Spartaco Guisco
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2008-05-24T17:18:52Z
Daniel*D
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/* Seconde Guerre mondiale */ lien direct
'''René Spartaco Guisco''' dit '''Spartaco''', né en [[Italie]] en [[1911]] et fusillé par les Allemands au [[Mont Valérien]] le {{date|17|avril|1942|en France}} est un militant [[Histoire du Parti communiste français|communiste français]], combattant des [[Brigades internationales]] et [[Résistance intérieure française|résistant]]. Il est particulièrement célèbre pour avoir diriger le commando de Nantes qui exécuta l'officier allemand [[Karl Hotz]] déclenchant en représailles la [[Représailles après la mort de Karl Hotz|fusillade des otages de Chateaubriant]].
== L'enfance ==
Selon le site en mémoire des accusés du [[procès de la Maison de la Chimie]]<ref>[http://www.resistance-ftpf.net/chimie/pages/guiscospartaco.html Site du procès de la maison de la chimie] Ce site dont il n'est pas facile de connaître les auteurs malgré les nombreuses personnalités signalées dans les différents comités ne cite malheureusement pas ses sources. Il est vraisemblable que ce soit la sœur de Spartaco qui ait fourni les informations</ref>, Spartaco serait né à [[Precotto]], en [[Émilie (Italie)|Émilie]], en Italie<ref>[[Jean-Marc Berlière]] et [[Frank Liaigre]], qui ont étudié les archives de la police notent que selon la [[Brigades Spéciales|BS1]], il serait né à Precotto mais selon la [[Brigades Spéciales|BS2]], à Milan, ''Le sang des communistes'', Fayard, 2004</ref>. Ses parents, se seraient réfugiés en France en [[1921]], et auraient été naturalisés français en [[1932]]. La famille Guisco se serait installée dans la banlieue parisienne à [[Villeparisis]], avec ses quatre enfants. Bon élève, Spartaco doit travailler comme peintre en bâtiment et décorateur sitôt son certificat d’études obtenu.
== Militant communiste et combattant des Brigades internationales ==
Après son service militaire, il s'installe à Paris dans le XIV{{e}} arrondissement, commence à militer et adhère au [[Parti communiste français|Pari communiste]]<ref name ="Chimie">[http://www.resistance-ftpf.net/chimie/pages/guiscospartaco.html Site du procès de la maison de la chimie]</ref>{{,}}<ref>Sa présence comme militant communiste du XIV{{e}} arrondissement est confirmée par Henri Rol-Tanguy, voir Roger Bourderon, ''Rol-Tanguy'', Taillandier, 2004, p. 71</ref>. Il s'engage en [[1936]] dans les [[Brigades internationales]], à la 14{{e}} brigade où il fréquente notamment [[Henri Rol-Tanguy]], commissaire politique, qu'il avait connu à Paris, et [[Roger Codou]]<ref>Roger Bourderon, ''Rol-Tanguy'', Taillandier, 2004, p. 103 et 107</ref>.
== Seconde Guerre mondiale ==
Mobilisé en [[1939]], il est décoré de la [[Croix de guerre 1939-1945|Croix de guerre]] avec deux étoiles de bronze alors que son frère Ereno, mobilisé également, tombe le 9 [[juin 1940]]<ref name ="Chimie"/>. Démobilisé à l’été 1940, Spartaco rentre dans l’[[Organisation spéciale]], sorte de service d'ordre du Parti communiste clandestin depuis [[septembre 1939]] (voir : [[Histoire du Parti communiste français]]). Il est affecté à des missions de propagande jusqu'à [[juillet 1941]]<ref name ="Chimie"/>{{,}}<ref>[[Stéphane Courtois]] le mentionne parmi les hommes « triés sur le volet » de cette période, ''Le PCF dans la guerre'', Ramsay, 1980, p. 240</ref>.
