardier]]s [[Douglas SBD Dauntless]] et de [[bombardier-torpilleur|bombardiers-torpilleurs]] [[TBF Avenger|Avenger]]. Les forces du centre, commandées par le contre-amiral Sir Thomas Troubridge, comprennent l’[[:en:HMS Furious|HMS ''Furious'']] et les [[porte-avions d'escorte]] [[:en:HMS Biter (D97)|HMS ''Biter'']] et [[:en:HMS Dasher (D37)|HMS ''Dasher'']], qui couvrent les débarquements à [[Oran]] grâce aux [[bombardier-torpilleur|bombardiers-torpilleurs]] [[:en:Fairey Albacore|Fairey Albacore]] et aux [[Avion de chasse|chasseurs]] [[Hawker Hurricane]]. Les forces est, commandées par le vice-amiral d'escadre Sir Harold Burrough, comprennent l’[[:en:HMS Argus (I49)|HMS ''Argus'']] et le [[porte-avions d'escorte]] [[:en:HMS Avenger (D14)|HMS ''Avenger'']], qui participent aux attaques sur [[Alger]] avec les [[Avion de chasse|chasseurs]] [[:en:Supermarine Seafire|Seafire]] et [[Hawker Hurricane]]. Enfin, au large, les [[:en:HMS Victorious (R38)| ''Victorious'']] and [[:en:HMS Formidable (67)|''Formidable'']] empêchent les interventions de la [[Regia Marina]]. Les débarquements suscitent peu d’opposition et au mois de mai [[1943]], l’influence de l’[[Axe Rome-Berlin-Tōkyō|Axe]] en [[Afrique du Nord]] a cessé. ====L'avancée dans le Pacifique==== {{Article détaillé|Bataille de la mer des Philippines}} {{...}} ====La bataille du golfe de Leyte==== {{article détaillé|Bataille du golfe de Leyte}} ====La victoire finale==== {{Article détaillé|Bataille d'Iwo Jima}} {{...}} ===Changement de rôle=== ====Les porte-avions d'après-guerre==== [[Image:FH-1 19460721takeoff.jpg|thumb|left|Essais à bord de l’[[:en:USS Franklin D. Roosevelt (CV-42)|USS ''Franklin D. Roosevelt'']] du [[McDonnell FH-1 Phantom|FH-1 ''Phantom'']], le 1{{er}} avion à réaction embarqué (21 juillet 1946)]] [[Image:USS United States.jpg|thumb|right|Vue d’artiste de l’[[:en:USS United States (CVA-58)|USS ''United States'']] avec des [[McDonnell FH-1 Phantom|FH-1 ''Phantom'']] et des [[:en:AJ Savage|AJ ''Savage'']] sur le pont. Ce « super porte-avions » est abandonné en [[1949]] ]] [[Image:P2V launch CVB-42 1951.jpg|thumb|left|Pour calmer l'[[US Air Force]] et démontrer ses capacités stratégiques, la [[US Navy|Navy]] fait décoller à plusieurs reprises un [[Lockheed P-2 Neptune|P2V-3C ''Neptune'']] d'un porte-avions, ici du [[:en:USS Franklin D. Roosevelt (CV-42)|USS ''Franklin D. Roosevelt'']] (2 juillet 1951)]] [[Image:CVB-41 shakedown caribbean NAN2-46.jpg|thumb|right|L’[[:en:USS Midway (CV-41)|USS ''Midway'']] lors de sa croisière inaugurale dans les [[Caraïbes]] (janvier 1946)]] [[Image:Angled deck2 Centaur Antietam NAN6-55.jpg|thumb|right|Innovation technologique majeure, le [[pont d'envol]] oblique, ici à 5,5° sur l'[[:en:HMS Centaur (R06)|HMS ''Centaur'']] et à 10,5° sur l'[[:en:USS Antietam (CV-36)|USS ''Antietam'']] (autour de 1955)]] Le 2 septembre [[1945]], lors de la [[Actes de capitulation du Japon|capitulation du Japon]], l’[[US Navy]], avec ses 98 porte-avions et ses {{formatnum:40000}} avions, constitue 70% du tonnage mondial<ref>Rapport « Major Combatant Ships Added to United States Fleet, 7 December 1941 - 1 October 1945 » {{lire en ligne|lien=http://www.ibiblio.org/hyperwar/USN/USNatWar/USN-King-B.html}}</ref>. En l’espace d’un an, le nombre de porte-avions est réduit à 23 et celui des avions à {{formatnum:14637}}. L’aviation embarquée est guettée par une obsolescence rapide, tandis que les [[United States Army Air Forces|USAAF]] étaient entrées dans l’ère de l’aviation à réaction et du [[bombardement stratégique]] nucléaire… lequel ne ferait qu’une bouchée des porte-avions, ces mastodontes démodés. L’administration [[Harry S. Truman|Truman]] partage ce point de vue et fait voter le [[National Security Act]] en [[1947]]. L’année suivante, le premier [[secrétaire à la Défense]], l’amiral [[James Forrestal]] bataille pour imposer la construction de 4 « super porte-avions », dont le premier serait l’[[:en:USS United States (CVA-58)|USS ''United States'']] de {{formatnum:65000}} tonnes<ref>Pour 331 mètres de longueur et 38 mètres de large</ref>, alors que le nombre de navires en ligne passé de {{formatnum:1194}} à 267 et celui des porte-avions de 98 à 15. L’opposition de l’[[US Air Force]], qui met en avant son [[bombardier (avion)|bombardier]] intercontinental [[Convair B-36 Peacemaker|B-36 ''Peacemaker'']], met fin à la construction (commencée 4 jours plus tôt !) de l’[[:en:USS United States (CVA-58)|''United States'']] le 23 avril [[1949]]. Par contre, 3 porte-avions de {{formatnum:45000}} tonnes<ref>Pour 296 mètres de longueur et 34,4 mètres de largeur</ref> de la [[Classe Midway|classe ''Midway'']] sont construits : le [[:en:USS Midway (CV-41)|''Midway'']], le [[:en:USS Franklin D. Roosevelt (CV-42)|''Franklin D. Roosevelt'']] et le [[:en:USS Coral Sea (CV-43)|''Coral Sea'']]. Les principales améliorations par rapport à la [[Classe Essex|classe ''Essex'']] sont un pont d’envol renforcé faisant partie intégrante de la superstructure et l’embarquement des premiers jets, comme le [[McDonnell FH-1 Phantom|FH-1 ''Phantom'']], opérationnel en [[1947]]. À partir de décembre [[1952]], trois autres innovations technologiques empruntées à la [[Royal Navy]] sont généralisées après refonte sur l'[[:en:USS Antietam (CV-36)|USS ''Antietam'']], les 14 bâtiments restants de [[Classe Essex|classe ''Essex'']] comme les 3 nouveaux navires de [[Classe Midway|''Midway'']] : le [[pont d'envol]] oblique (ou ''angled flight deck''), qui permet des décollages et des appontages simultanés (« catapo »), la [[catapulte (avion)|catapulte]] à vapeur et le [[miroir]] d'[[appontage]]. Le 1{{er}} octobre [[1955]], l’[[USS Forrestal (CVA-59)|USS ''Forrestal'']], le premier « super porte-avions » conçu spécialement pour les jets, est mis en service. Il est deux fois plus lourd que les porte-avions de la [[classe Essex]]. Quant à elle, la [[Royal Navy]] conserve un temps ses [[porte-avions d'escorte]] de classes [[classe Colossus|Colossus]] et [[classe Majestic|Majestic]] construits en [[1944]]-[[1945]]. A la fin des [[années 1950]], nombre d’entre-eux sont vendus ou cédés aux nations allies, comme le [[Arromanches (porte-avions)|HMS ''Colossus'']] (à la [[France]]); les [[:en:HMAS Sydney (R17)|HMS ''Terrible'']], [[:en:HMS Vengeance (R71)|HMS ''Vengeance'']] et [[:en:HMAS Melbourne (R21)|HMS ''Majestic'']] (à l’[[Australie]]); les HMS ''Magnificent'' et [[NCSM Bonaventure|HMS ''Powerful'']] (au [[Canada]]); le [[:en:HMS Venerable (R63)|HMS ''Venerable'']] (aux [[Pays-Bas]]); le [[:en:INS Vikrant|HMS ''Hercules'']] (à l’[[Inde]]) et le [[:en:HMS Warrior (R31)|HMS ''Warrior'']] (à l’[[Argentine]]). Durant les [[années 1950]], la [[Royal Navy]] commissionne plusieurs porte-avions lourds, qui resteront en service jusqu’à la fin des [[années 1970]] et le début des [[années 1980]]. Parmi eux : le [[:en:HMS Ark Royal (R09)|HMS ''Ark Royal'']] de [[classe Audacious]] et le [[:en:HMS Hermes (R12)|HMS ''Hermes'']] de [[classe Centaur]]. La [[France]] acquiert les porte-avions léger [[La Fayette (porte-avions)|USS ''Langley'']] et [[:en:USS Belleau Wood (CVL-24)|USS ''Belleau Wood'']] au début des [[années 1950]] qui serviront de support aérien aux troupes engagées en [[Indochine française]]. Enfin, l’[[Espagne]] achète le porte-avions léger [[:en:USS Cabot (CVL-28)|USS ''Cabot'']]. ====L'opération Crossroads (1946)==== {{article détaillé|Opération Crossroads}} [[Image:USS Independence (CVL-22) burning.jpg|thumb|left|Incendie à bord de l’[[:en:USS Independence (CVL-22)|USS ''Independence'']] peu de temps après l’[[essai nucléaire]] « Able » de l'[[opération Crossroads]] dans l'[[atoll de Bikini]] (1{{er}} juillet 1946)]] [[Image:Crossroads baker explosion.jpg|thumb|right|L’explosion « Baker » de l'[[opération Crossroads]] dans l'[[atoll de Bikini]] avec l'onde de choc concentrique qui recouvre les navires (25 juillet 1946)]] L'[[opération Crossroads]] est le 4{{e}} et 5{{e}} [[essai nucléaire]] de l’histoire après le test de [[Trinity (essai atomique)|Trinity]], puis les largages de « [[Little Boy]] » sur [[Hiroshima]] et de « [[Fat Man]] » sur [[Nagasaki]]. Les 2 explosions (« Able » et « Baker ») de l'été [[1946]] ont pour but de valider la puissance de la [[Bombe A]] sur des navires et des sous-marins situés aux alentours de l'[[atoll de Bikini]]. L’[[USS Saratoga (CV-3)|USS ''Saratoga'']] (qui est en surplus avec l’arrivée des bâtiments de [[classe Essex]]) et l’[[:en:USS Independence (CVL-22)|USS ''Independence'']] participent à l’opération. Le 1{{er}} juillet [[1946]], « Able », d'une puissance de 21 [[kilotonne]]s est larguée par un [[Bombardier (avion)|bombardier]] [[B-29]] baptisé « Dave's Dream » et explose à 158 mètres d'altitude. Elle manque sa cible d'environ un demi-kilomètre, détruit 5 des 40 navires présents dans l’atoll (les transport de troupes [[:en:USS Gilliam (APA-57)|USS ''Gilliam'']] et [[:en:USS Carlisle (APA-69)|USS ''Carlisle'']], les destroyers [[:en:USS Anderson (DD-411)|USS ''Anderson'']] et [[:en:USS Lamson (DD-367)|USS ''Lamson'']] et le [[croiseur]] japonais [[:en:Japanese cruiser Sakawa|''Sakawa'']]) et en endommage gravement 9, tandis que l’[[:en:USS Independence (CVL-22)|''Independence'']] s’en sort sans trop de dommages, mis à part un incendie maîtrisé. Les 2 porte-avions participent au 2{{e}} [[essai nucléaire|essai]], « Baker », le 25 juillet. Cette fois-ci, l’explosion de la [[Bombe A|bombe]] de 23 [[kilotonne]]s, placée à 27 mètres sous le niveau de la mer, provoque des [[tsunami]]s de plus de 30 mètres qui engloutissent plusieurs bâtiments (le [[cuirassé]] japonais [[:en:Japanese battleship Nagato|''Nagato'']], le [[cuirassé]] [[:en:USS Arkansas (BB-33)|USS ''Arkansas'']], le [[sous-marin]] [[:en:USS Apogon (SS-308)|USS ''Apogon'']] et 3 navires auxiliaires), dont le [[USS Saratoga (CV-3)|''Saratoga'']]. Durant plus de 24 heures, la zone proche de l'explosion est mortellement radioactive : l'accès à l'île de Bikini (à 9 kilomètres) n’est autorisé qu'après une semaine<ref>« Crossroads : FactSheet », Department of the Navy, Naval Historical Center {{lire en ligne|lien=http://www.history.navy.mil/faqs/faq76-1.htm}}</ref>. ====La guerre d'Indochine (1946-1956)==== {{article détaillé|Guerre d'Indochine}} [[Image:TBF La Fayette.jpg|thumb|left|Un [[TBF Avenger|TBM-3E ''Avenger'']] prêt à être catapulté du [[La Fayette (porte-avions)|''La Fayette'']]]] [[Image:CVL-27 arrivingF 11Sep51 F6F-5 TBM-3E NAN11-52.jpg|thumb|right|Le [[La Fayette (porte-avions)|''La Fayette'']] avec à son bord 20 [[Grumman F6F Hellcat|F6F ''Hellcat'']] et 12 [[TBF Avenger]] ]] [[Image:La Fayette Indochina 1953.jpg|thumb|right|Le [[La Fayette (porte-avions)|''La Fayette'']] dans les eaux [[Indochine|indochinoises]] (1953)]] [[Image:La Fayette Indochina.jpg|thumb|right|Le [[La Fayette (porte-avions)|''La Fayette'']] au large de [[Nha Trang]] ([[Indochine]]) (mi-juin 1953)]] La [[guerre d’Indochine]] oppose depuis [[1946]] le [[Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient]] (CEFEO), soutenu par les [[États-Unis]], aux forces du [[Viêt Minh]] (Front de l'indépendance du [[Vietnam]]) nationaliste et communiste, soutenu par la [[République populaire de Chine|Chine]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]. Le 28 janvier [[1947]], le porte-avions ''Dixmude'', remis à niveau, appareille de [[Toulon]] avec 9 [[bombardier-torpilleur|bombardiers-torpilleurs]] [[Douglas SBD Dauntless]], lesquels attaquent en mars des objectifs sur la cote d'[[Annam]] puis effectuent des missions d’appui aérien rapproché ([[close air support]]) à partir du [[golfe du Tonkin]] au profit de troupes au nord de l'[[Indochine]]. À la suite de problèmes de catapulte, le ''Dixmude'' rentre en [[France]] en avril. En raison de sa grande lenteur et de son seul ascenseur, le ''Dixmude'' est relégué au rôle de transport : il appareille de nouveau en septembre [[1947]], convoyant des [[Douglas SBD Dauntless|SBD]], des [[Junkers Ju 52|Ju-52]] et des [[Supermarine Spitfire|Spitfire]] qui opèrent au sol depuis [[Saigon]], puis [[Hanoi]], avant de revenir à [[Toulon]] en mai [[1948]]. L’[[Arromanches (porte-avions)|''Arromanches'']] prend le relais durant la période octobre [[1948]]-janvier [[1949]], entrecoupée d’exercices de mise au point d’« hunter killer groups » et de 6 semaines de combats (152 sorties) au cours desquels ses 10 [[Douglas SBD Dauntless|SBD]] et ses 2 [[Supermarine Spitfire|Spitfire]] mènent des frappes au sol en [[Cochinchine]], dans le centre d'[[Annam]] et au [[Tonkin]]. Aucun porte-avions n’est déployé en [[1949]]-[[1950]], suite à une pénurie d’avions que vient combler le 26 janvier [[1951]] le déchargement à [[Saigon]] par l’[[:en:USS Windham Bay (CVE-92)|USS ''Windham Bay'']] de plusieurs [[Grumman F8F Bearcat|F8F ''Bearcat'']]. Lors de sa 2{{e}} campagne, de septembre [[1951]] au 17 mai [[1952]], l’[[Arromanches (porte-avions)|''Arromanches'']] embarque des [[Avion de chasse|chasseurs]] [[Grumman F6F Hellcat|F6F ''Hellcat'']] et des [[bombardier en piqué|bombardiers en piqué]] [[Curtiss SB2C Helldiver|SB2C ''Helldiver'']]. Leurs missions comprennent le [[close air support]] (CAS) et l’attaque de pistes, de ponts et de voix de chemins de fer, en [[Annam]] (du 28 septembre au 13 octobre), au [[Tonkin]] (14-21 octobre), en [[Annam]] (du 6-11 novembre), au [[Tonkin]] (14 novembre-9 janvier). Après un séjour en cale sèche à [[Singapour]] du 16 janvier au 20 février [[1952]], l’[[Arromanches (porte-avions)|''Arromanches'']] reprend ses missions en [[Cochinchine]], en [[Annam]] et au [[Tonkin]] du 23 février au 18 mai. Après un retour à [[Toulon]], l’[[Arromanches (porte-avions)|''Arromanches'']] assure une 3{{e}} campagne entre septembre [[1952]] et mars [[1953]] avec le même type d’appareils et les mêmes objectifs (opérations de [[close air support|CAS]] et destruction des voies de communication entre le [[Viet Nam]] du nord et la [[République populaire de Chine|Chine]])<ref>Armand Verdier, ''Des ailes, des raquettes et du ciel'', Ardhan, Paris, 2004 {{ISBN|2-913344-08-9}}</ref>. Le [[La Fayette (porte-avions)|''La Fayette'']] effectue une 1{{re}} campagne de mars à juin [[1953]], ralliant le [[Tonkin]] avant que le porte-avions ne récupère les flottilles de l’[[Arromanches (porte-avions)|''Arromanches'']] en juin [[1953]]. Sa 4{{e}} campagne se déroule de septembre [[1953]] au 19 septembre [[1954]] avec à bord des [[Curtiss SB2C Helldiver|SB2C ''Helldiver'']] et des [[Grumman F6F Hellcat|F6F ''Hellcat'']], qui sont engagés lors de la [[bataille de Diên Biên Phu]] du 13 mars au 7 mai [[1954]], de concert avec l’aviation embarquée du ''Bois-Belleau''. Malgré la défaite, l'Aéronavale mène des opérations sur la zone jusqu'à l'armistice du 21 juillet à [[Genève]]. D’avril à juin [[1955]], le [[La Fayette (porte-avions)|''La Fayette'']], embarquant une vingtaine de [[Chance Vought F4U Corsair|''Corsair'']], 4 [[Curtiss SB2C Helldiver|SB2C ''Helldiver'']] et 2 hélicoptères, couvre les opérations d’évacuation du [[Tonkin]] avant de repartir pour la [[France]] le 11 juin. Le ''Bois-Belleau'' effectue des exercices du 5 juin au 14 novembre. Enfin, de janvier à juin [[1956]], sous les ordres des FNEO (Forces navales en Extrême-Orient) jusqu’à la dissolution de celles-ci le 26 avril, le [[La Fayette (porte-avions)|''La Fayette'']] participe à divers exercices avec les forces britanniques. De retour à [[Toulon]] le 3 juin, il clôt la présence française en [[Indochine]]<ref>Selon le site Poste des Choufs {{lire en ligne|lien=http://www.postedeschoufs.com/aeronavale/1946_1962/2%20L'aviation%20embarquee/l_aviation_embarquee.htm}}</ref>. ====La guerre de Corée (1950-1953)==== {{article détaillé|Guerre de Corée}} [[Image:CV-45 flight deck 1950.jpeg|thumb|left|De l'avant à l'arrière plan, des [[Grumman F9F Panther|F9F ''Panther'']] et des des [[Chance Vought F4U Corsair|''Corsair'']] sur le pont de l'[[:en:USS Valley Forge (CV-45)|USS ''Valley Forge'']] (1950)]] [[Image:F4U-4B VF-113 CV-47 1950.JPEG|thumb|right|Un [[Chance Vought F4U Corsair|''Corsair'']] du [[:en:USS Philippine Sea (CV-47)|USS ''Philippine Sea'']] survolant le cuirassé [[:en:USS Missouri (BB-63)|USS ''Missouri'']] au large d'[[Incheon]] (15 septembre 1950)]] [[Image:Battle of Inchon.png|thumb|right|Débarquement allié à [[Incheon]] (15 septembre 1950)]] [[Image:Koreacloseairsupport1950.JPEG|thumb|right|En [[Guerre de Corée|Corée]], le [[close air support]] de l'aviation embarqué rend de nombreux services à une [[US Army]] peu mobile]] [[Image:KoreanWar Hwachon Dam.jpg|thumb|right|L'interdiction aérienne comprend le torpillage du barrage d'Hwachon par 8 [[AD Skyraider]] du [[:en:USS Princeton (CV-37)|USS ''Princeton'']] (1{{er}} mai 1951)]] [[Image:CV09 Essex F2H-2 Banshees USG-NH 97270-.jpg|thumb|right|Deux [[McDonnell F2H Banshee|F2H ''Banshee'']] au dessus de l'[[:en:USS Essex (CV-9)|USS ''Essex'']] (1951-1952)]] [[Image:WarKorea_B-29-korea.jpg|thumb|right|Un [[Boeing B-29 Superfortress|B-29]] larguant ses bombes au dessus de la [[Corée du Nord]] (août 1951)]] [[Image:USSForrestal1957.jpg|thumb|right|Suite à l’expérience de [[Guerre de Corée|Corée]], l’[[USS Forrestal (CVA-59)|USS ''Forrestal'']], premier « super porte-avions » conçu spécialement pour les [[Avion à réaction|jets]] est mis en service en 1955]] L'offensive de la [[Corée du Nord]] communiste sur la [[Corée du Sud]] qui débute le 25 juin [[1950]] est une surprise pour les gouvernements occidentaux et la réaction initiale des [[États-Unis]] qui avaient démobilisé leur gigantesque appareil militaire après [[1945]] est assez désordonné et brouillonne, envoyant les maigres unités disponibles qui [[occupation du Japon|occupaient alors le Japon]] sous la direction de [[MacArthur]]. A la difference des grandes batailles aéronavales de la [[Seconde guerre mondiale]], la [[guerre de Corée]] (et les conflits futurs) voient un changement dans le rôle des porte-avions. En [[Corée]], ces derniers servent essentiellement de bases aériennes flottantes, hors de portée des forces ennemies. L’aviation embarquée sert, non à attaquer la flotte ennemie, mais à détruire des cibles terrestres, venant en aide aux troupes au sol. Deux portes avions, l'[[:en:USS Valley Forge (CV-45)|USS ''Valley Forge'']] de [[classe Essex]] et le britannique [[:en:HMS Triumph (R16)|HMS ''Triumph'']] sont envoyé en urgence sur les côtes ouest de [[Corée]], en [[mer Jaune]], pour tenter de soutenir la maigre [[armée sud-coréenne]] écrasée par les blindés de l'[[armée populaire de Corée]]. Le [[:en:USS Valley Forge (CV-45)|''Valley Forge'']] lançe le premier raid aérien depuis un porte-avions de ce conflit le [[3 juillet]] [[1950]] : 36 avions (dont 8 jets [[Grumman F9F Panther|F9F ''Panther'']]) sur [[Pyongyang]], suivi par 21 avions du [[:en:HMS Triumph (R16)|''Triumph'']] sur un aérodrome de [[Haeju]]. Le jour suivant, des attaques aériennes sont lancées contre des ponts situés dans la même zone. Les deux porte-avions, désignés TF 77, se déplacent sur la côte est, en [[mer du Japon]], et soutiennent le 18 juillet le débarquement de troupes à [[Pohang]] tout en détruisant une [[raffinerie de pétrole]] à [[Wonsan]]. Le 22 juillet, leur aviation embarquée débute de nombreuses opérations d’appui aérien rapproché (''[[close air support]]'')<ref>À propos du [[close air support]], Harold K. Johnson, alors commandant le 8{{e}} régiment de cavalerie, déclare : {{citation|Si vous le demandez, vous ne pouvez pas l’avoir. Si vous pouvez l’avoir, il n’arrive pas à vous localiser. S’il arrive à vous localiser, il ne peut identifier la cible. S’il peut identifier la cible, il ne parvient pas à la détruire. Mais s’il arrive à détruire la cible, il ne fait de toutes façons pas de grands dommages}}, cité par Clay Blair, ''The Forgotten War: America in Korea, 1950-1953'', Time Books, New York, 1987, p.577</ref>. En août [[1950]], le [[:en:HMS Triumph (R16)|''Triumph'']] joint la TF 91 britannique, tandis que [[:en:USS Philippine Sea (CV-47)|USS ''Philippine Sea'']] vient renforcer la TF 77. Au même moment est créée le Task Group 96.8, composé des [[porte-avions d'escorte]] [[:en:USS Sicily (CVE-118)|USS ''Sicily'']] et [[:en:USS Badoeng Strait (CVE-116)|USS ''Badoeng Strait'']], embarquant des chasseurs et des bombardiers des [[US Marine Corps|Marines]], tandis que la situation se dégrade : l'[[armée populaire de Corée]] occupe 75% du territoire et les forces alliés sont confiné dans le [[périmètre de Pusan]]. Les pilotes de l’[[US Navy]] et des [[US Marine Corps|Marines]] effectuent {{formatnum:8800}} sorties aériennes (dont {{formatnum:6500}} par des [[Chance Vought