Rachida Dati
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2008-07-22T09:18:00Z
88.162.134.54
{{Infobox biographie
| nom =Rachida Dati
| image =Dati-211207.jpg
| tailleimage(en px)=240
| datedenaissance ={{date|27|novembre|1965}}
| lieudenaissance =[[Saint-Rémy (Saône-et-Loire)|Saint-Rémy]], [[France]]
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| nationalite = [[Image:Flag of France.svg|18px]] [[France|française]] <br>[[Image:Flag of Morocco.svg|18px]] [[Maroc|marocaine]] <ref name="Nationalité"/> <br/> [[Image:Flag of Algeria.svg|18px]] [[Algérie|algérienne]] <ref name="Nationalité"/>
|metier=[[Personnalité politique|Femme politique]], [[Garde des Sceaux]] et [[Maire]]
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| legende =Rachida Dati, le [[21 décembre]] [[2007]].
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'''Rachida Dati''', née le [[27 novembre]] [[1965]] à [[Saint-Rémy (Saône-et-Loire)|Saint-Rémy]] en [[Saône-et-Loire]] ([[Bourgogne]]), est une femme politique [[France|française]]. Après avoir été porte-parole du candidat [[Nicolas Sarkozy]] lors de l'[[élection présidentielle française de 2007]], elle occupe au sein des [[Gouvernement François Fillon (1)|gouvernements François Fillon I]] [[Gouvernement François Fillon (2)|et II]] le portefeuille de [[Garde des Sceaux]] depuis le [[19 juin]] [[2007]]. Elle est également maire du [[7e arrondissement de Paris|7<sup>e</sup> arrondissement de Paris]] depuis le [[29 mars]] [[2008]].
Rachida Dati est la première personnalité issue d'une famille d'immigrés [[Maghreb|maghrébin]]s à occuper un poste aussi élevé dans un gouvernement français<ref name="Nationalité">Caroline Brancher fait d'ailleurs état dans un article portant ce titre des [http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2007/05/28/1617-nombreuses-attaques-racistes-contre-rachida-dati nombreuses attaques racistes contre Rachida Dati] dans ''Prochoix News'', 28 mai 2007. Il a aussi été fait mention, de manière positive (par exemple [http://www.aujourdhui.ma/international-details54126.html dans cet article] de la revue ''Aujourd'hui Le Maroc'' ou [http://www.apanews.net/apa.php?page=show_article&id_article=31769 dans cette dépêche] de l'Agence de presse Africaine), négative (polémiques sur cette question mises sur la place publique par [[Jean-Marie Le Pen]] (voir [http://www.bladi.net/13056-le-pen-rachida-dati.html cette dépêche de l'AFP]) ou neutre (mention de sa qualité de « Marocaine » ou de « Franco-Marocaine » [http://www.bladi.net/10701-rachida-dati-une-marocaine-place-beauvau.html dans cet article] ou simple mention de ses origines nord-africaines [http://www.quid.fr/zoom/index.php/2007/10/26/417-france-politique-femmes-gouvernement-rachida-dati-un-autre-visage-de-la-france dans cette rubrique du ''Quid'']). La supposition de cette double ou triple nationalité est liée au fait que dans les droits marocain et algérien l'acquisition de la nationalité est automatique ([http://www.justice.gov.ma/fr/legislation/legislation_.aspx?ty=2&id_l=154 Code marocain de la nationalité], article 6 : ''« Est Marocain, l'enfant né d'un père marocain ou d'une mère marocaine »'' ; [http://www.droit.mjustice.dz/code_nation_alger.pdf Code de la nationalité algérienne], article 6 : ''« Est considéré comme Algérien l’enfant né de père algérien ou de mère algérienne »''). Rachida Dati, interrogée sur la question s'est déclarée « française d'origine française ». </ref>.
