Sainte Éponge 843642 31444402 2008-07-09T17:55:41Z Ir4ubot 296177 transition du param 2 vers le param date du modèle:à sourcer {{à vérifier}} {{à sourcer|date=date inconnue}} [[Image:Jugement dernier.jpg|thumb|200px|right|Le ''Jugement dernier'' par [[Michel-Ange]].<ref name="vatican"/>Dans la partie supérieure de la fresque, on remarquera les symboles de la passion du Christ : la croix, la couronne d’épines, les dés avec lesquels jouèrent ses gardes, la colonne de la flagellation, l’éponge qui servit à le désaltérer. ]] L'éponge est l'un des [[Passion du Christ#Les instruments de la Passion|instruments de la Passion]] du [[Christ]]. Dans le [[Nouveau Testament]], il s'agit de l’éponge imbibée de [[posca]] tendue à [[Jésus de Nazareth|Jésus]] pour le désaltérer lors de sa [[crucifixion]]. == Les Évangiles == Alors que le [[Jésus de Nazareth|Christ]] agonisait sur la [[Vraie Croix|Croix]], il aurait prononcé sept courtes phrases retenues dans l'[[Évangile]] (Mathieu 15:36-27:48 ; Marc 15:36 et Jean 19:29) : Parmi ces dernières (la cinquième) : * Dans le Psaume 22, au verset 14 de l'Évangile selon saint [[Marc (évangéliste)|Marc]] on peut lire les paroles suivantes : « J'ai soif » ; et dans le Psaume 15, au verset 36 « Quelqu'un courut tremper une éponge dans du vinaigre et, l'ayant mise au bout d'un roseau, il lui donnait à boire en disant : Laissez ! que nous voyions si Élie va venir le descendre !»<ref>[[s:Évangile selon Marc - Darby|''Évangile selon Marc - Darby'']], 15-36, [[Wikisource]].</ref> * Dans l'Évangile selon saint [[Matthieu (apôtre)|Matthieu]], on peut lire « Et aussitôt l’un d’entre eux courut et prit une éponge, et l’ayant remplie de vinaigre, la mit au bout d’un roseau, et lui donna à boire ».<ref>[[s:Évangile selon Matthieu - Darby|''Évangile selon Matthieu - Darby'']], 27-48, [[Wikisource]].</ref> * Dans l'Évangile selon saint [[Jean (apôtre)|Jean]] (19:29) il est dit : « Un vase était là, rempli de vinaigre. On mit autour d'une branche d'hysope une éponge imbibée de vinaigre et on l'approcha de sa bouche ».<ref>[[s:Évangile selon Jean - Darby|''Évangile selon Jean - Darby'']], 19-29, [[Wikisource]].</ref> Ainsi, pour répondre et atténuer l'agonie du Christ sur la croix, on porta aux lèvres de Jésus une éponge fixée au bout d'un bâton et plongée au préalable dans de la [[posca]], ou vinaigre comme on peut le lire souvent. Selon le récit évangélique, une éponge a donc recueilli le sang du Christ transpercé par la [[sainte Lance]]. Le Nouveau Testament ne donne pas d'autre indication à ce sujet. == L'art == [[Image:Chaalis voute nef.JPG|thumb|Fresques des voûtains du chœur de l'[[abbaye de Chaalis]].<br/>Un ange à droite porte l'éponge au bout d'un roseau.]] L'une des représentations les plus célèbres de l'éponge mentionnée dans l'Évangile se trouve dans le ''Jugement dernier'', de [[Michel Ange]], réalisé dans la [[Chapelle Sixtine]], entre [[1536]] et [[1541]]. On retrouve cette éponge dans la lunette en haut à droite avec la colonne de la Flagellation et l'échelle, alors que dans la lunette gauche on retrouve la Croix, les clous et la couronne d'épines.<ref name="vatican">[http://www.vaticanstate.va/FR/Monuments/Les_Musees_du_Vatican/Chapelle_Sixtine--p--9.htm ''Chapelle Sixtine''], [[État de la Cité du Vatican]].