F4U Corsair|''Corsair'']], {{formatnum:1600}} par des [[AD Skyraider]] et 700 par des [[Grumman F9F Panther|F9F ''Panther'']]) pour défendre les troupes alliées retranchées à [[Pusan]]. Du 6 au 21 septembre, l’[[US Navy]] et la [[Royal Navy]] appuient avec les porte-avions [[:en:USS Badoeng Strait (CVE-116)|USS ''Bandoeng Strait'']], [[:en:USS Boxer (CV-21)|''Boxer'']] (remplacé le mois suivant par le [[:en:USS Leyte (CV-32)|''Leyte'']]), [[:en:USS Valley Forge (CV-45)|''Valley Forge'']], [[:en:USS Sicily (CVE-118)|''Sicily'']], [[:en:USS Philippine Sea (CV-47)|''Philippine Sea'']] la [[Bataille d'Incheon|victoire décisive à Incheon]], sur la côte ouest de la [[Corée du Sud]] en effectuant {{formatnum:3200}} sorties aériennes puis en octobre, avec le cuirassé [[:en:USS Missouri (BB-63)|''Missouri'']] et le porte-avions [[:en:HMS Theseus (R64)|HMS ''Theseus'']] (remplaçant le [[:en:HMS Triumph (R16)|''Triumph'']]) les forces de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] engagées au delà du fleuve [[Yalou]] en collaboration avec l'[[USAF]] et les unités de chasse du [[Commonwealth]]<ref>En effet, le 1{{er}} novembre [[1950]], 6 [[Mikoyan-Gourevitch MiG-15|MiG-15]] chinois traversent la frontière du fleuve [[Yalou]] entre la [[Corée du Nord]] et la [[République populaire de Chine]], ouvrant la voie au passage de troupes chinoises</ref>. Du 9 au 21 novembre, les avions du [[:en:USS Valley Forge (CV-45)|''Valley Forge'']] et du [[:en:USS Philippine Sea (CV-47)|''Philippine Sea'']] détruisent des [[Pont de l'amitié sino-coréenne|ponts sur la rive nord-coréenne]] du [[Yalou]] et leurs [[Grumman F9F Panther|F9F ''Panther'']] abattent 3 [[Mikoyan-Gourevitch MiG-15|MiG-15]]. Durant la période janvier-mai [[1951]], les appareils des porte-avions passent graduellement du rôle de [[close air support]] à celui d’interdiction aérienne contre des objectifs dans la profondeur autour du [[38e parallèle nord]] (essentiellement des ponts et des voies de chemin de fer). Plus de {{formatnum:33000}} sorties sont effectuées, qui entrainent la perte de 69 [[Chance Vought F4U Corsair|Corsair]], 8 [[AD Skyraider]], 4 [[Grumman F9F Panther|F9F ''Panther'']] et 2 [[Grumman F7F Tigercat|F7F ''Tigercat'']]. Plusieurs de ces missions sont restées célèbres. À partir du 23 mars [[1951]], le [[:en:USS Princeton (CV-37)|''Princeton'']] lance une série d’attaques par [[AD Skyraider]] afin de détruire des ponts entre Kilchu et Songjin, qui durent un mois sous le commandement du capitaine de corvette Harold Carlson et seront connues en tant que "Battle of Carlson's Canyon". Le 30 avril [[1951]], 6 [[AD Skyraider]] et 5 [[Chance Vought F4U Corsair|Corsair]] du [[:en:USS Princeton (CV-37)|''Princeton'']] bombardent le barrage d’Hwachon sans dommages mais, le jour suivant, 8 [[AD Skyraider]] et 12 [[Chance Vought F4U Corsair|Corsair]] sont plus chanceux en utilisant d’anciennes torpilles de la [[Seconde guerre mondiale]], empêchant les forces chinoises d’utiliser le barrage pour inonder des zones stratégiques de [[Corée du Sud]]<ref>John R. Bruning, ''Crimson Sky: The Air Battle for Korea'', Potomac Books, Dulles, 1999 {{ISBN|978-1574881585}}</ref>. Au début de [[1951]], ce conflit était encore secondaire pour la [[politique étrangère des États-Unis]] focalisé sur la menace soviétique en Europe; L'[[US Navy]] n'avait alors déployé sur zones que trois porte-avions de [[classe Essex]] dotés d'appareils d'attaque à moteurs à piston vétérans de la guerre du Pacifique alors que le [[Sixième flotte américaine]] en [[mer Méditerranée|Méditerranée]] avait 3 porte-avions de {{formatnum:45000}} tonneaux, les [[:en:USS Midway (CV-41)|USS ''Midway'']], [[:en:USS Coral Sea (CV-43)|''Coral Sea'']] et [[:en:USS Franklin D. Roosevelt (CV-42)|''Franklin D. Roosevelt'']], embarquant des bombardiers [[North American AJ-1 Savage]] chargés d'[[arme nucléaire|armes nucléaires]] <ref>''Encyclopédie de l'Aviation'', [[Editions Atlas]]</ref>. Alors que la guerre progresse, les porte-avions américains et allies effectuent des rotations dans la zone de combats, comme l’[[:en:USS Bataan (CVL-29)|USS ''Bataan'']], l’[[:en:USS Bon Homme Richard (CV-31)|USS ''Bon Homme Richard'']], l’[[:en:HMS Glory (R62)|HMS ''Glory'']] et l’[[:en:HMAS Sydney (R17)|HMAS ''Sydney'']]<ref>La [[Royal Australian Navy]] engage le [[:en:HMAS Sydney (R17)|HMAS ''Sydney'']] du 30 septembre [[1951]] au 5 mai [[1952]] avec 38 avions selon le site Korean War {{lire en ligne|lien=http://www.korean-war.com/AirWar/GreatBritain.html}}</ref>. C’est à ce moment que les avions à pistons de la [[Seconde guerre mondiale]] ([[Chance Vought F4U Corsair|Corsair]] et le [[AD Skyraider]]), qui représentaient un tiers des sorties au début de la [[guerre de Corée]], cohabitent avec des [[Avion à réaction|jets]], qui représenteront la moitié des sorties à la fin du conflit. Lorsque l’[[:en:USS Essex (CV-9)|USS ''Essex'']] entame son tour au sein de la TF 77 en août [[1951]], il embarque le tout nouveau [[McDonnell F2H Banshee|F2H ''Banshee'']], emportant plus de bombes que le [[Grumman F9F Panther|F9F ''Panther'']]. Le 25 août [[1951]], pour la 1{{re}} fois, 12 [[McDonnell F2H Banshee|F2H ''Banshee'']] et 11 [[Grumman F9F Panther|F9F ''Panther'']] de l’[[US Navy]] embarqués sur l’[[:en:USS Essex (CV-9)|''Essex'']] escortent 35 [[Bombardier (avion)|bombardiers]] [[Boeing B-29 Superfortress|B-29]] de l’[[US Air Force]] pour un raid sur Rashin, à seulement 27 km de la frontière de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]. De même, le 8 octobre [[1951]], des [[McDonnell F2H Banshee|F2H ''Banshee'']] de l’[[:en:USS Kearsarge (CV-33)|USS ''Kearsarge'']] escortent à nouveau des [[Boeing B-29 Superfortress|B-29]] pour un raid sur Kowan, aidés par des avions du [[:en:USS Princeton (CV-37)|''Princeton'']] et de l’[[:en:USS Essex (CV-9)|''Essex'']]. Le 30, 20 avions de l’[[:en:USS Essex (CV-9)|''Essex'']] et 20 autres de l’[[:en:USS Antietam (CV-36)|''Antietam'']] attaquent simultanément Kapsan, où se tient une réunion du Parti communiste nord-coréen, tuant 500 membres. Plus tard dans le déroulement de la guerre, les officiels américains réalisent que des frappes aériennes plus agressives sont nécessaires. Ils commencent à approuver des raids sur les infrastructures industrielles et militaires en [[Corée du Nord]], tel celui du 23 juin [[1952]], mené conjointement par les avions embarqués de la TF 77, des [[US Marine Corps|Marines]] et de l’[[US Air Force]] contre 4 centrales électriques à Suiho, Chosin, Fusen et Kyocen, privant le pays de 90% de sa capacité énergétique. Concernant les infrastructures militaires, des attaques aériennes massives sont menées de juillet à août [[1952]] contre des garnisons à [[Pyongyang]] (plus de {{formatnum:1200}} sorties des avions de l’[[US Navy]], des [[US Marine Corps|Marines]], de l’[[US Air Force]] et de l’aviation britannique et canadienne le 11 juillet et {{formatnum:1400}} autres le 29 août), si bien que la capitale [[Corée du Nord|nord-coréenne]] perd tout intérêt militaire pour les Communistes. D’autres bombardements menés par les avions embarqués de la TF 77 ont lieu à Sindok (27 juillet), à Kilchu (28 juillet), à Changp'yong-ni (20 août) et à Aoji (1{{er}} septembre). Enfin, les attaques ciblées sur le champ de bataille débutent en octobre ({{formatnum:13000}} sorties) empêchent quasiment l'[[armée populaire de Corée]] de mener des offensives majeures. Durant les derniers 6 mois du conflit, les missions de [[close air support]] augmentent à nouveau, jusqu’à l’[[armistice]] du 27 juin [[1953]]. Au total, 36 porte-avions participent un moment ou un autre a cette première guerre ''chaude'' de la [[guerre froide]]. Parmi eux, la [[Royal Navy]] voit quatre portes-avions léger de [[classe Colossus]] se relever l'un après l'autre dans ce conflit jusqu'en [[1952]]. De leur côté, seulement 4 des 15 porte-avions américains déployés lors du conflit sont engagés simultanément. Cependant, ils totalisent {{formatnum:275000}} sorties<ref>Contre {{formatnum:392000}} sorties pour les appareils de l’[[US Air Force]]</ref> (soit seulement 10000 de moins que durant toute la [[Seconde guerre mondiale]] !) avec la perte de 564 avions, dont 8 abattus par des [[Mikoyan-Gourevitch MiG-15|MiG-15]]. Par ailleurs, 684 autres avions sont perdus durant les operations embarquées, dont les accidents de catapultage et d’appontage. Sans l’important [[close air support]] apporté par l’aviation embarquée, il est peu probable que les Alliés aient été en mesure de repousser les forces chinoises et nord-coréennes sur le [[38e parallèle nord]]. L’un des effets de l’expérience coréenne est qu’une marine forte est à nouveau appréciée dans les hautes sphères : à la fin de la guerre, le nombre de bâtiments en ligne est passé de 267 à plus de {{formatnum:1000}}, avec notamment la remise en service de porte-avions de la [[Seconde guerre mondiale]]. ====La crise de Suez (1956)==== {{article détaillé|Crise du canal de Suez}} [[Image:Westland Whirlwind Helicopter.jpg|thumb|right|Un [[:en:Westland Whirlwind (helicopter)|Whirlwind]] utilisé à [[canal de Suez|Suez]] pour l'un des 1{{ers}} débarquements héliportés de l'histoire]] La [[nationalisation]] unilatérale du [[canal de Suez]] proclamée en juillet [[1956]] par le colonel égyptien [[Gamal Abdel Nasser]], va emmener la [[France]], le [[Royaume-Uni]] et [[Israël]] à intervenir militairement. La FNI (Force Navale d’Intervention) française, créée le 25 août [[1956]], comprend 47 navires de combat et d'assaut, 10 navires auxiliaires et 53 bâtiments de commerce, dont les porte-avions [[Arromanches (porte-avions)|''Arromanches'']] (avec 10 [[TBF Avenger|Avenger]] et 14 [[Chance Vought F4U Corsair|''Corsair'']]) et [[La Fayette (porte-avions)|''La Fayette'']] (avec 26 [[Chance Vought F4U Corsair|''Corsair'']]). De son côté, le [[Royaume-Uni]] mobilise 33 navires de combat, dont les porte-avions [[:en:HMS Eagle (R05)|HMS ''Eagle'']], [[:en:HMS Albion (R07)|HMS ''Albion'']] et [[:en:HMS Bulwark (R08)|HMS ''Bulwark'']], plus les [[:en:HMS Ocean (R68)|HMS ''Ocean'']] et [[:en:HMS Theseus (R64)|HMS ''Theseus'']] gréés en [[porte-hélicoptères]]. Le 30 octobre, le [[Royaume-Uni]] et la [[France]] adressent un ultimatum à l’[[Égypte]]. Ils lancent l’[[opération Mousquetaire]] le 31 octobre avec une champagne de bombardement. Les deux porte-avions français sont chargés dès le premier jour (1{{er}} novembre [[1956]]) de l'attaque de la flotte égyptienne. Cependant, les 16 sorties de [[Chance Vought F4U Corsair|''Corsair'']] sont gênées par la présence ce jour-là, dans le port d'[[Alexandrie]], de navires de la [[Sixième flotte américaine]]. L'attaque des aérodromes de Doukeila près d'[[Alexandrie]], et celui d'Almanza au [[Le Caire|Caire]] (occupés par des avions à réaction [[Mikoyan-Gourevitch MiG-15|MiG-15]] et [[Iliouchine Il-28|Il-28]]) commence le 3 novembre avec les [[de Havilland Venom|SeaVenom]] britanniques et des [[F-84 Thunderjet|F-84 ''Thunderjet'']] français basés à [[Chypre (pays)|Chypre]], les [[:en:Hawker Sea Hawk|Sea-Hawk]] embarqués sur des porte-avions anglais, puis, le lendemain, avec 49 sorties de [[Chance Vought F4U Corsair|''Corsair'']] français embarqués<ref>Pierre Barjot, « Les opérations de Suez en 1956 et la marine », dans ''Revue maritime'' (janvier 1959), {{ISSN|0335-3796}}, p. 34-60 {{lire en ligne|lien=http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/04histoire/dossierdushd/suez/barjot1.htm}}</ref>. [[Gamal Abdel Nasser|Nasser]] riposte en ordonnant de couler 40 navires presents dans le [[canal de Suez|canal]], le fermant à la circulation jusqu’au début de [[1957]]. Tard le 5 novembre, le 3{{e}} bataillon du ''Parachute Regiment'' britannique saute sur l’aérodrome d’[[:en:El Gamil|El Gamil]], nettoyant la zone et établissant un poste avancé pour les futures atterrissages. Les 1{{ers}} sauts de 500 parachutistes du [[2e régiment parachutiste d'infanterie de marine|2{{e}} Régiment de Parachutistes Coloniaux]] par [[Nord 2501|Noratlas]] en vue de la prise de ponts à al-Raswa sont sécurisés par 31 [[Chance Vought F4U Corsair|''Corsair'']] en mission [[close air support]], détruisant plusieurs chars [[T-34]]. Les [[F-84 Thunderjet|F-84 ''Thunderjet'']] font exploser également plusieurs dépôts de pétrole. Dans l’après-midi, 522 autres parachutistes du [[1er régiment étranger de parachutistes|1{{er}} régiment étranger de parachutistes]] sont largués près de Port-Fouad, toujours appuyés par les [[Chance Vought F4U Corsair|''Corsair'']] du [[La Fayette (porte-avions)|''La Fayette'']], qui, malgré des problèmes de catapulte, lance 40 avions. À l’aube du 6 novembre, les commandos des [[Royal Marines]] débarquent par chalands sur les plages tandis qu’au large, l’artillerie détruit les batteries égyptiennes à [[Port-Saïd]]. Au même moment, 500 [[Royal Marines]] stationnés sur les [[:en:HMS Ocean (R68)|''Ocean'']] et [[:en:HMS Theseus (R64)|''Theseus'']] sont débarqués par 8 hélicoptères [[:en:Westland Whirlwind (helicopter)|Whirlwind]], renforcés par 6 [[:en:Westland Whirlwind (helicopter)|Whirlwind]] et 6 [[:en:Bristol Sycamore|Bristol Sycamore]]<ref>Selon le site Britain’s Small Wars {{lire en ligne|lien=http://britains-smallwars.com/suez/suez-index.html}}</ref> Victoire militaire, la campagne de Suez est l’un des premiers exemples de l’intérêt de l’utilisation des porte-avions comme réponse rapide à un conflit local, ainsi que des opérations héliportées dans les opérations amphibies<ref>À la suite de cette opération, le [[:en:HMS Bulwark (R08)|Bulwark]] est à son tour transformé en [[porte-hélicoptères]] d’assaut (LHA) en [[1959]]-[[1960]]</ref>. Toutefois, l’opération est stoppée net lorsque l'armée israélienne s'empare de la presqu'île du [[Sinaï]] et atteint le [[canal de Suez|canal]] : l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] menace les belligérants de riposte et les [[États-Unis]] exigent le retrait des forces occidentales, une alliance de circonstance étonnante destinée à montrer qui sont désormais les nouveaux protecteurs du [[proche-Orient]]. ====Les porte-avions américains et la conquête spatiale (1961-1975)==== {{article détaillé|Programme Mercury|Programme Gemini|Programme Apollo|Skylab|Apollo-Soyouz}} [[Image:HUS-1 recovering Mercury Sherpard CVS-39 NAN6-61.jpg|thumb|left|Un hélicoptère [[:en:Sikorsky H-34|HUS-1]] de l’[[:en:USS Lake Champlain (CVA 39)|USS ''Lake Champlain'']] récupère la capsule ''Freedom 7'' (5 mai 1961)]] [[Image:Alan Shepard pouso.jpg|thumb|right|La capsule ''Freedom 7'' et [[Alan Shepard]] sur le pont de l’[[:en:USS Lake Champlain (CVA 39)|USS ''Lake Champlain'']] (5 mai 1961)]] [[Image:Gemini 3 Recovery 1965.jpg|thumb|right|Récupération de la capsule ''Molly Brown'' par l’[[:en:USS Intrepid (CVS 11)|USS ''Intrepid'']] (23 mars 1965)]] [[Image:Gemini 8 recovery.jpg|thumb|right|[[Neil Armstrong]] et [[David Scott]] attendent à bord de [[Gemini 8|Gemini VIII]] le [[destroyer]] [[:en:USS Leonard F. Mason (DD-852)|USS ''Leonard F. Mason'']] (17 mars 1966)]] [[Image:Ap8-S68-56310.jpg|thumb|right|Le [[module de commande Apollo|module de commande]] [[Apollo 8|Apollo VIII]] sur le pont du [[:en:USS Yorktown (CV-10)|USS ''Yorktown'']] (27 décembre 1968)]] [[Image:Apollo 11 crew in quarantine.jpg|thumb|right|L’équipage d’[[Apollo 11|Apollo XI]], en quarantaine à bord de l’[[:en:USS Hornet (CV-12)|USS ''Hornet'']], reçoit la visite de [[Richard Nixon]] (27 juillet 1969)]] Dans le cadre de la [[guerre froide]] et de la course à la Lune lancée avec l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]], le ''Department of Defense Manned Space Flight Support Office'' (DDMS) coordonne de [[1958]] à [[1975]] l’action du [[Department of Defense]] américain (DoD) en soutien au programme lunaire habité. Ce soutien comprend la recuperation des [[astronaute]]s et de leurs capsules, dévolue aux porte-avions, ainsi que les communications spatiales, le transfert d’informations et le soutien médical. 10 porte-avions ([[:en:USS Lake Champlain (CVA 39)|USS ''Lake Champlain'']], [[:en:USS Randolph (CVA 15)|USS ''Randolph'']], [[:en:USS Intrepid (CVS 11)|''USS Intrepid'']], [[:en:USS Kearsarge (CV-33)|USS ''Kearsarge'']], [[:en:USS Wasp (CV-18)|USS ''Wasp'']], [[:en:USS Essex (CV-9)|USS ''Essex'']], [[:en:USS Yorktown (CV-10)|USS ''Yorktown'']], [[:en:USS Princeton (CV-37)|USS ''Princeton'']], [[:en:USS Hornet (CV-12)|USS ''Hornet'']], [[:en:USS Ticonderoga (CV-14)|USS ''Ticonderoga'']]) et 6 porte-hélicoptères d’assaut (LPH) ([[:en:USS Boxer (CV-21)|USS ''Boxer'']], [[:en:USS Guadalcanal (LPH-7)|USS ''Guadalcanal'']], [[:en:USS Guam (LPH-9)|USS ''Guam'']], [[:en:USS Iwo Jima (LPH-2)|USS ''Iwo Jima'']], [[:en:USS New Orleans (LPH-11)|USS ''New Orleans'']], [[:en:USS Okinawa (LPH-3)|USS ''Okinawa'']]) sont mis à contribution pour récupérer 32 capsules habitées. À cet effet sont créées 2 zones de suivi : l’[[:en:Atlantic Missile Range|''Atlantic Missile Range'']], de [[Cap Canaveral]] à l’[[océan Indien]] et le [[:en:Pacific Missile Range Facility|''Pacific Missile Range Facility'']] à [[Kauai]]. Le 5 mai [[1961]], l’[[US Marine Corps]] Squadron HMR(L)-262 récupère au large des [[Bahamas]] à 5,6 km du [[:en:USS Lake Champlain (CVA 39)|''Lake Champlain'']] la capsule ''Freedom 7'' ([[programme Mercury|mission suborbitale Mercury 3]]) du capitaine de frégate [[Alan Shepard]], le premier Américain à voyager dans l’espace. Le 21 juillet [[1961]], lors de l'[[amerrissage]] au large des [[Bahamas]], la trappe d'évacuation de la capsule ''Liberty Bell 7'' ([[programme Mercury|mission suborbitale Mercury 4]]) s'ouvre malencontreusement et celle-ci sombre. Le 2{{e}} [[astronaute]] américain, le capitaine de l’[[US Air Force]] [[Virgil Grissom]], est sauvé de justesse (à 9,3 km) par hélitreuillage d’un appareil du [[:en:USS Randolph (CVA 15)|''Randolph'']] à 550 km au sud-est de [[Cap Canaveral]]. Le 23 mars [[1965]], l’[[:en:USS Intrepid (CVS 11)|''Intrepid'']] récupère à 111 km de lui, au large des [[Îles Turques-et-Caïques]], la capsule ''Molly Brown''<ref>Officieusement nommée en référence au naufrage de ''Liberty Bell 7''</ref> ([[Gemini 3|mission orbitale Gemini III]]) du major [[Virgil Grissom]] et du capitaine de corvette [[John Watts Young]], qui vient d'effectuer la 1{{re}} rentrée atmosphérique pilotée de l’histoire. La [[Gemini 3|mission orbitale Gemini III]] mobilise {{formatnum:10185}} hommes, 126 avions et 27 navires. Après avoir effectué la 1{{re}} [[sortie extravéhiculaire]] d’un Américain dans l’espace, 3 mois après les Soviétiques, [[Edward White]] rejoint [[James McDivitt]] dans la capsule ([[Gemini 4|mission orbitale Gemini IV]]), qui est récupérée à 81 km du [[:en:USS Wasp (CV-18)|''Wasp'']] au large des [[Bahamas]] le 7 juin [[1965]]. La [[Gemini 4|mission orbitale Gemini IV]] mobilise {{formatnum:10249}} hommes, 134 avions et 26 navires. Les [[États-Unis]] prennent l’ascendant sur l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] en réussissant une nouvelle [[sortie extravéhiculaire]] et, surtout, le 1{{er}} amarrage réussi dans l'espace entre le vaisseau [[Gemini 8|Gemini VIII]] et une fusée-cible [[Agena (fusée-cible)|Agena]], technique indispensable qui sera utilisée dans le cadre du [[programme Apollo]]. Il est décidé de poursuivre la mission d’une orbite, aussi la capsule de [[Neil Armstrong]] et [[David Scott]] amerrit le 17 mars [[1966]] dans l’[[océan Pacifique]] occidental au large des [[Îles Carolines]], à 2 km du [[destroyer]] [[:en:USS Leonard F. Mason (DD-852)|''Leonard F. Mason'']], qui remplace le porte-hélicoptères d’assaut [[:en:USS Boxer (CV-21)|''Boxer'']]. La [[Gemini 8|mission orbitale Gemini VIII]] mobilise {{formatnum:9655}} hommes, 96 avions et 16 navires. L’[[:en:USS Essex (CV-9)|''Essex'']] est le porte-avions assigné à la récupération d’[[Apollo 1|Apollo I]] au nord de [[Porto Rico]] le 7 mars [[1967]] après un vol de 14 jours. Cependant, la mission avorte le 27 janvier [[1967]] après que l’équipage ([[Virgil Grissom]], [[Edward White]], [[Roger B. Chaffee]]) est tué par un feu lors d’un entraînement sur le pas de lancement du [[Kennedy Space Center]]. Un nouveau design du [[module de commande Apollo]] amène le 11 octobre [[1968]] à la 1{{re}} mission habitée de la capsule triplace [[Apollo 7|Apollo VII]], qui est récupérée avec le capitaine de vaisseau [[Walter M. Schirra]], le colonel de l’[[US Air Force]] [[Donn Eisele]] et le colonel des [[US Marine Corps|Marines]] [[Walter Cunningham]] à 3km de l’[[:en:USS Essex (CV-9)|''Essex'']], au large des [[Bermudes]]. Le [[programme lunaire habité soviétique]] accumule les échecs, malgré le vol circumlunaire inhabité de [[Zond|Zond 5]] du 15 au 21 septembre [[1968]]. [[James Edwin Webb|James Webb]], l'administrateur de la [[NASA]] estime que la mission est {{citation|la plus importante démonstration spatiale faite par une nation à ce jour}}<ref>Cité par Jacques Villain, « Dans les coulisses de la conquête spatiale », Cépaduès Editions, Toulouse, 2003 [[ISBN|2-85428-596-4]]</ref> et les [[États-Unis]], qui pensent que le prochain lancement sera habité, avancent la date du vol [[Apollo 8|Apollo VIII]]<ref>En dépit du manque de maturité du lanceur [[Saturn V]], une série de réunions se déroule du 9 au 17 août [[1968]] à l'initiative de George Low, responsable de l'Apollo Spacecraft Program Office, et décide d'intervertir les lancements en [[LEO]] du LEM par ceux du module de commande en [[orbite]] circumlunaire, non pas au début [[1969]] mais le 21 décembre [[1968]]. À l'issue du succès de la [[Apollo 7|mission orbitale Apollo VII]], le [[président des États-Unis]] [[Lyndon Johnson]] pense qu'il est possible avant la fin [[1968]] d'effectuer un vol circumlunaire, voire un [[alunissage]]</ref>. Celui-ci se déroule sans problème, la [[Lune]] est contournée à partir du 23 décembre et la capsule plonge à 3 mètres lors de l'[[amerrissage]] au large des [[Kiribati]], le 27 décembre [[1968]]. 