== Biographie ==
===Jeunesse et études===
{{Wikiquote|Rachida Dati}}
Fille de Mbark Dati, maçon [[maroc]]ain arrivé en France en 1963<ref name="Ratier">''[[Faits & Documents]]'' n°235, 1{{er}} mai 2007</ref> et d'une mère [[algérie]]nne<ref name="voix">[http://www.liberation.fr/actualite/politiques/229252.FR.php ''Rachida Dati-Xavier Bertrand : les deux voix de Sarkozy''], [[Libération (journal)|Libération]], {{date|18|janvier|2007}}</ref>, deuxième d'une famille de onze enfants (sept filles et quatre garçons)<ref>Rachida Dati, ''Je vous fais juges'', Grasset, 2007, p.43-44. D'autres sources font état de douze enfants (huit filles et quatre garçons), par exemple Valérie Gas dans l'article [http://www.rfi.fr/actufr/articles/089/article_51963.asp ''Rachida Dati : une ascension irrésistible''] sur le site de [[Radio France Internationale|RFI]]</ref>, elle passe son enfance à [[Chalon-sur-Saône]], dans le quartier des Prés-Saint-Jean. Sa scolarité se déroule dans une école privée catholique tenue par des [[Ordre du Carmel|Carmélites]]<ref>''[[Le Journal du dimanche]]'', 7 mai 2006</ref> puis au lycée public Mathias<ref name="whoswho">Source : Biographie du ''[[Who's Who in France]]''</ref> ; elle obtient son baccalauréat en 1983<ref>[http://www.lejsl.com/actu/setl/20071103.JSA0123.html ''Les études'', Le journal de Saône et Loire, 3 novembre 2007]</ref>.
Sans renier ses origines maghrébines, Rachida Dati insiste aujourd'hui pour relativiser leur importance dans sa construction personnelle<ref>Elle écrit par exemple « Je ne fuis rien, mais je ne peux pas être réduite à une origine » (''Je vous fais juges'', p. 9) ou, interrogée sur la « question beur », répond : « Elle ne m'a pas construite » (''Je vous fais juges'', p. 62).</ref>. Tout en évoquant ses racines familiales arabes, elle tient à mettre en relief qu'elle se considère d'abord comme fille de France<ref>Ainsi elle répond à Claude Askolovitch qui lui demande si « le fait d'être d'ailleurs » a compté dans son enfance : « Je ne viens pas d'ailleurs. Je suis née à Saint-Rémy, Saône-et-Loire » (''Je vous fais juges'', p. 61) ou se déclare, lors d'une interview, « française d’origine française » (une vidéo de cette interview est [http://www.linternaute.com/video/femmes/5364/qui-est-rachida-dati/ disponible en ligne]).</ref>, issue de milieu modeste<ref>Elle déclare : « La réalité, elle est d'abord sociale. Être née dans une famille modeste, ça compte » (''Je vous fais juges'', p. 9) ou « Le décor de mon enfance, ce n'est pas ''[[La Haine]]''. C'est [[Le Thé au harem d'Archimède|le ''Thé au harem d'Archimède'']], de [[Mehdi Charef]] : un quartier populaire, où toutes les origines sont mélangées, pas encore le ghetto. Des conditions de vie dures, socialement, mais une entraide, une fraternité, que la question ethnique n'obère pas. » (''Je vous fais juges'', p. 62).</ref>.
