Synagogue
114414
31578839
2008-07-14T19:39:50Z
Olevy
243250
Lien restauré
{{juif}}
[[Image:Stained glass Star of David.jpg|thumb|left|Vitrail de la [[Synagogue Historique Sixth & I|synagogue Sixth and I]], Washington D.C.]]
Une '''synagogue''' (du [[grec ancien|grec]] Συναγωγή ''Sunagôgê'', {{citation|assemblée}} adapté de l'[[hébreu]] '' בית כנסת '' , ''Beit Knesset'', {{citation|maison de l'assemblée}}) est un lieu de [[judaïsme|culte juif]]<ref>Synagogue a de multiples équivalents, correspondant aux différentes langues des Juifs et aussi à leur sensibilité religieuse
Le [[yiddish]] utilise le mot שול, ''shoul'', {{citation|école}}et le [[Ladino (langue)|ladino]] אסנוגה, ''esnoga'').<br/>
Certaines congrégations emploient aussi le terme de ''Beit Tefila'' (« maison de prière »).<br/>
Les [[Histoire des Juifs en Iran|Juifs persans]] et les [[karaïte]]s utilisent le terme voisin ''kenessa'', dérivé de l'[[araméen]].<br/>
Les [[judaïsme réformé|juifs réformés]] et certains ''[[mouvement massorti|conservatives]]'' les nomment parfois {{citation|Temple}}.</ref>.
L'origine de la synagogue, c'est-à-dire d'un lieu de rassemblement des fidèles dissocié de l'ancien rituel de l'autel du [[Temple de Jérusalem|Temple]], remonte peut-être aux prophètes et à leurs disciples<ref>Voir en particulier [http://www.sefarim.fr/?Library=Proph%E8tes&Book=Isa%EFe&Chapter=8&Verse=16 Isaïe 8:16] et suivants</ref> ; mais la synagogue en tant qu'[[institution (sociologie)|institution]] caractéristique du judaïsme naquit avec l'œuvre d'[[Esdras|Ezra]]. Elle y a depuis pris une telle importance que « la Synagogue » en vient à désigner figurativement le système du judaïsme, par opposition à « l'Église »<ref>{{en}}{{lien web|url=http://encyclopedia.jrank.org/SUS_TAV/SYNAGOGUE_avvaywyii_.html|titre=Synagogue|éditeur =Encyclopedia Brittanica (1911)|consulté le = 28 août 2007}}</ref>.
Les synagogues possèdent habituellement un sanctuaire, c'est-à-dire un grand hall de [[liturgie juive|prière]], dans lequel sont contenus les [[Sefer Torah|Livres de la Torah]]. Elles peuvent aussi comporter une salle pour les évènements communautaires. Cependant, elles contiennent surtout des petites pièces réservées à l'étude, voire un ''Beit [[midrash]]'' (« maison d'étude ») : c'est que, bien qu'initialement destinée au culte, la synagogue devient au cours de l'[[histoire juive]] le lieu du ''[[Talmud Torah]]'', c'est-à-dire l'enseignement de la tradition et de la langue hébraïque, que ce soit pour les enfants ou les adultes. La prépondérance de ce rôle est telle que [[Philon d'Alexandrie]]<ref>Philo, Spec. 2.61–62</ref>, puis les Juifs de Venise et ceux des pays [[ashkénaze]]s parlant le [[yiddish]] désignaient les synagogues du nom de « ''didaskaleia'' », « ''scuola'' » ou « שול » (''shoul'', cf. [[allemand|all.]] ''Schule''), c'est-à-dire « [[école]] ». Ce nom est toujours utilisé pour désigner les synagogues de manière informelle, surtout dans les milieux ashkénazes.
== La synagogue dans les textes ==
Ni le terme, ni le concept d'une synagogue ne se retrouvent dans le [[Pentateuque]] (bien que la tradition rabbinique<ref>[[Targoum|Targoum de Jérusalem]] sur Exode 18:20 et I Chron. 16:39; [[Rachi]] et [[David Kimhi|Radak]] sur Jérémie 39:8, la « maison du peuple » (''bet amma'' en araméen) désignant la synagogue dans T.B Shabbat 32a.</ref> ainsi que [[Philon d'Alexandrie]]<ref>''De Vita Mosis'' III, 27</ref> et Flavius Josèphe<ref>[[Flavius Josèphe#Œuvres principales|Contre Apion]] II,17</ref> affirment que l'institution remonte à Moïse). L'idée d'une prière collective n'y est pas davantage mentionnée, et le seul lieu du culte décrit est le [[Tabernacle (Bible)|Tabernacle]], un sanctuaire transportable abritant en son Saint des saints l'[[Arche d'Alliance]]. Celle-ci se retrouve dans le [[Temple de Salomon]], construit pour l'abriter de façon permanente.
La première évocation d'un rassemblement hors du Temple est trouvée dans Isaïe 8:16<ref>Lire en ligne sur [http://www.sefarim.fr/?Library=Proph%E8tes&Book=Isa%EFe&Chapter=8&Verse=16 sefarim.fr]</ref>: il s'agit d'un cercle de disciples réunis autour d'Isaïe, afin d'entendre de lui la parole de Dieu et la Torah. C'est également le cas dans Ezéchiel 8:1<ref>Lire en ligne sur [http://www.sefarim.fr/?Library=Proph%E8tes&Book=Ez%E9chiel&Chapter=8&Verse=1 sefarim.fr]</ref>, où les anciens de Juda se réunissent dans la maison d'Ezéchiel. Le [[Livre des Psaumes|psaume]] 74:8 <ref>Lire en ligne sur [http://www.sefarim.fr/?Library=Hagiographes&Book=Psaumes&Chapter=74&Verse=8 sefarim.fr]</ref> probablement daté du premier exil, mentionne ''« les centres consacrés à Dieu dans le pays »''.
Il semblerait que les synagogues se soient multipliées après la destruction du premier et du second Temples : selon une tradition rabbinique consignée dans la [[Mishna]] (laquelle fut compilée vers 200 EC, plus d'un siècle après la destruction du second Temple), une grande ville compte obligatoirement dix ''batlanim'', sinon c'est un village<ref name = "Meguila">[[Meguila (traité)|Meguila]] 1:3; pour la signification du chiffre 10, voir T.B Berakhot 6a.</ref>; un ''batlan'' étant défini comme un individu renonçant à son travail pour aller prier, la Mishna enseigne qu'il existe une synagogue en tout endroit où un [[minyan]] de dix hommes est capable, à n'importe quel moment, de se réunir pour prier. Les [[Actes des Apôtres]] indiquent également que les synagogues que l'on trouvait dans chaque ville existaient depuis de nombreuses années (Actes 15:21), et en citent plusieurs, dont celle des [[Affranchi]]s, celle des [[Cyrène|Cyrénéens]] et celle des [[Alexandrie|Alexandrins]].
Le Talmud mentionne de nombreuses synagogues en [[Mésopotamie]], dont celle de [[Nehardea|Néhardéa]], et plus de 400 synagogues à Jérusalem avant la destruction du [[second Temple]] (Keritot 105a), tandis que les [[Évangiles]] évoquent celles de [[Nazareth]]<ref>Matthieu. 13:54; Marc 6:2; Luc 4:16</ref> et de [[Capharnaüm]]<ref>Marc 1:21; Luc 7:5; Jean 6:59.</ref>. [[Paul de Tarse|Paul]] prêche dans les synagogues de [[Damas]]<ref>Actes 9:20</ref>, de Salamine en Chypre<ref>Actes 13:5</ref>, d'Antioche<ref>Actes 13:14</ref>, etc.
La chute du second Temple amplifie l'importance de la synagogue car c'est là que seront perpétués les rites du [[Temple]] à l'exception capitale du sacrifice et c'est dans les synagogues que pourra se réunir le [[minyan]] composé de 10 hommes<ref name = "Meguila" />. Les synagogues vont donc se multiplier dans la [[diaspora juive|diaspora]]. Celle d'[[Alexandrie]] décrite dans le Talmud était énorme puisque le chantre y indiquait aux fidèles à l'aide de drapeaux quand dire [[Expressions bibliques#Exode et autres|Amen]]<ref>[[Talmud de Babylone|T.B.]] [[Soucca (traité)|Soucca]] 51b</ref>.
== Un Temple miniature ==
[[Image:Tabernakel 536x282.jpg|thumb|upright=0.7|left|Reconstitution du [[Tabernacle (Bible)|Tabernacle]], le modèle de tous les sanctuaires ultérieurs]]
[[Image:Syna.jpg|thumb|right|upright=2|La synagogue [[consistoire|consistoriale]] de [[Synagogue de Neuilly|Neuilly]] avant un mariage]]
Les synagogues orthodoxes comme réformées, se réfèrent, au moins symboliquement, au sanctuaire. Leur plan suit, à l'instar des [[Temple de Jérusalem|Temples de Jérusalem]] et des ''shtiblekh'' (mot yiddish pour un petit local servant à la prière et l'étude, mais moins formel qu'une synagogue<ref name = "shtibl">Le « dictionnaire encyclopédique du judaïsme »(voir bibliographie) définit le ''shtibl'' (pluriel ''shtiblekh'') comme les lieux informels de prières des juifs hassidiques qui font à la fois office de synagogues, de lieux d'études et de centres communautaires.''Shtibl'' est un diminutif, il s'agit donc d'une petite pièce.</ref>), celui du [[Tabernacle (Bible)|Tabernacle]], tel qu'il est décrit dans la [[Terouma (parasha)|parashat Terouma]].
Une synagogue contient donc un parvis où se réunit l'assemblée, un candélabre, un endroit surélevé où se tient le culte, et un endroit très saint où est gardé, dans une armoire protégée de l'extérieur par un voile, le Témoignage donné à Moïse par Dieu :
* l'endroit surélevé, équivalent de l'[[Autel (religion)|autel]] à l'époque du Tabernacle et des Temples, s'appelle la ''[[Tevah]]'' chez les [[sépharade]]s et ''[[Bima]]h'' chez les [[ashkénaze]]s ; c'est là que se tient l'officiant et qu'on [[lecture de la Torah|lit la Torah]].<br/>Traditionnellement située au milieu de la prière, elle a été déplacée dans les temples réformés à l'avant de la salle, faisant face aux fidèles, par analogie à la [[Chaire (église)|chaire]] dans les temples protestants.
* Dans l'équivalent du [[Saint des Saints]], se trouve une armoire, équivalent de l'[[Arche de l'Alliance]]. Les ashkénazes l'appellent [[arche sainte (synagogue)|Arche sainte (''Aron Haqodesh'')]], tandis que les sépharades l'appellent ''Heikhal'' (Temple). Elle contient les [[Sefer Torah|rouleaux de la Torah]]. Ceux-ci sont indispensables pour qu'un lieu de rassemblement soit considéré comme une synagogue, sinon c'est une [[havourah]].<br /> C'est depuis l'arche que les [[cohen (judaïsme)|''cohanim'']] (fidèles descendant d'[[Aaron (Bible)|Aaron]], et remplissant symboliquement quelques tâches dévolues à leurs ancêtres de l'époque des Temples) bénissent l'assemblée. <br />L'arche est située sur le mur orienté vers [[Jérusalem]]<ref>Le roi Salomon (I Rois 8:34, 44, 48; II Chron. 6:34) et Daniel (Dan. 6:11) prient en direction de Jérusalem</ref>, donc à l'orient ([[Mizrah|''Mizra'h'']]) dans les pays situés à l'ouest de Jérusalem et à l'occident dans les pays situés à l'est. Beaucoup de synagogues sont orientées vers Jérusalem, bien que certaines dérogent à la règle pour des raisons structurelles.
