Principauté d'Antioche
102206
31341315
2008-07-06T10:11:13Z
SilvonenBot
357887
robot Ajoute: [[mk:Кнежевство Антиохија]]
[[Image:Principality of Antioch locator.svg|300px|right|thumb|Principauté d'Antioche, 1135.]]La '''[[principauté]] d'[[Antioche]]''', dont le territoire est en [[Turquie]] et en [[Syrie]], était l'un des [[États latins d'Orient]] constitué lors des [[croisade]]s.
== Histoire ==
La fondation de la principauté est due à la seule volonté de [[Bohémond de Tarente]] de se tailler un État en Terre Sainte. Avant de participer à la croisade, Bohémond de Tarente, fils aîné de [[Robert Guiscard]], s'était vu préférer son demi-frère cadet Roger comme duc des Pouilles et de Calabre.
Antioche était une ancienne ville byzantine qui n'avait été [[siège d'Antioche (1084)|conquise]] par les musulmans qu'une dizaine d'années auparavant, en [[1084]]. Et lors de leur passage à Constantinople, le [[basileus]] [[Alexis Ier Comnène]] avait exigé par serment des principaux chefs croisés qu'ils lui restituent les terres précédemment perdues par les Byzantins - et seul [[Raymond IV de Toulouse]] avait refusé de prêter serment.
===La prise d'Antioche===
Face aux difficultés pour [[siège d'Antioche|assiéger Antioche]], Bohémond vit là l'occasion de se faire accorder un fief. Tout d'abord il menaça, prétextant l'allongement du siège, de retourner en Italie chercher des renforts, mais ses capacités de stratège et l'importance du contingent l'accompagnant étaient nécessaires aux croisés, qui lui promirent tout ce qu'il souhaitait pour qu'il restât. Ensuite, le départ de [[Tatizius]], le représentant du Basileus lui donna l'occasion de prétendre à une trahison, laquelle pouvait autoriser les croisés à se considérer déliés de leur serment. Enfin, s'étant assuré - par une intelligence à l'intérieur de la ville - d'y pouvoir enfin pénétrer, il fit promettre par les chefs de la croisade que le premier à y entrer la posséderait. C'est ainsi qu'au petit matin du [[3 juin]] [[1098]], lorsque la ville fut investie, seule la bannière de Bohémond flottait sur la ville.
À peine entrés dans la ville, les croisés doivent subir à leur tour le siège mis en place par une armée [[seldjoukide]] qui tenta de reprendre la ville. La découverte de la Sainte-Lance permit aux croisés de reprendre courage et de repousser cette armée. Bohémond devint alors le chef incontesté de la ville et refusant le titre byzantin de ''duc d'Antioche'', reprit le titre de prince qu'il portait déjà (en tant que ''prince de Tarente'') pour s'intituler ''prince d'Antioche'', marquant ainsi une indépendance vis-à-vis de Byzance
=== Les premières décennies ===
Le 13 juin 1098, Les armées croisées reprennent leur routes vers Jérusalem, excepté Bohémond qui doit désormais assurer son fief, sinon l'étendre. Il est cependant capturé en [[1100]] et son neveu [[Tancrède de Hauteville (régent d'Antioche)|Tancrède]] devient régent et agrandit la principauté, prenant les villes de [[Tarse (ville)|Tarse]] et [[Latakia]] à l'[[Empire byzantin]]. Bohémond fut libéré en [[1103]], et laissa la régence à Tancrède pour partir chercher de nouvelles troupes en Italie. Il utilisa ses troupes pour attaquer Byzance en [[1107]] et fut battu à [[Bataille de Dyrrhachium|Dyrrhachium]] et fut obligé par [[Alexis Ier Comnène]] de signer le [[traité de Déabolis]] dans lequel il acceptait qu'Antioche reconnaissait être vassal de l'Empire Byzantin jusqu'à la mort de Bohémond et le retour à Byzance des terres conquises par les croisés depuis leur passage à Constantinople en 1097. Bohémond attaqua aussi [[Alep]] avec [[Baudouin Ier de Jérusalem]] et [[Josselin Ier d'Édesse]], et quand Baudouin et Josselin furent capturé, Tancrède devint aussi régent d'Edesse. Bohémond laissa une fois de plus la régence à Tancrède pour repartir en Italie, où il mourut en [[1111]].
Alexis I{{er}} réclama le retour de la principauté à Byzance, mais Tancrède, soutenu par le [[Comté de Tripoli|comte de Tripoli]] et le [[Royaume de Jérusalem|roi de Jérusalem]] refusa. Il mourut en [[1112]] et [[Bohémond II d'Antioche|Bohémond II]] lui succéda, sous la régence du neveu de Tancrède, [[Roger de Salerne]], qui battit les [[Seldjoukide]]s en [[1113]].
