Soeharto 545357 31733088 2008-07-20T16:04:10Z Hégésippe Cormier 6155 « en seconde noce » --> en secondes noces : cette expression est toujours au pluriel dans cette acception {{ébauche|politique|Indonésie}} [[Image:Soeharto.jpg|thumb|Soeharto]] '''Soeharto'''<ref>Après son premier pèlerinage à la Mecque en 1990, on a ajouté au nom de Soeharto, devenu ''haji'', le nom du Prophète, Muhammad. En Indonésie, ce « prénom » n'est jamais utilisé comme appellatif et est purement symbolique.</ref> (le plus souvent orthographié '''Suharto''' dans des textes en alphabet latin autre qu'en langue indonésienne ou en néerlandais, la prononciation étant « Souharto »), né le {{date|8|juin|1921}} et mort le {{date|27|janvier|2008}} à [[Jakarta]]<ref>{{fr}} [[:n:L'ancien président indonésien Soeharto est décédé|« L'ancien président indonésien Soeharto est décédé »]], sur [[Wikinews]], le 27 janvier 2008.</ref>, fut le président de l’[[Indonésie]] de [[1967]] à [[1998]]. == Les débuts == === Une enfance troublée et mystérieuse === Soeharto naît le 8 juin 1921 dans le hameau de Kemusu Argamulja, qui relevait du village de Godean, à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de [[Yogyakarta]], dans le centre de l'île de Java, en [[Indonésie]], à l'époque possession coloniale néerlandaise. L'enfance et la jeunesse de Soeharto sont mal connues. Les récits standardisés et apocryphes de ses premières années ont le plus souvent une connotation politique. Les parents de Soeharto, sa mère Sukirah et son père Kertosudiro étaient des paysans javanais vivant dans une région dépourvue d'électricité ou d'eau courante. La jeunesse de Soeharto a connu une certaine instabilité familiale. Son père, qui avait déjà deux enfants d'un précédent mariage, a épousé Sukirah en secondes noces. Le mariage de Kertosudiro avec Sukirah est supposé s'être également terminé par un divorce alors que Soeharto était encore jeune même si la date exacte du divorce n'est pas connue. Le récit rapporté par la biographie de Roeder <ref>''The Smiling General: President Soeharto of Indonesia'', O. G. Roeder, Gunung Agung Ltd., 1969</ref> affirme que le divorce est survenu quelques années après sa naissance. D'après un autre biographie, Pirakan, ce même divorce aurait eu lieu à peine quelques semaines après sa naissance. L'absence de documents officiels et le manque de cohérence de certains aspects de la petite enfance de Soeharto avec les caractéristiques de la vie de paysan javanais (Soeharto a reçu, par exemple, très tôt, une éducation de bon niveau), ont mené à plusieurs rumeurs selon lesquelles Soeharto serait le fils illégitime d'un riche et généreux donateur, ce qui en ferait le fils d'un aristocrate de Yogyakarta ou d'un riche marchand sino-indonésien. Le biographe occidental R.E. Elson croit, à cet égard, que de telles rumeurs ne peuvent être entièrement écartées compte tenu de ce que la plupart des informations que Soeharto a donné sur ses origines étaient conditionnées par une signification politique. Ses parents ont divorcé et se sont remarié à de nouveaux partenaires. Soeharto a été séparé de manière alternative d'un ou de ses deux parents au cours de périodes de temps plus ou moins longues, en changeant plusieurs fois de foyer au cours de ses jeunes années. Le mariage de sa tante paternelle avec un petit fonctionnaire javanais du nom de Prawirowiharjo, qui se chargea