Pour financer ses études, Rachida Dati travaille, notamment comme vendeuse au porte-à-porte ou [[aide-soignant]]e<ref name="Direct Soir 21 mai 2007">Rachida Dati, un destin d'exception, dans ''[[Direct Soir]]'' {{ISSN|1771-2092}}, 21 mai 2007 {{lire en ligne|lien=http://www.directsoir.net/v1/Pages-Direct-Soir/Telechargement.aspx}}</ref>. Après une tentative manquée pour s'engager dans des études de médecine, elle suit un parcours universitaire pour obtenir un [[Diplôme d'études universitaires générales|DEUG]] (à l'[[Université de Dijon]]<ref name="rfi">[http://www.rfi.fr/actufr/articles/089/article_51963.asp ''Rachida Dati : une ascension irrésistible''],[[RFI]]</ref>) puis une [[Maîtrise (France)|maîtrise en sciences économiques]]<ref>[http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/biographie_5/rachida_dati_garde_sceaux_56382.html biographie sur le site du premier ministre]</ref> (à [[Paris II]]). En 1992, avec un financement de [[Matra (aéronautique)|Matra]], elle suit les cours du [[Master of Business Administration|MBA]] d'[[HEC Paris|HEC]] à l'[[institut supérieur des affaires]] (ISA)<ref name="bioministere">[http://www.justice.gouv.fr/index.php?rubrique=10016&ssrubrique=10019&article=12597 Biographie de Rachida Dati] sur le site du Ministère de la Justice</ref>{{,}}<ref name="express-facecachee">[http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/dati/dossier.asp?ida=460760&p=1 "La face cachée de Rachida Dati", ''L'Express 25/10/07'']</ref> qu'elle quitte en mai 1993, sans en obtenir le diplôme, selon elle parce qu'un problème privé l'aurait empêché d'y suivre le dernier séminaire<ref>[http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=461023 ''Rachida Dati tempête contre L'Express'', ''L'Express 31/10/07'']</ref>. Elle rejoint alors l'équipe de [[Jacques Attali]], à la [[Banque européenne pour la reconstruction et le développement|Berd]]<ref>[http://rue89.com/2007/10/25/rachida-dati-a-t-elle-menti-sur-ses-diplomes ''Rachida Dati a-t-elle menti sur ses diplômes?''], David Servenay, [[Rue 89]], 25 octobre 2007</ref>. Elle obtient en 1996 une maîtrise avec mention passable en [[Maîtrise en droit|droit public]] en bénéficiant de la [[Validation des acquis|validation des acquis professionnels]].
Rachida Dati est aujourd'hui célibataire. En août 1992, elle s'est mariée avec un homme ''« avec lequel elle n'avait rien à partager »'' pour mettre fin aux ''« pressions récurrentes »'' de sa famille. En décembre de la même année, elle demande l'annulation de cette union, qu'elle obtiendra de la justice en 1995<ref>Rachida Dati, ''Je vous fais juges'', Grasset, 2007, p. 35-38 et p. 162-169. L'expression entre guillemets est de Rachida Dati elle-même.</ref>.
===Carrière professionnelle===
[[Image:Rachida dati.jpg|thumb|right|Rachida Dati, le [[23 avril]] [[2007]].]]
En 1987, elle devient chargée d’étude (stagiaire<ref name="rfi" />) auprès de la direction comptabilité-finance du groupe [[Elf Aquitaine]] grâce à [[Albin Chalandon]] qu'elle a rencontré lors d'une réception à l'ambassade d'Algérie<ref>[http://www.nouveleconomiste.fr/Portraits/1362-Dati.html ''Rachida Dati. Psychanalyse d’un conte de fées''], [[Le Nouvel Économiste]]</ref>, tout en poursuivant des études supérieures en sciences économiques et gestion des entreprises. Après une rencontre avec [[Jean-Luc Lagardère]] en 1990, elle entre à la direction de l'[[audit]] de [[Matra (aéronautique)#Télécommunications|Matra communication]], puis en 1993 passe un an à Londres, auprès de [[Jacques Attali]] à la [[Banque européenne pour la reconstruction et le développement|BERD]]<ref name="elle">Anne-Cécile Sarfati, [http://www.elle.fr/elle/societe/les-enquetes/rachida-dati-parole-de-sarko__1/(article)/94180 ''Rachida Dati, parole de Sarko''], Elle</ref>, toujours dans l'audit. Elle est encore à ce jour membre du conseil d'administration de l'organisme PlaNet Finance<ref>[http://www.planetfinance.org/EN/structure-ngo/ngo-boards-committees.php www.planetfinance.org]</ref>. En 1994, elle est contrôleuse de gestion et secrétaire générale du bureau d'études sur le développement urbain à la [[Lyonnaise des eaux]], puis de 1995 à 1997, conseillère technique à la direction juridique du [[ministère de l'Éducation nationale]]<ref name="whoswho" />.