43 minutes plus tard, le 1{{er}} [[homme-grenouille]] du [[:en:USS Yorktown (CV-10)|''Yorktown'']], situé à 2 km, arrive. 45 minutes plus tard, l'équipage [[Frank Borman]], [[Jim Lovell]] et [[William Anders]] est sain et sauf à bord du porte-avions<ref>David Woods et Frank O'Brien, « Apollo 8 Day 6: Maroon Team, Splashdown », dans ''Apollo Flight Journal'', [[NASA]] {{lire en ligne|lien=http://history.nasa.gov/ap08fj/22day6_maroon_splash.htm}}</ref>{{,}}<ref>«Apollo by the Numbers: A Statistical Reference», [[NASA]], 2001 {{lire en ligne|lien=http://history.nasa.gov/SP-4029/Apollo_08a_Summary.htm}}</ref>. [[Image:S69-21698.jpg|thumb|left|Le [[module de commande Apollo|module de commande]] [[Apollo 11|Apollo XI]] peu de temps après l’[[amerrissage]] (24 juillet 1969)]] Après [[Apollo 10|Apollo X]], qui contourne 6 mois plus tard une nouvelle fois la [[Lune]] avec le [[module lunaire]], le grand jour vient le 16 juillet [[1969]] avec le lancement de la [[Apollo 11|mission lunaire Apollo XI]]. Couronnant 10 ans d’efforts, [[Neil Armstrong]] et [[Buzz Aldrin]] [[alunissage|alunissent]] sur la [[Mare Tranquillitatis]] le 20 juillet, sur laquelle ils passent 2½ heures. Le [[module de commande Apollo]] « Columbia » embarquant les 3 hommes (y compris le pilote du de ce dernier [[Michael Collins (astronaute)|Michael Collins]]) amerrit le 24 juillet à proximité de l’[[atoll de Johnston]] ([[Océan Pacifique|Pacifique]] nord), à 24 km de l’[[:en:USS Hornet (CV-12)|''Hornet'']]. L’équipage est récupéré environ un heure plus tard par hélicoptère, puis placé immédiatement en quarantaine. Les missions Apollo se succèdent de [[1969]] à [[1972]], tandis que l'intérêt du public faiblit. La capsule [[Apollo 12|Apollo XII]] amerrit le 24 novembre [[1969]] à 3,7 km de l'[[:en:USS Hornet (CV-12)|''Hornet'']] ; [[Apollo 13|Apollo XIII]] le 17 avril [[1970]] à 1,9 km de l'[[:en:USS Iwo Jima (LPH-2)|''Iwo Jima'']] ; [[Apollo 14|Apollo XIV]] le 9 février [[1971]] à 1,1 km du [[:en:USS New Orleans (LPH-11)|''New Orleans'']] ; [[Apollo 15|Apollo XV]] le 7 août [[1971]] à 1,9 km de l'[[:en:USS Okinawa (LPH-3)|''Okinawa'']] ; [[Apollo 16|Apollo XVI]] le 27 avril [[1972]] à 5,6 km du [[:en:USS Ticonderoga (CV-14)|''Ticonderoga'']] et [[Apollo 17|Apollo XVII]] le 19 décembre [[1972]] à 1,9 km du [[:en:USS Ticonderoga (CV-14)|''Ticonderoga'']]. Les missions Apollo XVIII à Apollo XX sont annulées et les 3 lanceurs [[Saturn V]] restants sont assignés au lancement de la [[station spatiale]] [[Skylab]] et à son ravitaillement. [[Skylab]] ne sera habitée que 171 jours sur {{formatnum:2249}} jours de vie et ne voit défiler que 3 équipages, dont les [[module de commande Apollo|modules de commande]] sont récupérés le 22 juin [[1973]] à 9,6 km du [[:en:USS Ticonderoga (CV-14)|''Ticonderoga'']] ; le 25 septembre [[1973]] et le 8 février [[1974]], tous deux à 8 km du [[:en:USS New Orleans (LPH-11)|''New Orleans'']]. [[Détente (politique)|Détente]] dans les relations Est-Ouest oblige, le [[rendez-vous spatial]] [[Apollo-Soyouz]]<ref>Chronologie du projet [[Apollo-Soyouz]], [[NASA]] {{lire en ligne|lien=http://www.hq.nasa.gov/office/pao/History/SP-4209/toc.htm}}</ref> permet aussi d'utiliser la dernière fusée [[Saturn]] 1-B disponible. L'équipage américain amerrit le 24 juillet [[1975]] à 7,3 km du [[:en:USS New Orleans (LPH-11)|''New Orleans'']] et clôt la participation des porte-avions et porte-aéronefs de l'[[US Navy]] au programme spatial habité. ====La crise des missiles de Cuba (1962)==== {{article détaillé|Crise des missiles de Cuba}} [[Image:A3J-1s_VAH-7_CVAN-65_NAN11-62.jpg|thumb|right|Cinq [[Bombardier (avion)|bombardier]]s stratégiques [[North American A-5 Vigilante|A-5 ''Vigilante'']] sur le pont de l’[[USS Enterprise (CVN-65)|USS ''Enterprise'']] (1962)]] [[Image:November.jpg|thumb|right|Départ des missiles de Port Casilda à [[Cuba]] photographié par un [[avion de reconnaissance]] [[McDonnell F-101 Voodoo|RF-101]] (6 novembre 1962)]] Fin juillet [[1962]], les preuves d’une assistance militaire [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétique]] à [[Cuba]] s’accumulent. La presence de missiles sol-air est confirmée le 29 août. La confirmation que certaines caisses acheminées par cargo à [[Cuba]] contiennent des [[Bombardier (avion)|bombardier]]s [[Iliouchine Il-28|Il-28]] est faite le 9 octobre. La preuve de la presence de rampes de lancement de missiles [[SS-4]] à [[ogive (missile)|tête nucléaire]] n’est apportée que le 15 octobre, le lendemain du survol des installations de San Cristóbal et Sagua La Grande par un [[avion de reconnaissance]] [[Lockheed U-2|U2]]. On repère également 26 navires du [[bloc de l'Est]] transportant des [[ogive (missile)|ogives nucléaire]] (opérationnelles en 10 jours) en route vers l'île. Le 16 octobre, le Président [[John Fitzgerald Kennedy]] est informé et convoque le [[Conseil de sécurité nationale (États-Unis)|Conseil de sécurité nationale]]. [[John Fitzgerald Kennedy|Kennedy]] prône une action militaire directe, tandis que le [[Département de la Défense|secrétaire à la défense]] [[Robert McNamara]] propose un blocus maritime de l'île jusqu'au retrait des missiles, lequel prendrait 2 semaines. Le 22 octobre, [[John Fitzgerald Kennedy|Kennedy]] appele à une {{citation|quarantaine}} stricte<ref>« The Naval Quarantine of Cuba, 1962 », Naval Historical Center, Washington {{lire en ligne|lien=http://www.history.navy.mil/faqs/faq90-5.htm#anchor442513}}</ref> (terme qui est préféré à « blocus »<ref>[[Robert F. Kennedy]], ''13 jours : la crise des missiles de Cuba'', Grasset, 2001 {{ISBN|2246623111}}</ref>) concernant tous les armements offensifs acheminés vers [[Cuba]], à une surveillance rapprochée de l’île et au renforcement par air et mer de la base navale de la [[baie de Guantánamo]] par les [[US Marine Corps|Marines]]. Le contrôle opérationel de la quarantaine est assigné à la [[Deuxième flotte américaine]], qui met sur pied les TF 135 et 136 comprenant environ 25 [[destroyer]]s. Le 24 octobre, à 10h00, la quarantaine est en place. La force d’attaque est composée des [[USS Enterprise (CVN-65)|USS ''Enterprise'']] et [[:en:USS Independence (CV-62)|USS ''Independence'']], envoyés au sud de [[Cuba]] pour renforcer si nécessaire [[baie de Guantánamo|Guantánamo]] tandis que les porte-avions de [[lutte anti-sous-marine]] [[:en:USS Essex (CV-9)|USS ''Essex'']] et [[:en:USS Randolph (CV-15)|USS ''Randolph'']] patrouillent le nord et l’ouest de l’île. Une surveillance aérienne intensive de {{formatnum:2000}} navires croisant dans l’[[océan Atlantique|Atlantique]] est effectuée par les avions de l’[[US Navy]] comme du [[Strategic Air Command]]. Le 25 octobre, 12 cargos rebroussent chemin mais les autres poursuivent leur route. Le retrait des missiles est décidé par [[Nikita Khrouchtchev]] le 26 octobre après engagement écrit de non-invasion de [[Cuba]] par [[John Fitzgerald Kennedy|Kennedy]]. Le 29 octobre, l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] recule et fait retirer ses navires. L'une des « plus graves crises de l'humanité » selon [[John Fitzgerald Kennedy|Kennedy]]<ref>Cité par Michael R. Beschloss, ''The Crisis Years, Kennedy and Khrushchev 1960-1963'', Edward Burlingame Books, New York, 1991, p. 545</ref>, un monde « tout près de l'abysse » pour [[Nikita Khrouchtchev|Khrouchtchev]]<ref>Cité par Allan M. Winkler, ''Life Under a Cloud, American Anxiety about the Atom'', Oxford University Press, 1993, p. 179</ref>, la crise de Cuba emmène 13 jours durant les [[États-Unis]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] au bord de la Troisième guerre mondiale : pour la première fois de son histoire, le [[Strategic Air Command]] est placé en conditions de défense 2 ([[DEFCON]] 2)<ref>DEFCON 2, qui est effectif du 23 octobre [[1962]] au 15 novembre [[1965]], signifie, entre autres, la mise en alerte de 172 missiles, {{formatnum:1200}} [[Bombardier (avion)|bombardier]]s nucléaires, 90 [[Atlas (missile)|Atlas]] et 46 [[Missile balistique intercontinental|missiles ballistiques intercontinentaux]] [[:en:Titan II|Titan]] selon Scott D. Sagan, « Nuclear Alerts and Crisis Management », dans ''International Security'', vol. 9, {{numéro}}4 (printemps 1985), p. 99-139</ref>{{,}}<ref>Jean-Yves Haine, « Kennedy, Kroutchev et les missiles de Cuba : Choix rationnel et responsabilité individuelle », dans ''Cultures & Conflits'' {{numéro}}36 (2000) {{ISSN|1777-5345}} {{lire en ligne|lien=http://www.conflits.org//index594.html}}</ref>. ====L'intervention en République dominicaine (1965)==== ====La force Alpha (1966-1968)==== {{article détaillé| Essais nucléaires français }} [[Image:FS Foch underway bow view.jpg|thumb|left|Le porte-avions [[Foch (porte-avions)|''Foch'']] ]] [[Image:Mururoa lg.jpg|thumb|right|Vue de l'atoll de [[Moruroa]] par un [[satellite espion]] américain [[KH-7]] (26 mai 1967)]] [[Image:An11 nuclear bomb.jpg|thumb|right|Vue d'artiste de la bombe AN-11]] En [[1964]]- [[1966]], la [[Marine nationale (France)|Marine nationale française]] mobilise plus de 100 bâtiments pour la construction des installations du le Centre d'expérimentation du Pacifique (CEP) en [[Polynésie française]], comprenant un QG à [[Papeete]], la [[Base aérienne 185 Hao|BA 185]] avancée à [[Hao]] (460 km au nord-ouest de [[Moruroa]]), le polygone de tir atomique de [[Moruroa]] et le polygone de tir atomique de [[Fangataufa]]. A l'été [[1965]]<ref>Arrêté ministériel {{numéro}}51 du 20 août [[1965]]</ref>, la [[Marine nationale (France)|Marine nationale française]] créée le [[Groupe aéronaval]] du Pacifique (dit groupe Alpha puis force Alpha) de plus de {{formatnum:3500}} hommes, comprenant sept bâtiments (les escorteurs d’escadre ''Forbin'', ''La Bourdonnais'' et ''Jauréguiberry'', les pétrolier ''La Seine'' et ''Aberwrach'', le bâtiment de soutien ''Rhin'') dont le porte-avions [[Foch (porte-avions)|''Foch'']]. La force Alpha appareille le 23 mars [[1966]] de [[Toulon]] et aborde la [[Polynésie française]] le 22 mai [[1966]] afin de superviser les [[Essais nucléaires français|essais]] atmosphériques {{numéro}}18 « Aldébaran », {{numéro}}19 « Tamouré », {{numéro}}20 « Ganymède » et {{numéro}}21 « Bételgeuse ». Durant la traversée, la [[France]] quitte le commandement intégré de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|OTAN]]. Le groupe aérien embarqué du [[Foch (porte-avions)|''Foch'']] comprend 24 avions (12 [[Système de détection et de commandement aéroporté|avions de guêt aérien]] [[Breguet Br.1050 Alizé|''Alizé'']], 8 [[Avion d'attaque au sol|avions d’assaut]] [[Dassault Étendard IV|Étendard IV-M]] et 4 [[Avion de reconnaissance ou de surveillance|avions de reconnaissance]] [[Dassault Étendard IV|Étendard IV-P]]) et 22 hélicoptères (10 [[:en:Sikorsky H-34|S-58]], 6 [[Alouette II]] et 6 [[Alouette III]]) et est chargé de surveiller et sécuriser la zone dite « dangereuse » (dispositif Phoebus). Après que soient repérés à plusieurs reprises dans la zone d'exclusion le bâtiment de recherches scientifiques [[:en:USS Belmont (AGTR-4)|USS ''Belmont'']] et le navire de contrôle de missiles et d'engins spatiaux USS ''Richfield'', un sous-marin de nationalité inconnue et un avion ravitailleur (vraisemblablement d'observation et de recueil de prélèvements atomiques) [[Boeing C-135|KC-135]] de l'[[US Air Force]] {{numéro}}9164, le 19 juillet [[1966]] à 5h05, un [[Dassault Mirage IV|Mirage IV]] {{numéro}}9 largue sa [[bombe A]] AN-21 à chute libre {{numéro}}2070 au large de [[Moruroa]]. Après deux autres tirs le 24 septembre [[1966]] et le 4 octobre [[1966]], la force Alpha quitte la [[Polynésie française]] le 2 novembre [[1966]]. La seconde Force Alfa quitte [[Toulon]] le 12 mars [[1968]] pour arriver en [[Polynésie française]] le 16 mai. Elle comprend le porte-avions [[Clemenceau (porte-avions)|''Clemenceau'']] et les avisos-escorteurs ''Commandant Rivière'', ''Protet'', ''Amiral Charner'', ''Doudart de Lagrée'' et ''Enseigne de vaisseau Henry''. Quant au groupe aérien, il est composé d’[[Breguet Br.1050 Alizé|''Alizé'']], d’[[Dassault Étendard IV|Étendard IV-M]] et d’hélicoptères [[:en:Sikorsky H-34|S-58]], [[Alouette II]], [[Alouette III]] et [[Super Frelon]]. Le 24 août [[1968]], l’[[Essais nucléaires français|essai]] {{numéro}}30 « Canopus » d’une [[Bombe H]], exécuté à [[Fangataufa]], libère 2,6 [[mégatonne]]s. Plusieurs bâtiments américains et quelques chalutiers soviétiques sont aperçus lors de la campagne de tir. Avec la venue de la Force Alfa, l'ensemble du dispositif naval présent autour des deux atolls a représenté plus de 40 % du tonnage de la flotte française, soit {{formatnum:120000}} tonnes<ref>Bernard Dumortier, ''Atolls de l'atome : Mururoa & Fangataufa'', Marine Éditions, Rennes, 2004 {{ISBN|2-915379-11-4}} dont une version abrégée est à {{lire en ligne|lien=http://www.netmarine.net/g/dossiers/mururoa/index.htm}}</ref>. ====La guerre du Viêt Nam (1965-1973)==== {{article détaillé|Guerre du Viêt Nam}} [[Image:Tonkingunboats.jpg|thumb|left|Les [[incidents du golfe du Tonkin]], durant lesquels 3 [[canonnière]]s [[Viêt Nam|nord-vietnamiennes]] attaquent le [[destroyer]] [[:en:USS Maddox (DD-731)|USS ''Maddox'']], marquent le début du conflit (2 août 1964)]] [[Image:A-1J VA-145 CVA-64 1964.jpg|thumb|right|Un [[AD Skyraider]] au catapultage de l'[[:en:USS Constellation (CV-64)|USS ''Constellation'']] aux premiers jours du conflit (10 septembre 1964)]] [[Image:Uss ticonderoga cva-14.jpg|thumb|right|L'[[USS Ticonderoga (CV-14)|USS ''Ticonderoga'']] se ravitaillant en mer au large du [[Viêt Nam]]]] [[Image:F-4J VF-96 CVA-64.jpg|thumb|left|Un [[McDonnell Douglas F-4 Phantom II|F-4J ''Phantom'']] survolant l’[[:en:USS Constellation (CV-64)|USS ''Constellation'']]]] [[Image:Bombing in Vietnam.jpg|thumb|right|Lâcher de bombes sur le [[République démocratique du Viêt Nam|Nord-Vietnam]] par des [[F-105]] ''Thunderchief'' dans le cadre de l'opération [[Rolling Thunder]] (14 juin 1966)]] [[Image:Droping Loran Bombs.jpg|thumb|right|Trois [[McDonnell Douglas F-4 Phantom II|F-4 ''Phantom'']] de l’[[:en:USS Midway (CV-41)|USS ''Midway'']] et 3 [[Vought A-7 Corsair II|A-7C ''Corsair'' II]] de l’[[:en:USS America (CV-66)|USS ''America'']] larguent des bombes guidées (mars 1973) ]] [[Image:Fire_USS Forrestal_1967.jpg|thumb|right|Lutte contre le feu après une [[Accident de l'USS Forrestal|explosion sur l'USS ''Forrestal'']] (29 juillet 1967)]] Au début des hostilités, l’[[US Navy]] dispose de 16 porte-avions et de 10 autres qui ont été convertis pour la [[lutte anti-sous-marine]] (ASM). Les bâtiments de la [[Septième flotte américaine]] qui participent au conflit sont un mélange de porte-avions modernisés de classes [[classe Essex|Essex]] ([[:en:USS Intrepid (CV-11)|USS ''Intrepid'']], [[USS Ticonderoga (CV-14)|USS ''Ticonderoga'']], [[:en:USS Hancock (CV-19)|USS ''Hancock'']], [[:en:USS Bon Homme Richard (CV-31)|USS ''Bon Homme Richard'']], [[:en:USS Oriskany (CV-34)|USS ''Oriskany'']], [[:en:USS Shangri-La (CV-38)|USS ''Shangri-La'']]) et [[classe Midway|Midway]] ([[:en:USS Midway (CV-41)|USS ''Midway'']], [[:en:USS Franklin D. Roosevelt (CV-42)|USS ''Franklin D. Roosevelt'']], [[:en:USS Coral Sea (CV-43)|USS ''Coral Sea'']]), comme les porte-avions récents de classes [[classe Forrestal|Forrestal]] ([[USS Forrestal (CVA-59)|USS ''Forrestal'']], [[:en:USS Saratoga (CV-60)|USS ''Saratoga'']], [[:en:USS Ranger (CV-61)|USS ''Ranger'']], [[:en:USS Independence (CV-62)|USS ''Independence'']]) et [[classe Kitty Hawk|Kitty Hawk]] ([[:en:USS Kitty Hawk (CV-63)|USS ''Kitty Hawk'']], [[:en:USS Constellation (CV-64)|USS ''Constellation'']], [[:en:USS America (CV-66)|USS ''America'']]) ou l'[[USS Enterprise (CVN-65)|USS ''Enterprise'']] à propulsion nucléaire<ref>Ordre de bataille des porte-avions et des escadrons embarqués américains dans le [[océan Pacifique|Pacifique ouest]] et au [[Viêt Nam]] (1964-1975) {{lire en ligne|lien=http://www.history.navy.mil/branches/ordbat.htm}}</ref>. Avant même que les porte-avions soient engagés officiellement, un [[Vought F-8 Crusader|RF-8 ''Crusader'']] de reconnaisance est abattu le 6 juin [[1964]] au dessus du [[Laos]]. Le pilote est capturé mais réussit à s’évader. Le 2 août, 3 [[canonnière]]s [[Viêt Nam|nord-vietnamiennes]] attaquent le [[destroyer]] [[:en:USS Maddox (DD-731)|USS ''Maddox'']] dans les [[Haute mer|eaux internationales]] du [[golfe du Tonkin]]. Deux jours plus tard, le [[:en:USS Maddox (DD-731)|''Maddox'']] et l’[[:en:USS Turner Joy (DD-951)|USS ''Turner Joy'']] auraient été à nouveau attaqués<ref>Rapport de la National Security Agency déclassifié le 30 novembre 2005 puis le 30 mai 2006 {{lire en ligne|lien=http://www.nsa.gov/vietnam/index.cfm}}</ref>, par les mêmes [[canonnière]]s. En représailles, le 5 août, 60 avions des [[USS Ticonderoga (CV-14)|USS ''Ticonderoga'']] et [[:en:USS Constellation (CV-64)|USS ''Constellation'']] bombardent à Vinh les installations côtières de la [[République démocratique du Viêt Nam]] (ou Nord-Vietnam), soutenue matériellement par le [[bloc de l'Est]] et la [[République populaire de Chine|Chine]] (opération Pierce Arrow). Suite aux [[incidents du golfe du Tonkin]], le [[Congrès des États-Unis]] approuve la [[résolution du golfe du Tonkin]] le {{date|7|août|1964}}, qui offre au président [[Lyndon Johnson]] la possibilité de {{citation|prendre toutes mesures nécessaires pour faire échec au communisme}}<ref>Adresse du président [[Lyndon Johnson]] au [[Congrès des États-Unis]] {{lire en ligne|lien=http://www.hbci.com/~tgort/johnson.htm}}</ref>. De bien des façons, l’utilisation des porte-avions au [[Guerre du Viêt Nam|Viêt Nam]] est similaire à celle durant la [[guerre de Corée]]. Dans les deux cas, l’aviation embarquée est utilisée pour des missions de [[close air support]] et d’interdiction des lignes de ravitaillement. De meme, dans les deux conflits, des restrictions sont places sur les cibles pouvant être attaquées, si bien qu’au [[Guerre du Viêt Nam|Viêt Nam]], la puissance aérienne (basée sur porte-avions ou à terre) est ineffective : de [[1965]] à [[1968]], [[Hanoï|Hà Nội]] et le port d’[[Hải Phòng]] sont intouchables. De plus, la plupart des bases aériennes [[République démocratique du Viêt Nam|nord-vietnamiennes]] ne sont pas attaquées avant avril [[1967]]. Les sites de [[missile surface-air|missiles sol-air]] disséminés dans des zones civiles sont hors-limites jusqu’en [[1968]], tout comme une zone tampon de 45 km le long de la frontière [[République démocratique du Viêt Nam|Nord-Vietnam]]- [[République populaire de Chine|Chine]]. Le 13 février [[1965]], le président [[Lyndon Johnson]] autorise le début de l'opération [[Rolling Thunder]] sur des cibles au [[République démocratique du Viêt Nam|Nord-Vietnam]]. Les 1eres attaques [[Rolling Thunder]] ont lieu le 1er mars mais sont suspendues le 13 mai pour reprendre 5 jours plus tard. L’intention de démarrer des négociations de paix entraine un nouvel arrêt le 25 décembre, mais les campagnes de bombardement reprennent le 31 janvier [[1966]] avec des arrêts jusqu’à la fin [[1972]]. [[Rolling Thunder]] est un échec et n’a que pour effet de donner le temps aux troupes communistes de ravitailler leurs troupes. [[Rolling Thunder]] est suivie de l’[[Operation Linebacker]] du 9 mai au 22 octobre [[1972]] puis de [[Operation Linebacker II]] du 18 au 