Cependant, le [[27 juin]] [[1119]], Roger fut tué à ''[[Bataille du Champ du Sang|Ager Sanguinis]]'' et Antioche devint un état vassal de Jérusalem avec le roi [[Baudouin du Bourg|Baudouin II]] comme régent jusqu'en [[1126]]. Bohémond II, qui épousa [[Alix de Jérusalem|Alix]], fille de Baudouin II, ne gouverna que quatre ans, avant d'être tué en [[1130]], et Baudouin II, puis son gendre [[Foulque V d'Anjou|Foulque d'Anjou]] assurèrent la régence au nom de [[Constance d'Antioche|Constance]], la fille de Bohémond II. En [[1136]], Constance, encore âgée de 10 ans, épousa [[Raymond de Poitiers]], qui en avait 36.
Raymond, comme ses prédécesseurs, attaqua la province byzantine de [[Cilicie]]. L'empereur [[Jean II Comnène]] riposta et assiégea Antioche, força Raymond à reconnaître sa suzeraineté et une administration grecque, mais une émeute formentée par [[Josselin II d'Édesse]] obligea les grecs à fuir la ville. Jean II projetait de reprendre les [[états latins d'Orient|états croisés]] quand il mourut en [[1142]].
[[Image:Crusaderstates.jpeg|right|thumb|350 px|Carte des états latins d'Orient]]
=== La principauté, entre Byzance et l'Arménie ===
Après la chute d'[[Édesse]] en [[1144]], Antioche fut attaquée par [[Nur ad-Din]]. Mal secouru par la [[deuxième croisade]], la plus grande partie de l'est de la principauté fut perdue et Raymond fut tué à la [[bataille d'Inab]] en [[1149]]. [[Baudouin III de Jérusalem]] devint régent au nom de la veuve de Raymond, jusqu'en [[1153]] quand elle épousa [[Renaud de Châtillon]]. Renaud entra immédiatement en conflit avec Byzance, ayant pillé l'île byzantine de Chypre. Il fut attaqué en [[1158]] par [[Manuel Ier Comnène|Manuel Ier]] et dut s'humilier et reconnaître sa suzeraineté.
Renaud fut fait prisonnier par les Musulmans en [[1160]] et la régence fut assurée par le [[Liste des patriarches latins d'Antioche|patriarche d'Antioche]] (Renaud ne fut pas libéré avant [[1176]], et ne revint jamais à Antioche). Manuel épousa [[Marie d'Antioche|Marie]], fille de Raymond et de Constance. En [[1163]], [[Bohémond III d'Antioche|Bohémond III]] succéda à sa mère, mais fut fait aussi prisonnier dans les années qui suivirent et le cours de l'Oronte devint la frontière définitive entre Alep et Antioche. Bohémond revint en [[1165]] et épousa une nièce de Manuel Ier ; il autorisa aussi l'établissement d'un [[patriarche d'Antioche|patriarche grec orthodoxe]] dans la ville.
Grâce à l'aide de flottes italiennes, l'état d'Antioche survécut à la reconquête de [[Saladin]]. Ni Antioche, ni Tripoli ne participèrent à la [[troisième croisade]], bien que les restes de l'armée de [[Frédéric Ier du Saint-Empire|Frédéric Barberousse]] s'arrêtèrent quelque temps à Antioche en [[1190]] pour enterrer leur roi. Le fils aîné de Bohémond III, nommé [[Raymond IV de Tripoli|Raymond]] devint comte de Tripoli après la [[bataille de Hattin]] et épousa une princesse arménienne en [[1194]], mais mourut en [[1199]]. Bohémond III mourut en [[1201]].
Sa succession fut le début d'une guerre se succession entre [[Bohémond IV d'Antioche|Bohémond IV]], second fils de Bohémond III, soutenu par les Latins d'Antioche, et [[Raymond-Roupen d'Antioche|Raymond-Roupen]], fils de Raymond et petit-fils de Bohémond III, soutenu par les Arméniens. Ce ne fut qu'en [[1221]] avec la mort de Raymon-Roupen que le guerre prit fin. Bohémond IV mourut en [[1233]] et Antioche, gouverné par son fils [[Bohémond V d'Antioche|Bohémond V]] ne prit pas grande part à la [[cinquième croisade]], ni à la lutte entre [[Frédéric II du Saint-Empire|Frédéric II]] et les barons d'orient, ni à la [[septième croisade]] de [[Louis IX de France|Saint-Louis]].