Sur les conseils de [[Simone Veil]], elle entre à l'[[école nationale de la magistrature]] où elle est admise sur titre<ref>art.18-1 et 18-2 du statut de la magistrature, et sur le site du [http://www.metiers.justice.gouv.fr/index.php?rubrique=10080&article=12639 Ministère de la Justice]</ref>. Elle y reste de 1997 à 1999, et est classée 116 sur 154 de la promotion 1997<ref>Liste de classement des auditeurs de justice [http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=JUSH9970029K]</ref>. Elle est auditrice de justice<ref>Arrêté du 25 avril 1997 portant nomination d'auditeurs de justice [http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=JUSB9710175A]</ref> au [[Tribunal de grande instance (France)|tribunal de grande instance]] de [[Bobigny]], puis au tribunal de grande instance de [[Péronne (Somme)|Péronne]]<ref> Décret du 20 juillet 1999 portant nomination de magistrats [http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=JUSB9910266D]</ref> et enfin est nommée [[substitut du procureur]] au tribunal d'[[Évry (Essonne)|Évry]]<ref name="voix"/> le 1{{er}} septembre 2003<ref>Décret du 8 juillet 2003 portant nomination (magistrature) [http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=JUSB0310313D]</ref>. Deux jours plus tard, elle est mise à disposition du cabinet du ministère de l'Intérieur<ref>Arrêté du 18 décembre 2003 portant mise à disposition (magistrature) [http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=JUSB0310540A]</ref>.
===Carrière politique===
En décembre [[2002]]<ref>Arrêté du 6 décembre 2002 portant nomination au cabinet du ministre[http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=INTK0200658A]</ref>, elle devient conseillère de [[Nicolas Sarkozy]], pour qui, elle travaille sur le projet de loi sur la « prévention de la délinquance » au ministère de l'Intérieur. Elle est nommée conseiller technique en avril 2004 au cabinet de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Économie, des finances et de l'industrie<ref>Arrêté du 5 avril 2004 portant nomination au cabinet du ministre d'État [http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=ECOP0400268A]</ref>. Entre janvier et juin [[2005]]<ref name="decret2mai06"> [http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=JUSB0610124D Décret du 2 mai 2006 portant détachement (magistrature)]</ref>, est directrice générale adjointe des services du conseil général des Hauts-de-Seine (après un mois en tant qu'administratrice territoriale<ref name="decret2mai06"/>). Réintégrant le cabinet du ministre de l'Intérieur Sarkozy où elle est nommée conseiller technique en juin 2005<ref>Arrêté du 9 juin 2005 portant nomination au cabinet du ministre d'Etat [http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=INTK0500413A]</ref>, elle s'inscrit à l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] en décembre [[2006]]. Elle est nommée le soir du dimanche [[14 janvier]] [[2007]] porte-parole de Nicolas Sarkozy (en duo avec Xavier Bertrand), désigné le même jour candidat du parti UMP pour l'[[élection présidentielle française de 2007]].
==== Maire du 7ème arrondissement de Paris ====
Elle annonce le [[7 novembre]] [[2007]]<ref>Rachida Dati sera tête de liste UMP dans le VII{{e}} à Paris[http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/politique/municipales_2008/20071107.OBS3356/rachida_dati_sera_tete_de_liste_ump_dans_le_viieme_a_pa.html]</ref> qu'elle mènera, aux [[élections municipales françaises de 2008]], la liste de l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] et du [[Nouveau Centre]] dans le [[7e arrondissement de Paris|7{{e}} arrondissement de Paris]]. Le [[9 mars]] [[2008]], elle obtient 49,5% des suffrages contre 22,71% à la candidate socialiste Laurence Girard et 15,69% à Véronique Delvolvé ([[Modem]]). La liste qu'elle dirige obtient 57,69% des voix au soir du deuxième tour<ref>[http://www.lemonde.fr/elections-municipales/2008/paris/75000,paris,75056.html Résultats de Paris 7], Le Monde en ligne, 16 mars 2007</ref>. Elle est alors l'une des 5 élus UMP/NC de l'arrondissement à être élue au Conseil de Paris. Le [[29 mars]] [[2008]], le conseil d'arrondissement l'élit au poste de maire du 7{{e}} arrondissement<ref>[http://www.lefigaro.fr/politique/2008/03/29/01002-20080329ARTFIG00193-dati-s-installe-a-la-mairie-du-viie-arrondissement-de-paris-.php Le Figaro]</ref>.