* Un candélabre, analogue de la [[menorah]], est spécialement allumé durant les offices. Comme l'une des branches de la menorah brûlait continuellement à l'époque du Temple, une lampe ou une lanterne, souvent électrique, tient actuellement le rôle de ''[[ner tamid]]'' ([[hébreu|héb.]] נר תמיד « lampe perpétuelle »).
<center>
<gallery perrow="2">
Image:Sack of jerusalem.JPG|La menorah du Temple de Jérusalem telle que représentée sur l'[[Arc de Titus|Arc de triomphe de Titus à Rome]]
Image:Menora.JPG|La menorah construite par l'Institut du Temple, prévue pour le [[Troisième Temple]] de Jérusalem, exposée non loin du [[Mur des lamentations|Mur occidental]] à Jérusalem
</gallery>
</center>
* Réminiscence du [[Temple de Jérusalem]], où un balcon avait été installé pour séparer hommes et femmes lors de la [[Sim'hat Bet HaShoëva]]<ref>[[Talmud de Babylone|T.B.]] Soucca 51b-52a.</ref>, hommes et femmes sont séparés par une ''[[mekhitsa]]'' lors de la prière dans les synagogues orthodoxes. Souvent les femmes disposent d'une galerie, quelque peu dissimulée aux hommes d'où elles peuvent assister à l'office. Dans l'[[Synagogue Vieille-Nouvelle|Altneu Schule de Prague]], les femmes disposent d'une salle séparée de la pièce principale par un mur épais percé d'étroites ouvertures. À [[Pfaffenhoffen]], en Alsace, les femmes sont derrière les hommes, séparées d'eux par une sorte de treillis en bois. Cette séparation a disparu dans les synagogues libérales ou réformées, et dans la plupart des synagogues ''conservative'' aux États-Unis où hommes et femmes prient côte à côte.
On ne trouve pas non plus de mekhitsa dans les ''kenessot'' karaïtes, l'origine de cet usage ne figurant pas explicitement dans la Bible. Toutefois, hommes et femmes sont séparés par pudeur pour la prière, car elle contient de nombreuses prosternations.
* La synagogue contient souvent un local, appelé [[gueniza]] ([[hébreu|héb.]] '''גניזה''' « dépôt ») où sont enterrés des textes périmés ou effacés portant l'un des sept [[Noms de Dieu dans le judaïsme|Noms de Dieu]] qu'il est interdit d'effacer<ref>[[Moïse Maïmonide]], [[Mishneh Torah]], Hilkhot Yessodei ha-Torah 6:1-2.</ref>. La tradition juive interdit en effet de les détruire et demande qu'ils soient enterrés, quand bien même il s'agirait de textes non-canoniques, voire hérétiques<ref>[[Talmud de Babylone|T.B.]] Shabbat 13b, 30b, 115a, Pessa'him 62a-b</ref>. Les guenizot peuvent receler des trésors d'archéologie ; [[Genizah du Caire|celle du Caire]], qui contenait {{formatnum:250000}} fragments, dont la correspondance de [[Moïse Maïmonide]]<ref>Moïse Maïmonide ''La guérison par l'esprit ; précédé des Lettres de Fostat ; introduction, traduction et annotations par Laurent Cohen'' , Éditions Bibliophane-Daniel Radford, 2003, collection L'entre nous, ISBN 2-869700814</ref> a été qualifiée de « fenêtre sur la vie juive médiévale »<ref>{{en}}{{Lien web
|url=http://www.tau.ac.il/taunews/97spring/medieval.html|titre=A Window into Jewish Medieval Life|consulté le=11 octobre 2007}}</ref> ; celle de la [[synagogue Vieille-Nouvelle]] abrite, selon la légende, le [[Golem]] du [[Maharal de Prague]]<ref>Pražské Synagogy/Prague Synagogues, Arno Pařík, Jewish Museum in Prague, 2000, ISBN 80-85608-33-2 </ref>. <br/>Les écrits de Philon et de Flavius Josèphe donnent à penser qu'à son époque, on déposait également dans les synagogues des donations pour le Temple de Jérusalem<ref>Philon, Legat. 155–157; Josèphe, Antiq. Jud. 14.213–216</ref>.
* Il est de coutume d'installer la ''[[houpah]]'' ([[hébreu|héb.]] '''חוּפָּה''' dais sous lequel sont célébrés les mariages) mais cette coutume n'a pas force de loi, et la houpah est souvent installée en extérieur, particulièrement en [[Israël]].
== Les synagogues antiques ==
Les plus anciennes synagogues connues aujourd'hui sont situées en [[terre d'Israël]] et contemporaines de la destruction du Second Temple. Les synagogues antérieures, s'il s'agit de centres de Dieu décrits dans les Psaumes, ont été détruites. Celles des siècles suivants ont souvent été détruites par les chrétiens ou transformées en [[Église (édifice)|église]]s<ref>{{lien web|url=http://www.mediterranee-antique.info/Moyen_Orient/Graetz/HJ_310.htm|titre = Histoire des Juifs|auteur = [[Heinrich Graetz|Hirsch Graetz]]|éditeur = François-Dominique Fournier|consulté le = 3 novembre 2007}}</ref>.
La synagogue la mieux connue actuellement est celle de [[Massada]], la forteresse qui domine la [[Mer Morte]], cependant d'autres sont plus anciennes, comme la synagogue d'[[Herodion]], une autre forteresse du roi [[Hérode]] située à 12 kilomètres de [[Jérusalem]] où ce roi s'est fait enterrer, et la synagogue de [[Gamla]], antique capitale du [[Golan]]<ref>Voir le site du docteur Donald D Binder, très riche quant aux textes relatifs aux synagogues de l'époque du second Temple : {{en}} {{lien web|url=http://www.pohick.org/sts/lit.html|titre = Ancient Literary References to Second Temple Synagogues|éditeur = Donald D. Binder|consulté le = 30 juillet 2007}}</ref>
Après la destruction du Temple, les [[Romains]] interdisent la construction de synagogues en [[Palestine]]. Les destructions se poursuivent avec la révolte de [[Bar-Kokheba|Bar-Kokhba]] de 132 à 135 mais de nombreuses communautés juives se maintiennent jusqu'à la conquête arabe, ainsi qu'en atteste la présence de nombreuses ruines de synagogues, les plus vieilles datant du {{s-|III|e}}. Elles sont pour la plupart situées en [[Galilée (région)|Galilée]]. On en trouve aussi à [[Tel Beït-Shéan|Beth Shean]] ou à [[Gaza]].
<br/>L'une des synagogues les plus célèbres de cette époque est celle de [[Capharnaüm]], située sur le lac de [[Tibériade]], probablement sur les lieux évoqués dans les Évangiles. Ces synagogues adoptent souvent le plan basilical des bâtiments grecs, et si elles sont décorées de symboles juifs comme la [[menora]], la synagogue de [[Beït-Alfa]] exhibe également des [[mosaïque (art)|mosaïque]]s représentant le [[zodiaque]], et celle de Hammath<ref>{{en}}{{lien web|url = http://www.parks.org.il/ParksENG/company_card.php3?CNumber=422779|éditeur = Parcs nationaux israéliens|consulté le = 24 septembre 2007|titre =Parc national de Hammath Tibériade}}</ref> des personnages de la mythologie grecque. À Hammat Gader<ref>{{lien web|url=http://www.mfa.gov.il/MFAFR/MFAArchive/1990_1999/1999/11/Hammat%20Gader%20-%20Les%20sources%20chaudes%20et%20les%20thermes|éditeur = Ministère des affaires étrangères d'Israël|titre=Hammat Gader: Les sources chaudes et les thermes|date=1999}}</ref>, sur le [[Yarmouk]], les pavements de mosaïque étaient agrémentés de motifs géométriques. Celui devant la bimah, le plus élaboré, représente deux cyprès et deux lions tournés vers le centre et une guirlande entourant une dédicace qui s'achève sur ces mots en araméen : « ... dont les actes de charité sont en toute place constants et qui ont fait don ici de cinq pièces d'or. Puisse le Roi de l'univers bénir leur œuvre. Amen. Amen. Selah. »
En diaspora, les synagogues se répandent dans le monde [[hellénistique]] ou romain. La plus ancienne qui n'est connue que par une inscription est celle de Schedia<ref name="Jewish Encyclopedia"/> à une vingtaine de kilomètres d'Alexandrie et daterait du {{-s|III|e}}, mais celles dont il reste des ruines sont beaucoup plus récentes. <br/>La synagogue de [[Sardes]] en [[Lydie]], située dans d'anciens thermes romains, est l'une des plus grandes synagogues connues, avec ses 122 mètres de longueur. Celle de Naro, aujourd'hui [[Hammam-Lif]] en [[Tunisie]], présente de remarquables mosaïques. C'est aussi le cas de la [[synagogue de Doura-Europos]] en [[Syrie]] sur l'[[Euphrate]]. Découverte en 1920, elle avait été enfouie sous des remblais accumulés pour soutenir un siège en 256 alors qu'elle n'était vieille que de 12 ans. Les fresques qui l'ornent, aujourd'hui conservées au musée de [[Damas]] sont dans un excellent état de conservation. Elles représentent des scènes bibliques avec une multitude de personnages, y compris [[Moïse]] et [[Ezéchiel]], ce qui est rare dans une synagogue du fait de l'interdit des images promulgué de longue date par les rabbins. Il pourrait donc s'agir d'un lieu de prière ne reconnaissant pas leur autorité, par exemple une synagogue chrétienne primitive à une époque où, le schisme judéo-chrétien n'ayant pas encore été totalement consommé, les lieux de culte des uns auraient pu servir aux autres. <ref>Sur les premiers monastères chrétiens en Judée, voir [[Monastères palestino-byzantins]]</ref>
<center>
<gallery perrow="3" >
Image:Beit Alpha.jpg|La mosaïque du zodiaque à [[Beït-Alfa]] (VI{{e}} siècle)
Image:Duraeuropa-1-.gif|Fresque de Doura-Europos - Livre d'[[Esther (Bible)|Esther]], [[Haman]] conduisant [[Mardochée]]
Image:Hammat Gader.JPG|Mosaïque de Hammat Gader (V-{{s|VI|e}}) (exposée à Jérusalem, à la Cour Suprême)
</gallery>
</center>
Le style des synagogues antiques du Moyen Orient est donc fortement influencé par la culture environnante, à laquelle il s'est peut-être assimilé en partie.
En Occident, la plus vieille synagogue connue est celle d'[[Ostie]]<ref>{{lien web|url= http://www.ostia-antica.org/fulltext/fourniol/part1.htm|titre=L'Ostie antique|éditeur=Internet Group Ostia|consulté le= 29 juillet 2007|auteur = J. Fourniol|année = 1998}}</ref>, le port antique de [[Rome]]. Elle date originellement de la seconde partie du {{Ier siècle}}, mais a été agrandie et embellie par la suite. Construite le long du rivage, elle témoigne par ses vastes proportions et son décor de la richesse de la communauté locale. Les ruines de maintes autres synagogues attestent par ailleurs de l'importance et la prospérité de la diaspora juive à Rome<ref>{{en}} [http://www.livius.org/di-dn/diaspora/rome.html la diaspora juive à Rome]</ref>.
== Synagogues du Moyen Âge ==
Au Moyen Âge, la plus importante partie de la communauté juive est installée en Babylonie, puis en Afrique du Nord et en Égypte. La communauté juive demeurée en [[terre d'Israël]] est fortement réduite, et soumise à de multiples vicissitudes, la [[Palestine]] étant occupée tour à tour par Byzance, les Arabes puis les [[chevalier croisé|Croisés]], puis de nouveau les Arabes. Les communautés [[judaïsme rabbinique|rabbanites]] et [[karaïtes]] essuient des pertes irremplaçables (et fatales pour la prédominance karaïte dans le pays) et perdent un grand nombre de fidèles à la suite des [[Persécution des Juifs pendant la première croisade|massacres de la Première croisade]], pendant laquelle les Juifs sont regroupés dans la grande synagogue de Jérusalem et brûlés vifs. La ''kenessa enterrée'' à Jérusalem date du {{s|XI|e}} et demeure un lieu de pèlerinage annuel des karaïtes à Souccot. Les synagogues ont en effet souvent été ''enterrées'' à Jérusalem : il faut y descendre pour y entrer. Cela permet de construire avec une grande hauteur de plafond sans offenser les musulmans par la construction de bâtiments qui domineraient le voisinage.