== La Résistance ==
En [[juillet 1941]], le parti communiste tente de créer diverses organisations chargées de mener des actions de lutte armée. Certains de ces groupes sont formés d'étrangers de la [[Main-d'œuvre immigrée|MOI]]. C'est dans l'un de ces groupes qu'est intégré Spartaco, sous le commandement de l'ancien [[Guerre d'Espagne|républicain espagnol]] [[Conrado Miret-Muste]], selon les sources<ref name ="Chimie"/>. Le groupe de Miret-Muste est amené à travailler avec des groupes des [[Bataillons de la Jeunesse]] formés de jeunes communistes depuis le mois d'août. Ainsi, le 19 septembre, Miret-Muste participe à une opération au [[cocktail Molotov]] contre un garage de l'armée allemande, dans le XVII{{e}} arrondissement de Paris aux côtés du groupe [[Maurice Le Berre|Le Berre]] et du groupe [[Gilbert Brustlein|Brustlein]]<ref name="zouzou">[[Albert Ouzoulias]], ''Les Bataillons de la jeunesse'', p. 137 ; Ouzoulias ne mentionne pas la présence de Spartaco à cette opération.</ref>.
== L'attentat de Nantes ==
En [[octobre 1941]], Spartaco est envoyé en commando à Nantes avec [[Gilbert Brustlein]] et [[Marcel Bourdarias]]. Brustlein décrit Spartaco comme « petit, brun, rablé »<ref>Gilbert Brustlein, ''Chant d'amour d'un terroriste à la retraite'', édité à compte d'auteur, 1989 {{ISBN|2-9504258-0-1}}</ref>. Ancien combattant des Brigades internationales, plus agé d'une dizaine d'années que ses deux camarades, Spartaco exerce facilement son ascendant sur eux. À [[Quartier du Montparnasse|Montparnasse]], [[Pierre Georges|Fabien]] l'avait présenté à Brustlein : {{Citation|Je te présente Spartaco, c'est lui le chef, il a les directives}}<ref name="Berliere127">Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, ''Le Sang des communistes, Les Bataillons de la jeunesse dans la lutte armée'', Fayard, 2004, p. 127-140</ref>. Les trois membres du commando installent leur tente vers le 15 octobre dans un champ, à proximité du domicile d'un vieux militant. Ils projettent de saboter une ligne de chemin de fer et attendent quelques jours des explosifs que doit leur faire parvenir [[Marcel Paul]]. Le 18 octobre, ils rencontrent Fabien venu à Nantes inspecter ses troupes<ref name ="Berliere127"/>. Le 19 octobre, alors que Brustlein cherche dans la ville un officier à abattre, Spartaco et Bourdarias sont aux prises avec des problèmes techniques de détonateurs.
À l'aube du lundi 20, le groupe parvient à provoquer une explosion qui sectionne un rail sur une longueur de {{unité|50|cm}}. Ensuite, Brustlein et Spartaco partent à la recherche d'un officier allemand à abattre, et ils trouvent finalement [[Karl Hotz]] le Feldkommandant de <!-- lien voulu-->[[Loire-Atlantique|Loire-Inférieure]]. C'est Brustlein qui a tiré avec deux 6,35 sur l'officier allemand<ref>[[Albert Ouzoulias]], ''Les Bataillons de la jeunesse'', p. 143-145</ref>. L'attentat contre Karl Hotz déclenche la fusillade d'otages à [[Châteaubriant]] (voir l'article : [[Représailles après la mort de Karl Hotz]]) et ne sera pas revendiqué par le PCF avant [[1950]]. Dans la ville de Nantes, l'attentat soulève la réprobation générale. La police effectue des contrôles sur les routes et des perquisitions aux domiciles d'un certain nombre de militants communistes. Des étudiants et des étrangers sont appréhendés. La tenancière du bistrot que fréquentait le commando donne leur signalement<ref name ="Berliere127"/>. Le commando décide de se séparer. Brustlein arrive à Paris le 21 octobre au soir. On ne sais pas très bien comment Spartaco et Bourdarias ont quitté la ville de Nantes<ref>Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, ''Le Sang des communistes, Les Bataillons de la jeunesse dans la lutte armée'', Fayard, 2004, p. 337, note 596</ref>.