de l'éducation de Soeharto, aurait, selon Elson <ref>''Suharto: A Political Biography'', Cambridge, United Kingdom: Cambridge University Press, 2001 {{ISBN| 0-521-77326-1}}</ref> fourni à la fois une figure paternelle et un modèle à Soeharto, de même qu'un foyer stable à Wuryantoro, où il a suivi l'essentiel de sa formation primaire. Comme l'a souligné Elson et d'autres, la jeunesse de Soeharto contraste avec celle d'autres leaders nationalistes indonésiens comme [[Soekarno]] dans la mesure où il n'a montré que peu d'intérêt pour l'[[anticolonialisme]]{{référence nécessaire}} ou les sujets politiques au-delà de son environnement immédiat. Contrairement à Soekarno et aux personnes qui l'entouraient, Soeharto n'avait aucune notion de néerlandais ni d'aucune langue européenne. Il a toutefois entrepris d'apprendre le néerlandais après avoir rejoint l'armée hollandaise en 1940. === Carrière dans l'armée=== Membre de la KNIL (''Koninglijke Nederlandsch Indië Leger'' ou « armée royale des Indes Néerlandaises », troupes coloniales hollandaises), durant la [[Seconde Guerre mondiale]] il commandera un peloton puis une compagnie au sein de la [[Armée indonésienne|Peta]], ''Pembela Tanah Air'' ou "défenseurs de la patrie", un des des corps constitués par les troupes d'occupation japonaises en [[Indonésie]], pour s'opposer à un débarquement des Alliés. Il participe à l'[[attaque générale du 1er Mars 1949]] à [[Yogyakarta]] et l'année suivante il est versé dans la Division Diponegoro.En [[1956]], les résultats d'une enquête interne révélèrent que durant son affectation en tant que Commandant du Kodam IV/Diponegoro, Soeharto avait mis en place des fondations destinées à aider les habitants locaux. Cependant, ces fondations étaient financées par des prélèvements ( au lieu de dons ) auprès des industries de production et de services. Soeharto était aussi impliqué dans du troc illégal.Il avait avait notamment troqué du sucre contre du riz avec la [[Thaïlande]]. Le Chef d'état major de l'armée de terre à l'époque, [[Abdul Haris Nasution]] souhaitait prendre des mesures contre Soeharto et a effectivement considéré son expulsion de l'Armée. Cependant, [[Gatot Subroto]], le Chef d'état major adjoint de l'Armée intervint<ref>{{en}} {{Ouvrage |titre=Suharto: A Political Biography |éditeur=The Press Syndicate of the University of Cambridge |auteur=Robert Elson |langue=anglais |année=2001 |isbn=ISBN 0-521-77326-1 |passage=73 }}</ref>.Nasution suivit finalement le conseil de Gatot se contentant de le relever de son commandement et de le punir en l'envoyant à l'école d'état-major de l'armée de terre (''Sekolah Staf Komando Angkatan Darat'' ou SESKOAD), formation qu'il terminera en {{date||novembre|1960}}. En [[1961]] il obtient le grade de [[brigadier Général]] et dirige le ''Komando Mandala'' chargé d'intervenir en [[Papouasie (province indonésienne)#Intervention_militaire_indonésienne|Papouasie Occidentale]].En {{date||mars|1961}}, la "réserve générale de l'armée de terre" (''Cadangan Umum Angkatan Darat'' ou CADUAD) fut créée, et Soeharto nommé à sa tête<ref>{{en}} {{Ouvrage |titre=Suharto: A Political Biography |éditeur=The Press Syndicate of the University of Cambridge |auteur=Robert Elson |langue=anglais |année=2001 |isbn=0-521-77326-1 |passage=79 }}</ref>. == L'éviction de Soekarno == [[Image:Suhartoappointedpresident.jpg|thumb|right|250px|Cérémonie