En [[1267]], [[Ramban]] restaure une maison en ruines, et en fait un lieu de culte, qui porte depuis son nom, la synagogue [[Ramban]] où on peut encore voir des inscriptions paléo-hébraïques et des voûtes romanes. Autour d'elle se reconstitua le peuplement juif de Jérusalem, qui avait été anéanti lors de la prise de Jérusalem par les [[chevalier croisé|Croisés]].</br>
En [[Égypte]], la [[Synagogue Ben Ezra du Caire]], qui abrite la [[Gueniza du Caire]], aurait été érigée en 1115 par [[Abraham Ben Ezra]] de Jérusalem.
[[Image:Praha Staronova Synagoga.jpg|thumb|left|Synagogue Vieille-Nouvelle de Prague]]
En Europe, les synagogues deviennent de plus en plus le centre de la vie juive : outre les salles de prière et d'étude, on y trouve souvent un [[mikvé]], un four pour les pains azymes et des salles pour les voyageurs. </br>
En [[Histoire des Juifs en France#Époques gallo-romaine et mérovingienne|France]], la première mention historique d'une synagogue est faite par [[Grégoire de Tours]] lors de sa destruction à [[Clermont-Ferrand]] en 576. À [[Rouen]], certains reconnaissent une synagogue dans un bâtiment retrouvé sous le palais de justice<ref>{{lien web|url=http://www.cpi.fr/mj/|titre = Le monument juif du palais de justice de Rouen|éditeur = CPI Groupe|consulté le = 30 juillet 2007|auteur = Jacques Tanguy|année = 1997}}</ref> <ref>{{lien web|url=http://www.crif.org/index.php?page=articles_display/detail&aid=11441&artyd=2|titre = Le CRIF à la maison sublime de Rouen|éditeur = CRIF|consulté le = 23 juin 2008|date = 23 juin 2008}}</ref>, et il subsiste une maison qui servit de synagogue au {{s-|XIII|e}} à [[Rouffach]], en Alsace, qui ne faisait pas encore partie du royaume de France<ref>{{lien web|url=http://judaisme.sdv.fr/synagog/hautrhin/r-z/rouffach.htm|titre=Synagogue de Rouffach|éditeur=Site du Judaïsme d'Alsace et de Lorraine|consulté le = 29 juillet 2007}}</ref>. Quelques grandes synagogues reflètent l'essor de certaines communautés. Il ne reste rien des synagogues des brillantes communautés médiévales de [[Troyes]] ou de [[Paris]]. [[Worms (ville)|Worms]] en Allemagne a longtemps abrité la plus vieille synagogue d'Europe. Sa construction en style [[Architecture romane|roman]] date du {{s-|XI|e}}. [[Rachi]] y a étudié, et elle survécut aux massacres et destructions de la [[Première Croisade]], pour être complètement détruite par les [[nazis]] en 1938. Aussi la plus vieille synagogue encore en service en Europe est-elle la [[synagogue Vieille-Nouvelle]] de [[Prague]], de style [[Architecture gothique|gothique]], qui date de 1270. <br/>La synagogue actuelle de [[Cavaillon]] est construite sur les lieux où se situait la synagogue au {{s-|XV|e}}. C'est en effet de cette époque-là que date l'essor des communautés juives du [[Comtat Venaissin]] qui servit de refuge aux Juifs expulsés définitivement du royaume de France en 1394.
Les synagogues espagnoles datant généralement de la [[Reconquista|Reconquête]] sont construites par des communautés riches. Elles ont été transformées en églises quand le pouvoir chrétien s'est affermi ou au plus tard après l'[[décret d'Alhambra|expulsion des Juifs d'Espagne]]. L'une d'elles, à Tolède, devint la maison du [[El Greco|Greco]]. Les autres synagogues de Tolède ([[Synagogue Santa Maria La Blanca de Tolède|Synagogue Santa Maria la Blanca]] et [[Synagogue El Transito de Tolède|Synagogue El Transito]]) sont de nos jours des musées. L'église Santa Maria la Blanca de [[Séville]] est également une ancienne synagogue. Barcelone passe pour abriter dans le quartier de Call la plus vieille synagogue d'Europe mais ceci n'est pas du tout formellement établi<ref>{{lien web|url=http://www.bcninternet.com/fr/touristinfo.php?contentid=1336|titre=Guide de tourisme de Barcelone}}</ref>.
<br/> La plus ancienne synagogue sépharade encore en activité, construite au {{s-|XIV|e}}, est située en [[Croatie]], à [[Dubrovnik]]<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.bh.org.il/Communities/Synagogue/dubrovnik.asp|titre=Synagogue de Dubrovnik|éditeur = Musée de la Diaspora à Tel-Aviv|consulté le = 30 juillet 2007}}</ref>.
== De l'expulsion des Juifs d'Espagne aux révolutions américaine et française ==
=== Les synagogues du monde séfarade===
L'expulsion des Juifs d'Espagne en 1492 jette sur les routes et les voies maritimes européennes des dizaines de milliers de Juifs dits [[séfarade]]s, qui essaiment dans le bassin méditerranéen et en Asie Mineure. Ceux qui sont restés en Espagne au prix de la conversion au christianisme, sont expulsés ou émigrent dans les deux siècles qui suivent, en Angleterre, dans le sud de la France, particulièrement à Bordeaux ou Bayonne, dans les Flandres ainsi qu'aux Pays-Bas, et de là vers le Brésil quelque temps hollandais puis la Nouvelle Amsterdam, qui deviendra New York.
==== Les synagogues de l'empire ottoman====
[[Image:Synagogue Yohanan ben Zakkaï.JPG|thumb|right|La synagogue [[Yohanan ben Zakkaï]], une des ''quatre synagogues séfarades'' de Jérusalem]]
C'est l'[[empire ottoman]], sous le règne du sultan [[Bayezid II]] qui se montre le mieux disposé à accueillir les Juifs chassés d'Espagne.
Les Juifs choisissent d'abord des grandes villes telles [[Salonique]], [[Istanbul]] ou [[Smyrne]]. Lorsqu'en 1516, la Palestine devient ottomane, il se produit un flux migratoire vers [[Safed]], en [[Galilée (région)|Galilée]]. S'y établissent des rabbins réputés, comme [[Isaac Louria]], Isaac Aboab ou [[Joseph Caro]], l'auteur du [[Choulhan Aroukh]], qui inaugurent ou en l'honneur desquels on construit des synagogues, comme la synagogue Caro, la synagogue Aboab, connue pour abriter le plus vieux [[sefer Torah]] en usage aujourd'hui, ou la synagogue Ashkenazi Ha’Ari<ref>Le nom Ashkenazi provient du fait que le père d'Isaac Louria venait d'Allemagne.</ref>. Ces synagogues ont été souvent reconstruites à la suite d'incendies ou de tremblements de terre.<br />
À Jérusalem, différentes communautés séfarades établissent quatre synagogues mitoyennes les unes des autres à partir du {{s-|XVI|e}} : la synagogue [[Elie|Eliyahou Hanavi]] qui servait plutôt de lieu d'étude, la synagogue [[Yohanan ben Zakkaï]] au {{s-|XVII|e}}, la synagogue Istanbul au {{s-|XVIII|e}} et la synagogue Emtsa'ï au milieu de ces trois synagogues. Elles furent toutes restaurées en 1835 par autorisation du vice-roi d'[[Égypte]] [[Méhémet Ali]], alors régent de la [[Palestine]], sous l'autorité formelle du sultan ottoman. De nouveau saccagées pendant l'occupation jordanienne de Jérusalem, elles furent une nouvelle fois restaurées lors du retour des Juifs dans la vieille ville de Jérusalem après 1967.
==== Les synagogues italiennes ====
[[Naples]] fut la première terre d'accueil de [[Don (titre)|Don]] [[Isaac Abravanel]], qui avait été le conseiller et financier des rois d'Espagne. L'Italie du {{s-|XVI|e}} n'était pas unifiée : les Espagnols dominaient la Sicile, Naples et la Sardaigne, dont ils expulsèrent les Juifs en 1492. Dans le reste de l'Italie, l'influence espagnole se fait sentir par la restriction du droit de résidence des Juifs et la création des [[ghetto]]s, dont le premier fut le [[ghetto de Venise]], établi en [[1516]]. La famille Abravanel y établit la Scuola Levantina en 1538 et la Scuola Spagnola<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.ghetto.it/ghetto/en/contenuti.asp?padre=1&figlio=2
|titre=The synagogues|éditeur=Ghetto Ebraico di Venezia|consulté le=11 octobre 2007}}</ref>. <br/>Dans le ghetto de Rome, le manque de place combiné avec la diversité des écoles d'interprétation donna lieu à la ''Piazza delle Cinque Scuole'', un immeuble qui abrita cinq synagogues ou plutôt cinq oratoires de différentes traditions.
==== Les synagogues du Maghreb====
Le [[Maghreb]], et en particulier le [[Maroc]], était une destination aisée pour les Juifs d'Espagne, d'autant que beaucoup y avaient déjà des parents, installés lors d'une persécution ou d'une expulsion précédente. Les Juifs d'Espagne s'établirent donc en plusieurs villes du Maroc, à [[Tétouan]] comme à [[Fès]]. Y fut érigée au {{s-|XVII|e}} la [[Abendanan#La synagogue Aben Danan à Fès|synagogue Aben Danan]], restaurée en 1999.
==== Les synagogues hollandaises ====
Les [[Provinces-Unies]] ayant durement gagné leur indépendance de l'Espagne au début du {{s-|XVII|e}}, elles étaient hostiles tant à l'Espagne qu'au catholicisme. Elles apparurent donc comme autant de terres d'asiles pour de nombreux « Portugais »<ref name="Portugais">Synonyme, à cette époque, de marrane. En effet, d'une part, un grand nombre de Juifs était passé par le Portugal où ils avaient connu une deuxième expulsion en 1496, d'autre part ils ne pouvaient se désigner en tant que juifs car souvent ils n'étaient tolérés qu'à condition de se dire chrétiens, et enfin, se dire sujet d'Espagne était mal vu. À Paris, on dit encore que la [[Synagogue Buffault|synagogue de la rue Buffault]] est de rite portugais.</ref> qui participèrent à l'essor d'[[Amsterdam]] et furent assez vite reconnus quasiment citoyens de plein-droit. La communauté prospéra notamment par le commerce et se sentit assez assurée pour faire construire par Elias Bouman<ref>Elias Bouman : architecte hollandais (1636-1686) qui travailla sur les synagogues d'Amsterdam et de riches demeures de particuliers.</ref> une synagogue qui peut contenir {{formatnum:2000}} fidèles, bien en vue le long d'un canal. La Synagogue portugaise<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.esnoga.com/|titre=Site Internet de la synagogue portugaise d'Amsterdam|consulté le=29 juillet 2007}}</ref> ou ''Esnoga'' en [[Ladino (langue)|ladino]] fut inaugurée en présence des autorités locales en 1675.