== L'arrestation et la mort au Mont Valérien ==
De retour à Paris, Spartaco travaille à nouveau avec Miret-Muste. C'est [[France Bloch-Serazin]], que Spartaco avait connu avant-guerre, qui assure la liaison entre les deux hommes, mais toutes les polices françaises sont aux trousses de ces « terroristes ». Spartaco est appréhendé [[Rue de la Gaîté]] le {{date|10|février|1942|en France}}. Spartaco est torturé, comme en témoignent les photographies retrouvées dans les archives de la police. Il ne lâche rien sur l'attentat de Nantes, ni sur France Bloch-Serazin, mais finit par lâcher des informations qui aideront la police à retrouver Miret-Muste<ref>Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, ''Le Sang des communistes, Les Bataillons de la jeunesse dans la lutte armée'', Fayard, 2004, p. 238-239</ref>. Spartaco est jugé par les Allemands à la [[Procès de la Maison de la Chimie|Maison de la Chimie]], avec vingt-six autres résistants, le 14 avril 1942, et fusillé au Mont-Valérien le {{date|17|avril|1942|en France}}<ref name="zouzou"/>.
== L'ostracisme et la réhabilitation ==
L'''Humanité clandestine'' datée du {{date|9|mars|1942|en France}}, dénonce Guisco comme un traître et au lendemain de la [[Libération (Histoire)|Libération]], un résistant communiste a affirmé dans un rapport à la commission centrale de contrôle politique du parti que Spartaco avait donné des noms après son arrestation<ref>Roger Bourderon, ''Rol-Tanguy'', Taillandier, 2004, p. 717-718</ref>. Selon Roger Codou, son ancien camarade de la 14{{e}} brigade interrogé par « [[Le Maitron]] » :
{{Citation bloc|[...] le bruit courut alors qu'il avait été libéré après avoir parlé et qu'il avait filé en Espagne. Le Parti communiste refusa de la réhabiliter ; son nom disparut des listes des combattants des Brigades internationales et des martyrs de la Résistance. Des communistes qui avaient côtoyé Spartaco en prison au moment où il subissait la torture refusent toujours de croire à sa culpabilité et pensent que Guisco Spartaco a été chargé d'erreurs commises par d'autres<ref>Notice ''Spartaco Guisco René, dit Spartaco'', dans le [[Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français]] (« Le Maitron »)</ref>.}}
Dans son livre : ''Le Cabochard : mémoires d'un communiste'', Codou fait d'[[Henri Rol-Tanguy]] le calomniateur de Spartaco, affirmant même que Rol-Tanguy lui aurait dit, en [[janvier 1945]], avoir reçu une carte postale de Guisco, envoyée d'Espagne<ref> Roger Codou, ''Le Cabochard : mémoires d'un communiste'', Maspero, 1982, p. 250. Selon Roger Bourderon, les sources disponibles démentent cette accusation (''Rol-Tanguy'', p. 718).</ref>.
Le 29 août 1996, à la suite des démarches de Jean-Marie Rossi, un étudiant en histoire qui s'était lié d'amitié avec Roger Codou, [[Francette Lazard]], au nom du PCF, a envoyé une lettre à Ernesta Guisco, sœur de Spartaco, une lettre l'informant que les mesures d'exclusion et de mise à l'écart concernant son frère étaient « nulles et non avenues »<ref>[http://perso.orange.fr/louis.oury/fs_CombatEcrivain.htm, Site de Louis Oury]</ref>. [[Marcel Paul]] avait déclaré à Codou qu'il considérait Spartaco comme un « pur héros »<ref>Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, ''Le Sang des communistes, Les Bataillons de la jeunesse dans la lutte armée'', Fayard, 2004, p. 379</ref>.
== Rues, Plaques commémoratives ==
Néant
==Notes, sources et références==
<references />
==Liens internes==
* [[Brigades Spéciales]]
* [[Guy Môquet]]
{{Portail Résistance française}}
{{DEFAULTSORT:Spartaco}}
[[Catégorie:Résistant communiste français]]
[[Catégorie:Personnalité du Parti communiste français]]
[[Catégorie:Brigades internationales]]