29 décembre [[1972]] Pour les missions de bombardement, le [[République démocratique du Viêt Nam|Nord-Vietnam]] est divisé en 7 zones : les zones II, III, IV, and VI-B, le long des côtes [[République démocratique du Viêt Nam|nord-vietnamiennes]] sur le [[golfe du Tonkin]] sont assignées à l’[[US Navy]]. Deux zones de mouillage des porte-avions sont créées en [[1965]] : « Yankee Station », au nord et « Dixie Station », au sud, destinée au soutien des troupes au sol au [[République du Viêt Nam|Sud-Vietnam]]. La [[guerre du Viêt Nam]] ne connait pas d’engagements aériens majeurs, à la différence de la [[Seconde guerre mondiale]], ni d’importantes attaques comme durant la [[guerre de Corée]]. Les plus significatifs mettant en scène l’Aéronavale sont les suivants : le 9 avril [[1965]], un [[McDonnell Douglas F-4 Phantom II|F-4 ''Phantom'']] du [[:en:USS Constellation (CV-64)|''Constellation'']] abat un [[Mikoyan-Gourevitch MiG-17|MiG-17 ''Fresco'']] chinois au sud d’Hainan, puis est lui meme abattu, vraisemblablement par un tir ami de [[AIM-7 Sparrow]]<ref>David Donald et Jon Lake, ''McDonnell F-4 Phantom: Spirit in the Skies'', AIRtime Publishing, Londres, 2002 {{ISBN|1-880588-31-5}}</ref>. Le 15 avril [[1965]], l’aviation embarquée bombarde des positions [[Việt Cộng]] au [[République du Viêt Nam|Sud-Vietnam]]. Lors du 1{{er}} engagement aérien important du conflit, 2 [[McDonnell Douglas F-4 Phantom II|F-4 ''Phantom'']] du [[:en:USS Midway (CV-41)|''Midway'']] abattent 2 [[Mikoyan-Gourevitch MiG-17|MiG-17]] le 17 juin [[1965]] de l'[[armée populaire vietnamienne]]<ref>Robert Dorr et Chris Bishop, ''Vietnam Air War Debrief'', Aerospace Publishing, Londres, 1996 {{ISBN|1-874023-78-6}}, p. 44</ref>. Les 1 {{res}} attaques lancées contre la zone VI, à [[Hanoï|Hà Nội]] et [[Hải Phòng]] a lieu en septembre [[1965]]. La 1 {{re}} mission Iron Hand réussite contre des batteries de missiles air-sol a lieu le 17 octobre [[1965]]. Le 19 avril 1966, l’aviation embarquée attaque le port de Cam Pha, à 45 km de la frontière [[République populaire de Chine|chinoise]]. Le 29 juin [[1966]], 46 avions des [[:en:USS Constellation (CV-64)|''Constellation'']] et [[:en:USS Ranger (CV-61)|''Ranger'']] attaquent des [[raffinerie de pétrole|raffineries de pétrole]] autour d’[[Hanoï|Hà Nội]] et [[Hải Phòng]]. La 1{{re}} attaque d’une base aérienne [[République démocratique du Viêt Nam|nord-vietnamienne]] a lieu à [[Kep]] ([[Cambodge]]) le 27 avril [[1967]]. Des cibles militaires sont attaquées la 1{{re}} fois au centre d’[[Hanoï|Hà Nội]] le 20 mai [[1967]]. Le 28 mars [[1970]], un [[McDonnell Douglas F-4 Phantom II|F-4 ''Phantom'']] du [[:en:USS Constellation (CV-64)|''Constellation'']] abat un [[Mikoyan-Gourevitch MiG-21|MiG-21]]. En raison d’une activité aérienne réduite au dessus de la [[République démocratique du Viêt Nam|Nord-Vietnam]], il s’agit de la seule bataille durant la période [[1969]]-[[1971]]. Le 10 mai [[1972]], le plus important engagement aérien du conflit a lieu. Un [[McDonnell Douglas F-4 Phantom II|F-4J Phantom]] surnommé "Showtime 100" du [[:en:USS Constellation (CV-64)|''Constellation'']] abat 3 [[Mikoyan-Gourevitch MiG-17|MiG-17]], faisant de leurs 2 pilotes les seuls as du conflit pour avoir descendu 5 ou plus avions ennemis<ref>Robert Dorr et Chris Bishop, ''Vietnam Air War Debrief'', Aerospace Publishing, Londres, 1996 {{ISBN|1-874023-78-6}}, p. 188-189</ref>. Le meme jour, les pilotes de [[McDonnell Douglas F-4 Phantom II|F-4J ''Phantom'']] de l’[[US Air Force]] abattent 3 autres [[Mikoyan-Gourevitch MiG-17|MiG]]. Le 12 janvier 1973, un [[McDonnell Douglas F-4 Phantom II|F-4J ''Phantom'']] du [[:en:USS Midway (CV-41)|''Midway'']] gagne la 61{{e}} et dernière bataille aérienne du conflit (contre un [[Mikoyan-Gourevitch MiG-17|MiG-17]])<ref>Liste des victoires aériennes par des pilotes de l’US Navy (1965-1973) {{lire en ligne|lien=http://www.history.navy.mil/seairland/appene.htm}}</ref>. Si les porte-avions américains n'eurent pas à subir d'attaques, des accidents endommagent 3 bâtiments, causant plusieurs morts. L'[[accident de l'USS Oriskany|accident de l'USS ''Oriskany'']] a lieu le 26 octobre [[1966]] lorsqu'un feu d'un parachute au [[magnésium]] se déclenche dans le hangar du porte-avions, naviguant alors au sud de la [[mer de Chine]], causant 44 morts. [[accident de l'USS Forrestal|Un autre incendie, sur le ''Forrestal'']] se déclenche sur son pont d'envol le 29 juillet [[1967]] et touche les munitions. Au bout de 8 heures, le bilan est lourd : 132 morts, 2 disparus et 62 blessés. Le 14 janvier [[1969]], à bord de l'[[USS Enterprise (CVN-65)|USS ''Enterprise'']], une [[roquette (arme)|roquette]] Mk-32 Zuni explose, tuant 27 marins, en blessant 34 et détruisant 15 avions. L'[[USS Enterprise (CVN-65)|''Enterprise'']] est réparé à temps pour participer en avril [[1975]] à l'évacuation aérienne de [[Saïgon]]. ====Le Sea Control Ship et la 1{{re}} génération de porte-aéronefs==== {{article détaillé|Sea control ship}} [[Image:USS Iwo Jima (LPH-2) aft.jpg|thumb|left|Le porte-hélicoptères d’assaut [[USS ''Iwo Jima'']] au large du [[République du Viêt Nam|Sud-Vietnam]] (1965)]] [[Image:USS Nassau Harriers.jpg|thumb|left|Après l’[[:en:USS Guam (LPH-9)|USS Guam]] de [[1972]] à [[1974]], l'[[USS Nassau (LHA-4)|USS ''Nassau'']] teste en [[1981]] le concept de [[Sea control ship]] ]] [[Image:FRS.1 ski-jump take-off HMS Invincible.JPEG|thumb|right|Un [[Hawker Siddeley Harrier|FRS.1 ''Harrier'']] au décollage du ''ski-jump'' de l'[[HMS Invincible (R05)|HMS ''Invincible'']] ]] [[Image:Spanish Navy AV-8B Harrier II 070223-N-3888C-004.jpg|thumb|right|Un [[AV-8B Harrier II|''Harrier'' II]] à l'appontage sur le [[Príncipe de Asturias (R11)|''Príncipe de Asturias'']] (23 février 2007)]] [[Image:Italian TAV-8B Harrier II.jpg|thumb|right|Un [[AV-8B Harrier II|''Harrier'' II]] au décollage du [[Giuseppe Garibaldi (porte-avions)|''Guiseppe Garibaldi'']] (5 mai 1992) ]] Durant la [[guerre froide]], des projets sont étudiés pour contrer la menace [[sous-marin]]e [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétique]] : construire de nouveaux [[porte-avions d'escorte]] (CVE), en moderniser des existants ou convertir les derniers porte-avions de [[classe Essex]] en bâtiments de [[lutte anti-sous-marine]] (ASM), ce qui est fait sous la désignation CVS. L'[[US Navy]] étudie en [[1969]] le [[Sea control ship]] (SCS), qui peut être considéré comme une résurgence du [[porte-avions d'escorte]] de la [[Seconde Guerre mondiale]]. L'ambition première du SCS est de modifier les derniers CATOBAR CV de classes [[classe Essex|Essex]] et [[classe Midway|Midway]] en STOVL, puis l'amiral [[Elmo Zumwalt]], Chef des opérations navales (CNO) théorise dans les [[années 1970]] le concept « High-Low » : il recommande la construction de nouveaux bâtiments modérément équipés, moins coûteux, produits en grande série et en opérant dans des conflits de basse intensité. Ces bâtiments de « basse » technologie complètent (mais ne remplacent pas<ref>En [[1976]], [[:en:Elmo Zumwalt|Elmo Zumwalt]] écrit : {{citation|Leur prix devait être de 100 millions de dollars cours 1973, un huitième du coût d’un porte-avions nucléaire. Leur principale utilité en temps de paix est de montrer les couleurs dans des eaux dangereuses, en particulier la Méditerranée et le Pacifique ouest. ; ainsi les gros porte-avions pourraient se retirer et se déployer hors de portée de la première frappe de l’ennemi, puis se placer en position favorable pour répondre à cette attaque, et enfin la contrer. En temps de guerre, les positions seraient inversées, les gros et puissants porte-avions croiseraient dans les eaux les plus dangereuses, détruisant le danger des missiles de croisière avec leurs avions et les sea control ships combattraient en haute-mer}}, dans Elmo R. Zumwalt, Jr., ''On Watch: a memoir'', The New York Times Book Co., New York, 1976 {{ISBN|0-8129-0520-2}}</ref>) les navires de « haute » technologie. L'[[US Navy]] dispose des porte-hélicoptères d’assaut (LPH) de [[classe Iwo Jima]] de {{formatnum:18474}} tonnes<ref>Pour 180 mètres de longueur et 26 mètres de largeur</ref> (commissionnés de [[1961]] à [[1970]]), capables d’embarquer 20 hélicoptères et {{formatnum:1800}} [[US Marine Corps|Marines]]. À cause des similarités entre le [[USS Guam (LPH-9)|USS ''Guam'']] (LPH-9) et le concept de [[Sea control ship]], ce dernier est sélectionné à l’été [[1971]] comme ''Interim'' [[Sea control ship|''Sea control ship'']] (ISCS) et commence, après refonte, ses essais en mer le 18 janvier [[1972]] dans l’[[Océan Atlantique|Atlantique]] ouest. Il embarque de [[1972]] à [[1974]] une combinaison d’hélicoptères de l'[[US Navy]] [[Sikorsky S-61|SH-3H ''Sea King'']] et de [[Hawker Siddeley Harrier|AV-8A ''Harrier'']] des [[US Marine Corps|Marines]], lesquels pratiquent des décollages en 150 mètres et des atterrissages verticaux, généralement sur le spot central {{numéro}}5. Le capitaine de frégate responsable des tests estime que l’ISCS {{citation|a maintenu de façon continue et simultanée des missions [[lutte anti-sous-marine|ASM]], de surveillance maritime tout en traitant les contacts qui apparaissaient}} et conclut qu’il est {{citation|totalement capable d’embarquer 14 [[Sikorsky S-61|''Sea King'']], 3 [[Hawker Siddeley Harrier|''Harrier'']] et 4 [[Kaman SH-2|SH-2 ''Seasprite'']] [[:en:LAMPS|LAMPS]]}}. Finalement, le projet, pourtant financé en [[1973]] (pour un total de 8 unités d’ici [[1978]]) n’est pas retenu par l'[[US Navy]], dont certains membres ont peur pour leurs grands porte-avions, nucléaires (comme l’amiral [[Hyman Rickover]], le père de la Marine nucléaire) ou pas, et d’autres (comme l’analyste Norman Polmar) dubitatif sur les missions assignées au SCS. L'[[US Navy]] se contentera des [[Landing Helicopter Assault]] de [[classe Tarawa]] de {{formatnum:40032}} tonnes<ref>Pour 250 mètres de longueur et 32 mètres de largeur plus lourd que les porte-avions des autres marines alors en service</ref> (commissionnés de [[1976]] à [[1980]]), qui combine les fonctions d’un LPH, d’un transport amphibie LPD et LSD, ainsi que d’un cargo LKA, capables d’embarquer 20 hélicoptères et {{formatnum:1900}} [[US Marine Corps|Marines]]. {{citation|Sans le [[Hawker Siddeley Harrier|''Harrier'']], le porte-aéronefs n'aurait été qu'un [[porte-hélicoptères]] [...]. C'est donc bien lui qui a conduit la [[Royal Navy]] à opter pour les 3 navires de la [[classe Invincible]], l'[[Armada espagnole]] à se doter du [[Príncipe de Asturias (R11)|''Príncipe de Asturias'']] et la [[Marina militare|marine italienne]] du [[Giuseppe Garibaldi (porte-avions)|''Garibaldi'']]}}<ref>Stéphane Ferrard, « Porte-avions et porte-aéronefs, une question de culture en Europe», dans ''Défense & Sécurité Internationale'' {{ISSN|1772-788X}}, {{numéro}}17 (juillet 2006)</ref>. La construction de l'[[HMS Invincible (R05)|HMS ''Invincible'']] débute en juillet [[1973]] et à cette occasion, les Britanniques inventent le tremplin (''ski-jump'') à 13° qui limite la consommation au décollage (50% du carburant en configuration [[Aéronef à décollage et atterrissage verticaux|ADAV]] au décollage et à l'appontage)<ref>Ironiquement, autour de 1980 et avant la [[guerre des Malouines]], le gouvernement britannique est prêt à abandonner la [[:en:Invincible class aircraft carrier|classe Invincible]]</ref>. Le ''ski-jump'' est repris sur le [[Príncipe de Asturias (R11)|''Príncipe de Asturias'']], mis sur cale à la mi-juin [[1979]] (l'[[Espagne]] achète les plans du [[Sea control ship]] en [[1977]]), et le [[Giuseppe Garibaldi (porte-avions)|''Guiseppe Garibaldi'']], dont la quille est posée en mars [[1981]]. L'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] lance le ''Kiev'' en [[1972]], puis le ''Minsk'' en [[1975]], le ''Novorossiysk'' en [[1978]] et l’''[[Amiral Gorshkov]]'' en [[1982]], sans ''ski-jump'' et embarquant des [[Avion à décollage et atterrissage court|ADAC]]/[[Aéronef à décollage et atterrissage verticaux|V]] [[supersonique]] [[Yakovlev Yak-141 Freestyle|Yak-141 ''Freestyle'']]. Par ailleurs, la [[Marine nationale (France)|Marine nationale française]] décide le 27 novembre [[1973]] de se doter pour [[1981]] de 2 porte-aéronefs de {{formatnum:18400}} tonnes à propulsion nucléaire (les PH 75). A cet effet, le prototype du [[Hawker Siddeley Harrier|''Harrier'']] est testé sur le [[Foch (porte-avions)|''Foch'']] les 13 et 14 novembre [[1973]] avant que le PH 75 ne soit abandonné. ====Les porte-avions modernes==== [[Image:CVN68Nimitz.JPG|thumb|right|L'[[USS Nimitz (CVN-68)|USS ''Nimitz'']] à [[Nagasaki]]]] Dans les [[années 1970]], l’[[US Navy]] maintient en service une flotte conséquente de porte-avions à propulsion conventionnelle de classes [[classe Forrestal|Forrestal]] et [[classe Kitty Hawk|Kitty Hawk]], plus l’[[USS Enterprise (CVN-65)|USS ''Enterprise'']] à propulsion nucléaire et lance les super porte-avions de [[classe Nimitz]], dont la tête de classe est lancée en mai [[1972]]. Ces très gros porte-avions de {{formatnum:101196}} tonnes pour 340 mètres de long et 78 mètres de large sont capables de mettre en œuvre les [[Avion de chasse|chasseurs]] et [[Bombardier (avion)|bombardier]]s modernes. ====Opération Eagle Claw (1979)==== {{Article détaillé|Opération Eagle Claw}} ====L'incident du golfe de Syrte (1981)==== ====La guerre des Malouines (1982)==== {{article détaillé|Guerre des Malouines}} ====L'invasion de la Grenade (1983)==== {{article détaillé|Invasion de la Grenade}} ====Opération Praying Mantis (1988)==== {{article détaillé|Bataille des plates-formes pétrolières Sassan et Sirri}} ====La guerre du Golfe (1990-1991)==== {{article détaillé|Guerre du Golfe (1990-1991)}} ====La guerre en Iraq==== {{article détaillé|Guerre d'Irak}} == Les porte-avions dans le monde == </br> ''Cette liste de 2008 inclut les [[transport d'hydravions]] et les porte-aéronefs. {| class="wikitable" style="text-align:right" |- ! '''Pays''' ! '''Total''' ! '''En service''' ! '''Retiré''' ! '''en construction''' |- |align=left|{{États-Unis}} || 66 || 21 || 53 || 2 |- |align=left|{{Japon}} || 35 || 4 || 31 || 0 |- |align=left|{{Royaume-Uni}} || 42 || 3 || 37 || 0 |- |align=left|{{France}} || 32 || 3 || 29 || 0 |- |align=left|{{Russie}} || 7 || 1 || 6 || 0 |- |align=left|{{Pays-Bas}} || 2 || 0 || 2 || 0 |- |align=left|{{Argentine}} || 2 || 0 || 2 || 0 |- |align=left|{{Italie}} || 6 || 2 || 4 || 0 |- |align=left|{{Espagne}} || 4 || 1 || 2 || 1 |- |align=left|{{Inde}} || 4 || 1 || 1 || 2 |- |align=left|{{Corée du Sud}} || 1 || 1 || 0 || 2 |- |align=left|{{Australie}} || 6 || 0 || 6 || 2 |- |align=left|{{Chine}} || 1 || 1 || 0 || 0 |- |align=left|{{Canada}} || 5 || 0 || 5 || 0 |- |align=left|{{Brésil}} || 2 || 1 || 1 || 0 |- |align=left|{{Allemagne}} || 23 || 0 || 23 || 0 |- |align=left|{{Thaïlande}} || 1 || 1 || 0 || 0 |} {{Clr}} === Classification des porte-avions === {{article détaillé|code OTAN|Liste des codes des immatriculations des navires de l'US Navy}} [[Image:Fleet 5 nations.jpg|thumb|Image de bâtiments de 5 nations engagées dans l'opération [[Guerre d'Afghanistan (2001)|Enduring Freedom]] en [[mer d'Oman]]. En 4 colonnes, de en haut à gauche à en bas à droite : ITS Maestrale (F 570), [[De Grasse (frégate)|FS De Grasse (D 612)]], USS John C. Stennis (CVN 74), USS Port Royal (CG 73), FS Charles de Gaulle (R 91), HMS Ocean (L 12), FS Surcouf (F 711), USS John F. Kennedy (CV 67), HNLMS Van Amstel (F 831), et ITS Luigi Durand de la Penne (D 560) (18 avril 2002)]] * AV : ''Seaplane Tender '', [[transport d'hydravions]] (plus utilisé) * CV : ''Carrier Vessel'', porte-avions à propulsion conventionnelle ; * CVL: ''Light aircraft carrier'', porte-avions léger (plus utilisé) * CVE : ''Carrier Vessel Escort'', [[porte-avions d'escorte]] (plus utilisé) * CVN : ''Carrier Vessel Nuclear'', porte-avions/aéronefs à propulsion nucléaire ; * CVSG : Porte-aéronefs à vocation prioritaire de [[lutte anti-sous-marine]] armant des [[missile anti-navire|missiles anti-navires]] (ne s'applique qu'à la [[Amiral Gorshkov#Classe Kiev|classe Kiev]] et n'est plus utilisé) ** CATOBAR : ''Conventional Take-Off But Arrested Recovery'', [[Catapulte (avion)|catapulte]]s et [[brin d'arrêt|brins d'arrêt]]), ** STOBAR : ''Short Take-Off But Arrested Recovery'', tremplin et [[brin d'arrêt|brins d'arrêt]], ** STOVL : ''Short Take-Off, Vertical Landing'', aptes à la mise en œuvre d'appareils [[Aéronef à décollage et atterrissage verticaux|ADAV]]/[[Avion à décollage et atterrissage court|ADAC]] ou disposant d'un tremplin , * DDH : Destroyer porte-hélicoptères ; * LHD : [[Landing Helicopter Dock]], porte-aéronefs à [[pont d'envol]] continu, disposant d'un grand [[radier]] ; * LHA : [[Landing Helicopter Assault]], porte-aéronefs à [[pont d'envol]] continu, disposant d'un petit [[radier]] ; * LPH : [[Landing Platform Helicopter]], porte-hélicoptères à [[pont d'envol]] continu, sans radier (plus utilisé). === Les porte-avions américains === {{Article détaillé|Porte-avions de l'US Navy}} Depuis les années [[1970]], la [[US Navy|marine américaine]] dispose d'un nombre important de porte-avions géants en remplacement des nombreux porte-avions conçus dans les années [[1940]]/[[1950]] : pas moins de douze unités, dont dix sont à [[propulsion nucléaire]] en [[2008]]. Ce chiffre devrait rester stable jusqu'à la mi-[[2009]] avec l'entrée en service de l'[[USS George H. W. Bush (CVN-77)|USS ''George H. W. Bush'']]. Ceci permet aux [[États-Unis]] d’assurer leur suprématie sur les mers et océans du globe en déployant de par le monde deux à trois porte-avions en permanence, toujours entourés de leur [[Groupe aéronaval|groupe de combat aéronaval]]. Historiquement, les porte-avions ont été d'une importance primordiale dans la victoire américaine dans les [[campagnes du Pacifique]] pendant la [[Seconde Guerre mondiale]]. Durant ces batailles, les États-Unis ont perdu six porte-avions, ce qui est peu en regard des pertes japonaises. Les porte-avions ont été utilisés lors de toutes les opérations qui ont suivi, notamment durant la [[guerre du Viêt-Nam]]. Fin [[2007]], l’[[US Navy]] a publié un document de travail du vice-amiral John Morgan, « Three Futures, One Navy, A Portfolio Analysis », qui propose 3 scénarios renforçant les capacités amphibies (dès lors que les LHD à pont continu sont dotés du [[Lockheed F-35 Lightning II|F-35]]B) au détriment des porte-avions : * une flotte à 263 navires (dont 12 porte-avions et 13 LHD) destinée à combattre un adversaire d’égale puissance ; * une ''shaping force'' à 534 navires (dont 6 porte-avions et 24 LHD) adaptée aux operations de coalition (la ''1000-ships Navy'') ; * une ''balanced force'' à 474 navires (dont 9 porte-avions et 23 LHD), destinée à remplacer l’actuel plan de construction navale sur 30 ans ([[2008]]-[[2037]]) à 313 navires comprenant 11 à 12 porte-avions et 31 LHD<ref>« US Navy : quelle structure de force ? », dans ''Défense & Sécurité Internationale'' {{ISSN|1772-788X}}, {{numéro}}34 (février 2008)</ref>{{,}}<ref>Rapport au Congrès « Navy Force Structure and Shipbuilding Plans: Background and Issues for Congress » {{numéro}}RL32665 (12 juin 2007) {{lire en ligne|lien=http://www.fas.org/sgp/crs/weapons/RL32665.pdf}}</ref>. ====En service==== [[Image:Enterprise Cruising.JPG|thumb|right|L'''USS Entreprise'' ]] * 1 CATOBAR CV ([[:en:USS Kitty Hawk (CV-63)|USS ''Kitty Hawk'']])<ref>Proche de la décommission, proposé à l'[[Inde]] (qui l'a refusé) en échange de l'achat de 65 chasseurs bombardiers [[McDonnell Douglas F/A-18 Hornet|F/A 18 Super Hornet]] selon Mer et Marine {{lire en ligne|lien=http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=107013}}</ref> ; * 1 CATOBAR CVN ([[USS Enterprise (CVN-65)|USS ''Enterprise'']]) ; * 9 CATOBAR CVN ([[Classe Nimitz|classe ''Nimitz'']] et variantes) ; * 7 STOVL [[Landing Helicopter Dock|LHD]] ([[Classe Wasp |classe ''Wasp'']]) ; * 3 STOVL LHA ([[Classe Tarawa|classe ''Tarawa'']]). ====En construction==== * 1 CATOBAR CVN ([[USS George H. W. Bush (CVN-77)|USS ''George H. W. Bush'']]) ; * 1 CATOBAR CVN ([[:en:USS Gerald R. Ford (CVN-78)|USS ''Gerald R. Ford'']]) ; * 1 STOVL [[Landing Helicopter Dock|LHD]] ([[Classe Wasp|classe ''Wasp'']]). ====Envisagés==== * 4 STOVL [[Landing Helicopter Assault|LHA]] ([[Classe America|classe ''America'']])<ref>La [[Classe America|classe ''America'']] (anciennement LHA(R) ou LHA-6), basée sur l'USS ''Makin Island'' (LHD-8), doit remplacer à partir de [[2016]] la [[Classe Tarawa|classe ''Tarawa'']]. Elle embarquerait le convertible [[V-22 Osprey|MV-22 ''Osprey'']], des [[hélicoptère]]s et le chasseur [[Avion à décollage et