</ref> En France, on retrouve, par exemple, l'image de l'éponge sur les fresques des voûtains du chœur de l'[[abbaye de Chaalis]] réalisées par le [[Primatice]] au {{XVIe siècle}}.<ref>[http://www.chaalis.fr/descript.htm ''Description des fresques de l'abbaye de Chaalis''], Abbaye royale de Chaalis, fondation de l'Institut de France.</ref> ==Les prétendues reliques== Aucune relique de la « Sainte Éponge » n'a été reconnue par l'Église catholique. L'expression même de « Sainte Éponge » n'existe pas dans la tradition catholique, qui se réfère seulement à l'éponge contenant du vinaigre et qui est l'un des instruments de la Passion. Les premières prétendues reliques de cette éponge n'apparaissent pas avant le {{VIe siècle}}, soit 500 ans après la crucifixion. === De Jérusalem à Constantinople === Un poème de [[Sophrone de Jérusalem]] indique qu'à son époque (560-638) un objet nommé « Sainte Éponge » et considéré par la population comme étant une relique de l'éponge citée dans l'Évangile était vénéré dans le ''Martyrium'' ou basilique de Constantin, à Jérusalem <ref>Sophrone de Jérusalem, [http://servus.christusrex.org/www1/ofm/pilgr/sophr/Sophr20Anastasis.html Anacreonticon 20:43-54] </ref>. Jérusalem est prise par le général perse [[Schahr-Barâz]] en [[614]]. En [[629]], lorsque Schahr-Barâz fait la paix avec les Byzantins pour s'allier avec eux contre ses rivaux Perses, Nikétas, fils de Schahr-Barâz, apporte aux Byzantins deux prétendues reliques : la Sainte Éponge puis la [[Sainte Lance]]. L'arrivée de la « Sainte Éponge » à Constantinople fut célébrée le 14 septembre [[629]]<ref>Walter Emil Kaegi, [http://books.google.fr/books?id=tlNlFZ_7UhoC&pg=PA189&vq=sponge&dq=%22holy+sponge%22&sig=3R_VDQX7A4gKZDb8aXvcLDlyXV0 Heraclius, Emperor of Byzantium p.189], Cambridge University Press, 2003</ref>. ===De Constantinople à Paris === Selon une légende non vérifiée, cette « Sainte Éponge » serait restée à [[Constantinople]]<ref>Jean Ebersolt, ''Sanctuaires de Byzance recherches sur les anciens trésors des églises de Constantinople'', Paris : E. Leroux 1921. pp. 10, 116, 118. {{OCLC|179692064}}</ref> jusqu'à sa vente par l'empereur latin de [[Constantinople]], [[Baudouin II de Courtenay|Baudouin II]], pour une somme exorbitante, à [[Louis IX de France]]<ref name="stein"/>. Elle aurait rejoint les [[relique]]s de la [[Sainte-Chapelle]] à [[Paris]]<ref name="stein">Henri Stein, ''Le Palais de justice et la Sainte-Chapelle de Paris; notice historique et archéologique'', Paris, D.A. Longuet, 1912. {{OCLC|4726715}}</ref>. Elle y serait conservée aux côtés notamment de la [[Sainte Couronne|couronne d'épines]] et de la [[vraie Croix]] {{Référence nécessaire}}. Durant la [[Révolution française]] la Sainte-Chapelle fut ravagée et les reliques furent détruites ou dispersées. Certaines ont été conservées brièvement à la [[Bibliothèque nationale]], pour rapidement disparaître. Néanmoins, plus tard, elles auraient été "restituées", on ne sait d'ailleurs comment puisqu'elles sont censées avoir été détruites, à [[Cathédrale Notre-Dame de Paris|Notre-Dame de Paris]]. === Rome === Un auteur anticlérical du {{XIXe siècle}}, Collin de Plancy, affirme en 1821 qu'un morceau de la prétendue "Sainte Éponge", marron avec du sang, était conservé à Rome dans l'[[archibasilique Saint-Jean de Latran]].