René Just Haüy
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/* Biographie */
[[Image:Rene just hauy.jpg|thumb|right|René Just Haüy]]
L'abbé '''René Just Haüy''', né le [[28 février]] [[1743]] à [[Saint-Just-en-Chaussée]] dans l'[[Oise (département)|Oise]] et mort le [[3 juin]] [[1822]] à [[Paris]], est un minéralogiste français, fondateur, avec [[Jean-Baptiste Romé de L'Isle]] (1736-1790) de la [[cristallographie]] géométrique.
== Biographie ==
Fils d'un tisserand, il est le frère de [[Valentin Haüy]] (1745-1822), qui consacra sa vie aux aveugles. Après des études à Paris, il est ordonné prêtre en 1770. Il devient régent au collège Cardinal Lemoine où il se lie d'amitié avec [[Charles Lhomond]] (1727-1794), grammairien. Ce dernier lui ayant fait découvrir la botanique, ils fréquentent le [[Jardin des plantes]], où Haüy suit les cours du naturaliste [[Louis Jean-Marie d'Aubenton, dit Daubenton]] (1716-1800). Haüy se consacre dès lors à la science et, après avoir communiqué à Daubenton certaines de ses découvertes sur la forme cristalline des minéraux, il est admis, presque à l'unanimité, à l'[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]] comme associé-botaniste, en 1783. Les démonstrations qu'il donne dans son très humble logis du collège sont suivies avec un grand intérêt par [[Pierre-Simon Laplace]] (1749-1827), [[Joseph-Louis Lagrange]] (1736-1813), [[Antoine Lavoisier]] (1743-1794), [[Claude Louis Berthollet]] (1748-1822) et [[Antoine François, comte de Fourcroy]] (1755-1809). Il compte, parmi ses élèves, [[Étienne Geoffroy Saint-Hilaire]] (1772-1844).
Après vingt ans d'enseignement, il prend sa retraite. Il refusera, durant la Révolution, de prêter serment à la Constitution. Privé de sa faible pension, il est arrêté comme prêtre réfractaire en août 1792. C'est grâce à l'action énergique de son élève, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, et des scientifiques de l'Académie comme du Jardin des plantes, qu'il sera extrait de sa prison, encore que R.J.Haüy refusait de la quitter au prétexte que d'autres prêtres y demeuraient prisonniers. Quelques jours plus tard, ceux-ci furent massacrés.
Redevable, il prendra, sans succès -ni suite facheuse à cette époque- la défense d'Antoine Lavoisier.
La Convention puis le Directoire lui confient différentes charges. Haüy est notamment membre de la commission des poids et mesures (1793), puis devient professeur de physique à l'École normale (1794), enfin conservateur des collections et professeur de cristallographie à l'École des mines (1795). Il entre à l'[[Institut de France]] la même année. Il enseigne la minéralogie au [[Muséum national d'histoire naturelle]] à partir de 1800, en remplacement de [[Déodat Gratet de Dolomieu]] (1750-1801), d'abord temporairement puis, à la mort de ce dernier, définitivement. En 1808, il devient enseignant à l'École normale supérieure, puis obtiendra le titre de chanoine honoraire de Notre-Dame de Paris et la chaire de minéralogie (1809), créée pour lui, à l'Université de France (fondée par Napoléon en 1808). C'est son adjoint, [[Alexandre Brongniart]] (1770-1847), qui assurera la plupart des cours de cette dernière fonction.
A la Restauration, la "mansuétude" révolutionnaire (il n'a toujours pas prété serment à la religion réformée, il est sorti des géoles révolutionnaire juste avant l'exécution de ses codétenus, il ne sera pas inquiété pour sa prise de position en défendant Lavoisier...) le rend suspect. Il sera privé de la plupart de se moyens d'existence jusqu'à sa mort, en 1822, des suites d'une chute dans sa chambre.
Il repose au cimetière du [[cimetière du Père-Lachaise|Père-Lachaise]] à [[Paris]].
== Travaux ==
En 1793, il détermine, en collaboration avec [[Antoine Lavoisier]] (1743-1794), la valeur de la nouvelle unité de masse, connue sous le nom de [[kilogramme]]<ref>[[Paul Mazliak]], ''La Biologie au siècle des Lumières'', Éditions Vuibert/Adapt-SNES, Paris, mars 2006, 480 p., broché, 17 x 24 cm {{ISBN|2-7117-7193-8}}, p. 357.</ref>, pour la Commission des poids et mesures de l'[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]].
Haüy montra que la forme des cristaux résultait de l'empilement de petits volumes de matière qu'il nommait molécules intégrantes, et dont son élève, [[Gabriel Delafosse]] (1796-1878) déduira la notion de [[Maille (cristallographie)|maille]] en 1840. Grâce à ces travaux, Haüy parvient à définir l’''espèce'' minérale.
Partant du principe, découvert en 1817 avec le spath d'Islande, et d'autres données, que tous les minéraux peuvent acquérir la propriété électrique et afin d'établir des critères de détermination de chacun d'entre eux, R.J.Haüy se pencha sur la nature de l'électricité et sa quantité, développées par plusieurs moyens : la pression, en comprimant le minéral entre deux doigts (piézoélectricité); le frottement en le passant vivement et à plusieurs reprises, sur un drap (triboélectricité, phénomène connu depuis plusieurs milliers d'années, Thalés de Millet en donnait sa conception vers 600 A.C); la chaleur, en augmentant sa température (pyroélectricité, phénomène connu depuis des siècles, que Pierre Curie voulait étudier, mais pris par les travaux de son frère Jacques- notamment sur la piézoélectricité, dont ils détermineront les lois et établiront la réciprocité de réaction, ce qui amènera, à tort, à leur attribuer cette découverte, puis par ceux de sa femme Marie, il n'a pu mener).