atterrissage court|ADAC]]/[[Aéronef à décollage et atterrissage verticaux|V]] [[Lockheed F-35 Lightning II|F-35]]B</ref> ===Les porte-aéronefs japonais=== {{article détaillé|Marine impériale japonaise#Aéronavale}} [[Image:JDS_Ohsumi_LST-4001.jpg|thumb|right|L'''Osumi'' à quai à [[Yokosuka]] (7 février 2006)]]Puissance économique et militaire, le [[Japon]] dévoile au milieu des années [[1990]] les 3 LPH de {{formatnum:8900}} tonnes de la classe ''Osumi'', qui déclenchent l’anxiété de ses voisins ([[République populaire de Chine]] et [[Corée du Sud]]) à cause de leurs pont continu pouvant embarquer des aéronefs [[Avion à décollage et atterrissage court|ADAC]]/[[Aéronef à décollage et atterrissage verticaux|ADAV]]<ref>L’''Osumi'', le ''Shimokita'' et le ''Kunisaki'', respectivement commissionnés en [[1998]], [[2002]] et [[2003]] sont pudiquement dénommés LST</ref>. Face à l’opposition politique interne<ref>Les Forces d'autodéfense (JSDF) japonaises, créées en juillet [[1954]], sont purement défensives</ref>, les ''Osumi'' sont transformés en [[porte-hélicoptères]] amphibies<ref>Ils possèdent 2 [[LCAC]] dans leur radier</ref> et de contrôle des mers. Le pont de 160 mètres de long fait cependant fantasmer certains spécialistes, rien n’empêchant à ce que les ''Osumi'' embarquent en l’état 6 hélicoptères de combat [[AH-1 Cobra|AH-IJ ''Cobra'']]. Par contre, d’importants travaux seraient nécessaires à la mise en œuvre de 3 ou 4 [[Lockheed F-35 Lightning II|F-35]]. Cela ne sera pas nécessaire puisque la Marine (JMSDM) a proposé le programme 16DDH (classe ''Hyuga'') de {{formatnum:16000}} tonnes dont la dénomination de destroyer porte-hélicoptères ASM ne trompe personne, y compris la [[Diète du Japon|Diète]]. Avec un pont continu de 195 mètres, le ''Hyuga'' et ses sisterships peut accommoder plutôt 10 que les 4 aéronefs annoncés, dont le [[AV-8B Harrier II]] ou, plus sûrement, le [[Lockheed F-35 Lightning II|F-35]], pour lequel l’[[ascenseur]] a été dimensionné. Comparables au ''Principe de Asturias'' espagnol, bien armés et disposant de puissants systèmes d’information, les ''Hyuga'' ambitionnent clairement de devenir des ''capital ships'' aptes à déployer une force aéronavale loin de l’archipel, sécuriser les lignes maritimes et faire partie du [[National missile defense|bouclier antimissile balistique]] nippo-américain<ref name="Jean-Louis Promé, « L’Asie accède au Porte-aéronef », dans ''Défense & Sécurité Internationale'' {{ISSN|1772-788X}}, {{numéro}}17 (juillet 2006)">Jean-Louis Promé, « L’Asie accède au Porte-aéronef », dans ''Défense & Sécurité Internationale'' {{ISSN|1772-788X}}, {{numéro}}17 (juillet 2006)</ref>. ====En service==== * 3 [[Landing Helicopter Assault|LHA]] (''Osumi'', ''Shimokita'', ''Kunisaki'') ====En essais==== * 1 DDH/[[Landing Helicopter Dock|LHD]] (''Hyuga''). ====Envisagés==== * 5 DDH/[[Landing Helicopter Dock|LHD]] (classe ''Hyuga''). === Les porte-avions britanniques === Le 25 juillet [[2007]], le Premier ministre britannique [[Tony Blair]] a annoncé sa décision de faire construire deux porte-avions, en remplacement des trois porte-aéronefs actuellement en activité au sein de la [[Royal Navy]]. Ces bâtiments devraient être achevés entre [[2014]] et [[2016]] et porteront le nom de [[Queen Elizabeth (porte-avions)|HMS ''Queen Elisabeth'']] et HMS ''Prince of Wales''. Basés à [[Portsmouth]], ces navires seront les plus grands bâtiments jamais construits par la marine britannique. Les caractéristiques des navires en projet sont les suivantes : *Longueur : 280 m. *Déplacement : {{formatnum:65000}} tonnes à pleine charge. *Aéronefs : 40 chasseurs multi-rôles [[Lockheed F-35 Lightning II|F-35]] et hélicoptères [[AgustaWestland EH101|EH-101 Merlin]]. *Vitesse : 25 nœuds. *Autonomie : {{formatnum:10000}} milles nautiques à 15 nœuds *Propulsion : Turbine à gaz. *Équipage : {{formatnum:1600}} personnes (en incluant le personnel du groupe aérien). *Durée de vie opérationnelles : 50 ans. ====Retirés (depuis les années 1980)==== * 1 STOVL CV ([[HMS Hermes (R12)|HMS ''Hermes'']]) (R12) ([[1959]]-[[1984]]) ; * 1 STOVL CV ([[:en:HMS Bulwark (R08)|HMS ''Bulwark'']]) (R08) ([[1954]]-[[1981]]). ====En réserve==== [[Image:HMS Illustrious 1.jpg|thumb|right|L'HMS ''Illustrious'']] * 1 STOVL CV ([[HMS Invincible (R05)|HMS ''Invincible'']]) (R05) ([[1980]]-[[2005]]). ====En service==== * 2 STOVL CV ([[HMS Illustrious (R06)|HMS ''Illustrious'']] (R06), [[HMS Ark Royal (R07)|HMS ''Ark Royal'']] (R07)) ; * 1 LPH ([[:en:HMS Ocean (L12)|HMS ''Ocean'']]) (L12). ====Prévus==== * 2 STOVL ou CATOBAR CV ([[Queen Elizabeth (porte-avions)|HMS ''Queen Elisabeth'']], [[HMS Prince of Wales|HMS ''Prince of Wales'']]). === Les porte-avions français === {{article détaillé|Aviation navale}} [[Image:FS Clem1.jpg|thumb|right|Le FS ''Clémenceau'']][[Image:FS Foch high speed turn.jpg|thumb|right|Le FS ''Foch'' (19 mai 1983]][[Image:Gaule96.jpg|thumb|right|Le FS ''[[Charles-de-Gaulle (porte-avions)|Charles de Gaulle]]'']] En [[1945]], la construction d’un porte-avions est une opération relativement nouvelle pour la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] française. Son premier porte-avions, le ''[[Béarn (porte-avions)|Béarn]]'', est construit en [[1914]] à partir d'un ancien [[cuirassé]] de {{formatnum:25000}} tonnes de la classe ''Normandie'', annulée en [[1919]]. En [[1931]] sont étudiés les projets PA-16 de {{formatnum:18000}} tonnes, le ''Joffre'' et le ''Painlevé'' <ref>Le PA-16 posséderait une longueur de 228 m, une largeur de 35 m, soit un pont d'envol de 2800 m², filerait 33 noeuds et embarquerait 40 aéronefs dans deux hangars superposés selon Jean Labayle-Couhat, « Cinquante ans d’histoire de l’aviation embarquée à travers le monde. 14 novembre 1910-1960 », dans ''Revue maritime'' {{ISSN|0335-380X}}(octobre 1961)</ref>. À la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]], la Marine arme 306 bâtiments disparates et vieillissants jaugeant {{formatnum:365360}} tonnes, dont une partie provient de l’aide alliée (203 navires reçus dans le cadre des accords ''[[Lend-Lease]] et Mutual Aid'', soit {{formatnum:71944}} tonnes). Au 25 novembre [[1947]], seuls {{formatnum:226680}} tonnes sont en service et il est prévu que si aucune commande n'est engagée, il ne restera que {{formatnum:136000}} tonnes en [[1950]] et {{formatnum:98000}} en [[1959]]. L'on prend en compte que {{citation|le corps de bataille doit [...] comprendre un ensemble harmonieux de porte-avions et de porte-canons entourés d’escorteurs}}<ref>Etude sur la reconstitution organique et technique des forces aéro-navales françaises (mai 1945)</ref>. La [[Marine nationale (France)|Marine]] sera organisée en 4 ''task-forces'' (1 navire de ligne, 2 porte-avions, 4 croiseurs légers, 12 escorteurs rapides et un train d’escadre d’environ {{formatnum:50000}} tonnes). En [[1946]]<ref>Etude d’un plan d’armement pour les premières années d’après-guerre du 11 janvier 1946</ref>, le niveau souhaitable à atteindre est de {{formatnum:750000}} tonnes, soit 8 porte-avions de combat, 4 porte-avions d’escorte, 4 navires de ligne et 1 porte-avions destiné à l'entraînement)<ref>Philippe Masson, « La Marine française en 1946 », dans ''Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale'' {{ISSN|0035-2314}}, {{numéro}}110 (avril 1978)</ref>. Pour des raisons économiques, une version réduite à 2 ''task-forces'' est proposée : 1 porte-avions de combat lourd, 1 porte-avions de combat léger, soutenus par les cuirassés [[Richelieu (cuirassé)|''Richelieu'']], en service depuis le 15 juin [[1940]], et son ''sistership'' le ''[[Jean Bart (bâtiment de ligne)|Jean-Bart]]'', qui ne sera opérationnel que le 1{{er}} mai [[1955]]. Par contre, sur trois porte-aéronefs, le ''Dixmude'' (ex-HMS ''Bitter'') et le [[transport d'hydravions]] [[Commandant Teste (porte-hydravions)|''Commandant-Teste'']] sont disponibles. Le 2 octobre [[1945]], le Conseil supérieur de la Marine examine trois projets : le PA-28, un porte-avions léger de {{formatnum:15700}} tonnes et d'un coût de 3 milliards de francs<ref>Soit 340 millions d'euros, valeur 2006</ref>, les PA-29 et PA-27 de, respectivement {{formatnum:22500}} et {{formatnum:26130}} tonnes, d'un coût de 4,5<ref>Soit 500 millions d'euros, valeur 2006</ref> et 5 milliards de francs<ref>Soit 560 millions d'euros, valeur 2006</ref>. Alors que la [[Marine nationale (France)|Marine]] reçoit en mars [[1946]] le HMS ''Colossus'' (rebaptisé [[Arromanches (porte-avions)|''Arromanches'']]), la construction du PA-28 est approuvée par le Conseil, l'État-major<ref>Résolution du Conseil supérieur de la Marine du 28 novembre [[1947]]</ref> et l'Assemblée<ref>Les autorisations de programme sont approuvées par la loi {{numéro}}47-1499 du 14 août [[1947]] ; la construction, confiée à l’arsenal de [[Brest]], par décision ministérielle {{numéro}}13-116 STCAN du 1{{er}} septembre 1947</ref>. Les essais du PA-28, rebaptisé ''Clémenceau'', sont prévus pour septembre [[1952]]. Le 5 mars [[1949]], peu avant qu'elle ne rejoigne l'[[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|OTAN]], la [[France]] réclame aux [[États-Unis]] 1 porte-avions, 6 destroyers d’escorte, 24 dragueurs, de l’artillerie et des munitions et reçoit en [[1950]] l'USS ''Langley'' (rebaptisé ''[[La Fayette (porte-avions)|La Fayette]]'') et l'USS ''Belleau Wood'' (rebaptisé ''Bois-Belleau'') en [[1953]]. Arrêté fin [[1949]], le projet de l'amiral Barjot est transformé en deux porte-avions de {{formatnum:22000}} tonnes lège, qui est lancé en [[1955]]. Les deux ''sisterships'' seront le [[Clemenceau (porte-avions)|''Clemenceau'']] (R98) et le [[Foch (porte-avions)|''Foch'']] (R99)<ref>Philippe Quérel, ''Marins et océans'', t. 3 : ''L’échec du PA-28, premier porte-avions français après-Guerre'', Economica, coll. « Études d'histoire maritime », Paris, 1992, {{ISSN|1161-8485 }} {{lire en ligne|lien=http://www.stratisc.org/pub/mo/pub_mo3_Querel.html}}</ref>. En [[1973]], la question de leur remplacement est au centre d'un "plan bleu" visant à doter la [[Marine nationale (France)|Marine nationale française]] en [[1981]] de 2 porte-aéronefs de 18 400 tonnes à propulsion nucléaire (les PH 75) pour remplacer le porte-avions [[Arromanches (porte-avions)|''Arromanches'']] (R95), utilisé alors pour l'entraînement et décommissionné en 1974<ref>Décision du Conseil supérieur de la Marine nationale du 27 novembre 1973</ref>. Les deux PH 75 devaient opérer des aéronefs [[Avion à décollage et atterrissage court|ADAC]] avec l'aide d'un tremplin <ref>Le décollage devait s'effectuer sur 170 mètres et l'appontage sur moins de 130 mètres. A cet effet, le prototype du [[Hawker Siddeley Harrier]] est testé sur le [[Foch (porte-avions)|''Foch'']] les 13 et 14 novembre 1973</ref>. Les PH 75 (qui resurgiront fortement modifiés en [[1997]] sous le terme de Bâtiments d'intervention polyvalents, future [[classe Mistral]]), sont annulés en [[1980]]<ref>Décision du Conseil supérieur de la Marine nationale du 23 septembre 1980</ref>. Au final, seuls les deux porte-avions à propulsion nucléaire (PA 75) sont retenus : le ''Bretagne'', dont l'entrée en service est prévue pour [[1992]] et son ''sistership'' le ''Provence''. Cependant, la commande du 1{{er}} bâtiment (renommé ''Richelieu'' puis [[Charles-de-Gaulle (porte-avions)|''Charles-de-Gaulle'']]) est renvoyée à [[1987]] et le 2{{e}}, le [[PA 2]], attendra<ref>Hervé Coutau-Bégarie, ''Le problème du porte-avions'', Économica, Lasay-les-Rideaux, 1990 {{ISBN|ISBN 2-7178-1949-5}} {{lire en ligne|lien=http://www.stratisc.org/PA10.htm#_ftnref1}}</ref> vingt-deux ans. De fait, depuis [[1997]], la [[Marine nationale (France)|Marine nationale française]] ne possède plus qu'un seul porte-avions<ref>Le [[Foch (porte-avions)|''Foch'']] (R99) ; puis le PAN [[Charles-de-Gaulle (porte-avions)|''Charles-de-Gaulle'']] (R91)</ref>, en fait {{citation|un demi porte-avions}} selon les mots, en [[2001]], de l'ancien [[président de la République française]] [[Valéry Giscard d'Estaing]], puisque le bâtiment n'est opérationnel que 57-60% du temps<ref>Contre environ 78% du temps pour un porte-avions à propulsion classique</ref>, soit 200 jours de mer par an. Depuis le 30 juillet [[2007]] et jusqu'au début [[2009]], la [[Marine nationale (France)|Marine nationale française]] n'en a plus aucun en service pour cause de réparations<ref>Tous les sept ans ½ environ, l'indisponibilité périodique pour entretien et réparation (IPER) immobilise le bâtiment pour 18 mois et entre 2 IPER, plusieurs Indisponibilités pour entretien intermédiaire (IEI) le rendent inopérationnel pour six mois</ref>. ====Retirés==== * 7 CATOBAR CV ** ''[[Béarn (porte-avions)|Béarn]]'' ([[1928]]-[[1965]]) ; ** ''Dixmude'' ([[1947]]-[[1964]]) ; ** ''[[La Fayette (porte-avions)|La Fayette]]'' ([[1951]]-[[1962]]) ; ** ''Bois-Belleau'' ([[1953]]-[[1959]]) ; ** ''[[Arromanches (porte-avions)|Arromanches]]'' ([[1946]]-[[1978]]) ; ** ''[[Clemenceau (porte-avions)|Clémenceau]]'' ([[1961]]-[[1997]]) ; ** ''[[Foch (porte-avions)|Foch]]'' ([[1963]]-[[2000]]). ====En service==== * 1 CATOBAR CVN (''[[Charles de Gaulle (porte-avions)|Charles-de-Gaulle]]'') ; * 2 [[Landing Helicopter Dock|LHD]] ([[Classe Mistral|classe ''Mistral'']]). ====En projet==== * 2 [[Landing Helicopter Dock|LHD]] ([[Classe Mistral|classe ''Mistral'']])<ref>{{citation|Différentes pistes sont, ou ont été, étudiées pour assurer la succession de la [[Jeanne d'Arc (porte-hélicoptères)|''Jeanne d’Arc'']]}}, [[porte-hélicoptères]]-école devant être retiré du service en [[2010]], selon le site Mer et Marine {{lire en ligne|lien=http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=105252}}. Ce qui signifirait le financement d’un 3{{e}} BPC pour un bas coût estimé {{citation|entre 150 et 200 millions d’euros}}. Et ceci bien qu'[[Hervé Morin]], [[Ministère de la Défense (France)|ministre de la Défense]] déclarait à l’été [[2007]] que {{citation|les programmes prévus nous emmèneraient dans les six prochaines années [la loi de programmation militaire [[2009]]-[[2014]], ndlr] à un investissement accru de {{unité|40|%}} environ ce qui nous mènerait à un effort supérieur à {{unité|2|%}} du [[PIB]]}}, selon Alexis Brézet, Arnaud de la Grange et Judith Waintraub, « Morin : La Défense devra établir des priorités », dans ''Le Figaro'' (30 juin 2007) {{lire en ligne|lien= http://www.lefigaro.fr/elections-legislatives-2007/20070630.FIG000000968_morin_la_defense_devra_etablir_des_priorites.html}}</ref>{{,}}<ref>Cependant, [[Hervé Morin]] déclarait le {{date|15|décembre|2007}} que la [[Jeanne d'Arc (porte-hélicoptères)|''Jeanne d’Arc'']] {{citation|pourrait être prolongée sur 2 ou 3 ans}} {{lire en ligne| lien=http://www.defense.gouv.fr/ministre/actualite_et_dossiers/la_jeanne_d_arc_encore_sur_2_ou_3_ans}}</ref>{{,}}<ref>Le [[Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité nationale 2008 (France)|Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité nationale]], publié le 17 juin [[2008]], prévoit que la [[France]] {{citation|renforcera ses moyens de déploiement naval et d’action amphibie à l’occasion du renouvellement des bâtiments, en se dotant de quatre bâtiments de projection et de commandement (BPC).}} à l'horizon [[2020]] {{lire en ligne|lien=http://www.defense.gouv.fr/content/download/120277/1053259/version/1/file/LB_tome1_partie2%5B1%5D.pdf}}</ref>. ====Envisagé==== {{Article détaillé|PA 2}} * 1 CATOBAR CV ([[PA 2]]) ; ===Les porte-avions russes=== {{article détaillé|Aviatsiya Voenno Morskogo Flota}} [[Image:Novorossijsk Kiev-class 1986.jpg|thumb|right|Le ''Novorossijsk'' (25 mars 1986)]] [[Image:Kusnzov2.jpg|thumb|right|L' ''[[Amiral Kuznetsov]]'' au sud de l'[[Italie]] (10 décembre 1991)]] Après la [[Seconde Guerre mondiale]], [[Joseph Staline]] décide la mise en place de [[marine soviétique|Forces navales militaires de l’URSS]] (Voyenno-morskoy flot SSSR) de haute mer mais sans porte-avions, malgré l’insistance de l’amiral Nicolai Kuznetsov, au début des [[années 1950]], en faveur de 2 navires (Projet 71) de {{formatnum:10600}} tonnes et (Projet 72) de {{formatnum:23700}} tonnes. L’opinion négative de [[Nikita Khrouchtchev]] concernant les forces conventionnelles enterre définitivement les projets<ref>L’[[OKB]]-156 (ОКБ-156) de [[Tupolev]] développe le bombardier embarqué Tu-91 de [[1950]] à [[1954]], qui est abandonné en [[1955]]</ref>. Lorsqu’en [[1967]], les 2 croiseurs porte-hélicoptères (Projet 1123 Kondor)<ref>La convention de Montreux de [[1936]] interdit le passage de porte-avions dans le [[détroit des Dardanelles]], d’où leur dénomination</ref> ''Moskva'' et ''Leningrad''<ref>Le 3{{e}} bâtiment, le ''Kiev'', est abandonné en cours de construction en décembre [[1968]]</ref> entrent en service, ils sont les plus lourds bâtiments de la flotte de l’[[URSS]] en déplaçant {{formatnum:19200}} tonnes à pleine charge. Armés de missiles ASM à l’avant, ils accommodent à l’arrière 14 [[Kamov Ka-25|Ka-25 ''Hormone'']] de l'[[Aviatsiya Voenno Morskogo Flota]] (l'aéronavale russe) <ref>Leur design influence les porte-hélicoptères [[Jeanne d'Arc (porte-hélicoptères)|''Jeanne d’Arc'']] de la [[Marine nationale (France)|Marine nationale française]] et ''Vittorio Veneto'' de la [[Marina militare]]</ref>. En [[1973]], les [[marine soviétique|Forces navales militaires de l’URSS]] lancent l’ambitieux Projet 1153 Orel (Орёл)<ref>Soit « aigle ». Par logique et politesse face à l’ennemi, les bâtiments auraient donc porté des noms d’oiseaux !</ref> afin de leur donner une capacité en haute mer. Les porte-avions prévus auraient eu un déplacement de {{formatnum:75000}}-{{formatnum:80000}} tonnes, auraient été dotés de [[Catapulte (avion)|catapulte]]s pour 70 avions conventionnels et auraient été ''in fine'' similaires à la classe [[:en:USS Kitty Hawk (CV-63)|''Kitty Hawk'']] de l’[[US Navy]]<ref>Le ministre de la Défense soviétique, le maréchal Grechko aurait déclaré : {{citation|Pourquoi coupez-vous les cheveux en quatre ? Faites des porte-avions comme en ont les Américains, avec leur sorte de flotte d’avions}}, cité par George F. Kraus, « Appearances Were Deceiving », dans ''Proceedings'' (décembre 1992)</ref>, la propulsion nucléaire en plus (CATOBAR CVN). Annulé pour raisons budgétaires, le Projet 1153 est remplacé par une classe de {{formatnum:60000}} tonnes pour 50 avions, elle-même annulée pour les mêmes raisons. De fait, le premier porte-avions soviétique est un compromis. Il s’agit du ''Kiev'' (Projet 1143, classe Krechyet/Kiev), un STOBAR CV dénommé croiseur porte-avions lourd (TAVKR) de {{formatnum:43000}}-{{formatnum:45500}} tonnes à pleine charge, suivi de 3 ''sisterships'' : le ''Minsk'', le ''Baku'' (renommé tardivement ''[[Amiral Gorshkov]]''<ref>L’''Amiral Gorshkov'' sert de plate-forme d’entraînement au nouveau [[Avion à décollage et atterrissage court|ADAC]]/[[Aéronef à décollage et atterrissage verticaux|V]] [[supersonique]] [[Yakovlev Yak-141 Freestyle|Yak-141 ''Freestyle'']]</ref>) et le ''Novorossiysk''<ref>Un 5{{e}} bâtiment est approuvé en [[1979]] mais pas construit</ref>. La [[Amiral Gorshkov#Classe Kiev|classe ''Kiev'']] met en œuvre à la fois des missiles mer-mer, mer-air en [[proue]] et un pont oblique pour 12 ou 13 [[Aéronef à décollage et atterrissage verticaux|ADAV]] [[Yakovlev Yak-38 Forger|Yak-38 ''Forger'']] et 14 à 17 hélicoptères [[Kamov Ka-25|Ka-25 ''Hormone'']] ou [[Kamov Ka-27|Ka-27 ''Helix'']]/29. En [[1981]], l’exercice West-81 convainc à bord du ''Kiev'' le ministre de la Défense Oustinov de donner une suite à cette classe. A cette époque, les bureaux d’études travaillent toujours à des designs dérivés du défunt Projet 1153 Orel et à un ''Kiev'' doté d’un tremplin à 12°. Cette solution est retenue sous le nom de Projet 1143.5 Kreml pour l’[[Amiral Kuznetsov|''Amiral Kuznetsov'']] et le ''Varyag'' (originellement ''Tbilisi'' et ''Riga''<ref>À la fin des années [[1980]], des manifestations anti-soviétiques dans ces villes entraînement rapidement un renommage</ref>), des bâtiments STOBAR CV de {{formatnum:67500}} tonnes<ref>Pour 306 mètres de long, 38 mètres de large et un pont d’envol relativement restreint de {{formatnum:14700}} m²</ref>pour 16 [[Yakovlev Yak-141 Freestyle|Yak-141 ''Freestyle'']], des [[Avion de chasse|avions de chasse]] de 4{{e}} génération (12 [[Soukhoï Su-27 Flanker|Su-27 ''Flanker'']] ou [[Mikoyan-Gourevitch MiG-29 Fulcrum|MiG-29K]] à ailes fixes), 4 [[Kamov Ka-27|Ka-27 ''Helix'']], 18 [[Kamov Ka-27|Ka-27 PLO]] et 2 [[Kamov Ka-27|Ka-27-S]]. Similaire aux porte-avions américains, l’[[Amiral Kuznetsov|''Amiral Kuznetsov'']] a un rôle plus défensif de soutien aux [[SNLE]], comme le prouve