d'investiture de Soeharto comme président en mars 1968 (photo : Ministère de l'Information de la République d'Indonésie)]] Au moment du « [[mouvement du 30 septembre 1965 en Indonésie|mouvement du 30 septembre 1965]] », Soeharto était commandant du Kostrad, les réserves stratégiques de l'[[armée de terre indonésienne]]. Il organise la répression du mouvement et décrète la dissolution du [[Parti communiste indonésien]] (PKI), que l'armée accuse d'être l'instigateur du mouvement. Suivent des massacres qui font entre {{formatnum:500000}} et un million de victimes. Le 11 mars 1966, Soeharto contraint [[Soekarno]], encore officiellement président, à signer la « ''Supersemar'' » (acronyme de ''Surat Perintah Sebelas Maret'', « [[ordre du 11 mars 1966 en Indonésie|ordre du 11 mars]] »). Cet « ordre » sera considéré par Soeharto comme un transfert de pouvoir. Soeharto est [[élections présidentielles en Indonésie|élu président]] de la République le 21 mars 1968 par le ''[[Majelis Permusyawaratan Rakyat]] Sementara'' (assemblée délibérative du peuple provisoire) que Soekarno avait nommée en 1959. == Au pouvoir (1967 - 1998) == [[Image:William cohen with suharto.jpg|thumb|250px|right|Soeharto et le secrétaire d'État américain à la Défense [[William Cohen]], le [[14 janvier]] [[1998]].]] Le nouveau régime renoue avec le camp occidental. L'Indonésie réintègre l'[[Organisation des Nations unies|ONU]], la [[Banque mondiale]] et le [[Fonds monétaire international]], que Soekarno lui avait fait quitter. Une loi sur l'investissement étranger est promulguée en 1967. Les compagnies pétrolières occidentales signent des contrats d'exploration, attirées par le potentiel du pays. D'importantes découvertes d'hydrocarbures sont faites. En janvier 1974, des émeutes éclatent à [[Jakarta]], à la suite de manifestations d'étudiants qui profitaient de la visite du premier ministre japonais [[Kakuei Tanaka]] pour protester contre la mainmise du capital étranger, notamment japonais, sur l'économie indonésienne. Ce sera la dernière manifestation contre le régime pour 24 ans. En décembre [[1975]], l'armée indonésienne envahit et annexa le [[Timor oriental]], ancienne [[Empire colonial portugais|possession coloniale portugaise]], « avec la complicité diplomatique des [[États-Unis]] et aussi avec leurs armes » selon l'Américain [[Noam Chomsky]], mais aussi du [[Royaume-Uni]] et de la [[France]]. Cette invasion fit {{formatnum:200000}} morts<ref>[[Noam Chomsky]], [http://www.monde-diplomatique.fr/1999/10/CHOMSKY/12527 « L'hypocrisie de l'Occident. Timor-Oriental, l’horreur et l’amnésie »], ''[[Le Monde diplomatique]]'', octobre 1999.</ref>. Soeharto réprima dans la violence les mouvements [[communisme|communistes]] et [[islamisme|islamistes]] : le nombre total de victimes varie de {{formatnum:300000}} à 3 millions<ref name="LATimes">{{en}} {{Lien web |url=http://www.latimes.com/news/nationworld/world/la-me-suharto27jan27,0,4384411.story |titre=Indonesia's Suharto dies |id= |série= |auteur=Richard C. Paddock |lien auteur= |coauteurs=Paul Watson |date={{date|27|janvier|2008}} |année= |mois= |site= |éditeur=[[The Los Angeles Times]] |page= |citation= |en ligne le={{date|27|janvier|2008}} |consulté le={{date|5|février|2008}} }}</ref>{{,}}<ref>''[[The Los Angeles Times]]'', cite le chiffre de 2 millions de tués pendant toute l'ère Soeharto</ref>{{,}}<ref>{{Périodique |id= |lang=id |auteur= |titre=Tragedi 1965, menggantung pertanyaan |revue=[[Tempo]], Edisi khusus Soeharto |ISSN=0126-4273 |date=4-10 février 2008 |pages=74-75 |commentaire=[[Tempo]] cite le chiffre de 3 milions de disparus suite aux seules conséquences de la répression du mouvement du 30 Septembre. }}</ref>. Il était alors considéré comme l'un des chefs d'État les plus corrompus et on estime qu'il a amassé, avec sa famille, une fortune de 40 milliards de dollars<ref name="LATimes"/>. Entre [[1967]] et [[1998]], le pays connut une forte croissance économique et se développa. Les revenus du pétrole, qui représenteront 80% des exportations indonésiennes en 1980, permettent de financer le développement des infrastructures, de la santé de base, de l'éducation primaire, ainsi que d'industries d'État. En même temps, le régime favorise l'essor de grandes entreprises privées nationales appartenant à des hommes d'affaires d'origine chinoise. Le revenu moyen par habitant progressa de 70 $ à 1300 $ et le nombre d'Indonésiens pauvres passa de {{unité|56|%}} à {{unité|12|%}}<ref name="LATimes"/>. Le taux d'[[analphabétisme]] fut réduit, l'[[espérance de vie]] augmenta. L'[[inflation]] tomba de 600 % à 6,5 %<ref name="LATimes"/>. La chute du prix du brut en 1986 permet à la Banque mondiale et au FMI de contraindre l'Indonésie de commencer à déréglementer et libéraliser son économie et à privatiser ses entreprises d'État. Cette privatisation se traduit dans les faits par un transfert d'actifs aux hommes d'affaires proches de Soeharto et bientôt, à ses enfants qui ont atteint l'âge adulte. Pendant les 33 ans de son règne, Soeharto et sa famille se sont enrichis considérablement à la faveur de la forte croissance que connaissait le pays. == La chute == La [[crise économique asiatique|crise financière asiatique]] de [[1997]] plonge l'Indonésie dans une grave crise économique. Les étudiants se mobilisent pour dénoncer le régime. La rumeur publique joue sur les mots et traduit « Supersemar » ;qui faisait jusqu'alors référence à un ordre du premier Président d'Indonésie, [[Soekarno]] datant du {{date|11|mars|1966}} d'ou son nom, ''[[Ordre du 11 mars 1966 en Indonésie|supersemar]]'' étant l'acronyme de '''''Su'''rat '''Per'''intah '''Se'''belas '''Mar'''et'' ("ordre du 11 mars") et par lequel ce dernier "ordonne" au général Soeharto de "prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité et le calme, la stabilité du gouvernement et la bonne marche de la [[révolution indonésienne|Révolution]]", cet "ordre" sera considéré par Soeharto comme un transfert de pouvoir; par « SUruh PERgi SEperti MARcos », « qu'on lui dise de partir comme Marcos », allusion à l'ex-président [[Philippines|philippin]] [[Ferdinand Marcos]] qui avait du partir en exil en [[1986]] à la suite d'un immense mouvement de protestation populaire. À la suite des [[émeutes de Jakarta de mai 1998]], Soeharto démissionne le 21 mai 1998. == Les tentatives de procédures judiciaires == Il a échappé aux poursuites judiciaires en mai [[2006]] du fait de son grand âge et de son état de santé.En ce qui concerne les accusations de graves violations des droits de l'homme, notamment la déportation sur l'île de [[Buru]], à la suite du « Mouvement du 30 Septembre » de dizaines de milliers de prisonniers politiques, à propos de ces événements, la Commission Nationale des droits humains fondamentaux