Pour ses recheches, R.J.Haüy a imaginé et décrit de petits appareils qu'il a nommés "électroscopes" permettant de définir l'électricité créée, vitrée ou résineuse, selon l'acceptation de l'époque (établie par DUFAY et NOLLET). <ref>référence, citation ou lien</ref> Minéralogie usuelle, par M.DRAPIEZ, édition DE MALHER ET Cie. Paris '''1826'''.
Haüy enrichit considérablement les collections du Muséum grâce à des dons, des échanges et des achats. Sa collection personnelle de minéraux a été acquise par un britannique avant d'être rachetée par le Muséum en 1848.
== Liste partielle des publications ==
<small>Les travaux disponibles au format PDF sur le site de la [http://gallica.bnf.fr/ Bibliothèque Nationale de France] sont indiqués par « BNF ».</small>
*''Essai d'une théorie sur la structure des crystaux'' (1784) [http://gallica.bnf.fr/Catalogue/noticesInd/FRBNF30582574.htm BNF]
*''Exposition raisonné de la théorie de l'électricité et du magnétisme, d'après les principes d'Æpinus'' (1787) [http://gallica.bnf.fr/Catalogue/noticesInd/FRBNF37284270.htm BNF]
*''De la structure considérée comme caractère distinctif des minéraux'' (1793)
*''Exposition abrégé de la théorie de la structure des cristaux'' (1793) [http://gallica.bnf.fr/Catalogue/noticesInd/FRBNF30582575.htm BNF]
*''Extrait d'un traité élémentaire de minéralogie'' (1797)
*''Traité de minéralogie'' (5 vols, 1801) BNF: [http://gallica.bnf.fr/notice?N=FRBNF37244002 Tome 1] [http://gallica.bnf.fr/notice?N=FRBNF37244010 Tome 2] [http://gallica.bnf.fr/notice?N=FRBNF37244017 Tome 3] [http://gallica.bnf.fr/notice?N=FRBNF37244025 Tome 4] [http://gallica.bnf.fr/notice?N=FRBNF37274582 Tome 5]
*''Traité élémentaire de physique'' (2 vols 1803, 1806)
*''Tableau comparatif des résultats de la cristallographie, et de l'analyse chimique relativement à la classification des minéraux'' (1809) [http://gallica.bnf.fr/Catalogue/noticesInd/FRBNF30582582.htm BNF]
*''Traité des pierres précieuses'' (1817) [http://gallica.bnf.fr/notice?N=FRBNF37256934 BNF]
*''Traité de cristallographie '' (2 vols, 1822)
Il écrit de nombreux articles pour divers journaux scientifiques. Il publie notamment dans le ''Journal de physique'' et les ''Annales du Museum d'Histoire naturelle''.
==Hommages==
Son nom est [[Liste des soixante-douze noms de savants inscrits sur la tour Eiffel|inscrit sur la tour Eiffel]].
À [[Saint-Just-en-Chaussée]], sa ville natale, on peut voir une statue qui lui est dédiée, ainsi qu'à son frère, [[Valentin Haüy]]. René-Just Haüy y est représenté en train d'étudier des minéraux. La mention « La ville de [[Saint-Just-en-Chaussée]] à ses deux illustres enfants. Monument élevé par souscription » y est apposée. La statue se trouve place [[René Benoist|René-Benoist]], face à la mairie.
Dans cette même ville, une rue porte son nom, la rue René-Just-Haüy.
Il est inhumé, en compagnie de son frère, [[Valentin Haüy]], au [[cimetière du Père-Lachaise]], à [[Paris]].
[[Image:Valentin Haüy et Abbé René Just Haüy.JPG|thumb|left|220px|Sépulture de '''René Just Haüy''' et de son frère, [[Valentin Haüy]].]]
== Notes et références ==
<references/>
== Source ==
* Philippe Jaussaud & Édouard R. Brygoo (2004). ''Du Jardin au Muséum en 516 biographies''. Muséum national d’histoire naturelle de Paris : 630 p. {{ISBN|2-85653-565-8}}
{{Début dynastie}}
{{Insérer dynastie|couleur1=#ffffff|couleur2=lightblue|couleur3=#ffffff
| avant = premier titulaire
| nom = Chaire de minéralogie de la Faculté des sciences de Paris
| après = [[François Sulpice Beudant]]
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{{Fin dynastie}}
{{Portail|chimie|physique|Minéraux et roches}}
{{DEFAULTSORT:Hauy, René Just}}
[[Catégorie:Cristallographe]]
[[Catégorie:Minéralogiste français]]
[[Catégorie:Minéralogiste]]
[[Catégorie:Membre de l'Académie des sciences (France)]]
[[Catégorie:Membre de la Société philomathique de Paris]]
[[Catégorie:Naissance en 1743]]
[[Catégorie:Décès en 1822]]
[[Catégorie:Savants de la Tour Eiffel]]
[[cs:René Just Haüy]]
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