sa large gamme de missiles mer-mer. Une résurgence du Projet Orel a lieu en [[1984]] sous le nom de Projet 1143.7. La tête de classe [[:en:Soviet aircraft carrier Ulyanovsk|''Ul'yanovsk'']] , un CATOBAR CVN de {{formatnum:75000}} tonnes, est mise sur cale en novembre [[1988]], annulée en novembre [[1991]] alors que le bâtiment était construit à moitié, avant d’être ferraillée en février [[1992]]<ref>Robin J. Lee, ''A Brief Look At Russian Aircraft Carrier Development'' (9 janvier 1996) {{lire en ligne|lien=http://www.webcom.com/~amraam/rcar.html}}</ref>. On parle, à l’issue d’une longue période d’inactivité pour cause de réparations en [[2003]]-[[2004]], d’une reprise à moyen terme des patrouilles de l’[[Amiral Kuznetsov|''Amiral Kuznetsov'']] dans l’[[océan Atlantique]] et en [[mer Méditerranée]] à partir de la base de [[Tartous]] ([[Syrie]]) <ref>Retour des patrouilles en Méditerranée, dans Défense & Sécurité Internationale {{ISSN|1772-788X}}, {{numéro}}33 (janvier 2008)</ref>. On évoque surtout à intervalles réguliers le lancement de la construction en [[2012]]-[[2013]] de 5 à 6 groupes de porte-avions, qui seront déployés dans les océans [[océan Arctique|Arctique]] et [[océan Pacifique|Pacifique]]<ref>Dépêche RIA Novosti du 10 avril [[2008]] {{lire en ligne|lien=http://fr.rian.ru/defense/20080410/104783398.html}}</ref>. ====Retirés==== * 1 STOVL CVSG (''Kiev'', [[1975]]-[[1993]]) ; * 1 STOVL CVSG (''Minsk'', [[1978]]-[[1993]]) ; * 1 STOVL CVSG (''[[Amiral Gorshkov]]'', [[1982]]-[[1993]]) ; * 1 STOVL CVSG (''Novorossiysk'', [[1987]]-[[1996]]) ; * 1 STOBAR CV (''Varyag''). ====En service==== * 1 STOBAR CV ([[Amiral Kuznetsov]]). ====Envisagés==== * 5-6 CATOBAR CV ===Les porte-avions néerlandais=== [[Image:Karel Doorman Launching Sea Fury NAN10-56.jpg|thumb|Le ''Karel Doorman'' (R81) lançant un [[:en:Hawker Sea Fury|''Sea Fury'']] (1956)]] Durant la [[Bataille de l'Atlantique (1939-1945)|bataille de l’Atlantique]] de la [[Seconde guerre mondiale]], les [[Pays-Bas]] acquièrent une certaine expérience en opérant les [[CAM ship]]s ''Gadila'' et ''Macoma''. Dès [[1946]], la [[Koninklijke Marine]] reçoit de la [[Royal Navy]] le [[porte-avions d'escorte]] [[:en:HMS Nairana (D05)|HMS ''Nairana'' (D05)]], un batiment de [[classe Bogue]], qu’elle renomme en HNLMS ''Karel Doorman'' (QH1). Le bâtiment est retourné aux Britanniques en [[1948]]. Le 2 juin, L’HMS ''Venerable'', un porte-avions de [[classe Colossus]], construit entre [[1942]] et [[1945]], entre en service en devenant le 2{{e}} HRMS ''Karel Doorman'' (R81). Durant ses premières années de service, le bâtiment embarque 24 [[Fairey Firefly|''Firefly'']] et [[:en:Hawker Sea Fury|''Sea Fury'']] destinés au [[close air support]] et à l’attaque à la mer plus un Sea Otter de [[SAR]], remplacé par un hélicoptère Sikorsky S-51. De [[1955]] à [[1958]], le ''Karel Doorman'' est considérablement transformé (installation d'un pont oblique à 8°, remplacement de l’îlot d’origine par des superstructures inspirées de celles des croiseurs de classe ''De Ruyter'', nouvel armement à base de 10 canons Bofors 40L70 de 40mm, nouveaux radars, etc). Les deux années suivantes, le groupe aéronaval 5 (''Smaldeel V'')<ref>Comprenant des destroyers de classe ''Friesland'' et ''Holland'' et, parfois, un [[sous-marin|SSK]] de classe ''Walrus''</ref> opère en [[mer du Nord]] avec à son bord 14 bombardiers [[TBF Avenger|''Avenger'']], 10 chasseurs [[:en :Hawker Sea Hawk|''Sea Hawk'']] et 2 hélicoptères [[:en :Sikorsky S-55|S-55]]. Le 30 mars [[1960]], le bâtiment est envoyé en [[Extrême-orient]] pour « montrer les couleurs » durant la conquête par l'[[Indonésie]] de la [[Nouvelle-Guinée]]<ref>Duce Hellema, « De Karel Doorman in Nieuw Guinea », 2005</ref>. En [[1961]], l’avionique est une nouvelle fois améliorée et la Smaldell V<ref>Comprenant les destroyers HMRS ''Limburg'', ''Groningen'', ''Drenthe'' et ''Holland'' ainsi que des [[sous-marin|SSK]] de classe ''Dolfjin''</ref> opère pour l’[[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|OTAN]] à partir d’Invergordon ([[Écosse]]) avec la [[lutte anti-sous-marine]] (ASM) pour mission principale. L’aviation embarquée est donc modifiée et comprend 8 [[Grumman S-2 Tracker]] et 6 hélicoptères [[:en :SikorskyH-34Sikorsky S-58|S-58]], bien qu'il est décidé son retrait du service au début des années 1970, des [[Avion de patrouille maritime|avions de patrouille maritime]] [[lutte anti-sous-marine|ASM]] le remplaçant dans ce rôle. En [[1968]], le ''Karel Doorman'' est immobilisé par un incendie. Le coût des réparations est tel que le bâtiment est vendu à l’[[Argentine]]. Il faut attendre 40 ans pour que la [[Koninklijke Marine]] s'intéresse à nouveau aux porte-aéronefs. La famille ''Enforcer'' des arsenaux néerlandais Royal Schelde, qui comprend des bâtiments modulaires allant du LPD de {{formatnum:8000}} ou {{formatnum:13000}} tonnes de [[classe Rotterdam]] (2 exemplaires en service) au [[Landing Helicopter Dock|LHD]] de {{formatnum:18000}} tonnes, pourrait répondre à ce besoin. ====Retirés==== * 1 CATOBAR CV (HNLMS ''Karel Doorman'' (QH1), ex-HMS ''Nairana'', [[1946]]-[[1948]]) ; * 1 CATOBAR CV ([[:en:HNLMS Karel Doorman (R81)|HNLMS ''Karel Doorman'']] (R81), ex-HMS ''Venerable'' (R63) de [[classe Colossus]], [[1948]]-[[1969]]). ====Envisagé==== * 1 [[Landing Helicopter Dock|LHD]] ===Les porte-avions argentins=== [[Image:ARA25mayo - 1985.jpg|thumb|L'ARA ''Veinticinco de Mayo'' en 1985]]Après l’étude de la situation stratégique de l’[[Argentine]] par le Comando de Aviación Naval en [[1942]], et une fois analysés les probables théâtres d’opérations, la nécessité de posséder deux porte-avions se fait sentir<ref>Décret 9.006/43 du 16 septembre [[1943]] autorisant l’acquisition</ref>. La situation économique et politique intérieure retarde cependant l’acquisition du [[:en:HMS Warrior (R31)|HMS ''Warrior'']] de [[classe Colossus]] durant 13 ans jusqu’en [[1958]], date de la vente de divers bâtiments pour couvrir les frais<ref>La vente des [[croiseur]]s ARA ''Moreno'', ARA ''Rivadavia'' et du [[Patrouilleur (bateau)|patrouilleur]] ARA ''Pueyrredón'' est décidée par décrêt 5.939/58 "S" du 16 septembre [[1958]]</ref>. Le 30 décembre [[1958]], l’ARA ''Independencia'' (V-1) et ses {{formatnum:18300}} tonnes<ref>Pour une longueur de 212 mètres et une largeur de 24,4 mètres. Il dispose depuis [[1956]] d'un petit pont oblique</ref> arrive à la base aéronavale de Puerto Belgrano et les opérations aériennes du Grupo Aéreo Embarcado (GAE) commencent le 8 juin [[1959]] (avant que le bâtiment ne soit officiellement commissionné) avec le décollage et l’appontage de 5 avions d’entraînement [[North American T-6 Texan |SNJ-5Cs ''Texan'']]. Pour l’heure, le GAE ne comprend que quelques [[Chance Vought F4U Corsair|''Corsair'']] avant son voyage aux [[États-Unis]] en avril [[1962]] durant lequel il réceptionne 6 [[Grumman S-2 Tracker]] [[lutte anti-sous-marine|ASM]], 2 hélicoptères de [[SAR]] Sikorsky S-55 de même que des [[Grumman F9F Cougar|''Cougar'']] et sa version à ailes en flèche [[Grumman F9F Panther|''Panther'']] d’attaque<ref>L’''Independencia'' n’est cependant pas en mesure de les opérer</ref>. L’''Independencia'' est commissionné le 24 mai [[1962]] et attaché à la base de Puerto Belgrano. Il participe à partir de cette date aux manoeuvres UNITAS puis à divers exercices avec la [[Royal Navy]], la Marina Militare italienne, la [[Marine nationale (France)|Marine nationale française]] et l’Armada del Uruguay. Après l’arrivée du [[:en:ARA Veinticinco de Mayo (V-2)|''Veinticinco de Mayo'']] (V-2) racheté aux [[Pays-Bas]] le 15 octobre [[1968]] et commissionné le 22 août [[1969]] après un changement de chaudières, l’''Independencia'' est proposé sans succès à la Marina de Guerra del Perú, placé en réserve puis ferraillé en [[1971]]. Le [[:en:ARA Veinticinco de Mayo (V-2)|''Veinticinco de Mayo'']], d’un tonnage sensiblement égal à son prédécesseur<ref>{{formatnum:19900}} tonnes de déplacement pour une longueur de 192 mètres et une largeur de 24,4 mètres</ref> est équipé à l’origine de [[A-4 Skyhawk|''Skyhawk'']], de [[Grumman S-2 Tracker]] et d’hélicoptères SH34. En [[1980]], son pont d’envol est renforcé afin d’embarquer des [[Dassault Super-Étendard|Super-Étendard]]. Durant la [[guerre des Malouines]] (Guerra de las Malvinas), le [[:en:ARA Veinticinco de Mayo (V-2)|''Veinticinco de Mayo'']] est prépositionné le 1{{er}} mai [[1982]], au nord des îles avec le [[:en:ARA General Belgrano|''General Belgrano'']] au sud. La [[Royal Navy]] assigne le [[SNA]] [[:en:HMS Spartan (S105)|HMS ''Spartan'']] à la chasse au porte-avions et, éventuellement, sa destruction. Le lendemain, le [[:en:ARA Veinticinco de Mayo (V-2)|''Veinticinco de Mayo'']] échoue en raison de sa faible vitesse (25 nœuds) à lancer une bordée de [[A-4 Skyhawk|''Skyhawk'']] contre la flotte anglaise, détectée par ses [[Grumman S-2 Tracker]]. Néanmoins, le bâtiment reste sur zone plusieurs jours, échappant à une torpille lancée du HMS ''Splendid'' avant de retourner au port. En [[1983]], le [[:en:ARA Veinticinco de Mayo (V-2)|''Veinticinco de Mayo'']] est modifié mais, peu après, des problèmes de propulsion confinent le plus souvent le navire à Puerto Belgrano avec une immobilisation totale à partir de juin [[1986]]. Dans les années [[1990]], deux projets de remise en service sont étudiés, mais dans l’impossibilité financière de les réaliser, l’[[Argentine]] décommissionne le porte-avions en [[1997]] avant de l’envoyer au démantèlement à [[Alang]] ([[Inde]]) en [[1999]]. ====Retirés==== * 1 CATOBAR CV (ARA ''Independencia'' (V-1), ex-HMS ''Warrior'' (R31), [[1959]]-[[1970]]) ; * 1 CATOBAR CV ([[:en:ARA Veinticinco de Mayo (V-2)|ARA ''Veinticinco de Mayo'']] (V-2), ex-HNLMS ''Karel Doorman'', [[1969]]-[[1997]]). {{Article détaillé|Guerre des Malouines}} ===Les porte-avions italiens=== L'[[Italie]] ne s'est intéressée que tardivement aux porte-avions, ne mettant en service qu'un [[transport d'hydravions]], le ''Giuseppe Miraglia'', en [[1923]]. Il faut dire que les îles méditerranéennes comme [[Pantelleria]], en [[Sicile]], étaient vues comme des porte-avions « naturels », [[Benito Mussolini]] déclarant même que {{citation|L'Italie est un porte-avions insubmersible}}... Dès [[1932]], avec la dégradation des relations internationales, l'ingénieur général Sigismondi commence discrètement l'étude de la conversion du paquebot ''Roma'' en porte-avions. Durant la [[Seconde Guerre mondiale]], en réponse aux difficultés rencontrées par la Supermarina (l'État-major de la marine italienne) face à la [[Royal Navy]] en [[mer Méditerranée]], notamment lors de la [[bataille du cap Matapan]], le ''Roma'' est transformé en porte-avions [[:en:Italian aircraft carrier Aquila|''Aquila'']] de {{formatnum:23500}} tonnes dès juillet [[1941]]. Après le [[opération Torch|débarquement en Afrique du nord]] de [[1942]], diverses tentatives de sabotage, la construction de l' ''Aquila'' est abandonnée après l'[[armistice]] du 8 septembre [[1943]]. Saisi par la [[Kriegsmarine]] [[nazi]]e, il est une nouvelle fois touché par un bombardement le 16 juin [[1944]] puis saboté par des nageurs de combat le 19 avril [[1945]]. N'étant jamais entré en service, l'[[:en:Italian aircraft carrier Aquila|''Aquila'']] est ferraillé en [[1952]]<ref>Selon le site Warships Design {{lire en ligne|lien=http://site.voila.fr/warshipsdesign/Home/Regiamarina/Aquila/aquila.htm?0.9780533595127164}}</ref>. [[Image:Giuseppe Garibaldi (551) underway in the Atlantic Ocean.jpg|thumb|right|Le MM [[Giuseppe Garibaldi (porte-avions)|''Garibaldi'']] dans l'[[océan Atlantique]] (12 juillet 2004)]]À la fin des années [[1980]], l'[[Italie]] revoit sa doctrine de défense du flanc sud de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|OTAN]]. La ''[[Marina militare]]'' investit dans 3 {{lang|en|''Landing Platform Docks''}} (LPD) de {{formatnum:7500}} tonnes de la classe ''San Giorgio'', commissionnés en [[1987]], [[1988]] et [[1994]] (qui sont alors les seuls bâtiments d’assaut amphibie, hors [[États-Unis]], à posséder un pont continu et un radier ({{lang|en|''dock''}}) de taille appréciable), tandis qu'elle déploie le porte-aéronefs [[Giuseppe Garibaldi (porte-avions)|''Giuseppe Garibaldi'']], commissionné en [[1985]]. D’un déplacement de {{formatnum:13850}} tonnes, le [[Giuseppe Garibaldi (porte-avions)|''Garibaldi'']] est le plus léger porte-avions du monde<ref>Pour une longueur de 174 mètres et une largeur de 30,5 mètres</ref>.Néanmoins, sa capacité de commandement et de contrôle est efficiente (communications satellitaire, [[liaison 16]], etc), son armement est à la hauteur, tout comme sa polyvalence qui lui permet d’utiliser 16 [[AV-8B Harrier II]] grâce à un tremplin à 4° ou un mélange de 18 hélicoptères ASM [[Sikorsky S-61|''Sea King'']], d’[[AgustaWestland EH101|EH101]] Mk 110 ASM et Mk 112 de [[guerre électronique]] ou d’[[:en:Bell 212|AB 212]]. Pour sa part, le STTOL CV [[Cavour (porte-avions)|''Conte di Cavour'']] (C552) (ex-''Nuova Unità Maggiore'', ''Luigi Einaudi'', ''Andrea Doria'') prévu dans la loi de programmation militaire [[1974]]-[[1985]], est plus imposant avec {{formatnum:30000}} tonnes de déplacement<ref>Pour 244 mètres de longueur et 39 mètres de largeur</ref>, soit plus de 2 fois celui du Garibaldi, qu’il pourrait remplacer et non suppléer, selon certains experts. Doté d’un tremplin à 12°, il est capable d’embarquer tous les aéronefs en service ou à venir de la [[Marina Militare]] tels 12 hélicoptères [[AgustaWestland EH101|EH101]], [[:en:Bell 212|AB212]], [[NH90]] ou [[Sikorsky S-61|''Sea King'']] et 8 [[AV-8B Harrier II]] ou [[Lockheed F-35 Lightning II|F-35]]B [[Avion à décollage et atterrissage court|ADAC]]/[[Aéronef à décollage et atterrissage verticaux|V]]. À l’instar du [[:en: Juan Carlos I|''Juan Carlos I'']] espagnol, le [[Cavour (porte-avions)|''Cavour'']] répond à une évolution de la stratégie vers une polyvalence et un empilement de la puissance. Mais, avec seulement 1% du PIB consacré à la défense (contre 2% exigés par l’[[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|OTAN]]) les budgets de fonctionnement suivront-ils<ref>[[Joseph Henrotin]], « La Marina Militare aurait-elle eu raison trop tôt ? », dans ''Défense & Sécurité Internationale'' {{ISSN|1772-788X}}, {{numéro}} 21 (décembre 2006)</ref> ? ====En service==== * 1 STOVL CV (MM [[Giuseppe Garibaldi (porte-avions)|''Guiseppe Garibaldi'']] (C551)). ====En essais==== * 1 STOVL CV (MM [[Cavour (porte-avions)|''Conte di Cavour'']]) (C552). ===Les porte-avions espagnols=== [[Image:SNS Dedalo (R01) underway.jpg|thumb|right|Le [[Dédalo|''Dédalo'']] (1{{er}} juin 1988)]] [[Image:Spanish aircraft carrier Principe de Asturias.jpg|thumb|right|Le [[Príncipe de Asturias (R11)|''Príncipe de Asturias'']]]] L’[[Espagne]], qui n’avait opéré que le [[transport d'hydravions]] ''Dédalo'' de [[1922]] à [[1935]]<ref>Le ''Dédalo'' participe au débarquement sur l'île d’[[Alhucemas]] en [[1925]] pendant la [[guerre du Rif]] puis est coulé par un avion allemand durant la [[guerre d’Espagne]] le 18 juillet [[1937]] à [[Sagonte]]</ref>, loue le 30 août [[1967]] puis acquiert en [[1972]] l’USS ''Cabot'' (CVL 28) de [[classe Independance]] de {{formatnum:11000}} tonnes<ref>Pour 190 mètres de longueur et 22 mètres de largeur</ref>. Rebaptisé lui aussi [[Dédalo|''Dédalo'']] (R01), il est transformé (modification de l’îlot, modernisation de l’électronique, etc) en porte-avions de [[lutte anti-sous-marine]] (ASM) utilisant jusqu’à 24 [[Sikorsky S-61|''Sea King'']]. Après avoir testé l’appontage de [[Hawker Siddeley Harrier|Harrier]], il est transformé en STOVL CV en [[1976]] (sans adjonction de tremplin<ref>Limitant la charge utile des [[Hawker Siddeley Harrier|''Matador'']]</ref>) afin de mettre en oeuvre 8 [[Hawker Siddeley Harrier|''Matador'']], 8 hélicoptères [[Sikorsky S-61|''Sea King'']] et quelques [[:en:UH-1N Twin Huey|AB212 ASW]] [[lutte anti-sous-marine|ASM]]. Le bâtiment est décommissionné en [[1989]] peu après l’entrée en service du [[Príncipe de Asturias (R11) |''Príncipe de Asturias'']]. Ce dernier est le premier porte-avions de construction indigène, bien que sa conception soit basée sur les études (abandonnées) du Sea Control Ship américain<ref>L’Armada hésite auparavant à acquérir un dérivé du [[HMS Invincible (R05)|HMS Invincible]] britannique ou du PH 75 français</ref>. Débutée le 29 mai [[1977]], la construction s’étale sur 5 ans mais le [[Príncipe de Asturias (R11)|''Príncipe de Asturias'']] (R11) n’est commissionné que le 30 mai [[1988]]. Léger (17190 tonnes<ref>Pour 196 mètres de longueur et 24,3 mètres de largeur</ref>), le bâtiment peut néanmoins embarquer jusqu’à 29 aéronefs, mais se contente de 12 [[AV-8 Harrier II]] [[Avion à décollage et atterrissage court|ADAC]]/[[Aéronef à décollage et atterrissage verticaux|V]] (grâce à un tremplin à 12°) ainsi que 6 [[Sikorsky S-61|''Sea King'']] [[lutte anti-sous-marine|ASM]], 2 [[Sikorsky S-61|''Sea King'']] [[:en:Airborne Early Warning and Control|AEW]] et 4 [[:en:UH-1N Twin Huey|AB212 ASW]]<ref>Selon le site Fence Check {{lire en ligne|lien=http://www.fencecheck.com/photography/Armada_in_Action_-_Spanish_Naval_Aviation_at_Sea/}}</ref> et s’acquitte honorablement de sa mission de contrôle des mers. ====Retiré==== * 1 STOVL CV ([[Dédalo|''Dédalo'']] (R01), ex-USS ''Cabot'', [[1967]]-[[1989]]) ====En service==== * 1 STOVL CV ([[Príncipe de Asturias (R11)|''Príncipe de Asturias'']]) (R11). ====En essais==== * 1 STOVL CV ([[Juan Carlos I (L61)|''Juan Carlos I'']]) (L61), lancé le 11 mars [[2008]]. === Les porte-avions indiens=== [[Image:INS Viraat (R22) Malabar 07.jpg|thumb|right|L'[[INS Viraat (R22)|INS ''Viraat'']] dans le [[Golfe du Bengale]] (5 septembre 2007)]] Naviguant en [[océan Indien]], la marine indienne est la seule en [[Asie]] à disposer de la compétence opérationnelle en matière de porte-avions de contrôle des mers. Bien que la constitution d’une force aéronavale est décidée dès l’indépendance en [[1947]], le manque de fonds du côté indien, le déclenchement de la [[guerre de Corée]] du côté du [[Royaume-Uni]] empêchent jusqu’en [[1955]] un accord entre l’amiral [[Louis Mountbatten|Mountbatten]] et le premier ministre [[Jawaharlal Nehru]] sur la vente du CATOBAR CV HMS ''Hercules'' (R49) de [[classe Majestic]], rebaptisé [[:en:INS Vikrant|INS ''Vikrant'']] (R11). Sa modernisation débute en avril [[1957]] (adjonction d’un pont oblique, d’une [[Catapulte (avion)|catapulte]], d’un miroir aux alouettes, remplacement de l’électronique, tropicalisation, etc) et exaspère déjà l’[[URSS]]<ref>Selon [[:en:Vice Admiral R D Katari|R.D. Katari]], ''A Sailor Remembers'', Vikas, New-Delhi, 1982</ref>, qui voit d’un mauvais œil l’[[Inde]] devenir une puissance aéronavale. Commissionné à [[Bombay]] le 16 février [[1961]], le bâtiment de {{formatnum:19500}} tonnes<ref>Pour 213,3 mètres de long et 39 mètres de large</ref> opère des chasseurs [[:en:Hawker Sea Hawk|Sea Hawk]] et des [[Breguet Br.1050 Alizé|Alizé]] de [[lutte anti-sous-marine]] (ASM), ces derniers étant utilisés en missions de reconnaissance durant l’invasion de [[Goa]] ([[Portugal]]) en décembre [[1961]] puis dans des missions [[lutte anti-sous-marine|ASM]] lors de la [[troisième Guerre indo-pakistanaise]] de [[1971]]<ref>Bien que le [[Pakistan]] affirme en [[1965]] avoir coulé le [[:en:INS Vikrant|''Vikrant'']] qui était en cale sèche</ref>. Handicapé durant ce conflit par une vitesse de 14 nœuds (au lieu de 23) en raison d’une avarie sur les chaudières, le bâtiment est considéré suffisamment dangereux par la marine du [[Pakistan]] qui dépêche son seul [[sous-marin]], le PNS ''Ghazi'', pour miner la base navale indienne de Visakhapatnam sur le [[golfe du Bengale]] afin de couler sans succès<ref>Le PNS ''Ghazi'' est perdu durant cette opération le 3 décembre [[1971]] selon Mihir K. Roy, ''War in the Indian Ocean'', Spantech & Lancer, Hartford, 1995 {{ISBN|978-1897829110}}</ref> le [[:en:INS Vikrant|''Vikrant'']]. Il subit une seconde modernisation entre [[1979]] et janvier [[1982]], (changement des chaudières, installation de nouveaux radars, de systèmes de communication, de [[Canon antiaérien|canons antiaérien]], etc) et une ultime entre décembre [[1982]] et février [[1983]] (suppression de la [[Catapulte (avion)|catapulte]] et des brins d’arrêt et adjonction d’un tremplin pour accommoder les 23 [[Hawker Siddeley Harrier|''Sea Harrier'']] FRS.51 de reconnaissance et d’attaque achetés en [[1983]], réorganisation du pont d’envol afin d’opérer des [[Sikorsky S-61|''Sea King'']]). [[Image:Harrier land Malabar 2007.jpg|thumb|left|[[Décollage]] d'un [[Hawker Siddeley Harrier|''Sea Harrier'']] du INS ''Viraat'' en 2007.]] Malgré cela, le bâtiment prend rarement la mer, tandis qu’un autre STOBAR CV, le [[HMS Hermes (R12)|HMS ''Hermes'']] de [[HMS Hermes (R12)#Classe Centaur|classe Centaur]], est mis sur le marché en [[1985]]. Il est vendu à l’[[Inde]] en mai [[1986]] et commissionné avec enthousiasme (il a reçu un tremplin à 12° en [[1980]] et a déjà opéré des [[Hawker Siddeley Harrier|''Sea Harrier'']]) le 12 mai [[1987]] sous le nom d’[[INS Viraat (R22)|INS ''Viraat'']] (R22). Déplaçant {{formatnum:28700}} tonnes<ref>Pour 226,5 mètres de long et 48,8 mètres de large</ref>, il met en oeuvre 12-18 (et jusqu’à 30) [[Hawker Siddeley Harrier|''Sea Harrier'']] FRS.51 et 6-7 hélicoptères [[Sikorsky S-61|''Sea King'']] et [[Kamov Ka-25|Ka-25 ''Hormone'']] [[lutte anti-sous-marine|ASM]] ou [[Kamov Ka-27|Ka-27 ''Helix'']]/31 d’alerte avancée. Au même moment où le [[:en:INS Vikrant|''Vikrant'']] est considéré hors-service au début des années [[1990]] (il est décommissionné le 31 janvier [[1997]] et conservé comme musée flottant à [[Bombay]]), le [[INS Viraat (R22)|''Viraat'']] est immobilisé de septembre [[1993]] à [[1995]] suite à une inondation dans la salle des machines. Entre juillet [[1999]] et avril [[2001]], il subit une remise à niveau permettant de le garder opérationnel jusqu’en [[2010]] puis [[2012]] <ref>Rajat Pandit, « INS Viraat not to anchor before 2012 » dans ''The Times of India'' (17 mars 2007) {{lire en ligne|lien=http://timesofindia.indiatimes.com/articleshow/1775238.cms}}</ref>. Le navire retourne en cale sèche de la mi-[[2003]] à novembre [[2004]]. Auparavant, le 20 janvier, après 10 ans de négociations, l’[[Inde]] achète à la [[Russie]] l’[[Amiral Gorshkov|''Amiral Gorshkov'']]. Ce STOBAR CV de {{formatnum:44570}} tonnes<ref>Pour 273,1 mètres de long et 31 mètres de large</ref> est acquis clé en main pour 1,5 milliards de dollars, groupe aéronaval inclus (12 [[Mikoyan-Gourevitch MiG-29 Fulcrum|MiG-29]]K monoplaces, 4 [[Mikoyan-Gourevitch MiG-29 Fulcrum|MiG-29]]KUB biplaces plus 6 [[Kamov Ka-27|Ka-27 ''Helix'']]/31) et rebaptisé [[INS Vikramaditya| INS ''Vikramaditya'']] <ref>Jean-Louis Promé, « L’Inde membre du « club » !», dans ''Défense & Sécurité Internationale'' {{ISSN|1772-788X}}, {{numéro}}17 (juillet 2006)</ref>. Sa modernisation (l’armement de proue est supprimé pour faire place à un tremplin à 14,3°) traîne en longueur : devant entrer en service à l’été [[2008]], il est désormais repoussé à [[2012]]-[[2013]]<ref>« Vikramaditya, la saga continue », dans ''Défense & Sécurité Internationale'' {{ISSN|1772-788X}}, {{numéro}}35 (mars 2008)</ref>. C’est à cette époque que devrait rejoindre la marine indienne le 1{{er}} porte-avions STOBAR CV indigène (''Indigenous Aircraft Carrier'', ex-''Air Defense Ship'') de [[:en:Vikrant class aircraft carrier|classe ''Vikrant'']] de {{formatnum:37500}}-{{formatnum:40000}} tonnes<ref>Pour 252 mètres de long et 58 mètres de large</ref>, dont la première tôle a été découpée à [[Kochi]] le 11 avril [[2005]]. La classe, dont le 2{{e}} bâtiment pourrait être opérationnel en [[2018]], devrait opérer environ 30 aéronefs dont 12 à 24 [[Mikoyan-Gourevitch MiG-29 Fulcrum|MiG-29]], [[Hawker Siddeley Harrier|''Sea Harrier'']] FRS.51 modernisé, ou le futur [[HAL Tejas|''Tejas'']] navalisé, une dizaine d’hélicoptères [[Sikorsky S-61|''Sea King'']] ou [[HAL Dhruv|''Dhruv'']] et 2 [[Kamov Ka-27|Ka-27 ''Helix'']]/31<ref>Arun Prakash, « India’s Quest for an Indigenous Aircraft Carrier » , dans ''Rusi Defense Systems'' vol. 9 n°1 (été 2006) {{lire en ligne|lien=http://www.rusi.org/downloads/assets/prakash.pdf}}</ref>. ====Retirés==== * 1 CATOBAR CV puis STOVL CV ([[:en:INS Vikrant|INS ''Vikrant'']], ex-HMS ''Hercules'', [[1961]]-[[1997]]). {{Article détaillé|Troisième Guerre indo-pakistanaise}} ====En service==== [[Image:INS Viraat ex-Hermes DN-SD-06-05771r.jpg|thumb|right|Le ''INS Viraat'']] * 1 STOVL CV ([[INS Viraat (R22)|INS ''Viraat'']]) ====En construction==== * 1 STOBAR CV ([[INS Vikramaditya|INS ''Vikramaditya'']]), ex-[[Amiral Gorshkov|''Amiral Gorshkov'']] ; * 1 STOBAR CV ([[:en:Vikrant class aircraft carrier|classe ''Vikrant'']]). ====Envisagés==== * 1 STOBAR CV ([[:en:Vikrant class aircraft carrier|classe ''Vikrant'']]). ===Les porte-aéronefs sud-coréens=== [[Image:071111-N-4010S-005.jpg|thumb|right|Le ''Dokdo'']]Avec un petit retard sur le [[Japon]], la [[Corée du Sud]] annonce en mars [[2001]] par la voix de son président [[Kim Dae Jung]] que sa Marine (ROKN) {{citation|défendra ses intérêts nationaux sur les cinq océans en défendant la paix mondiale}}. Le 16 septembre [[2002]], un document du ministère de la Défense nationale adressé au comité pour la Défense nationale confirme la construction de 2 bâtiments amphibies de {{formatnum:14340}} tonnes, le LP-X, dont la tête de série est le ''Dokdo''<ref>D’ici à [[2020]], la ROKN prévoit de déployer 2 ou 3 flottes de réaction rapide comprenant chacune 1 LP-X, 1 destroyer Aegis 1 KDX-III de {{formatnum:7000}} tonnes, 2 ou 3 destroyers KDX-II de {{formatnum:5000}} tonnes et, si possible, des frégates FFX et 1 ou 2 [[Sous-marin anaérobie|sous-marins anaérobies]]</ref>. Fin [[2004]], le programme est officiellement lancé. Similaire au projet BPC 160 de 16 700 tonnes de [[DCNS]]<ref>Un bâtiment de la classe Dokdo est proposé à bas prix à la [[Malaisie]]</ref>, proche de la classe ''Osumi'' japonaise, le ''Dokdo'' affiche un déplacement nettement plus élevé de 18 860 tonnes à pleine charge et dispose d’infrastructures de commandement (C4ISR) surdimensionnées pour un simple LHD censé mettre en oeuvre 10 hélicoptères [[UH-60 Black Hawk|UH-60]] (dont 5 simultanément). Comme [[Tokyo]], [[Séoul]] avance donc à pas de loup vis à vis de son opinion publique, le dessin de la [[proue]] permettant aisément l’adjonction d’un tremplin pour [[AV-8B Harrier II]] ou autres [[Lockheed F-35 Lightning II|F-35]]<ref>Selon divers rapports cités par le site Maritime Asia {{lire en ligne|lien=http://maritimeasia.blogspot.com/2007/01/experts-say-disputed-islands-create.html}}</ref> et le pont d’envol de 200 mètres<ref>Pour une largeur de 32 mètres</ref> est renforcé à cet effet contre la chaleur des tuyères. Au moment où l’[[US Navy]] encourage la création de forces de projections régionales tout en laissant à ses porte-avions le contrôle effectif des mers<ref name="Jean-Louis Promé, « L’Asie accède au Porte-aéronef », dans ''Défense & Sécurité Internationale'' {{ISSN|1772-788X}}, {{numéro}}17 (juillet 2006)"/>... ====En service==== * 1 LPH (''Dokdo'')<ref>Commissionné en juillet [[2007]]</ref>. ====En construction==== * 1 LPH (''Marado'')<ref>Commission prévue en [[2010]]</ref>. ====Envisagés==== * 2 LPH (''Baek-Ryong'' et un autre bâtiment)<ref>Commission prévue respectivement en [[2012]]-[[2013]] et [[2016]]</ref>. === Les porte-avions brésiliens === [[Image:NAe Minas Gerais (A-11).jpg|thumb|right|Le NAeL ''Minas Gerais'']] [[Image:Sao Paulo carrier.jpg|thumb|right|Le NAeL ''São Paulo'' au mouillage]] La Marine brésilienne (''Marinha do Brasil'') est, depuis les années 1950, la plus importante d’[[Amérique latine]]. Son premier porte-avions (''Navio-Aeródromo'') est l’ex-[[:en:HMS Vengeance (R71)|HMS ''Vengeance'']], un bâtiment de [[1945]] de la [[classe Colossus|classe ''Colossus'']], trop petit pour la [[Royal Navy]], qui le confine dans un rôle de porte-hélicoptères d’assaut ASM. Prêté à la Marine australienne au milieu des années [[1950]], il est acquis par le [[Brésil]] en [[1956]] pour 9 millions de dollars sous la présidence de [[Juscelino Kubitschek]] (qui lui donne le nom de sa province d’origine, [[Minas Gerais]]) à la fois pour contenter la ''Marinha do Brasil'' et la ''Força Aérea Brasileira''. Suite à un conflit entre les deux armes, le ''Minas Gerais'' (remis en état aux [[Pays-Bas]], où il reçoit un nouvel armement, une [[Catapulte (avion)|catapulte]] à vapeur, un pont oblique, un nouvel îlot et un [[radar]] américain) n’est autorisé qu’à déployer des voilures tournantes, des avions de [[lutte anti-sous-marine]] mais pas d’[[Avion de chasse|avions de chasse]] : 4 à 6 [[Sikorsky S-61|''Sea King'']], jusqu’à 5 hélicoptères de transport [[Eurocopter EC-725 Cougar|''Puma'']], [[Eurocopter AS-350 Écureuil|''Fennec'']] et 6 [[Grumman S-2 Tracker]]. Il poursuit donc sa mission de [[lutte anti-sous-marine]], y compris dans les années [[1990]] après sa refonte de [[1976]]-[[1981]]. Limité par ses performances<ref>Le ''Minas Gerais'' ne jauge que {{formatnum:20210}} tonnes à pleine charge, mesure 212 mètres de long, 36,4 mètres de large et ne file qu’à 24 [[Nœud (unité)|nœuds]]</ref>, le ''Minas Gerais'' (A11) est désarmé le 15 novembre [[2001]] (après une dernière sortie en mer le 16 février), le même jour où la ''Marinha do Brasil'' intègre le ''São Paulo'' (A12) dans sa flotte (elle ne le commissionne qu’en février [[2002]]). L’ex-[[Foch (porte-avions)|''Foch'']], acheté 90 millions de francs<ref>Soit 15,34 millions d’euros, cours 2006 selon l’avis {{numéro}}95 de la commission des Affaires étrangères du Sénat français du 23 novembre [[2000]] {{lire en ligne|lien=http://www.senat.fr/rap/a00-095-8/a00-095-8_mono.html#toc37}}</ref> à la [[Marine nationale (France)|Marine nationale française]], est alors âgé de 38 ans<ref>La [[Délégation générale pour l'Armement]] française a refusé la vente concomitante du [[Clemenceau (porte-avions)|''Clemenceau'']], qui aurait pu servir de réserve de pièces de rechange au ''São Paulo'', ce qui aurait évité le périple du désamiantage du ''Clem''</ref>. Avant l’arrivée du ''São Paulo'' a enfin lieu du 13 au 24 janvier [[2001]] les 1{{ers}} appontages et catapultages de [[Avion de chasse|chasseurs]] (3 [[A-4 Skyhawk|A-4U ''Skyhawk'']]<ref>Rachetés au [[Koweit]] en [[1997]]</ref>) sur le pont d’envol du ''Minas Gerais'' (exercice Catrapo). Proposé sans succès à cause de son mauvais état à l’[[Argentine]], qui l’a utilisé pour l’entraînement de ses pilotes alors que le [[:en:ARA Veinticinco de Mayo|ARA ''Veinticinco de Mayo'']] connaissait des problèmes de moteurs, le navire est, en [[2004]], toujours à quai à [[Rio de Janeiro]] avec 350 hommes à bord, avant d’être ferraillé à [[Alang]] ([[Inde]]) à l’âge de 45 ans. Le ''São Paulo'', basé à Porto do Santos et bien que confiné pour des raisons budgétaires à des missions côtières, participe de temps en temps à des missions internationales (telles l’operation ARAEX) et sert à nouveau à l’entraînement des pilotes de la ''Fuerza Aérea Argentina'' et de la ''Força Aérea Brasileira'', cette dernière avec son [[avion d'attaque au sol]] léger italo-brésilien [[AMX International AMX|AF-1]]. Si le groupe embarqué (''Destacamento Aéreo Embarcado'') demeure encore crédible, le bâtiment accuse son âge. ====Retiré==== *1 CATOBAR CV (NAeL ''Minas Gerais'', (ex-HMS ''Vengeance'' (R71), ex-HMAS ''Vengeance'' de [[classe Colossus]], [[1960]]-[[2001]] ) ====En service==== * 1 CATOBAR CV (NAeL ''São Paulo'', (ex-[[Foch (porte-avions)|''Foch'']])) ===Les porte-avions chinois=== [[Image:USNWC Varyag02.jpg|thumb|L'ex-''Varyag'' actuellement à quai à [[Macao]]]]De [[1982]] à [[1997]], l’amiral Liu Huaqing, en tant que commandant en chef de la marine de l’[[Armée populaire de libération]] puis vice-président de la commission centrale militaire, a la possibilité de mettre en pratique sa doctrine en deux phases de passage d’une marine de souveraineté (eaux territoriales plus [[détroit de Taiwan]] et sud de la [[mer de Chine]]) en [[2000]] à une force de haute mer dans l’ouest de l’[[océan Pacifique]] en [[2010]]. Pour diverses raisons (financement insuffisant de la marine, absence de savoir-faire, visées territoriales sur [[Taiwan]], etc), ces plans ne se réalisent pas<ref>You Ji, « The PLA's Blue Water Illusion: Legacies, Models and Reality », dans ''Council of Advanced Policy Studies Papers'' {{numéro}}32 (décembre 2001)</ref>. Dans les années [[1990]], la marine chinoise se laisse courtiser par la [[France]]<ref>Fin [[1995]], la France aurait proposé gratis le [[Clemenceau (porte-avions)|Clemenceau]]</ref>, la [[Russie]], l'[[Espagne]]<ref>« Spain Offers Carrier Designs to Chinese », dans ''Jane's Defence Weekly'' (18 février 1995)</ref>{{,}}<ref>En [[1996]], [[Société Espagnole de Construction Navale|Bazán]] espère vendre pour 350-400 millions de dollars l’un ou l’autre de ses projets de CTOL CV (le SAC-200 de {{formatnum:23000}} tonnes ou le SAC-220 de {{formatnum:25000}} tonnes) qui pourraient opérer des [[Mikoyan-Gourevitch MiG-29 Fulcrum|MiG-29]]K. Cependant, la [[République populaire de Chine|Chine]] aurait été plus encleinte à obtenir les plans que d’acquérir un bâtiment</ref>, l'[[Ukraine]] et l'[[Argentine]] avec pour but d'obtenir un porte-avions de seconde main ou les plans pour un construire un. La [[rétro-ingénierie]] est utilisée sans succès sur le [[:en:HMAS Melbourne (R21)|HMAS ''Melbourne'']]<ref>Des appontages ont lieu sur le [[:en:HMAS Melbourne (R21)|''Melbourne'']]</ref> australien de {{formatnum:15000}} tonnes acheté en [[1985]] et les porte-aéronefs [[:en:Soviet aircraft carrier Minsk|''Minsk'']] et [[:en:Kiev class aircraft carrier|''Kiev'']] russes livrés en juin [[1998]] et mai [[2000]]<ref>Ian Storey, Ian et You Ji, « China's aircraft carrier ambitions: seeking truth from rumours », dans ''Naval War College Review'' {{ISSN|0028-1484}}, {{numéro}}57 (hiver 2004) {{lire en ligne|lien=http://findarticles.com/p/articles/mi_m0JIW/is_1_57/ai_113755343}}</ref>. De [[1997]] à [[2000]], une série d’articles rapportent que la [[République populaire de Chine|Chine]] aurait décidé de construire son propre porte-hélicoptères <ref>« China Opts for Copter Carrier », dans ''Far Eastern Economic Review'' (13 novembre 1997)</ref>, puis 2 porte-avions pour [[2009]]<ref>« Beijing Okays Building of Two Aircraft Carriers », dans ''Straits Times'' (27 août 1999)</ref> , enfin un bâtiment de {{formatnum:48000}} tonnes doté de 34 [[Soukhoï Su-27 Flanker|Su-27]]K pour [[2005]] <ref>Dépèche AFP du 12 janvier 2000 « China's First Aircraft Carrier Ready for Service in 2005 »</ref>. Le porte-avions ukrainien ''Varyag''<ref>Sa construction est interrompue en [[1993]] à 70% d'achèvement dans les bassins de Nikolaev</ref> de {{formatnum:67500}} tonnes, ''sistership'' de l'[[Amiral Kuznetsov|''Amiral Kuznetzov'']] russe, acheté 20 millions de dollars (19 millions d'euros)<ref>Soit seulement trois fois le prix de vente à la ferraille</ref> en [[2000]] par une société de [[Macao]] pour être transformé en casino flottant, rejoint finalement la [[République populaire de Chine]] pendant l'hiver [[2002]]. De type STOBAR CV, le ''Varyag'' solutionnerait le problème de l'acquisition de [[Catapulte (avion)|catapulte]]s, technologie sous monopole américain. Aujourd'hui en travaux dans un chantier de [[Dalian]], le navire est peint en gris clair, livrée officielle de la marine chinoise. La plupart des experts estiment que la finition des 30% restants du ''Varyag'' est hors de portée de la technologie chinoise (problèmes de corrosion, absence de moteurs et d'équipements, etc) mais pourrait servir de bâtiment d'entraînement ou de plan à un futur porte-avions<ref>Jean-Louis Promé, « Pekin collectionne les porte-avions fantômes ! », dans ''Défense & Sécurité Internationale'' {{ISSN|1772-788X}}, {{numéro}}17 (juillet 2006)</ref>{{,}}<ref>Scott Cooper, « China's Aircraft Carrier Ambition » {{lire en ligne|lien=http://www.sinodefence.com/research/aircraft-carrier/China_Aircraft_Carrier_Ambition.pdf}}</ref>. En effet, on prête à la [[République populaire de Chine]] l'intention de mettre en œuvre des porte-avions, suite aux déclarations de Sun Laiyan, directeur général du Bureau d'Etat de la navigation en octobre [[2006]] : {{citation|La Chine, dont les eaux territoriales s'étendent à plus de 3 millions de kilomètres carrés, est sans nul doute un grand pays maritime. Avec la croissance rapide de son industrie de construction navale, elle sera capable petit à petit de construire ce genre de bâtiment de guerre}}<ref>Interview du 25 octobre [[2006]] de Sun Laiyan, directeur général du Bureau d'Etat de la navigation, au site Internet du gouvernement chinois, reprise par ''Le Quotidien du Peuple''</ref>. En effet, et bien qu'à l'heure actuelle essentiellement côtière, avec 424 bâtiments de combat pour {{formatnum:788870}} tonnes, la marine chinoise est la 3{{e}} au monde et prétend au statut de puissance militaire globale. Au-delà, elle ambitionne d'assurer la protection de ses lignes maritimes (approvisionnement en pétrole et gaz) et d'assoir son influence sur le sud de la [[mer de Chine]], l'[[océan indien]] et de peser sur [[Taiwan]]. On estime que l'[[armée populaire de libération]] pourrait mettre en service son premier porte-avions de {{formatnum:48000}} tonnes vers [[2015]] (« Plan 9985 » ou « Projet 9935 »). ====Non opérationnel==== * 1 STOBAR CV (? ex-''Varyag'') ====Envisagés==== Plusieurs bâtiments ===Les porte-avions thaïlandais=== [[Image:HTMS Chakri Naruebet.jpg|thumb|right|Le HTMS ''Chakri Naruebet'' dans le sud de la [[mer de Chine]] (3 avril 2001)]] L'aviation navale thaïlandaise (''Kongbin Tha Han Lur'') opère du 1{{er}} juin [[1938]] à juin [[1951]] (date à laquelle elle est dissoute après le coup d’Etat avorté contre Phibun<ref>La ''Kongbin Tha Han Lur'' est reformée en 1963</ref>) différents types d’hydravions et d’aéronefs japonais, britannique et américains, sans posséder de porte-aéronefs. Ce n’est qu’en juillet [[1992]] que la Royal Thai Navy (RTN) commande une copie allégée au niveau autodéfense du porte-aéronefs espagnol [[Príncipe de Asturias (R11)|''Príncipe de Asturias'']], qu’elle commissionne à [[Utapao]] dans le [[golfe de Thaïlande]] le 10 août [[1997]] sous le nom d’HTMS ''Chakri Naruebet'' ([[Alphabet thaï|Thai]] จักรีนฤเบศร). La RTN est alors la première marine d’[[Asie du Sud-Est]] à posséder un tel bâtiment de {{formatnum:11486}} tonnes<ref>Pour une longueur de 182,6 mètres et une largeur de 22,5 mètres</ref> dénommé ''Offshore Patrol Helicopter Carrier'' (OHPC) avec pour rôle primaire la surveillance de la [[Zone économique exclusive]] thaï (ses 80 [[plate-forme pétrolière|plates-formes pétrolières]] comme de sa flotte de pêche, la 3{{e}} au monde), le secours en cas de catastrophe naturelle et le [[SAR]]. La mission secondaire est, au vu des contestations des frontières de la [[Thaïlande]] par le [[Cambodge]], le [[Viêt-Nam]] et la [[Malaisie]], l’emploi du porte-aéronefs comme bâtiment de contrôle des mers et de [[lutte anti-sous-marine]]. A cet effet, l'Espagne transfère 7 [[Hawker Siddeley Harrier|Harrier]] AV-8S ''Matador'' de 1{{ère}} génération (sans radar), 2 [[Hawker Siddeley Harrier|Harrier]] TAV-8S biplaces d'entraînement, tandis que sont acquis 6 hélicoptères S-70B-7 Seahawk [[lutte anti-sous-marine|ASM]]. Bonne plate-forme de surveillance des [[sous-marin]]s, le ''Chakri Naruebet'' est largement sous-employé et n’est intervenu, ni durant la crise au [[Timor oriental]] de [[1999]] de l’[[Organisation des Nations unies|ONU]], ni lors du [[Tremblement de terre du 26 décembre 2004|tsunami]] de [[2004]]. De notoriété publique, la concurrence que se livrent le Royal Thai Marine Corps et l’Air and Coastal Defense Command (ACDC) donne la priorité à l’acquisition de sous-marins, de patrouilleurs et de navires amphibies. Surtout, les [[Hawker Siddeley Harrier|Harrier]] AV-8S sont quasiment inopérationnels faute de rechanges (moteurs, etc) et il n’est pas prévu l’acquisition de [[Hawker Siddeley Harrier|Sea Harrier]]. Des ambitions d’origine à la réalité budgétaire (peu d’activité en haute mer, faible entraînement de l’équipage, réparations non effectuées, dépendance de son escorte, impossibilité de lutter contre la contrebande, etc), le ''Chakri Naruebet'' demeure {{citation|un outil de prestige mal employé}} <ref name="Jean-Louis Promé, « L’Asie accède au Porte-aéronef », dans ''Défense & Sécurité Internationale'' {{ISSN|1772-788X}}, {{numéro}}17 (juillet 2006) "/>. ====En service==== * 1 STOVL CV (HTMS ''Chakri Naruebet''). ===Les porte-avions australiens=== [[Image:HMAS Sydney (R17) (AWM 301423).jpg|thumb|right|L'HMAS ''Sydney'' à Port Melbourne (20 mai 1949)]][[Image:Melbourne-at-anchor-honiara.jpg|thumb|right|L'HMAS ''Melbourne'' au mouillage à Honiara (avril 1980)]]De [[1928]] à [[1933]], l’[[Australie]] dispose d’un [[transport d'hydravions]] indigène, l’[[:en:HMAS Albatross (seaplane tender)|HMAS ''Albatross'']]<ref>Revendu à la Royal Navy</ref>. Durant la [[Campagnes du Pacifique|guerre du Pacifique]], c’est la [[Royal Navy]] qui fournit