Première sécession de la plèbe 2452356 28922497 2008-04-23T15:23:52Z Jef-Infojef 9158 Annulation des modifications 28922474 de [[Special:Contributions/90.15.64.213|90.15.64.213]] {{Annexe de|Sécessions de la plèbe}}{{avJC}} La '''première sécession de la plèbe''' ([[-495|495 av. J.-C.]]) se solde par l’'''insurrection du Mont Sacré''' ([[-494|494 av. J.-C.]]) suivie de la '''création des [[tribun de la plèbe|tribuns de la plèbe]]''' ([[-493|493 av. J.-C.]]). ===Premières années de la République=== Au lendemain de la chute de la [[monarchie romaine|royauté]], le [[Sénat romain|Sénat]] et surtout les deux seuls [[magistrat]]s récupèrent le pouvoir suprême, et on passe d'un [[Monarchie|système monarchique]] à un [[Oligarchie|système oligarchique]]. Ce changement de gouvernement ne profite qu'à une minorité, la nouvelle élite : le [[patricien|patriciat]]. Pendant les dix premières années, les guerres se succèdent, et la première confrontation entre les deux ordres a lieu en [[-495|495 av. J.-C.]], autour du problème des dettes : les créanciers, appartenant surtout à l'[[sénat romain|aristocratie sénatoriale]] et donc au [[patricien|patriciat]], ont droit d'enchaîner, de vendre comme [[esclavage en Rome antique|esclave]] ou encore de mettre à mort les débiteurs. Or nombreux [[plèbe|plébéiens]] sont très endettés, et subissent donc la loi du [[patricien|patriciat]]. ===La première révolte ([[-495|495]])=== Une nouvelle guerre contre les [[Volsques]] est imminente. Une grande partie des [[plèbe|plébéiens]] est endettée, et les lois romaines sont particulièrement féroces contre les débiteurs : ceux-ci sont quasiment les [[esclavage en Rome antique|esclaves]] de leurs créanciers, qui ont droit de vie et de mort sur eux. Or l'[[armée romaine]] est composée de [[citoyenneté romaine|citoyens]], majoritairement [[plèbe|plébéiens]]. [[Tite-Live]] résume parfaitement la situation : ''{{citation|nous qui combattons au-dehors pour la liberté et pour l'empire, nous ne trouvons au-dedans que captivité et oppression ; la liberté du peuple romain est moins en danger durant la guerre que durant la paix, au milieu des ennemis que parmi des concitoyens<ref name="TL,2,23">[[Tite-Live]], ''Histoire romaine'', Livre II, 23</ref>}}''. Tous les débiteurs enchaînés se réunissent sur le ''[[Forum Romanum]]'', bientôt soutenus par leurs concitoyens. Le [[Sénat romain|Sénat]] se réunit, mais les avis sont partagés : un des [[consul]]s, [[Appius Claudius Sabinus (consul en -495)|Appius Claudius Sabinus Regillensis]] veut réprimer cette révolte dans le sang tandis que son collègue souhaite être plus conciliant<ref name="TL,2,23"/>. Alors que les débats font rage à Rome, les [[Volsques]] réunissent une grande armée et marche sur Rome. La [[plèbe]] refuse de se mobiliser pour faire face à la menace, et le [[consul]] [[Publius Servilius Priscus Structus]] promet que le [[Sénat romain|Sénat]] s'occupera des problèmes de la [[plèbe]] et proclame en attendant un [[édit]] empêchant ''{{citation|de retenir dans les fers ou en prison aucun citoyen romain, et de l'empêcher ainsi de se faire inscrire devant les consuls ; de saisir ou de vendre les biens d'un soldat tant qu'il serait à l'armée ; enfin, d'arrêter ses enfants ou ses petits-enfants<ref name="TL,2,24">[[Tite-Live]], ''Histoire romaine'', Livre II, 24</ref>}}''. Ainsi, la [[plèbe]] s'enrôle en masse pour échapper à leurs créanciers et le [[consul]] marche contre les [[Volsques]]<ref name="TL,2,24"/>, qu'il vainc<ref>[[Tite-Live]], ''Histoire romaine'', Livre II, 25</ref>, puis les [[Romains]] écrasent les [[Sabins]] et les [[Aurunces]], qui menaçaient [[République romaine|Rome]]<ref>[[Tite-Live]], ''Histoire