Elle servit de modèle à beaucoup d'autres, notamment par sa décoration de lustres hollandais. <br/>
Les Juifs de Hollande, et notamment [[Manasse ben Israël]], ayant milité pour le retour des Juifs en Angleterre, le style hollandais s'y retrouve dans les synagogues. La synagogue Bevis Marks<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.ottolenghi.org/bevis-marks.htm|titre=Site internet de la synagogue Bevis Marks|consulté le= 29 juillet 2007}}</ref> à [[Londres]], connue aussi sous de le nom de « Synagogue espagnole et portugaise » fut inaugurée en 1701 et est aujourd'hui la plus vieille synagogue anglaise en service. Construite par le [[Société religieuse des Amis|quaker]] Joseph Avis<ref>Joseph Avis : charpentier qui a aussi travaillé sur l'église St Bride dans Fleet Street.</ref>, elle s'inspire aussi des églises puritaines de l'époque.
<center>
<Gallery>
Image:Emanuel de Witte 002.jpg|La synagogue portugaise d'Amsterdam par [[Emanuel de Witte]]
Image:BevisMarksSynagogue.jpg|La synagogue Bevis Marks de Londres
</Gallery>
</center>
==== Les premières synagogues américaines ====
L'Amérique étant presqu'entièrement occupée par l'Espagne, le Portugal, la France et l'Angleterre, toutes puissances qui interdisaient l'accès de leur territoire aux Juifs en cette fin de {{s-|XVII|e}}, les Juifs s'établirent dans les petites possessions néerlandaises.
Le Kahal Zur Israel<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.bh.org.il/Communities/Synagogue/Recife.asp|titre = La synagogue Kahal Zur Israel à Récife (Brésil)|éditeur = Musée de la Diaspora|consulté le = 24 septembre 2007}}</ref> (le rocher d'Israël), à [[Recife]], [[Brésil]], a été la première synagogue érigée dans les Amériques, en 1630 quand Recife était possession hollandaise. On a récemment découvert ses fondations. Elle avait été bâtie par des Juifs portugais passés par la Hollande. En 1654, les Portugais prennent le contrôle de Recife et en expulsent les Juifs qui repartent vers l'Amérique du Nord et la [[Nouvelle-Amsterdam]], plus tard appelée New York<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.archaeology.org/0203/newsbriefs/synagogue.html|éditeur=Archaelogical Institute of America|titre= Redécouverte de la première synagogue du Nouveau Monde|consulté le = 18 septembre 2007|auteur = Colleen P. Popson|année = 2002}}</ref>. Une nouvelle synagogue a été construite au même endroit dans les années 1990.
La plus vieille synagogue américaine continuellement en service se trouve donc dans la petite île néerlandaise de [[Curaçao]] aux [[Antilles]]. Il semble bien qu'une première synagogue, Mikve Israel-Emanuel, y existait dès avant 1654. Le bâtiment actuel à [[Willemstad (Curaçao)|Willemstad]], la capitale de Curaçao, date de 1732 et a été inspiré de l'Esnoga<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.snoa.com/|titre=Site internet de la Synagogue Mikve Israel-Emanuel|consulté le= 29 juillet 2007}}</ref>.
Dans les possessions britanniques, la situation des Juifs varie selon les colonies. C'est à [[Newport (Rhode Island)|Newport]] dans l'île de [[Rhode Island]], que les Juifs s'établissent dès 1654, et la synagogue actuelle dite [[Synagogue Touro (Newport, Rhode Island)|synagogue Touro]], du nom de son fondateur et premier [[hazzan]], un Juif portugais, est construite dans le style [[palladianisme|néo-palladien]], en vogue dans les colonies américaines à cette époque. Inaugurée en 1763, c'est la seule synagogue encore en service aux [[États-Unis]] datant de la période coloniale.
==== Les synagogues du sud de la France ====
Les Juifs ont été expulsés de France en 1394, et ceux qui y résident aux {{s2-|XVII|e|XVIII|e}}, la plupart ayant fui l'[[Espagne]] ou le [[Portugal]], sont devenus, au moins nominalement, chrétiens. Ils s'établissent au [[Pays basque]] à [[Bayonne]] ou dans de petits bourgs tels [[La Bastide-Clairence]] (où on peut encore voir le [[cimetière juif]]), [[Peyrehorade]] ou [[Bidache]], mais également à [[Bordeaux]]. De façon à ne pas heurter les autorités, les offices juifs ont lieu dans de discrets oratoires.
C'est paradoxalement dans les [[États pontificaux|États du Pape]], le [[Comtat-Venaissin]], que les Juifs sont officiellement acceptés dans les [[Carrière (juiverie)|carrières]] ([[ghetto]]s en [[Provence]]) d'[[Avignon]], de [[Carpentras]] et de [[Cavaillon]]. Une relative prospérité leur permet au {{s-|XVIII|e}} d'élever des synagogues de taille modeste mais cependant assez travaillées<ref>{{lien web|url=http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/itiinv/synag/fr/syna.htm|titre=Les synagogues du Comtat|éditeur=Ministère de la Culture|consulté le= 29 juillet 2007|auteur = Elisabeth Sauze}}</ref>, de style italianisant, ainsi qu'on le remarque aux ferronneries. Quatre édifices furent ainsi construits : à Carpentras, Cavaillon, l'Isle sur Sorgue et Avignon. Seules les deux premières subsistent de nos jours, celle de l'Isle ayant été détruite, et [[Synagogue d'Avignon|celle d'Avignon]] ayant été rebâtie sur un autre modèle après un incendie survenu dans la première moitié du {{s-|XIX|e}}.
Pour la salle de prière des quatre synagogues construites au {{s-|XVIII|e}}, il faut parler d'un même modèle où la table de lecture pour l'office (tébah) se trouve située en hauteur, accessible par des escaliers depuis l'espace de prière. En face et en bas se trouve l'Haron Ha-qodesh, l'Arche sainte, dans laquelle sont entreposés les rouleaux de Torah. Cette disposition particulière pour la liturgie répond à un problème d'espace. Les communautés juives, importantes en nombre de fidèles, disposaient de peu de surface pour bâtir leurs synagogues, et la salle de prière ne constituait pas à elle seule la globalité de la synagogue. Au {{s-|XVIII|e}}, pour les Juifs comtadins, le problème d'espace n'est pas nouveau, les précédentes synagogues étaient déjà bâties sur le même principe. Certaines synagogues italiennes comme celle de Livourne ({{s-|XVII|e}}) respectent ce modèle comtadin. <br />
La synagogue de Carpentras<ref>{{lien web|url=http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/itiinv/synag/fr/syna4.htm|titre=La salle de prière de la synagogue de Carpentras|éditeur=Ministère de la Culture|consulté le=29 juillet 2007}}</ref> est aujourd'hui la plus vieille synagogue de France en activité. Celle de Cavaillon n'accueille plus le culte.
=== Les synagogues du monde ashkénaze===
Les massacres liés aux Croisades, les expulsions temporaires puis définitives d'Angleterre, de France et de certains territoires allemands entraînèrent une migration des Juifs occidentaux vers l'Europe centrale slave et plus particulièrement polonaise<ref>[[Histoire des Juifs en Pologne]]</ref>. Les ducs tel [[Boleslas III]] au {{s-|XII|e}} puis les rois de Pologne tel [[Casimir III le Grand]] au {{s-|XIV|e}} favorisèrent généralement l'accueil des Juifs jusqu'au {{s-|XVI|e}}. Ceux-ci s'établirent aussi bien à la ville que dans les campagnes où ils devinrent majoritaires dans certains villages appelés [[shtetl]]. Cela contribua à l'apparition de deux types de synagogues, les synagogues de pierre, en ville et celles de bois, à la campagne.
==== Les synagogues de Pologne et d'Europe orientale====
Il n'est pas possible de résumer en quelques lignes l'histoire de plusieurs milliers de synagogues construites du Moyen Âge à la [[Shoah]] dont les témoignages ont presque tous disparu dans les incendies dus aux nazis, dans les destructions de la [[Seconde Guerre mondiale]] et dans leur abandon dû à la disparition des Juifs de ces régions. Le projet Wikipédia relatif aux synagogues de Pologne recense {{formatnum:1400}} synagogues<ref name="projet wiki">{{pl}} [[:pl:Wikiprojekt:Synagogi w Polsce|Synagogues en Pologne]]</ref>.<Br>
*Les synagogues de bois reprennent l'architecture du shtetl où les maisons elles-mêmes sont en bois. Les plus anciennes dataient du {{s-|XVII|e}} et se caractérisaient par une décoration intérieure qui pouvait être foisonnante. La [[synagogue de Gabin]] en Pologne (1710), était remarquable par ses bas-reliefs, celle de Khodoriv en [[Ukraine]] (''Chodorov'' en polonais) près de [[Lvov]] (datant de la même époque) était ornée d'un plafond à la décoration florale et animale luxuriante peint par Israel Lisnicki dont la reconstitution est visible au Musée de la Diaspora <ref>{{en}} [http://www.bh.org.il/ Beth Hatefutsoth]</ref> à [[Tel-Aviv]]. Le [[Musée d'art et d'histoire du judaïsme]] à Paris présente quelques remarquables maquettes de ces synagogues en bois, dont celle de Wolpa<ref>{{lien web|url=http://www.mahj.org/fr/01_visitez/3_parcours/oeuvres/07_4.htm| titre= Maquette de la synagogue de Wolpa au Musée d'art et d'histoire du judaïsme |consulté le=29 juillet 2007}}</ref> en Biélorussie, datant de 1643.
[[Image:Inside old synagogue Krakow.JPG|thumb|right|Intérieur de la synagogue Stara à Kazimierz avec la bimah entre les piliers et l'arche sainte au fond]]
*Les synagogues de pierre sont un peu plus nombreuses à avoir traversé les guerres et la Shoah. Leur plan reprend souvent celui des églises des mêmes époques, à une, deux ou trois nefs. Une des plus anciennes est la synagogue Stara<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.krakow-info.com/synagog.htm|titre=Old Synagogue in Kraków|consulté le = 23 mai 2008|éditeur = Marek Strzala}}</ref> de [[Kazimierz]], l'ancien quartier juif de [[Cracovie]]. Construite au {{s-|XV|e}}, elle fut rénovée au {{s-|XVI|e}} par Mateo Gucci, architecte italien établi en Pologne. De style [[Renaissance artistique|Renaissance]] elle est constituée de deux nefs et la [[Synagogue#Éléments architecturaux|bimah]] se situe au milieu de la salle entre les deux piliers centraux. Pillée et dévastée durant la Seconde Guerre mondiale, rénovée durant les [[années 1950]], c'est aujourd'hui un musée. La [[synagogue Remuh]] qui date de 1558 est la seule encore en service à Cracovie. Elle possède une seule nef et là encore la bimah est centrale.
Parmi les synagogues de pierre, on peut également citer les originales synagogues fortifiées. La [[synagogue de Lesko]] en [[Galicie]] et celle de [[Pinsk]] datent du {{s-|XVII|e}}. La plus remarquable est celle de [[Loutsk|Lutzk]] dont il est dit qu'elle fut fortifiée par permission du roi de Pologne [[Sigismond III]]<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.bh.org.il/Communities/Synagogue/Lutsk.asp|titre=Synagogue de Lutzk|consulté le = 30 juillet 2007|éditeur = Musée de la Diaspora à Tel-Aviv}} </ref> et dont le toit aurait été pourvu de canons<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.bjbark.com/lutsk,.htm#SYNAGOGUE%20OF%20LUCK,%20POLAND |titre = Synagogue de Lutzk|consulté le = 30 juillet 2007|éditeur = Benjamin J. Bark}}</ref>. Ceci est probablement dû à l'insécurité croissante pour les Juifs en Pologne au début du {{s-|XVII|e}} qui culmine avec les massacres causés par l'invasion des [[Cosaques]] menés par l'hetman [[Bohdan Chmielnicki]].