<ref>Jacques Albin Simon Collin de Plancy, ''Dictionnaire critique des reliques et des images miraculeuses'', Paris, Guien, 1821. p. 75 {{OCLC|2302145}}</ref> Cinquante ans plus tard, un autre écrivain reprend cette affirmation.<ref>Édouard de Bleser, ''Rome & ses monuments : guide de voyageur catholique dans la capitale du monde chrétien'', Louvain : C.-J. Fonteyn, 1870. p. 595 {{OCLC|2503640}}</ref> Il ne semble pas que d'autres témoins aient confirmé cette assertion. Ce qui est certain, c'est qu'il existait et qu'il existe toujours une prétendue "Sainte Éponge" dans la chapelle des reliques de la [[Basilique de la Sainte-Croix en Jérusalem]].<ref>J Gaume, ''Les trois Rome : journal d'un voyage en Italie'', Paris : Gaume Frères, 1847. p.275 {{OCLC|13510099}}</ref> === Autres lieux === *Un chanoine a écrit en 1942 qu'une partie de la relique de la « Sainte Éponge » était préservée dans l'église de [[Saint-Jacques de Compiègne]] en [[France]].<ref>Chanoine Delvigne, ''L'Eglise Saint-Jacques de Compiègne Description et historie'', Compiègne, Le Progrés de l'oise, 1942. p. 114 {{OCLC|25715722}}</ref> *Un ouvrage du {{XIXe siècle}} indique que [[Charlemagne]] aurait acquis un morceau de l'éponge, qui serait vénérée dans la cathédrale de sa capitale, [[Aix-la-Chapelle]].<ref>Louis de Sivry; J -P Migne; Jean Baptiste Joseph Champagnac, ''Dictionnaire géographique, historique, descriptif, archéologique des pèlerinages : anciens et modernes et des lieux de devotion les plus célèbres de l'univers ...'', Paris : Chez L'Éditeur, 1859. p.82 {{OCLC|2413893}}</ref> * Toujours au {{XIXe siècle}}, un ouvrage mentionne une « Sainte Éponge » dans l'église de [[Chirac (Lozère)]] (ancien prieuré, embelli par le pape [[Urbain V]]), dans un reliquaire en argent<ref>Magnan, [http://books.google.fr/books?id=l9UCAAAAQAAJ&pg=PA314&vq=%22sainte+%C3%A9ponge%22&dq=%22sainte+%C3%A9ponge%22&as_brr=1 Histoire d'Urbain V et de son siècle, p. 314], Paris, Ambroise Bray 1862</ref>. * Enfin, un autre ouvrage du {{XIXe siècle}} fait état d'une « Sainte Éponge » à l'[[abbaye de Fleury]]<ref>[http://books.google.fr/books?id=DbVLAAAAMAAJ&q=Fleury++%22une+portion+de+la+sainte+%C3%A9ponge%22&dq=Fleury++%22une+portion+de+la+sainte+%C3%A9ponge%22 Mémoires de la société archéologique et historique de l'Orléanais, tome 27], 1898. {{OCLC|23062546}}</ref>. ==Annexes== ===Bibliographie=== *Jacques Guillerme, ''Les Collections : fables et programmes'', Seyssel : Champ Vallon, 1993. {{OCLC|29470665}} *Xavier Walter, ''Avant les grandes découvertes : une image de la terre au XIVè siècle'', Roissy-en-France : Alban, 1997. {{OCLC|39313375}} *Maxime Souplet, ''Le Saint Trésor et le Musée Notre-Dame'', Verdun : Cathédrale de Verdun, 1961. {{OCLC|13497552}} *[[Fernand Cabrol]], ''Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie'', Paris Letouzey et Ané 1953. {{OCLC|162848756}} ===Articles connexes=== * [[Crucifixion]] * [[Sainte Couronne]] * [[Sainte Lance]] * [[Saint Sang]] * [[Saint Suaire]] * [[Vraie Croix]] * [[Saint Prépuce]] * [[Saint Ombilic]] * [[Saintes Dents]] * [[Reliques de la Sainte-Chapelle]] ===Notes et références=== {{Références|colonnes=2}} {{Portail|christianisme}} [[Catégorie:Objet mythologique]] [[Catégorie:Jésus de Nazareth]] [[Catégorie:Graal]] [[Catégorie:Relique]] [[Catégorie:Croyance médiévale]] [[en:Holy Sponge]]