romaine'', Livre II, 26</ref>. ===Nouveaux troubles ([[-495|495]] - [[-494|494]])=== Une fois les ennemis vaincus et l'armée démobilisée, la [[plèbe]] attend que l'effet des engagements du [[Sénat romain|Sénat]]. Mais le [[consul]] [[Appius Claudius Sabinus (consul en -495)|Appius Claudius]], qui était opposé à l'[[édit]] et ne souhaitait nullement faire la moindre concession envers le peuple, fait livrer aux créanciers leurs débiteurs, avec le soutien d'une grande partie des [[patricien]]s. Le peuple se tourne alors vers son collègue, [[Publius Servilius Priscus Structus|Publius Servilius]], qui tergiverse, pris entre sa promesse faite au peuple et l'opposition de son ordre<ref name="TL,2,27">[[Tite-Live]], ''Histoire romaine'', Livre II, 27</ref>. Le peuple fait connaître son mécontentement en désignant un simple [[centurion]] pour la dédicace du [[temple de Mercure]] en lieu et place d'un des deux [[consul]]s. Une nouvelle menace des [[Sabins]] fait empirer la situation, le peuple refusant de se mobiliser, et la situation reste ainsi tendue jusqu'à la fin de l'année, où les deux [[magistrat]]s, haïs par le peuple, sortent de charge<ref name="TL,2,27"/>. Les nouveaux [[consul]]s [[Aulus Verginius Tricostus Caeliomontanus (consul en -494)|Aulus Verginius Tricostus Caeliomontanus]] et [[Titus Veturius Geminus Cicurinus (consul en -494)|Titus Veturius Geminus Cicurinus]] ont besoin d'enrôler nombre de soldats pour continuer la guerre face aux [[Volsques]] et aux [[Èques]], qui marchent à nouveau sur Rome. Le [[Sénat romain|Sénat]] ordonne aux deux [[consul]]s élus de prendre leur responsabilité et d'effectuer la mobilisation, mais le peuple refuse toujours d'écouter l'autorité consulaire, et les deux [[magistrat]]s sont conspués par le [[Sénat romain|Sénat]] et les [[patricien]]s<ref>[[Tite-Live]], ''Histoire romaine'', Livre II, 28</ref>. Ces derniers tentent de forcer les [[citoyenneté romaine|citoyens]] à se mobiliser mais la foule en colère les maltraite<ref name="TL,2,29">[[Tite-Live]], ''Histoire romaine'', Livre II, 29</ref>. L'ancien [[Dictateur (Rome antique)|dictateur]] [[Titus Larcius Flavus]] propose d'interdire pendant ces guerres continuelles de saisir les biens d'un débiteur, soldat ou non, à l'instar de [[Publius Servilius Priscus Structus|Publius Servilius]], tandis qu'[[Appius Claudius Sabinus (consul en -495)|Appius Claudius]] qui ne veut rien entendre exige que l'autorité consulaire soit respectée, et qu'on nomme un [[Dictateur (Rome antique)|dictateur]] dont la puissance est indiscutable pour mettre au pas le peuple<ref name="TL,2,29"/>. Selon [[Tite-Live]], le [[sénat romain|Sénat]] faillit le nommer à ce poste, mais c'est finalement [[Manius Valerius Volusus Maximus]], populaire, qui est nommé [[Dictateur (Rome antique)|dictateur]], pour tenter de ramener la concorde à Rome, et de mobiliser les troupes<ref name="TL,2,30">[[Tite-Live]], ''Histoire romaine'', Livre II, 30</ref>. Celui-ci promet d'interdire de saisir un débiteur tant qu'il est sous les armes, à l'image de [[Publius Servilius Priscus Structus]], [[consul]] l'année d'avant. Le peuple sait qu'on nomme le [[Dictateur (Rome antique)|dictateur]] contre lui, mais il appartient à une [[gens (Rome antique)|famille]] très populaire, les ''[[Valerii]]'', dont le membre le plus illustre est [[Publius Valerius Publicola (consul en -509)|Publius Valerius]] qui avait reçu le surnom de ''[[Publicola]]'', « ami du peuple »<ref name="TL,2,30"/>. Une fois l'armée mobilisée, le [[Dictateur (Rome antique)|dictateur]] mène ses troupes contre la coalition ennemie<ref name="TL,2,30"/>. Les [[Volsques]], les [[Èques]] et les [[Sabins]] sont