==== Les synagogues ashkénazes d'Italie ====
[[Image:Interior synagogue Casale Monferrato.jpg|thumb|left|Intérieur de la synagogue de Casale Monferrato ([[Piémont]])]]
C'est en Italie que la décoration intérieure des synagogues ashkénazes atteindra un niveau inégalé. Là encore, le style de la région se retrouve dans les synagogues qui y empruntent beaucoup au [[baroque]]. La synagogue de [[Casale Monferrato]] a été construite en 1595, la Scuola Granda Tedesca de [[Venise]] (tout proche de la Scuola Grande Spagnola dans le ghetto) date de 1628. Les ''bimot'' (pluriel hébraïque de ''bimah'') y prennent l'aspect de [[baldaquin]]s.
==== Les synagogues ashkénazes de Hollande ====
Encore une fois, c'est la Hollande qui sera le meilleur refuge des Juifs expulsés ou fuyant les massacres. Ceux quittant la Pologne et les exactions de [[Bohdan Chmielnicki]] y seront rapidement plus nombreux que les séfarades. Amsterdam devient pour un temps la capitale juive de l'Occident. Avant même la synagogue portugaise, la synagogue ashkénaze ou Grande Synagogue (''Grote Synagoge'') est construite en 1670-1671 par l'architecte Daniel Stalpaert, un des concepteur du [[Paleis op de Dam|palais royal]]. Elle est mitoyenne de la Synagogue portugaise et aux {{s2-|XVII|e|XVIII|e}} trois autres synagogues ashkénazes sont construites dans le même quartier<ref> {{en}}{{lien web|url=http://www.jhm.nl/building.aspx?ID=2|titre =Great Synagogue|éditeur = Musée juif historique d'Amsterdam|consulté le = 1{{e}} août 2007}}</ref>. Toutes ces synagogues forment aujourd'hui le musée juif d'Amsterdam, la communauté juive néerlandaise ayant été exterminée pendant la Shoah.
==== Les synagogues dans les États allemands ====
La situation des Juifs en Allemagne varie d'un État à l'autre mais en règle générale, les communautés juives se développent comme à [[Berlin]] ou à [[Francfort]]. La première synagogue de Berlin située Heidereutergasse (détruite en 1945) est inaugurée le {{1er}} janvier 1714 en présence de la reine Sophie-Dorothée. Le roi [[Frédéric-Guillaume Ier de Prusse|Frédéric-Guillaume {{Ier}}]] la visite en 1718<ref>{{de}}{{lien web|url=http://www.berliner-lindenblatt.de/content/view/189/268/|titre=Chronique berlinoise (1695-1740)|éditeur = Berliner Lindenblatt|consulté le = 21 août 2007|auteur =Gerhild Komander|année = 2006}} </ref>. Il ne reste guère de traces des synagogues allemandes des {{s2-|XVII|e|XVIII|e}}, le [[nazisme]] ayant entrepris leur destruction systématique, amplifiée par la guerre. Il subsiste toutefois la synagogue de [[Celle (Allemagne)|Celle]]<ref>{{de}} [http://www.celle.de/index.phtml?La=1&sNavID=342.177&mNavID=342.177&ffsm=1&object=tx|342.9765.1&FID=342.9765.1 Synagogue de Celle], ville de Celle, consulté le 16 août 2007</ref> ([[Basse-Saxe]]) qui date de 1740 et celle de [[Michelstadt]]<ref>{{de}}{{lien web|url=http://www.michelstadt.de/Synagoge.74.0.html|titre =Synagogue de Michelstadt|éditeur = Ville de Michelstadt|consulté le = 16 août 2007}}</ref> ([[Hesse (Land)|Hesse]]) datant de 1791, ainsi que la salle (datant de 1735) de la synagogue rurale de Horb sur le Main<ref>{{de}} {{lien web|url=http://www.alemannia-judaica.de/horb_am_main_synagoge.htm|titre = Histoire de la communauté juive et de la synagogue de Horb sur le Main|éditeur = Alemannia Judaica|consulté le = 28 septembre 2007}}</ref>, décorée à la façon de [[Synagogue#Les synagogues de Pologne et d'Europe orientale|Khodoriv]] au Musée d'Israël à Jérusalem.
Le quartier juif de [[Josefov]] à [[Prague]], sous la domination des [[Habsbourg]] depuis le {{s-|XVI|e}} abrite des synagogues de toutes les époques comme la synagogue Vieille-Nouvelle déjà mentionnée mais aussi les synagogues [[Synagogue Pinkas|Pinkas]] ({{s-|XVI|e}}) et [[Synagogue Klaus|Klaus]] ({{s-|XVII|e}}). Ce sont encore de petits bâtiments, aujourd'hui parties du [[Musée juif de Prague]].
==== Les synagogues ashkénazes de Palestine ottomane ====
[[Image:Synagogue Hourva.JPG|thumb|right|La synagogue Hourva en reconstruction (mars 2008)]]
La plus ancienne synagogue ashkenaze de Jérusalem alors dans l'[[Empire ottoman]] est la synagogue Hourva<ref> {{en}} {{lien web|url=http://www.jewishmag.com/4MAG/ISRAEL/israel.htm|titre =The Churva Synagogue in Jerusalem|auteur= Dovid Rossoff|consulté le= 23 mai 2008|éditeur = The Jewish magazine}}</ref>. Le début de sa construction remonte à 1700 mais elle fut incendiée encore inachevée en 1721 par les créanciers arabes furieux du retard de paiement de ses commanditaires. Reconstruite au {{s|XIX|e}}, elle sert de position défensive à la [[Haganah]] pendant le siège de Jérusalem en 1948. Après sa prise par la [[Légion arabe]] qui marque la victoire des Arabes dans la vieille ville de Jérusalem, elle est dynamitée. La reconstruction commence en 2005 et se poursuit en mars 2008.
La synagogue Abraham Avinou (« notre père Abraham » en français) fut construite en 1540 par le rabbin [[Malkiel Ashkenazi]] non loin de Jérusalem, à [[Hébron]], où est enterré [[Abraham]] d'après les traditions juive et musulmane. Elle fut le centre du quartier juif de Hébron jusqu'à sa destruction après les [[Massacre d'Hébron (1929)|émeutes anti-juives de 1929]]. Elle a été reconstruite au même endroit en [[1976]].
==== Les synagogues ashkénazes de France ====
[[Image:Pfaffenhoffen.JPG|left|thumb|upright=0.7|Synagogue de Pfaffenhoffen]]
Les Juifs de France ont été expulsés du royaume en 1394. Quand la France annexe la [[Provence]] à la fin du {{s-|XV|e}}, [[Louis XII]] en expulse les Juifs dès [[1501]]<ref>{{lien web|url=http://www.histoiredesjuifs.com/chronologies.aspx?category=452|titre =Histoire des Juifs en Provence|éditeur = Histoire des Juifs.com|consulté le = 16 août 2007}}</ref>. Mais, un siècle et demi plus tard, lorsque la France annexe l'[[Alsace]] et formellement les [[Trois-Évêchés]] en [[1648]], ni les Juifs de [[Metz]] ni ceux d'Alsace ne sont expulsés et [[Louis XIV]] visite la synagogue de Metz en [[1657]]<ref>{{lien web|url=http://judaisme.sdv.fr/histoire/villes/metz/synago/synago.htm|éditeur = Site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine|titre = Synagogue consistoriale de Metz|consulté le = 31 juillet 2007}}</ref>.<br>
La France, contrairement à la Hollande ou à l'Angleterre, n'accorde pas à cette époque la liberté de conscience et les Juifs conservent en Alsace leur statut personnel. Jusqu'à la [[Révolution française]], ils n'ont pas le droit de résider à [[Strasbourg]] et pratiquent leur culte discrètement dans de petites synagogues qui deviennent relativement nombreuses au {{s-|XVIII|e}}. Cette discrétion est illustrée par l'existence, à [[Traenheim]] ([[Bas-Rhin]]), d'une synagogue dissimulée dans un grenier, datant de 1723<ref>{{lien web|url=http://judaisme.sdv.fr/synagog/basrhin/r-z/traenhei.htm|éditeur = Site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine|titre = Le grenier synagogue de Traenheim|consulté le = 31 juillet 2007|auteur = Bernard Keller}}</ref>.<br>
En [[1766]] la Lorraine, qui compte d'importantes communautés juives à [[Lunéville]] et [[Nancy]], devient française à la mort de [[Stanislas Leszczyński]]. Parallèlement, les idées issues des [[Lumières (philosophie)|Lumières]] progressent et en [[1787]] [[Louis XVI]] publie l'[[Édit de tolérance]] en faveur des [[protestants]]. De même, les Juifs commencent à être mieux considérés par le gouvernement et cela se traduit par l'autorisation de construction de nouvelles synagogues en Lorraine à [[Phalsbourg]]<ref> {{lien web|url=http://judaisme.sdv.fr/synagog/moselle/phalsbou.htm|éditeur = Site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine|titre = Phalsbourg|consulté le = 26 novembre 2007|auteur=Antoine Schrub}}</ref> en 1772, à [[Synagogue de Lunéville|Lunéville]] en [[1786]] puis à [[Synagogue de Nancy|Nancy]] en [[1788]] et en Alsace à [[Mutzig]]<ref> {{lien web|url=http://judaisme.sdv.fr/synagog/basrhin/g-p/mutzig.htm|éditeur = Site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine|titre = Synagogue de Mutzig|consulté le = 26 août 2007}}</ref> en 1787 puis [[Synagogue de Pfaffenhoffen|à Pfaffenhoffen]] en [[1791]]. Ces synagogues sont encore très discrètes. À [[Lunéville]], elle est dissimulée derrière une maison et ne porte aucun signe distinctif. À [[Pfaffenhoffen]], seule la date de construction écrite en hébreu sur le linteau de la porte peut évoquer une synagogue.
== De la période révolutionnaire à la Shoah ==
La philosophie des [[Lumières (philosophie)|Lumières]] change le regard des [[Gentils]] sur les Juifs. Les notions de liberté de conscience et d'égalité des droits sont au moins en partie mises en pratique aux [[États-Unis]] et en [[France]]. Les armées révolutionnaires puis impériales vont propager ces idées dans une bonne partie de l'Europe, particulièrement en faisant tomber les murs des [[ghetto]]s comme en [[Italie]]. <br>
Chez les Juifs, la philosophie des Lumières donne naissance à la [[Haskala]] qui va changer le regard que les Juifs ou au moins tous ceux qui n'adhèrent pas à une stricte orthodoxie ont sur eux-mêmes. Ce double changement de la perception des Juifs dans la société ne va pas manquer d'influer sur l'architecture des synagogues. <br>
Si les Juifs sont maintenant égaux en droit aux autres citoyens, ils peuvent construire des temples aussi grands que les églises chrétiennes. La plus grande d'Europe est construite à [[Grande synagogue de Budapest|Budapest]] de 1854 à 1859. Et si la liberté de conscience devient la règle, il n'y a plus de raison de dissimuler les synagogues, au contraire on peut afficher clairement leur raison d'être par des symboles juifs bien visibles comme les tables de la loi, des citations de la bible en hébreu ou en langue vernaculaire, l'[[étoile de David]] ou la [[menorah]]. <br>
La [[Haskala]] et la [[Judaïsme libéral|réforme du judaïsme]] nées en Allemagne changent la conception que les Juifs ont de leurs synagogues. Celles-ci deviennent même des temples, mot toujours utilisé en synonyme de synagogues. Cela influence l'architecture des synagogues qui peuvent ressembler à des églises aussi bien extérieurement qu'intérieurement. Elles sont de style roman comme la [[Grande synagogue de Paris|Victoire]] (1874)<ref>{{lien web|url=http://www.lavictoire.org/pages/synagogue.html| titre=Synagogue de la Victoire|éditeur= Site de la communauté de la Victoire|consulté le = 21 août 2007}}</ref> à Paris, de style gothique comme à [[Savannah (Géorgie)]] (1878), de style byzantin comme à [[Synagogue de Neuilly|Neuilly sur Seine]] (1878)<ref>{{lien web|url=http://www.synaneuilly.com/|titre=Synagogue de Neuilly|éditeur=Site de la communauté de Neuilly|consulté le = 21 août 2007}}</ref> (avant l'extension de la synagogue dans les années 1930), de style mauresque comme à [[Turin]] ou même évoquer un temple grec ou romain comme la synagogue ''[[Synagogues d'Atlanta|the Temple]]'' (1875) à [[Atlanta]]. Cette évolution touche aussi la Pologne où la [[Grande synagogue de Varsovie (1878-1943)|Grande synagogue de Varsovie]], de style classique est inaugurée en 1878.<br>
Si le gothique est peu courant probablement parce que trop typique du style des églises, il est curieux de constater que les styles orientaux, que ce soit le style hispano-mauresque ou le style byzantin sont les plus représentés. Plusieurs explications sont possibles : la plus simple est que les Juifs sont vus comme des orientaux par les architectes souvent non-juifs des synagogues. Mais aussi on peut penser que le style hispano-mauresque est rattaché à une Espagne où juifs, chrétiens et musulmans auraient vécu en bonne intelligence. Quant au style byzantin, il est déjà utilisé dans de nombreuses églises et mosquées, il doit donc pouvoir convenir aux synagogues. Dominique Jarassé (voir [[Synagogue#Bibliographie, notes et références|bibliographie]]) parle aussi d'un responsum du rabbin Ezéchiel Landau au {{s-|XVIII|e}} recommandant ce style.<br>
L'intérieur des synagogues change aussi considérablement au {{s-|XIX|e}}. La [[Synagogue#Éléments architecturaux|Bimah]] est le plus souvent située à l'extrémité de la nef pour que l'officiant puisse faire face aux fidèles, au lieu d'être au centre comme dans les synagogues orthodoxes. Il peut y avoir souvent un orgue et même un chœur, deux dispositions non conformes à la [[halakha]].<br>
Enfin, l'implantation géographique des synagogues va petit à petit changer. Elles vont quitter les anciens ghettos pour suivre les Juifs dans leur migration sociale vers des quartiers plus bourgeois et elles vont aussi se répandre dans les pays accueillants aux Juifs, en Allemagne, en Europe occidentale et aux États-Unis.