l’essentiel des bâtiments de haute mer de l’ex-marine coloniale. Il faut attendre la fin de la [[Seconde guerre mondiale]] pour qu’un rapport du comité de défense recommande à la [[Royal Australian Navy]] (RAN) de s’articuler autour de ''task-forces'' comprenant jusqu’à 3 porte-avions (2 en service et 1 en réserve)<ref>Hector Donohue, « From Empire Defence to the Long Haul: Post-war Defence Policy and its Impact on Naval Force Structure Planning 1945-1955 », dans ''Papers in Australian Maritime Affairs'' {{ISSN|1327-5658}}, {{numéro}}1 (octobre 1996)</ref>. En juin [[1947]], des considérations budgétaires réduisent à deux les bâtiments achetés pour 2,75 millions de livres: l’HMS ''Terrible'' et son sistership de classe Majestic l’HMS ''Majestic''<ref name=''David Hobbs, « HMAS ''Melbourne'' (II) - 25 Years On », dans ''The Navy'' {{ISSN|1332-6231}}, vol. 69, {{numéro}}4 (octobre 2007)''>David Hobbs, « HMAS ''Melbourne'' (II) - 25 Years On », dans ''The Navy'' {{ISSN|1332-6231}}, vol. 69, {{numéro}}4 (octobre 2007)</ref>. Plus avancé en construction, le ''Terrible'' est terminé sans modifications et commissionné le 16 décembre [[1948]]<ref> Il n’est accepté par la RAN que le 5 février [[1949]]</ref> sous le nom d’[[:en:HMAS Sydney (R17)|HMAS ''Sydney'']] tandis que le ''Majestic'' ne l’est que le 28 octobre [[1955]] sous le nom d’[[:en:HMAS Melbourne (R21)|HMAS ''Melbourne'']] et qui est doté d’un pont oblique à 5° et d’une [[catapulte (avion)|catapulte]]<ref>Il est prévu, dans la foulée de l’entrée en service du [[:en:HMAS Melbourne (R21)|''Melbourne'']], que le [[:en:HMAS Sydney (R17)|''Sydney'']] soit doté des mêmes perfectionnement, qui sont abandonnés pour des questions financières et de main d’œuvre</ref>. Le [[:en:HMAS Sydney (R17)|''Sydney'']] de {{formatnum:15740}} tonnes<ref>Pour 192 mètres de longueur et 24,4 de largeur</ref> embarque à l’origine 2 escadrons de [[Fairey Firefly|''Firefly'']] (''816 Squadron'') et de [[Hawker Sea Fury|''Sea Fury'']] (''805 Squadron'') de la ''Fleet Air Arm'', qui seront complétés par d’autres aéronefs lors d’exercices au [[Royaume-Uni]] de juillet à décembre [[1950]] puis dans les eaux australiennes de janvier à septembre [[1951]]. A partir de cette date, le navire remplace le HMS ''Glory'' pour suppléer les forces de l’[[Organisation des Nations unies|ONU]] déployées durant la [[guerre de Corée]]. Il s’acquitte de sept patrouilles durant 64 jours de mer, dont plusieurs au combat. Notamment, la seconde, du 18 au 26 octobre [[1951]], qui totalise 389 sorties, {{formatnum:96280}} tirs de munitions et {{formatnum:1472}} de roquettes, et le largage de 43 tonnes de bombes <ref>''David Hobbs, « HMAS ''Melbourne'' (II) - 25 Years On », dans ''The Navy'' {{ISSN|1332-6231}}, vol. 69, {{numéro}}4 (octobre 2007)''</ref>. On retrouve le [[:en:HMAS Sydney (R17)|''Sydney'']] au large des îles Montebello ([[Australie]] de l’ouest) pour surveiller le 1{{er}} [[essai nucléaire]] britannique (Opération Hurricane), le 3 octobre [[1952]]. Le 22 avril [[1955]], il transfère son aviation embarquée sur le [[:en:HMAS Melbourne (R21)|''Melbourne'']], est confiné à l’entraînement, rôle dévolu jusqu’alors au [[:en:HMS Vengeance (R71)|HMAS ''Vengeance'']] loué à la [[Royal Navy]] de [[1952]] à [[1955]], puis est placé en réserve le 30 mai [[1958]]<ref>Le [[:en:HMAS Sydney (R17)|''Sydney'']] est transformé en transport de troupes (A214) le 7 mars [[1962]], sert durant la [[guerre du Viêt-Nam]] jusqu’en [[1972]] avant d’être ferraillé en [[1975]] en [[Corée du Sud]]</ref>{{,}}<ref>Dossier du Sea Power Centre - Australia (SPC-A) {{lire en ligne|lien=http://www.navy.gov.au/spc/history/ships/sydney3.html}}</ref>. Désormais navire amiral, le [[:en:HMAS Melbourne (R21)|''Melbourne'']] dispose de 8 chasseurs [[De Havilland Venom|''Sea Venom'']], de 16 [[:en:Fairey Gannet|''Gannet'']] de [[lutte anti-sous-marine]] (ASM) à ailes fixes et jusqu’à 2 hélicoptères [[:en:Bristol Sycamore|''Sycamore'']]. Prévus d’être obsolètes à la fin des années [[1950]], la [[Royal Australian Navy]] envisage l’achat d’appareils français et italiens<ref>Lew Lind, « The Royal Australian Navy - Historic Naval Events Year by Year », {{ISBN|0-7301-0071-5}}, Reed Books (2006)</ref> voire d’un nouveau porte-avions (l’HMS ''Albion'' ou un navire américain de la classe Essex<ref>David Stevens et John Reeve, « The Navy and the Nation: the influence of the Navy on modern Australia » {{ISBN|1-74114-200-8}} Allen & Unwin (2005))</ref>). Finalement, en [[1959]], il est décidé que le [[:en:HMAS Melbourne (R21)|''Melbourne'']] devienne un porte-hélicoptère à l’issue de sa modernisation de [[1963]] avec 27 [[:en:Westland Wessex|''Wessex'']] remplaçant les avions. Après une nouvelle rénovation du 22 novembre [[1967]] au 24 novembre [[1968]] sont embarqués jusqu’en [[1972]] 4 (puis 8) chasseurs-bombardiers [[A-4 Skyhawk|A-4G Skyhawk]], 6 [[Grumman S-2 Tracker|Tracker]] et 10 hélicoptères [[lutte anti-sous-marine|ASM]] [[:en:Westland Wessex|''Wessex'']] (puis 10 [[Sikorsky S-61|''Sea King'']]). Le remplacement du [[:en:HMAS Melbourne (R21)|''Melbourne'']] refait régulièrement surface en raison des coûts de maintenance du navire<ref>Jusqu’à 25 millions de dollars l’an, soit environ 53 millions d’euros au cours 2007]]</ref> avec les offres ou projets d’acquisition de l’[[:en:HMS Hermes (R12)|HMS ''Hermes'']] en [[1966]], d’un STOVL CV de [[1977]] à [[1981]] (un LHD [[:en:Iwo Jima class amphibious assault ship|''Iwo Jima'']] modifié, un exemplaire du [[:en:Giuseppe Garibaldi (551)|''Giuseppe Garibaldi'']] ou du futur [[Príncipe de Asturias (R11)|''Príncipe de Asturias'']]) puis du [[:en:HMS Invincible (R05)|HMS ''Invincible'']], bradé à 285 millions de dollars en [[1981]]<ref>Soit environ 495 millions d’euros au cours [[2007]]. L’[[:en:HMS Invincible (R05)|''Invincible'']] aurait été commissionné en [[1983]] sous le nom d’HMAS ''Australia'' avec un groupe aéronaval à base de [[Hawker Siddeley Harrier|Sea Harrier]]</ref>. Après deux autres modernisations de novembre [[1972]] à juillet [[1973]] puis en [[1978]] (pour le faire durer jusqu’en [[1985]]), le porte-avions est finalement décommissionné le 30 juin [[1982]] et le 14 mars [[1983]], le gouvernement annonce que le [[:en:HMAS Melbourne (R21)|''Melbourne'']] ne serait pas remplacé. Durant sa carrière, le [[:en:HMAS Melbourne (R21)|''Melbourne'']] est déployé hors-[[Australie]] à 35 occasions, fait escale dans 22 pays mais perd ou endommage une trentaine d’avions, heurte et coule 2 bâtiments d’escorte : les destroyers HMAS ''Voyager'' le 10 février [[1964]] (82 morts) puis l’USS ''Frank E. Evans'' le 2 juin [[1969]] (74 morts)<ref>Dossier du Sea Power Centre - Australia (SPC-A) {{lire en ligne|lien=http://www.navy.gov.au/spc/history/ships/melbourne2.html}}</ref>. Dès lors, la [[Royal Australian Navy]] glisse du rang de 1{{re}} marine de l’océan Pacifique au 6{{e}} jusqu’en août [[2005]] date à laquelle est lancé l’''Amphibious Ship Program'' d’acquisition de 2 [[Landing Helicopter Dock|LHD]]<ref>Communiqué de presse du ministre de la Défense australien du 11 août [[2005]] {{lire en ligne|lien=http://www.minister.defence.gov.au/Hilltpl.cfm?CurrentId=5039}}</ref>. Deux unités, les HMAS [[:en:Canberra class large amphibious ship|''Canberra'']] et ''Adelaide'', basées sur le [[:en:Juan Carlos I (L61)|''Juan Carlos I'']] espagnol, sont en construction et devraient embarquer des [[Lockheed F-35 Lightning II|F-35]]<ref>En fonction des arbitrages du futur livre blanc sur la défense remis au ministre Joel Fitzgibbon le 30 avril [[2008]]</ref> . ====Retirés==== * 1 CATOBAR CV (HMAS ''Sydney'' (R17), ex-HMS ''Terrible'' de [[classe Majestic]], [[1948]]-[[1958]]) ; * 1 CATOBAR CV (HMAS ''Vengeance'' (R71), ex-HMS ''Vengeance'' de [[classe Colossus]], [[1952]]-[[1955]]) ; * 1 CATOBAR CV (HMAS ''Melbourne'' (R21), ex-HMS ''Majestic'' de [[classe Majestic]], [[1955]]-[[1982]]). ====En construction==== * 2 STOVL CV (HMAS [[:en:Canberra class large amphibious ship|''Canberra'']] et ''Adelaide'')<ref>Dans le cadre d’une offre groupée (''package''), le BPE espagnol (type ''Juan Carlos'') est retenu le 20 juin [[2007]] pour 2 unités, les HMAS [[:en:Canberra class large amphibious ship|''Canberra'']] et ''Adelaide'', plus 3 destroyers lance-missiles Aegis de type F100, les HMAS ''Hobart'', ''Brisbane'' et ''Sydney'' dérivés de la classe [[:en:Álvaro de Bazán (F101)|{{en}}''Álvaro de Bazán'']] en service dans l’Armada, le tout pour environ 6 milliards d’euros</ref> ====Envisagé==== * 1 STOVL CV ([[:en:Canberra class large amphibious ship|classe ''Canberra'']]<ref>Suite à l'annonce de la rédaction d'un [[Livre blanc]] (''Defense White Paper'') le 25 février [[2008]], la [[Royal Australian Navy]] a plaidé dans un document interne en partie publié par la presse pour un 3{{e}} bâtiment de [[:en:Canberra class large amphibious ship|classe ''Canberra'']] apte à déployer des [[Lockheed F-35 Lightning II|F-35 B]], selon « Marine : une liste à 4 milliards », dans ''Défense & Sécurité Internationale'' {{ISSN|1772-788X}}, {{numéro}}37 (mai 2008)</ref>) ===Les porte-avions canadiens=== [[Image:HMS Nabob.jpg|thumb|Le HMS ''Nabob'' après son torpillage le 22 août 1944 par un [[U-Boot]]]] La [[Marine royale canadienne]] a disposé au total de 5 porte-avions de [[1943]] à [[1970]] dont 2 [[porte-avions d'escorte]] durant la [[Bataille de l'Atlantique (1939-1945)|bataille de l'Atlantique]] qui bien que sous pavillon britannique avait des équipages canadiens<ref>La [[Marine royale canadienne]] est alors la 3{{e}} au monde après l'[[US Navy]] et la [[Royal Navy]]</ref>. Dès mai [[1944]], il est décidé que la [[Marine royale canadienne]] doit avoir un rôle accru dans l’[[océan Pacifique]] et ne peut plus se contenter de ses précédents [[porte-avions d'escorte]]. L’Etat-major recommande donc le retour du ''Nabob'' et du ''Puncher'' à la [[Royal Navy]] (ce qui sera fait en [[1946]]) et la location avec option d’achat des HMS ''Warrior'' et ''Magnificent'' en mai [[1945]]. Le [[:en:HMS Warrior (R31)|HMCS ''Warrior'']] de {{formatnum:18300}} tonnes<ref>Pour 211,8 mètres de longueur et 24,4 de largeur</ref> est commissionné le 24 janvier [[1946]] et arrive à la base navale d’[[Halifax (Nouvelle-Écosse)|Halifax]] le 31 mars avec ses 37 aéronefs ([[:en:Supermarine Seafire|''Seafire'']] et [[Fairey Firefly|''Firefly'']]). Du fait de son inaptitude à opérer par grand froid dans le nord de l’[[océan Atlantique]], le [[:en:HMS Warrior (R31)|''Warrior'']] est transféré en novembre à la base navale d’[[Esquimalt]] sur l’[[océan Pacifique]]. Par ailleurs, il est désormais clair que la [[Marine royale canadienne]] ne peut financièrement opérer 2 porte-avions, si bien que le Warrior passe l’hiver [[1947]] à l’entraînement, en attendant son ''sistership'' le HMS ''Magnificent''. Le bâtiment de {{formatnum:19500}} tonnes est commissionné le 4 avril [[1948]] à [[Halifax (Nouvelle-Écosse)|Halifax]] sous le nom d’[[:en:HMCS Magnificent (CVL 21)|HMCS ''Magnificent'']] (CVL21) et le surnom de « Maggie » avec à son bord des [[Hawker Sea Fury|''Sea Fury'']], [[Fairey Firefly|''Firefly'']] et des hélicoptères et passe 9 ans autour du monde ([[Oslo]], [[La Havane]], [[Lisbonne]], [[San Francisco]], etc) tout en participant aux manœuvres [[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|OTAN]] Mainbrace et Mariner. Le 20 mars [[1949]], débutant sur le [[:en:HMCS Magnificent (CVL 21)|''Magnificent'']], une vague de [[mutinerie]]s touche 2 autres navires de la [[Marine royale canadienne]]<ref>Richard Gimblett, « Dissension in the Ranks,'Mutinies' in the Royal Canadian Navy », Dalhousie University's Centre for Foreign Policy Studies {{lire en ligne|lien=http://www.navalandmilitarymuseum.org/resource_pages/controversies/rcn_mutinies.html}}</ref>. Le [[:en:HMCS Magnificent (CVL 21)|''Magnificent'']] subit une rénovation majeure de décembre [[1951]] à avril [[1952]] avant d’être transformé en [[Traversier (bateau)|ferry]] sous l’indicatif RML21 en [[1954]], tout en poursuivant ses opérations aéronavales jusqu’au 10 octobre [[1956]]. Improvisé transport de troupes, il participe dès le 29 décembre [[1956]] aux opérations de [[maintien de la paix]] de l’[[Organisation des Nations unies|ONU]] durant la [[crise du canal de Suez]], avant d’être décommissionné le 14 juin [[1957]] et retourné à la [[Royal Navy]]. Quelques mois plus tôt, le 17 janvier [[1957]], l’HMS ''Powerful'' de {{formatnum:19920}} tonnes<ref>Pour une longueur de 192,2 mètres et une largeur de 24,38 mètres</ref>, est commissionné sous le nom de [[NCSM Bonaventure|HMCS ''Bonaventure'']] (CVL22) et le surnom de « Bonnie ». La construction du ''Powerful'' s’interrompt trois mois avant son lancement en [[1945]], se termine en [[1952]] avec des ajouts notables : [[Catapulte (avion)|catapulte]], système d’appontage et pont oblique, d’où un sensible accroissement de la surface du pont d’envol. Néanmoins, les 34 [[McDonnell F2H Banshee|''Banshee'']] d’attaque, [[Grumman S-2 Tracker|''Tracker'']] et hélicoptères [[:en:Sikorsky H-19|HO4S]] de [[lutte anti-sous-marine]] (ASM) sont à l’étroit. Ce qui n’empêche pas dès [[1958]] à l’aviation embarquée du [[NCSM Bonaventure|''Bonaventure'']] de conduire des SUSTOP (SUSTained OPerations) continues avec 4 [[Grumman S-2 Tracker|''Tracker'']] et 2 [[:en:Sikorsky H-19|HO4S]] surveillant en permanence une zone de 670 km², comme assigné par l’[[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|OTAN]] : contrôle du nord de l’[[océan Atlantique]], chasse aux [[sous-marin]]s soviétiques et soutien aux destroyers et frégates [[lutte anti-sous-marine|ASM]]. En septembre [[1962]], les [[McDonnell F2H Banshee|''Banshee'']] sont retirés du service et remplacés par 6 hélicoptères [[Sikorsky S-61|''Sea King'']], plus conformes à la mission de souveraineté que des jets. Cependant, le [[NCSM Bonaventure|''Bonaventure'']] prend également part à la flotte de patrouille lors de la [[crise des missiles de Cuba]] fin octobre [[1962]] et à l’opération de [[maintien de la paix]] à [[Île de Chypre|Chypre]] en mars [[1964]]. Après une rénovation majeure au début [[1963]], le bâtiment subit une refonte de mi-vie d’avril [[1966]] à septembre [[1967]]. Malheureusement, le 1{{er}} février [[1968]], la [[Marine royale canadienne]] est dissoute et intégrée dans les [[Forces canadiennes]] sous le nom de ''Maritime Command'' (MARCOM) tandis que le 3 avril [[1969]], le gouvernement annonce {{citation|une réduction progressive de la contribution du Canada à l’OTAN}}. Le sort est joué pour le [[NCSM Bonaventure|''Bonaventure'']], qui compte pour la moitié des forces mises à disposition de l’[[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|Alliance atlantique]]. Le dernier appontage a lieu le 28 octobre [[1969]] et le bâtiment est décommissioné le 3 juillet [[1970]] puis envoyé au ferraillage fin [[1971]]. Actuellement, le MARCOM hésite entre missions de souveraineté et opérations expéditionnaires et pourrait se doter d'un navire amphibie<ref>En [[2006]], un exercice à bord d'un bâtiment américain impliquant {{formatnum:1000}} marins a validé le concept d'une force expéditionnaire amphibie. Le MARCOM des [[Forces canadiennes]] {{citation|pourrait se doter d'un LHD, éventuellement à pont continu, et capable de transporter et de soutenir {{formatnum:1000}} combattants. D'autres analystes évoquent un LPD de classe [[:en:San Antonio class amphibious transport dock|San Antonio]]}} selon [[Joseph Henrotin]] et Jean-Jacques Mercier, « La marine canadienne. Entre souveraineté et opérations expéditionnaires », dans ''Défense & Sécurité Internationale'' {{ISSN|1772-788X}}, {{numéro}}37 (mai 2008)</ref>. ====Retirés==== * 1 CATOBAR CV (HMS ''Nabob'' (D77), ex-USS ''Edisto'' (CVE-41) de [[classe Bogue]], appartenant à la [[Royal Navy]] et armée par la [[Marine royale canadienne]], [[1943]]-[[1944]]) <ref>Archives de la Royal Navy {{lire en ligne|lien=http://www.royalnavyresearcharchive.org.uk/ESCORT/NABOB.htm}}</ref> ; * 1 CATOBAR CV (HMS ''Puncher'' (D79), ex-USS ''Willapa'' (CVE-53) de [[classe Bogue]], appartenant à la [[Royal Navy]] et armée par la [[Marine royale canadienne]], [[1944]]-[[1946]]) ; * 1 CATOBAR CV ([[:en:HMS Warrior (R31)|HMCS ''Warrior'']], ex-HMS ''Warrior'' de [[classe Colossus]], [[1946]]-[[1948]]) ; * 1 CATOBAR CV ([[:en:HMCS Magnificent (CVL 21)|HMCS ''Magnificent'']] (CVL21), ex-HMS ''Magnificent'' de [[classe Majestic]], [[1948]]–[[1957]]) ; * 1 CATOBAR CV ([[NCSM Bonaventure|NCSM ''Bonaventure'']] (CVL22), ex-HMS ''Powerful'' de [[classe Majestic]], [[1957]]-[[1970]]). ====Envisagé==== * 1 LHD ou un LPD (NCSM ?) ===Les porte-aéronefs malaisiens=== La stratégie assez floue de la marine malaise, qui vise toutefois à contrebalancer la supériorité technologique maritime [[singapour]]ienne et tente de suivre les ambitions de la marine [[indonésie]]nne en prenant part au contrôle du [[détroit de Malacca]], l’amène à acquérir un navire amphibie de prestige sud-coréen, apte à déployer ses chars polonais [[T-72#Pologne|PT-91]] ''Twardy'', utilisables sur seulement {{unité|10|%}} de son territoire. ====Envisagé==== * 1 LPH (classe ''Dokdo'') ===Les porte-aéronefs turcs=== La marine turque dispose d’une inaptitude à la projection de l’effectif pléthorique des [[forces armées turques]] et pourrait opter pour des questions de prestige pour un porte-aéronefs. Cette question revient d’ailleurs régulièrement dans les débats politiques<ref>Levent Ünsaldi, ''La politique et le militaire en Turquie'', L’Harmattan, Condé-sur-Noireau, 2005 {{ISBN|2-7475-8981-1}}</ref>. ====Envisagé==== * 1 LPH ===Les porte-aéronefs sud-africains=== Bien que classée comme « petite », la marine sud-africaine a, avec l’aide des chantiers allemands, renouvelé de [[2003]] à [[2008]] ses frégates (4 bâtiments [[furtivité|furtifs]] classe ''Valour'') et ses sous-marins d’attaque (3 bâtiments [[type 209-1400]]) et pourrait se doter de navires amphibies. ====Envisagé==== * 1 LPH ===Les porte-aéronefs algériens=== ====Envisagé==== * 2 [[Landing Helicopter Dock|LHD]]<ref>Selon Jean Guisnel, « Premiers détails sur la vente de quatre FREMM à l'Algérie », dans ''Le Point'' (7 mai 2008) {{lire en ligne|lien=http://www.lepoint.fr/actualites-monde/premiers-details-sur-la-vente-de-quatre-fremm-a-l-algerie/1648/0/244061}}</ref> == Voir aussi == === Liens externes === * {{en}} [http://www.globalsecurity.org/military/world/carriers.gif Lien sur des dossiers sur tous les porte-aéronefs] ; * {{en}} [http://www.naval-technology.com/projects/ Description et fiches techniques des principaux porte-avions/aéronefs récents ou en projet] * {{fr}} [http://www.stratisc.org/PA.htm ''Le problème du porte-avions'', Hervé Coutau-Bégarie, 1990] ===Bibliographie=== ====Articles de référence==== Nathalie Vergeron ''et al'', « Porte-avions, porte-aéronefs et bâtiments amphibies à pont continu dans le monde », dans ''Défense & Sécurité Internationale'' {{ISSN|1772-788X}}, {{numéro}}35 (mars 2008) ====Livres==== * Alexandre Sheldon-Duplaix, ''Histoire mondiale des porte-avions : des origines à nos jours'', ETAI, Boulogne-Billancourt, 2006 {{ISBN|2-7268-8663-9}} {{Commentaire biblio|Ouvrage de référence.}} * Bernard Prézelin, ''[[Flottes de combat]] 2006'', Éditions maritimes et d'outre-mer, Rennes, 2005 {{ISBN|978-2737338793}} {{Commentaire biblio|Ouvrage de référence sur les navires français.}} == Notes et références == <references /> {{commonscat|Aircraft carriers}} {{Navires de guerre}} {{Portail|maritime|histoire militaire}} [[Catégorie:Porte-avions|*]] [[Catégorie:Bateau de guerre par type]] [[Catégorie:Type de bateau]] {{Lien BA|en}} {{Lien AdQ|pt}} {{Lien AdQ|hr}} [[af:Vliegdekskip]] [[ar:حاملة طائرات]] [[az:Aviadaşıyıcı]] [[bs:Nosač aviona]] [[ca:Portaavions]] [[cs:Letadlová loď]] [[da:Hangarskib]] [[de:Flugzeugträger]] [[el:Αεροπλανοφόρο]] [[en:Aircraft carrier]] [[eo:Aviadila ŝipo]] [[es:Portaviones]] [[et:Lennukikandja]] [[fa:ناو هواپیمابر]] [[fi:Lentotukialus]] [[he:נושאת מטוסים]] [[hr:Nosač zrakoplova]] [[hu:Repülőgép-hordozó]] [[id:Kapal induk]] [[is:Flugmóðurskip]] [[it:Portaerei]] [[ja:航空母艦]] [[ko:항공모함]] [[lt:Lėktuvnešis]] [[ml:വിമാനവാഹിനിക്കപ്പല്‍]] [[ms:Kapal pengangkut pesawat]] [[nl:Vliegdekschip]] [[nn:Hangarskip]] [[no:Hangarskip]] [[pl:Lotniskowiec]] [[pt:Porta-aviões]] [[ro:Portavion]] [[ru:Авианосец]] [[sh:Nosač aviona]] [[simple:Aircraft carrier]] [[sk:Lietadlová loď]] [[sl:Letalonosilka]] [[sq:Aeroplanmbajtësja]] [[sr:Носач авиона]] [[sv:Hangarfartyg]] [[ta:விமானம் தாங்கிக் கப்பல்]] [[th:เรือบรรทุกอากาศยาน]] [[tr:Uçak gemisi]] [[uk:Авіаносець]] [[vi:Hàng không mẫu hạm]] [[zh:航空母舰]]