=== La chute de la principauté ===
En [[1254]], [[Bohémond VI d'Antioche|Bohémond VI]] épousa Sibylle, une princesse arménienne, mettant fin à la lutte entre les deux états, bien que sur ce point la Petite-Arménie était le plus puissants des deux et Antioche était le vassal. Alors commença le conflit entre Les [[Mamelouk]]s et les [[Mongol]]s ; quand les Mongols furent vaincus à la [[bataille d'Aïn Djalout]] en [[1260]], [[Baybars]] se retourna contre leurs alliées, Antioche et l'Arménie. La ville fut prise en [[1268]] avec la totalité du nord de la Syrie franque ; trente trois ans plus tard, ce fut le tour d'Arcre et les état croisés disparurent. Le titre de ''prince d'Antioche'' passa à l'extinction des comtes de Tripoli, aux [[Liste des rois de Chypre|rois de Chypre]] issus d'une branche cadette de la famille de Poitiers-Antioche.
== Géographie et démographie ==
La principauté était, même pendant sa plus grande extension, plus petite que le [[comté d'Édesse]] et que le [[royaume de Jérusalem]]. Elle s'étendait au nord-est du bord de la mer Méditerranée, et bordé par le [[comté de Tripoli]] au sud, le comté d'Édesse au nord-est, les États musulmans (notamment ayyubide et mamelouk) à l'est, éphémèrement l'empire byzantin et surtout le Royaume arménien en Cilicie au nord-ouest.
Il y avait probablement 20 000 habitants au {{XIIe siècle}}, principalement des arméniens et des chrétiens orthodoxes, avec quelques musulmans à l'extérieur de la ville. Il y avait très peu de catholiques romains en dehors des croisés, même si un patriarcat latin y fut établi en [[1100]]
{{clr}}
== Institutions ==
=== Armoiries ===
{|align=right
|-
|[[Image:Armoiries Bohémond d'Antioche.svg|100 px]]
|[[Image:Armoiries Bohémond VI d'Antioche.svg|100 px]]
|}
On attribue à [[Bohémond de Tarente|Bohémond Ier de Tarente]] les armes ''d'argent, à la branche de fougère de sinople, nouée d'or et renversée en pal''. Elle sont cependant attribuées a posteriori, car les blasons n'apparaissent qu'un demi-siècle après la mort de Bohémond.
Plus tard, [[Bohémond VI d'Antioche]] portait : ''écartelé, en 1 et 4 de gueules et en 2 et 3 d'azur semé de fleurs de lys d'or'' et il est précisé que Saint Louis lui avait permis d'écarteler son blason avec les lys de France, ce qui laisse penser que les précédents princes portaient : ''de gueules plein''.
=== Liste des princes d'Antioche ===
{{article détaillé|Liste des princes d'Antioche}}
=== Organisation de la principauté ===
{{...}}
=== Seigneuries vassales ===
Les principales seigneuries vassales de la principauté d'Antioche sont :
* la seigneurie de [[Baniyas (port)|Valénie]] et [[Qalaat Marqab|Marqab]]
* la seigneurie de Saone et de Sardoine
* la seigneurie de Harrenc
* la seigneurie de Cerep
* la seigneurie de Capharda
'''<u>Sources :</u>'''
* {{Ref-Grousset-Levant}}
{{Portail|Cliopédia|Moyen Âge|Croisades}}
[[Catégorie:État et fief des croisades|Antioche]]
[[Catégorie:Histoire de la Turquie|Antioche Principaute]]
[[Catégorie:Pays ou peuple au Moyen Âge|Antioche Principaute]]
[[Catégorie:Syrie|Antioche Principaute]]
[[cs:Antiochijské knížectví]]
[[de:Fürstentum Antiochia]]
[[en:Principality of Antioch]]
[[eo:Antioĥa princlando]]
[[es:Principado de Antioquía]]
[[fi:Antiokian ruhtinaskunta]]
[[he:נסיכות אנטיוכיה]]
[[hu:Antiochia fejedelmeinek listája]]
[[id:Kerajaan Antiokhia]]
[[it:Principato d'Antiochia]]
[[ja:アンティオキア公国]]
[[ko:안티오키아 공국]]
[[mk:Кнежевство Антиохија]]
[[nl:Vorstendom Antiochië]]
[[no:Fyrstedømmet Antiokia]]
[[pl:Księstwo Antiochii]]
[[pt:Principado de Antioquia]]
[[ru:Княжество Антиохии]]
[[sl:Kneževina Antiohija]]
[[tr:Antakya Prensliği]]
[[zh:安條克公國]]