<center>
<gallery perrow=4>
Image:SynagogueDeBudapest.jpg|Façade de la synagogue sur la rue Dohány, [[Budapest]]
Image:Synagogue Paris Victoire.jpg|Intérieur de la synagogue de la Victoire à Paris au début du {{s-|XX|e}}
Image:SavannahGeorgiaTempleMickveIsrael 2006.jpg|Synagogue Mickve Israel à [[Savannah (Géorgie)|Savannah]] de style gothique
Image:Synagogue de Turin (Torino).JPG|Synagogue de [[Turin]], de style hispano-mauresque
</gallery>
</center>
=== La France ===
[[Image:Synagogue de Bayonne.jpg|thumb|Synagogue de Bayonne<ref>{{lien web|url=http://www.consistoirecentral.org/article.php3?id_article=24|titre = Communauté de Bayonne|éditeur = Consistoire central|consulté le = 26 août 2007}}</ref>, quartier Saint-Esprit]]
Cette période qui va de la [[Révolution française|Révolution]] à la [[Première Guerre mondiale|guerre de 1914]] donne lieu en France à l'âge d'or des synagogues, comme l'a écrit Dominique Jarassé (voir [[Synagogue#Bibliographie, notes et références|bibliographie]]). Les Juifs vont quitter leurs lieux traditionnels de résidence (le [[Comtat-Venaissin]], les campagnes alsaciennes ou lorraines, Bordeaux et Bayonne) pour de plus grandes villes dont Paris. Leur ascension sociale sera aussi marquée par la construction de plus belles et plus grandes synagogues.<br>
La construction des synagogues est généralement sous la maîtrise d'ouvrage des [[Consistoire]]s, subventionnée par les pouvoirs publics (l'Église ne sera séparée de l'État qu'en 1905), et aidée par de riches mécènes tels les [[Famille Rothschild|Rothschild]] ou les [[Cécile Furtado-Heine|Furtado-Heine]] ou [[Daniel Iffla|Daniel Osiris]]. <br>
L'œuvre est considérable. Dominique Jarassé indique :</br>
*70 synagogues ont été édifiées hors l'[[Alsace-Lorraine]] de 1791 à 1914, dont 22 sont aujourd'hui disparues ; <br>
*176 synagogues ont été édifiées en Alsace-Lorraine de 1791 à 1914, dont 91 sont aujourd'hui disparues.<br>
Parmi les réalisations remarquables, on citera la synagogue de Lyon en 1864 par Abraham Hirsch<ref>Abraham Hirsch (1835-1912) deviendra l’architecte de la Ville de Lyon.</ref>, toujours cachée derrière un immeuble et celle de Marseille la même année par Nathan Salomon inspirée de la [[synagogue Nazareth]]. La plupart des grandes villes voient construire leur synagogue et même des stations balnéaires telles [[Biarritz]] ou [[Arcachon]].
==== Les anciennes communautés séfarades du sud de la France ====
C'est dès 1793 et malgré l'hostilité du pouvoir révolutionnaire aux cultes que les Juifs du [[Comtat-Venaissin]] prennent avantage de leur toute nouvelle condition de citoyens de plein droit, émigrent notamment vers [[Nîmes]] et y construisent une synagogue encore très modeste (la façade actuelle date de 1893).<br>
Il faut attendre encore près de 20 ans pour voir s'élever une nouvelle synagogue en France à [[Bordeaux#Synagogue de Bordeaux|Bordeaux]]. Elle est construite en 1812 dans le quartier juif pour ces Portugais<ref name="Portugais"/> qui ne pouvaient pas se dire ouvertement juifs sous l'[[Ancien régime]]. Cette synagogue brûle en 1873 et est remplacée par une plus grande synagogue, dans un quartier plus prestigieux en 1882.<br>
La différence est notable quand en 1837 est construite la synagogue de [[Bayonne]] toujours dans le quartier juif mais dans un style néo-classique beaucoup plus noble que celui adopté en 1812 à Bordeaux.
==== Paris et sa région ====
Parallèlement, c'est en 1819 qu'est construite la première synagogue parisienne (les Juifs étaient bannis de Paris jusqu'à la Révolution) rue [[Synagogue Nazareth|Notre-Dame de Nazareth]]<ref>En France et souvent en Europe, contrairement à Israël et aux États-Unis, les synagogues ne portent pas de nom si ce n'est celui de leur commune ou de leur rue. Dans ce cas-ci, pour des raisons évidentes, on préfèrera parler de la [[synagogue Nazareth]].</ref>. Celle-ci comprend à l'origine une salle de prière ashkénaze et une autre séfarade.<br>
C'est à partir du [[Second Empire]] que la communauté juive prend son essor à Paris et que s'y multiplient les synagogues. Certaines seront monumentales telle la Victoire mais elles sont rarement bien visibles : l'impératrice [[Eugénie de Montijo|Eugénie]] s'oppose à donner une façade sur une rue ou une place importantes aux synagogues de la Victoire et [[Synagogue de la rue des Tournelles|des Tournelles]].<br>
Deux des plus intéressantes synagogues d'un point de vue architectural sont construites au début du {{s-|XX|e}} : il s'agit de la [[Synagogue de la rue Pavée à Paris|synagogue de la rue Pavée]] de style [[Art Nouveau]] dont l'architecte est [[Hector Guimard]] et de la [[Synagogue Chasseloup-Laubat|synagogue de la rue Chasseloup-Laubat]] à la charpente de bois, dont l'architecte est Lucien Bechmann.<br>
La première synagogue de banlieue est inaugurée en 1878 à [[Synagogue de Neuilly|Neuilly-sur-Seine]]. Elle sera suivie de celle de [[Versailles]], sur le fronton de laquelle est ostensiblement déployé un [[Sefer Torah|sefer torah]] de pierre. Il faut aussi signaler la synagogue de [[Boulogne-Billancourt|Boulogne sur Seine]] construite sur le terrain d'une propriété de la [[famille Rothschild]] par [[Emmanuel Pontremoli]].
<center>
<gallery perrow=4>
Image:Versailles Synagogue rue Joly.JPG|Synagogue de Versailles, rue Albert Joly, dont le fronton est surmonté des rouleaux de la [[Torah]]
Image:Guimard-4eme-artnouveau-10-rue-pavee-synagogue.jpg|Synagogue de la rue Pavée à [[Paris]] par [[Hector Guimard|Guimard]]
</gallery>
</center>
==== L'Alsace et la Lorraine ====
Plus de la moitié de la population juive de France vit en Alsace (de 20 à {{formatnum:25000}} personnes selon le recensement de 1784) et en Lorraine à la fin du {{s-|XVIII|e}}. Cette population est principalement rurale puisqu'en Alsace les villes étaient interdites aux Juifs jusqu'à la Révolution. Cette situation est unique en Europe occidentale. Dans quelques villages, les Juifs forment un groupe aussi nombreux que les catholiques ou les protestants et ils vont souhaiter disposer d'une synagogue comparable aux églises.<br>
L'autre facteur déclencheur de la construction des synagogues est une loi votée sous [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]] en 1831 décidant que les ministres du culte israélite seront payés par l'État comme les prêtres catholiques ou les pasteurs protestants<ref>Le 13 novembre 1830, un projet de loi ainsi conçu fut présenté à la Chambre : « À compter du 1er janvier 1831, les ministres du culte israélite recevront des traitements du Trésor public ». Rapporté par [[Augustin Perier]], le projet fut adopté à une grande majorité et passa à la chambre des pairs, présidée par [[Étienne-Denis Pasquier|Pasquier]]. Celle-ci, sur le rapport de [[Joseph Marie Portalis|Portalis]], vota à son tour, par 57 voix contre 37, le 1er février, l'adoption du projet. Voir {{lien web|url=http://www.eglise-etat.org/CulteIsrelite.html|titre= Culte israélite|auteur = Maurice Gelbard | éditeur = Site internet ''La séparation des Églises et de l'État par les textes''|consulté le = 27 août 2007}}</ref>. Les communautés juives n'ont plus à entretenir leurs rabbins et peuvent donc investir dans les synagogues.<br>
Par exemple, dès 1836 est construite à [[Struth]], village du [[Bas-Rhin]] dont la population juive ne dépassera jamais 168 personnes<ref>En 1868, on comptait 161 juifs, 88 catholiques, 110 réformés et 100 luthériens (Voir l'article [[Struth]]).</ref>, une petite synagogue. [[Foussemagne]], aujourd'hui dans le [[Territoire de Belfort]], où la synagogue date des années 1850, présentait même la particularité d'être le seul village de France avec une synagogue mais sans église<ref> {{lien web|url=http://www.foussemagne.com/synagogue.htm|titre=la synagogue|éditeur=Mairie de Foussemagne|consulté le = 16 juin 2008}}</ref>.
Les bourgs et les villes édifient de plus grands bâtiments, souvent en grès rose des Vosges comme à [[Sélestat]], avec des bulbes très germaniques comme à [[Saverne]] ou [[Wolfisheim]]<ref>{{lien web|url=http://judaisme.sdv.fr//synagog/basrhin/r-z/wolfishe.htm|titre=Synagogue de Wolfisheim|éditeur = Site internet du judaïsme d'Alsace et de Lorraine|consulté le = 28 août 2007}}</ref>, construite en 1890, et cet effort continuera sous la domination allemande de 1871 à 1918. Le plus bel exemple en est donné par la synagogue de style roman de [[Strasbourg]] construite en 1898 quai Kléber et brûlée en novembre 1940 par l'occupant allemand.
<br>
Ce sont ainsi 176 synagogues qui sont bâties en Alsace et en Lorraine de 1791 à 1914. Seules la moitié d'entre elles subsiste de nos jours.