Rachida Dati est par ailleurs membre de l'[[Institut Montaigne]], du club [[Le Siècle]], cofondatrice du [[Club XXIe Siècle|Club du XXI{{e}} Siècle]] (qu'elle a depuis dû quitter<ref>"La garde des Sceaux Rachida Dati en a été, mais a dû en partir, le gotha des minorités ne souhaitant pas devenir une officine sarkozyste.", [http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p20070830/articles/a353036-.html "Le très sélect club des minorités"], ''[[Le Nouvel Observateur]]'' n°2234, {{date|30|août|2007}}</ref>) et fondatrice de l'association Bleu Blanc Rouge<ref name="bioministere" />.
===Ministre de la Justice===
Après la victoire présidentielle de Nicolas Sarkozy, elle entre dans le [[Gouvernement François Fillon (1)|gouvernement François Fillon]] en tant que [[Garde des Sceaux]], [[ministre de la Justice]].
Elle bénéficie d'un soutien marqué du couple Sarkozy. Peu après son entrée en fonction, [[Cécilia Sarkozy]] déclare à son propos :
« C'est plus qu'une amie, c'est ma sœur. Je ne la lâcherai jamais. Je connais tout d'elle. Elle est de la race des seigneurs »<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20070807.OBS9638/rachida_dati_passe_ses_vacancesavec_les_sarkozy.html?idfx=RSS_politique « Rachida Dati passe ses vacances avec les Sarkozy »], ''[[Le Nouvel Observateur|Nouvel Obs]]'',12.08.2007.</ref>.
====Débuts difficiles====
[[Image:Rachida Dati dauphine.JPG|thumb|right|Rachida Dati devant plus de mille étudiants à l'université Paris-Dauphine, le [[17 janvier]] [[2008]].]]
{{Wikinews |France : tensions entre la Garde des Sceaux et les syndicats de magistrats|Rachida Dati}}
Durant ses premiers mois au ministère, son directeur de cabinet, [[Michel Dobkine]], démissionne le [[6 juillet]] [[2007]], suivie de trois autres membres le 10 juillet<ref>''Le Parisien'', 11 juillet 2007, page 4</ref>, puis son chef de cabinet et deux conseillers techniques<ref>[http://afp.google.com/article/ALeqM5jgj5oRG_-IQ2iz0wVxRYgjCIjsjw « Deux nouveaux départs au cabinet de Rachida Dati selon Le Point »], ''[[Agence France-Presse|AFP]]'', 4 sept. 07.</ref>. La chancellerie annonce le 5 septembre, un nouveau cabinet de dix-huit membres, davantage ouvert aux hauts-fonctionnaires, et comprenant François Guéant, fils du secrétaire général de l'Élysée<ref>''[http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=13786 Le fils de Claude Guéant chez Rachida Dati]'', Lexpress.fr (avec Reuters), 5 septembre 2007</ref>.
Au même moment, les démêlés judiciaires de deux de ses frères<ref>Jamal Dati, condamné en 2001 à une peine de trois ans d'emprisonnement dont dix-huit mois avec sursis et condamné à un an de prison ferme par la cour d'appel de Nancy pour achat, consommation et revente d'héroïne, dans une autre affaire ; et Omar Dati sera jugé le 17 novembre 2007 devant le tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône pour trafic de cannabis [http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-935468,0.html?xtor=RSS-3208 ''[[Le Monde]]'', 13 juillet 2007])</ref> sont révélés dans la presse.
À cette occasion, quelques voix dont celle de [[Patrick Gaubert]], président de la [[LICRA]] estiment qu'elle est {{citation|victime, du fait de la consonance de son patronyme, d'une campagne injuste}}<ref>[[Patrick Gaubert]], président de la [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|LICRA]]</ref>, et qu'elle {{citation|paie, dès son arrivée, le prix fort d'être la première personne issue de l'immigration maghrébine à accéder à une telle responsabilité gouvernementale}}<ref>[[Dominique Sopo]], président de [[SOS-Racisme]]</ref>. D'autres invoquent, en revanche, le caractère cassant ou autoritaire de la ministre<ref>''[http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=13955 Dati provoque des remous chez les magistrats]'', [[L'Express]], 12 septembre 2007</ref>.