vaincus par le [[Dictateur (Rome antique)|dictateur]] et les [[consul]]s, la ville [[volsques|volsque]] de [[Velitrae]] est conquise et une [[colonie (Rome)|colonie romaine]] y est implantée<ref name="TL,2,31">[[Tite-Live]], ''Histoire romaine'', Livre II, 31</ref>. Une fois de retour à Rome, le [[Dictateur (Rome antique)|dictateur]] souhaite améliorer le sort des débiteurs, mais le [[Sénat romain|Sénat]] s'oppose à lui. En conséquences, il abdique de sa [[magistrat]]ure, sous les éloges de la population<ref name="TL,2,31"/>. ===L'insurrection du Mont Sacré ([[-494|494]])=== Les [[patricien]]s craignent que si l'armée est licenciée, de nouveaux troubles éclatent. Prétextant une nouvelle guerre contre les [[Èques]], le [[Sénat romain|Sénat]] et les [[consul]]s ne démobilisent pas l'armée. Les soldats, exaspérés, se retirent en armes sur le ''Mons Sacer''<ref name="TL,II,32">[[Tite-Live]], ''Histoire romaine'', Livre II, 32</ref> (traduction : « Mont de la Malédiction », appelé plus généralement « Mont Sacré », c'est-à-dire l'[[Aventin]]). Devant cette sédition, les [[patricien]]s hésitent et ont peur que le reste du peuple les rejoigne. Le [[Sénat romain|Sénat]] se décide alors à envoyer une délégation, menée par [[Agrippa Menenius Lanatus (consul en -503)|Agrippa Menenius Lanatus]]. Ayant le devoir de réaliser la concorde entre les deux ordres, il emploie le fameux [[apologue]] qui apaise les esprits : ''Les membres et l'estomac'' grâce auquel il tente de montrer que la cité ne pouvait exister sans la [[plèbe]], mais que, parallèlement la plèbe ne pouvait vivre sans la cité<ref name="TL,II,32"/>{{,}}<ref>[[Dion Cassius]], ''Histoire romaine'', Livre IV, Frag. 23</ref>, selon les termes suivants, d'après [[Aurelius Victor]] : :''{{citation|Un jour [...] les membres du corps humain, voyant que l'estomac restait oisif, séparèrent leur cause de la sienne, et lui refusèrent leur office. Mais cette conspiration les fit bientôt tomber eux-mêmes en langueur ; ils comprirent alors que l'estomac distribuait à chacun d'eux la nourriture qu'il avait reçue, et rentrèrent en grâce avec lui. Ainsi le sénat et le peuple, qui sont comme un seul corps, périssent par la désunion, et vivent pleins de force par la concorde<ref>[[Aurelius Victor]], ''Vies des hommes illustres'', XVIII. Menenius Agrippa Lanatus</ref>}}''. ===Création des tribuns de la plèbe ([[-493|493]])=== {{article détaillé|Tribun de la plèbe}} Une fois les esprits apaisés, on consent à la [[plèbe]] qu'elle ait ses représentants, qui seraient inviolables, et qui les défendraient contre les [[consul]]s : les [[tribun de la plèbe|tribuns de la plèbe]], [[magistrat]]ure interdite aux [[patricien]]s<ref name="TL,2,33">[[Tite-Live]], ''Histoire romaine'', Livre II, 33</ref>. La réconciliation et le retour des soldats dans la Ville a lieu après les [[comices centuriates|élections consulaires]] et l'entrée en charge de [[Postumius Cominius Auruncus]] et [[Spurius Cassius Vecellinus]], tout deux pour la seconde fois. Ainsi, ils peuvent faire face aux ennemis de Rome, notamment les [[Volsques]]<ref name="TL,2,33"/>. ===Sources=== ====Notes==== {{ Références | colonnes = 2 }} ====Références==== * [[Tite-Live]], ''[http://bcs.fltr.ucl.ac.be/LIV/Intro.html Histoire romaine]'', '''[http://bcs.fltr.ucl.ac.be/LIV/II.html Livre II]''' sur le site de l'[http://bcs.fltr.ucl.ac.be/default.htm Université de Louvain]. {{Portail Rome antique}} [[catégorie:Politique de la Rome antique]] [[catégorie:-494]] [[bs:Secesija plebejaca]] [[de:Secessio plebis]] [[en:Secessio plebis]] [[hr:Secessio plebis]] [[nl:Secessio plebis]] [[no:Secessio plebis]] [[sh:Secesija plebejaca]] [[sr:Сецесија плебејаца]]