<center>
<gallery perrow=4>
Image:Struth.JPG|Synagogue de Struth
Image:Synagogue de Saverne (Bas-Rhin).JPG|Synagogue de Saverne
Image:Synagogue de Sélestat.JPG|Synagogue de [[Sélestat]]<ref>{{lien web|url=http://judaisme.sdv.fr/synagog/basrhin/r-z/selestat.htm|titre=Synagogue de Séléstat|éditeur = Site internet du judaïsme d'Alsace et de Lorraine|consulté le = 28 août 2007}}</ref> construite en 1890
Image:Strasbourg Synagogue.jpg|Synagogue de [[Strasbourg]], quai Kléber<ref>{{lien web|url=http://judaisme.sdv.fr/histoire/villes/strasbrg/synago/kleber.htm|titre =La synagogue consistoriale du quai Kléber |auteur = Jean Daltroff|éditeur = Site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine|consulté le = 4 septembre 2007}}</ref>, inaugurée en 1898, brûlée par les nazis en 1940
</gallery>
</center>
=== L'Italie ===
L'Italie a une petite communauté juive. Et pourtant, nulle part ailleurs ne peut-on comprendre mieux ce qu'y a signifié l'[[émancipation]] pour les Juifs. Si les synagogues italiennes antérieures au {{s-|XVIII|e}} sont parmi les plus remarquables pour leur décoration intérieure, elles sont aussi parmi les plus discrètes extérieurement. Que ce soit à [[Venise]], à [[Ferrare]] ou à [[Urbino]], le passant peut marcher le long d'une synagogue sans en soupçonner l'existence à moins d'un examen attentif. <br>
L'égalité des droits pour les Juifs est proclamée dans le royaume de Piémont-Sardaigne en 1848 et à Rome en 1870.
Dès lors vont s'élever en Italie quelques-unes des plus notables synagogues d'Europe. La synagogue de [[Rome]] visitée en 1986 par le pape [[Jean-Paul II]], date du début du {{s-|XX|e}} et sa hauteur tout comme son originale coupole à base carrée la font repérer de loin parmi les toits romains.<br>
La synagogue de [[Florence]] achevée en 1882 domine également les toits florentins. Les plus nobles matériaux comme le marbre, le travertin et cuivre ont été utilisés pour la construction de ce bâtiment d'inspiration byzantine. <br>
À [[Turin]], qui était la capitale du royaume de [[Piémont-Sardaigne]], la communauté juive décida en 1862 d'élever une synagogue. L'architecte choisi, [[Alessandro Antonelli]], voulut construire le plus haut bâtiment de maçonnerie au monde, alors que le plan original n'indiquait qu'une hauteur de 47 mètres. Il acheva ce qu'on appelle aujourd'hui le [[Mole Antonelliana]], bâtiment emblématique de Turin, haut de 167 mètres et aujourd'hui représenté sur la pièce de 2 centimes d'euro italienne. Entre-temps, la communauté juive, pour des raisons financières ou de par une tardive modestie, s'était retirée du projet. Elle se contenta d'une autre synagogue construite par Enrico Petiti en 1884<ref>{{it}}{{lien web|url=http://www.torinoebraica.it/sinagoga.php|titre= Synagogue de Turin|éditeur = Communauté juive de Turin|consulté le = 27 août 2007}}.</ref> dont les bulbes dominent le quartier.
<center>
<gallery perrow=4>
Image:Roma-sinagoga.jpg|[[Grande synagogue de Rome]]
Image:2centimes euro.jpg|Mole Antonelliana bâti pour être une synagogue
Image:Tempio Israelitico.JPG|[[Grande synagogue de Florence]]
</gallery>
</center>
=== L'Allemagne et l'Empire austro-hongrois ===
Il ne reste souvent rien des centaines de synagogues allemandes construites au {{s-|XIX|e}}. On peut toutefois visiter des synagogues virtuelles en se reportant au site de l'Université de [[Darmstadt]]<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.cad.architektur.tu-darmstadt.de/synagogen/inter/en_menu.html|éditeur = Université de Darmstadt|titre = Synagogues en Allemagne - Une reconstruction virtuelle|consulté le = 28 août 2007}}</ref>.<br>
L'Allemagne est le pays de la [[Haskala]] et c'est dans ce pays que l'architecture des synagogues en a d'abord été marquée. C'est probablement là qu'avaient été construites quelques-unes des plus remarquables synagogues. <br>
Aujourd'hui, on peut encore voir une partie de la [[Nouvelle synagogue de Berlin]] où l'on reconnaît les bulbes germaniques déjà cités en Alsace. Elle fut inaugurée en 1866 en présence de [[Otto von Bismarck|Bismarck]] et pouvait contenir {{formatnum:3000}} personnes. Ayant subi des dommages durant la [[Nuit de cristal]] puis un bombardement lors de la [[Seconde Guerre mondiale]], elle fut en grande partie rasée par les autorités [[République démocratique allemande|est-allemandes]] en [[1958]]. Il en reste la façade sur la rue Oranienburg et la coupole recouverte de feuilles d'or. C'est de nos jours un centre communautaire juif.<br>
La [[Synagogue de la Rykestrasse|plus grande synagogue d'Allemagne]], située Rykestrasse à Berlin, a quant à elle rouvert en septembre 2007<ref name=Rykke>{{lien web|url = http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-950144@51-950230,0.html|titre = La plus grande synagogue d'Allemagne rouvre ses portes à Berlin|éditeur = Le Monde (1{{er}} septembre 2007)|consulté le = 4 septembre 2007}}</ref>. De style roman, elle avait été inaugurée en 1904 et avait échappé à l'incendie durant la [[Nuit de cristal]] parce qu'elle était trop imbriquée dans le tissu urbain environnant.
La synagogue d'Essen<ref>{{de}} {{lien web|url=http://www.alte-synagoge.essen.de/|éditeur=Ville d'Essen|titre=Alte Synagoge Essen|consulté le = 23 mai 2008}}</ref> datant de 1913 a elle été reconstruite à partir de ses ruines et est aujourd'hui un centre de conférences.
L'[[Autriche-Hongrie]] a connu un essor extraordinaire de sa communauté juive pendant le règne de l'empereur [[François-Joseph]]. De nombreuses personnalités, telles [[Sigmund Freud]], [[Stefan Zweig]] ou [[Franz Kafka]] en sont issues, sans omettre [[Theodor Herzl]] dont le cercueil, avant son transfert en Israël en 1949, fut exposé dans la grande synagogue de Vienne<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.bh.org.il/Communities/Synagogue/vienna.asp|éditeur = Musée de la Diaspora|titre = The Stadttempel Synagogue, Vienna|consulté le = 30 août 2007}}</ref>. Celle-ci, seul témoin de la communauté juive de Vienne, fut construite en 1826 à condition de ne pas être vue de la rue.
<center>
<gallery perrow=4>
Image:Berlin Neue Synagoge 2005.jpg|[[Nouvelle synagogue de Berlin]]
Image:Alte Synagoge Essen.jpg|Vieille synagogue d'Essen
Image:Stadttempel October 2006 002.jpg|Intérieur du ''Stadttempel'' de Vienne
</gallery>
</center>
Les synagogues de l'empire reflètent cet essor. À [[Trieste]], alors en Autriche-Hongrie, les architectes Ruggero et Arduino Berlam réalisent une des plus grandes synagogues européennes dans un style rappelant les églises syriennes datant de l'empire romain<ref>{{it}}{{lien web|url=http://www.triestebraica.it/storia/9|éditeur= Communauté juive de Trieste|titre=La grande sinagoga}}</ref>. Mais c'est à Prague et Budapest que sont édifiées les synagogues les plus belles.
==== Prague ====
S'il ne reste que quelques monuments rappelant les quartiers juifs de [[Varsovie]], [[Cracovie]], [[Łódź]] ou [[Vilnius]] (que certains avaient surnommée la Jérusalem de la [[mer Baltique|Baltique]]), [[Prague]] présente la plus grande collection de monuments juifs subsistant en Europe. Ils sont pour la plupart dans le quartier central de [[Josefov]]. Avec le cimetière juif et l'hôtel de ville juif dont les aiguilles de l'horloge tournent à l'envers, on peut encore y voir la plus grande concentration de synagogues d'Europe. Outre les synagogues [[Synagogue Vieille-Nouvelle|Vieille-Nouvelle]], [[Synagogue Pinkas|Pinkas]] et [[Synagogue Klaus|Klaus]], Prague compte également la [[synagogue Espagnole]] et la [[synagogue Maisel]].
La [[synagogue Espagnole]] n'a jamais été fréquentée par des Juifs venus d'Espagne. Elle ne doit son nom qu'à l'architecture et à la décoration intérieure hispano-mauresques inspirées des synagogues de [[Tolède]], choisies par les architectes Ullmann, Baum et Munzberg dans les années 1890. Quant à la [[synagogue Maisel]], elle a été édifiée en style gothique à la fin du {{s-|XIX|e}} à partir des restes de la synagogue fondée par le maire et bienfaiteur du quartier juif pendant la Renaissance, Mordechai Maisel<ref> {{en}}{{lien web|titre=Mordecai Marcus Meisel|url =http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=370&letter=M&search=Meisel#1156|éditeur=Jewish Encyclopedia|consulté le = 25 mai 2008|date=1906}}</ref>. Ces deux dernières synagogues font aujourd'hui partie du [[Musée juif de Prague]] et ne sont plus utilisées pour des services religieux.
Dans le quartier de [[Nové Město]], dans la rue Jeruzalemska, se trouve la plus grande synagogue de Prague, l'extravagante synagogue du Jubilé aux décors intérieurs et extérieurs polychromes. Elle a été construite en 1906 par les architectes Wilhelm Stiassny<ref>Wilhelm Stiassny (1842–1910): architecte autrichien qui travailla pour la famille Rothschild en Autriche et proposa un plan de cité-jardin pour Tel-Aviv.</ref> et Frantisek Fröhlich et son style est un mélange d'[[Art Nouveau]] et de style mauresque. Cette synagogue libérale où l'on peut toujours assister à des services devrait son nom au jubilé de l'empereur [[François-Joseph]], témoignage de la volonté d'assimilation de la communauté juive praguoise au début du {{s-|XX|e}}.
<center>
<gallery perrow=4>
Image:Synagogue espagnole de Prague.jpg|[[Synagogue Espagnole]]
Image:Prague - Jerusalemer Synagoge.jpg|Synagogue du Jubilé
</gallery>
</center>
==== Budapest ====
[[Budapest]] a longtemps abrité une très grande communauté juive et c'est l'une des rares villes d'Europe centrale où cette communauté se compte encore en quelques dizaines de milliers de personnes. La [[grande synagogue de Budapest]], rue Dohany, est des plus richement décorées et la plus grande d'Europe. Elle peut accueillir {{formatnum:3000}} fidèles. Elle a été construite de 1854 à 1859 dans ce style hispano-mauresque très en vogue pour les synagogues de cette époque. Elle a sa place dans l'histoire juive à deux titres : [[Theodor Herzl]] naquit dans une maison mitoyenne de la synagogue en 1860, comme l'atteste une plaque sur le mur de la synagogue ; en 1944, la synagogue était transformée par les nazis en un camp d'internement où [[Adolf Eichmann]] eut, dans la galerie des femmes, un de ses bureaux d'administrateur de la [[solution finale]]<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/vjw/Budapest.html|éditeur = Jewish Virtual Library|titre= Tour virtuel de la Budapest juive|consulté le = 31 août 2007}}</ref>{{,}}<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.bh.org.il/Communities/Synagogue/budapest.asp|titre=La grande synagogue de Budapest|éditeur = Musée de la diaspora à Tel-Aviv|consulté le = 31 août 2007}}</ref>. Le quartier alentour servit alors de ghetto.<br>
Dans ce même quartier, rue Rumbach et rue Kazinczy, on trouve d'autres synagogues dont la restauration est en cours. Celle de la rue Rumbach dessinée par [[Otto Wagner]] offre une
intéressante structure métallique. Quant à la synagogue du quartier [[Óbuda]], remarquable bâtiment au style classique de 1821, c'est aujourd'hui un studio de télévision<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.budapestinfo.hu/en/things_to_see/architectural_variety_es_thematical_sightseeing_tours/introduction_to_jewish_budapest|titre=Introduction à la Budapest juive|éditeur = Office du tourisme de Budapest|consulté le = 31 août 2007}}</ref>.