Ses compétences sont également mises en doute par Philippe Bilger, [[Avocat général (France)|avocat général]] auprès de la [[cour d'appel de Paris]], qui considère que la ministre « n'a pas été choisie par le président pour sa compétence » mais parce qu'elle « est une femme, un symbole et le chouchou du couple présidentiel »<ref>[http://www.lefigaro.fr/politique/20070920.WWW000000469_rachida_dati_pas_choisie_pour_sa_competence.html « Rachida Dati, "pas choisie pour sa compétence" »], [[Le Figaro]], [[20 septembre]] [[2007]]</ref>, et qu'elle n'a pas assez d'expérience pour diriger un ministère d´une telle importance <ref>[http://forums.nouvelobs.com/1166/Philippe_Bilger.html « La justice sous pression(s).»], [[Le Nouvel Observateur]], 20 septembre [[2007]]</ref>. L'hebdomadaire ''[[l'Express]]'' relève que le dossier pour son admission sans concours à l'École Nationale de la Magistrature mentionne un diplôme de MBA ([[Master of Business Administration]]) délivré par l'[[Institut_supérieur_des_affaires|ISA-HEC]] qu'elle n'a en fait pas obtenu<ref name="express-facecachee"/>. Une polémique naît de cette révélation : y a-t-il eu erreur des magistrats suite à un malentendu ou mensonge sur les diplômes, hypothèse que la ministre réfute<ref>[http://rue89.com/2007/10/25/rachida-dati-a-t-elle-menti-sur-ses-diplomes ''Rachida Dati a-t-elle menti sur ses diplômes?''], David Servenay, [[Rue 89]], 25 octobre 2007</ref> ?
Suite au démenti apporté par la ministre, le ''[[Canard Enchaîné]]'' publie, dans son édition du 31 octobre 2007, un extrait du CV d'entrée à l'ENM dans lequel, selon le journal satirique, la ministre mentionne "MBA (Groupe HEC)", tout en cultivant une forme d'ambiguïté qui a pu induire certains magistrats ou hauts fonctionnaires en erreur <ref>Cet extrait est repris dans le ''[[Nouvel Observateur]]'' [http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/la_justice_sous_pressions/20071031.OBS2309/un_cv_de_rachida_dati_fait_bien_mention_du_mba.html « Un CV de Rachida Dati fait bien mention du MBA »]', 31 Octobre 2007, et indique « MBA du groupe HEC - ancienne élève de l'Institut supérieur des affaires », ce qui peut-être compris comme indiquant que le MBA a été obtenu ou, comme le suggère le porte-parole de la ministre, que les cours du MBA ont été simplement suivis.</ref>.
Une partie de la presse évoque un caractère autoritaire voire colérique et des dépenses somptuaires<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/politique/enquete-sur-les-caprices-de-rachida-dati_507433.html « Enquête sur les caprices de Rachida Dati »], article de [[l'Express]].</ref> (notamment en frais de bouche<ref name="mediapart">[http://www.mediapart.fr/journal/france/260308/les-folles-depenses-de-la-ministre-rachida-dati « Les folles dépenses de la ministre Rachida Dati »] article paru dans le journal en-ligne [[Mediapart]].</ref>) ou injustifiées (elle imputa aux « frais de réception de la garde des Sceaux » des collants de la marque Wolford ainsi que des produits cosmétiques, arguant : « Les collants, ça se file. Et le maquillage, cela peut servir pour un raccord au moment d’une interview télévisée »<ref name="mediapart" />). ''[[Le Canard enchaîné]]'' la qualifie de « garde des sceaux (à champagne) ».
====Loi sur la récidive====
Un mois après sa nomination, elle présente au Sénat le premier texte du gouvernement sur la [[Récidive (droit français)|récidive]] des mineurs<ref>''Libération'', 7 juillet 2007</ref>. Le projet de loi sur la récidive, qui consiste à instaurer des peines minimales pour les récidivistes et exclut, dans certains cas, l'excuse de minorité pour les mineurs multirécidivistes de plus de 16 ans, qui faisait partie du projet présidentiel de [[Nicolas Sarkozy]], a été adopté le 27 juillet 2007<ref>[http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=12993 « Adoption définitive du projet de loi sur la récidive »], Article de ''l'Express'' (26 juillet 2007) annonçant le vote de la loi sur la récidive.</ref>. Il était défendu par Rachida Dati ; cependant le texte fit polémique, certains juges critiquant les peines plancher comme étant contraires à la vision traditionnelle de la justice française et notamment au principe de l’individualisation des peines, conduisant à augmenter la population carcérale.