indonésienne, ''Komnas HAM'' avait formé un groupe pour examiner les faits, mais finalement la méthodologie d'enquête proposé a été rejeté par le [[Conseil représentatif du peuple (Indonésie)|Conseil représentatif du peuple]], ''Dewan Perwakilan Rakyat'' ou ''DPR'', l'assemblée nationale indonésienne, au cours de l'année [[2004]], toutefois selon M.M. Bilah, membre de la commission à l'époque, il suffirait que 7 des 20 membres de la ''Komnas HAM'' l'approuve pour qu'une révision ait lieu, sans garantie toutefois que l'enquête puisse se poursuivre car l'accord de la DPR serait à nouveau nécessaire<ref>{{Périodique |id= |lang=id |auteur= |titre=Tragedi 1965, menggantung pertanyaan |revue=[[Tempo]], Edisi khusus Soeharto |ISSN=0126-4273 |date=4-10 février 2008 |pages=74-75 }}</ref>. Le {{Date|27|février|2008}}, la ''Komnas HAM'' décide de former deux équipes chargées d'enquêter, respectivement, sur les événements de 1965-1966 et sur les « assassinats mystérieux », pendant une durée de 3 mois prolongeable si nécessaire<ref>{{id}} {{Lien web |url=http://www.kompas.com/kompascetak/read.php?cnt=.xml.2008.02.28.05343724&channel=2&mn=159&idx=159 |titre=Tim "Ad Hoc" Kasus 1965-1966 Dibentuk |id= |série= |auteur=JOS |site=kompas.com |éditeur=[[KOMPAS]] |en ligne le={{date|28|février|2008}} |consulté le={{date|1|mars|2008}} }}</ref>. == Décès == Entré à l'hôpital Pertamina de [[Jakarta]] le [[4 janvier]] [[2008]], il y est mort le [[27 janvier]] suivant, « à 13H10 locales de la défaillance des organes multipliés » selon l'agence de presse Xinhua, à l'âge de 86 ans. Il est inhumé avec les honneurs militaires à Karanganyar près de [[Surakarta]], ([[Java (île)|Java]])<ref>[http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-01/27/content_567501.htm Décès de l'ancien président indonésien Suharto]</ref>. == Notes et références == <references /> ==Sources== *{{Lien web |url=http://www.lagazettedebali.info/spip.php?page=rubrique&id_secteur=9&id_rubrique=9&id_article=706&date=2008-02 |titre=Suharto, le dernier monarque javanais |auteur=Eric Buvelot |année=2008 |mois=février |éditeur=[[La Gazette de Bali]] |consulté le={{date|1|mars|2008}} }} ==Voir aussi== === Articles connexes === *[[Politique de l'Indonésie]] *[[Tommy Soeharto]] === Liens externes === *[http://www.friendster.com/photos/29280330/336660840/10906#pic=33666084010906 Photo de l'« ordre du 11 mars »] {{Portail|politique|Indonésie}} {{DEFAULTSORT:Soeharto}} [[Catégorie:Président d'Indonésie]] [[Catégorie:Naissance en 1921]] [[Catégorie:Décès en 2008]] {{Lien BA|en}} {{Lien AdQ|id}} [[ar:سوهارتو]] [[bg:Сухарто]] [[cs:Suharto]] [[cy:Suharto]] [[da:Suharto]] [[de:Suharto]] [[el:Σουχάρτο]] [[en:Suharto]] [[eo:Suharto]] [[es:Suharto]] [[et:Suharto]] [[eu:Suharto]] [[fa:محمد سوهارتو]] [[fi:Suharto]] [[gl:Suharto]] [[he:סוהארטו]] [[hi:सुहार्तो]] [[hr:Suharto]] [[hu:Suharto]] [[id:Soeharto]] [[io:Suharto]] [[it:Suharto]] [[ja:スハルト]] [[jv:Soeharto]] [[ko:수하르토]] [[la:Suharto]] [[lb:Suharto]] [[lt:Suharto]] [[map-bms:Soeharto]] [[mr:सुहार्तो]] [[ms:Suharto]] [[nl:Soeharto]] [[no:Suharto]] [[pl:Suharto]] [[pt:Suharto]] [[ro:Suharto]] [[ru:Сухарто, Мухаммед]] [[sa:सुहार्तो]] [[simple:Suharto]] [[sk:Suharto]] [[sr:Сухарто]] [[sv:Suharto]] [[ta:சுகார்ட்டோ]] [[te:సుహార్తో]] [[th:ซูฮาร์โต]] [[tl:Suharto]] [[tr:Suharto]] [[uk:Сухарто]] [[ur:سہارتو]] [[vi:Suharto]] [[war:Suharto]] [[zh:蘇哈托]]