Cette loi est présentée comme un succès par Rachidat Dati et comme un échec par différents juges ou avocats<ref>[http://maitre-eolas.fr/2008/06/16/996-nouveau-prix-busiris-a-rachida-dati Loi sur la récidive de Rachida Dati]</ref>.
====Contrôleur général indépendant====
Le 9 juillet 2007, Rachida Dati propose la création d’un poste de « [[Contrôleur général des lieux de privation de liberté|contrôleur général indépendant]] », qui aura pour mission de vérifier que les droits fondamentaux des détenus sont bien respectés. Il pourra notamment dénoncer tous les traitements inhumains<ref>[http://www.europe1.fr/informations/articles/719894/les-prisons-toujours-surpeuplees--mais-bientot-sous-surveillance.html Article d'Europe1 le jour de l'annonce de Rachida Dati du projet de CGP]</ref>.
Le 29 juillet 2007, Rachida Dati se rend en [[Grande-Bretagne]] afin de rencontrer l’inspectrice en chef des prisons britanniques, [[Anne Owers]], équivalant au poste de contrôleur général indépendant qu’elle veut créer ; elle se dit « confortée dans la nécessité de la création de ce poste » après les discussions avec Anne Owers<ref>[http://www.romandie.com/infos/news2/070727155923.06h14vc4.asp Article de Romandie.com sur la visite de Rachida Dati dans les prisons de Londres]</ref>.
==== Réforme de la carte judiciaire ====
Considérant qu'une très grosse juridiction éloignée est plus économique et plus efficace que plusieurs petits tribunaux proches des justiciables, et aussi « parce que c'est une promesse présidentielle », M{{me}} Dati annonce le 25 juin 2007 une réforme de la [[carte judiciaire]] qui devrait entrer en vigueur le 1{{er}} janvier 2008. Celle-ci consiste dans la suppression et le transfert d'un grand nombre de tribunaux vers des sièges plus importants. Les chantiers d'agrandissement des tribunaux conservés, déjà fortement surchargés, afin qu'ils puissent reprendre leurs affaires, leurs personnels et leurs archives, ne semblent pas prévus. Par contre, des « maisons de service public de la justice et du droit » devraient aussi être construites, notamment dans les banlieues : les « citoyens » y trouveront des services de conciliation, de médiation civile et pénale, de consultation juridique et un guichet unique du greffe<ref>[http://www.carte-judiciaire.justice.gouv.fr/ Discours de Mme Dati]</ref>.
Bien que le projet ne soit pas définitif et que la liste publiée par des journaux<ref>''Le Figaro'' du 24 juin 2007</ref> soit contestée, la liste des juridictions supprimées comprend actuellement 7 cours d'appel ([[Cour d'appel d'Agen|Agen]], [[Cour d'appel de Bourges|Bourges]] (abandonné), [[Cour d'appel de Grenoble|Grenoble]], [[Cour d'appel de Metz|Metz]] (abandonné), [[Cour d'appel de Nîmes|Nîmes]], [[Cour d'appel de Pau|Pau]], [[Cour d'appel de Riom|Riom]]), 23 des 181 tribunaux de grande instance ([[Alès]], [[Bergerac (Dordogne)|Bergerac]], [[Dinan]], [[Libourne]], [[Mende (Lozère)|Mende]], [[Millau]], [[Moulins (Allier)|Moulins]], [[Morlaix]], [[Saumur]], [[Thionville]], etc..), plus 176 des 473 tribunaux d'instance, plus 63 des 271 conseils des prudhommes, plus 69 des 191 tribunaux de commerce<ref>''Le Monde'' du 29 octobre 2007 - ''Le Point'' du 31 Octobre 2007 - [http://www.carte-judiciaire.justice.gouv.fr/ Carte judiciaire et discours de Mme Dati]</ref>. Aucune nouvelle juridiction n'est créée, mais des ''audiences foraines'' sont prévues dans les anciens tribunaux des villes où des juridictions auront été supprimées.
Cette réforme de la carte judiciaire, qui n'est pas la première depuis celle de [[Michel Debré]] en 1958 puisqu'en 1975 la [[Cour d'appel de Versailles]] et les tribunaux de grande instance de [[Bobigny]], [[Nanterre]], et [[Créteil]] avaient été créés pour décharger le [[Palais de justice de Paris]], est cependant la plus importante depuis celle de la Révolution française<ref>[http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-979533@51-917921,0.html « Rachida Dati : "Notre carte judiciaire s'adapte à l'évolution du territoire" »], ''Le Monde'', 17 novembre 2007</ref>.
Ces projets provoquent un mouvement de protestation parmi les magistrats, greffiers et personnels des services judiciaires<ref>[http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=462213 Mouvement de grève chez les magistrats], ''l'Express'', 29 novembre 2007</ref>, avocats et élus locaux, tous partis confondus<ref>[http://www.rue89.com/2007/11/21/carte-judiciaire-la-fronde-des-elus-de-tous-bords-contre-dati la fronde des élus de tout bord], ''Rue 89'', 21 novembre 2007 </ref>.
==== Le rôle du parquet ====
Une polémique se développe en 2007 sur les liens entre la Chancellerie et les parquets. Elle se cristallise en septembre-octobre 2007 autour du refus de mutation du [[procureur général]] d'Agen, [[Bernard Blais]], à la [[Cour de cassation (France)|Cour de cassation]] à huit mois de sa retraite, la ministre maintenant sa décision {{cit|malgré l'avis défavorable rendu par le [[Conseil supérieur de la magistrature (France)|Conseil supérieur de la magistrature]] (CSM)}}.
Rachida Dati renouvelle un tiers des procureurs généraux en nommant dix nouveaux procureurs dont cinq femmes le 15 novembre 2007. Avant cela, ce corps comportait 2 femmes sur 35, alors qu'elles représentent environ 50% des effectifs des magistrats. L'historien [[Alain Bancaud]] estime que l'ampleur d'un tel renouvellement ne s'est pas vu depuis la fin de la seconde Guerre mondiale <ref>[http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-978766@51-917921,0.html Rachida Dati organise un mouvement exceptionnel de procureurs généraux], ''Le Monde'', 15 novembre 2007</ref>.
== Fonctions gouvernementales ==
=== Garde des Sceaux, ministre de la Justice ===
*[[Ministère de la Justice (France)|Ministre de la Justice]] et [[Garde des Sceaux]] dans le [[gouvernement François Fillon (1)]] du [[18 mai]] au [[18 juin]] 2007 puis dans le [[gouvernement François Fillon (2)]] depuis le [[19 juin]] 2007.
==Bibliographie==
* Rachida Dati, [[Claude Askolovitch]], ''Je vous fais juges'', [[Éditions Grasset & Fasquelle]], 2007, {{ISBN|978-2246734017}}
* Lionel Cottu, ''Rachida Dati : Biographie'', Éditions Générales First, 2007, {{ISBN|978-2754005876}}
== Notes et références ==
{{Références|colonnes = 2}}
== Lien externe ==
{{commons}}
*[http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/biographie_5/rachida_dati_garde_sceaux_56382.html Rachida DATI : garde des Sceaux, ministre de la Justice].
{{Début dynastie|genre=féminin}}
{{Insérer dynastie|couleur1=white|couleur2=#FFCC99|couleur3=white
|nom=[[Liste des ministres français de la justice|Garde des Sceaux]]
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{{ministres de la Justice du G8}}
{{Portail|politique|France}}
{{DEFAULTSORT:Dati, Rachida}}
[[Catégorie:Ancien élève des Hautes études commerciales (Paris)]]
[[Catégorie:Personnalité de l'Union pour un mouvement populaire]]
[[Catégorie:Personnalité politique féminine française]]
[[Catégorie:Maire d'arrondissement de Paris]]
[[Catégorie:Personnalité de Saône-et-Loire]]
[[Catégorie:Naissance en 1965]]
[[Catégorie:Ministre français de la Justice]]
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