<center>
<gallery perrow=4>
Image:Nagy zsinagoga budapest.jpg|Intérieur de la grande Synagogue de Budapest
Image:Budapest Obuda synagogue.jpg|Synagogue Obuda
</gallery>
</center>
=== Les synagogues d'Afrique du nord ===
Les Juifs ont toujours habité les différentes régions d'Afrique du nord bien avant que les Arabes n'en fassent la conquête, comme en témoignent les écrits d'[[Saint Augustin|Augustin]] ou l'histoire de la [[Kahena]]. Ils ont bien évidemment prié dans des synagogues. Toutefois, leur statut de [[dhimmi]]s leur interdisait de construire des bâtiments tant soit peu importants. La situation change quand les puissances européennes commencent à dominer le [[Maghreb]] au {{s-|XIX|e}}. L'œuvre de l'[[Alliance Israélite Universelle]] d'une part et d'autre part le [[décret Crémieux]] en Algérie permettent aux Juifs de ces pays d'acquérir un nouveau statut social.
La tradition veut que la plus vieille synagogue du monde datant de l'exil suivant la destruction du premier Temple soit la [[Synagogue de la Ghriba|Ghriba]] dans l'île de [[Djerba]] où l'on trouve encore quelques autres synagogues. En tout état de cause, la Ghriba est attestée depuis au moins le {{s-|XVI|e}} mais le bâtiment actuel ne date que du {{s-|XIX|e}}. D'autres synagogues subsistent en [[Tunisie]] ; celle de [[Synagogue de Zarzis|Zarzis]], édifiée au début du {{s-|XX|e}}, a été détruite par une émeute en 1980 mais a depuis été reconstruite à l'identique ; celle de [[Grande synagogue de Tunis|Tunis]] a quant à elle été inaugurée juste avant la Seconde Guerre mondiale.
[[Histoire des Juifs en Algérie|En Algérie]], les Juifs deviennent citoyens français en 1870 de par le décret Crémieux. Le Consistoire algérien créé par le gouvernement français avait déjà pris en charge l'administration du judaïsme algérien tout en se heurtant aux propriétaires des petites synagogues ou oratoires existant depuis bien avant la conquête française. Une vingtaine de synagogues sont construites de 1845 à 1905<ref>{{lien web|url = http://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_REVUE=AJ&ID_NUMPUBLIE=AJ_371&ID_ARTICLE=AJ_371_0070 |titre = Les synagogues dans l’Algérie coloniale du XIX{{e}} siècle|auteur=Valérie Assan|consulté le = 3 septembre 2007 (5€)|éditeur = Archives Juives, ISBN 2251694161}}</ref>. Si la synagogue du marché Randon à Alger construite en 1865 était inspirée du style des mosquées, [[Grande synagogue d'Oran|celle d'Oran]] inaugurée en 1918 après 38 ans de travaux ou celles de [[Constantine (Algérie)|Constantine]] ou de [[Mostaganem]] (1857), sont dans la tradition monumentale des synagogues [[consistoire|consistoriales]] de métropole.
Si les synagogues de Tunisie sont encore ouvertes au culte de nos jours, celles d'Algérie sont pour certaines transformées en mosquées. Celle de Mostaganem était une menuiserie en 2004<ref>{{lien web|url = http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=7569|éditeur = El Watan (8 novembre 2004)|titre = Une menuiserie dans une synagogue|auteur = Yacine Alim|consulté le = 3 septembre 2007}}</ref>.
En [[Égypte]], au [[Le Caire|Caire]] et à [[Alexandrie]], les synagogues sont également nombreuses. On pourra citer au Caire la synagogue, toujours ouverte, des Portes du Ciel (Chaar Hachamaïm ou en hébreu ''שער אשמים''). Inaugurée en 1899 son style est, selon Sir Ronald Storrs, « pharaonique »<ref>{{en}}{{lien web|url = http://www.egy.com/landmarks/99-09-02.shtml|éditeur = Cairo Times (2 septembre 1999)|titre = Gates of Heaven|auteur = Samir Raafat|consulté le = 11 septembre 2007}}</ref>.
<center>
<gallery perrow=4>
Image:Djerba, Synagoge La Ghriba Jan 2002 Innenansicht 5.jpg|Intérieur de la [[synagogue de la Ghriba]] à Djerba en Tunisie
Image:Zarzis Synagogue.JPG|Intérieur de la [[synagogue de Zarzis]], Tunisie
Image:Oran synagogue.jpg|Grande synagogue d'[[Oran]]
Image:SynagogueAlger.jpg|Synagogue du marché Randon à Alger
</gallery>
</center>
=== Les synagogues en Palestine ottomane puis mandataire ===
La [[Palestine]] reste administrée par l'Empire ottoman jusqu'en 1917 quand elle passe sous le contrôle des Britanniques qui reçoivent en 1920 mandat de l'administrer de la part de la [[Société des Nations]]. Les Juifs y disposent depuis longtemps comme on l'a vu de synagogues à [[Jérusalem]], [[Safed]], [[Hébron]] et [[Tibériade]]. En 1872, des [[Hassidim]] aidés par l'empereur [[François-Joseph]] d'Autriche inaugurent la nouvelle synagogue Tiferet Israel<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.jerusalem.muni.il/jer_sys/picture/atarim/site_form_atar_eng.asp?site_id=505&pic_cat=4&icon_cat=6&york_cat=9&type_id=7|éditeur = Municipalité de Jérusalem|titre=Tiferet Israel Synagogue|consulté le = 25 mai 2008}}</ref> qui va s'élever au-dessus des toits de la vieille ville jusqu'à la guerre d'indépendance d'Israël en 1948, où elle sera détruite.
Les Juifs ont commencé à émigrer d'Europe vers la Palestine dans les années 1880 dès avant la formalisation du mouvement sioniste par [[Theodor Herzl]]. En règle générale, ils n'étaient guère religieux et construire des synagogues n'était pas leur premier souci. C'est donc dans les villages administrés et financés par [[Edmond de Rothschild]], dont les idées étaient très différentes de celles des autres « sionistes » comme [[Léon Pinsker]], que sont élevées en 1885 à [[Rishon LeZion]] et en 1886 à [[Zihron Yaakov]] les premières synagogues du nouveau ''[[yichouv]]''.
Des synagogues urbaines modernes n'apparaissent qu'avec les premières nouvelles villes ou quartiers juifs. À Gedera la première synagogue, orthodoxe, est construite en 1912<ref>{{he}}{{lien web |url=http://www.weekend.co.il/maslulim/mishorh/gedera/indexH.htm|titre=גדרה |consulté le = 25 mai 2008|éditeur=...Weekend.co.il}}</ref>, la grande synagogue de [[Tel-Aviv]], de style byzantin en 1926<ref>{{lien web|url=http://www.telavivdeclick.com/2007/05/la-grande-synagogue-de-tel-aviv-sur-la.html|titre=Photographies et commentaires sur la ville de Tel-Aviv |auteur=Emma Mrejen|consulté le=25 mai 2008}}</ref> et la synagogue Yechouroun de Jérusalem en 1936<ref>{{en}}{{lien web|url=http://yeshurun-jerusalem.org/|titre = Site internet de la Synagogue Yechouroun|consulté le = 5 septembre 2007}}</ref> sous l'impulsion du rabbin [[Abraham Isaac Kook]].
<center>
<gallery perrow=4>
Image:Synagogue Tiferet Israel.jpg|Synagogue Tiferet Israel de Jérusalem (vue prise vers 1940)
Image:Ohel Yaakov sinagogue Zichron Yaacov from north east.jpg|Synagogue de [[Zihron Yaakov]], Israël
Image:RishonKikarHaMeyasdim02.jpg|Synagogue de [[Rishon LeZion]]
</gallery>
</center>
=== Les synagogues aux États-Unis ===
Le judaïsme y rencontre une situation exceptionnellement favorable. La liberté de conscience y est proclamée et effective. L'Église ou plutôt les Églises y sont séparées de l'État. Le christianisme est dominant mais divisé en tant d'obédiences que le judaïsme y représente un groupe religieux qui sera au {{s-|XX|e}} comparable, en nombre de fidèles, à de nombreux autres. <br>
Or, le développement des transports d'une part mais surtout l'évolution de la situation en Europe orientale et particulièrement dans l'[[Russie|empire russe]] où les [[pogroms]] sont courants, vont favoriser une forte émigration juive d'Europe vers les États-Unis. Les synagogues vont donc y devenir de plus en plus nombreuses, au fur et à mesure que les Juifs se disperseront dans tout le pays.
Aux États-Unis, les terrains sont peu coûteux et les Juifs n'ont plus peur de heurter la sensibilité de leurs voisins en construisant trop grand. De plus, le judaïsme réformé y rencontre un grand succès. Tout cela va favoriser l'édification de grandes synagogues souvent semblables à des églises. Le style gothique trop associé en Europe à celui des églises y sera plus utilisé comme à Anshe Chesed à New York (datant de 1849) ou à [[Savannah (Géorgie)|Savannah]]<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.mikvehisrael.org/History/|titre=Histoire de la Congrégation Mikveh israel de Savannah|éditeur=Site internet de la Congrégation Mikveh Israel|consulté le = 8 septembre 2007}}</ref> (1878). On voit des synagogues se transformer en églises comme dans la 6{{e}} rue Est de New York lorsque les Juifs émigrent vers d'autres quartiers et inversement la communauté juive racheter des églises comme dans le cas de la synagogue Bialystoker<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.bialystoker.org/history.htm|titre = Byalistocker Synagogue|consulté le = 26 mai 2008|éditeur=Site de la synagogue Byalistocker}}</ref> qui occupe une ancienne église méthodiste datant de 1826. De nombreuses synagogues seront construites également en style néo-classique comme ''[[Synagogues d'Atlanta|the Temple]]'' à [[Atlanta]] à l'imitation de la capitale [[Washington (District de Columbia)|Washington]] ou, comme en Europe, en style byzantin, comme la synagogue de Wilshire Boulevard à [[Los Angeles]].
Si les synagogues orthodoxes sont le plus souvent petites, quelques synagogues sont plus monumentales, telles la Central Synagogue à New-York<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.nyc-architecture.com/UES/UES004.htm|titre=Central Synagogue|éditeur=New York Architecture|auteur=Tom Fletcher|consulté le = 26 mai 2008}}</ref> (1872) qui imite la Grande Synagogue de Budapest ou surtout le Temple Emanu-El<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.emanuelnyc.org/simple.php/about_history|titre=Temple Emanu-El History|consulté le = 26 mai 2008|éditeur = Temple Emanu-El}}</ref> réformé, œuvre de Robert D. Kohn datant de 1929. Ce fut jusqu'à récemment la plus grande synagogue du monde.
À [[Washington (District de Columbia)|Washington]], la [[synagogue Historique Sixth & I]] de la communauté Adas Israel est élevée de 1906 à 1908 en style néo-byzantin. Elle aura une vie mouvementée, devenant une église dans les années 1950 pour redevenir une synagogue au début du {{s-|XXI|e}} et recevoir la visite du président [[George W. Bush|Bush]].
<center>
<gallery perrow=4>
Image:Bialystoker Outside.jpg|Synagogue Bialystoker (Lower East Side - [[Manhattan]])
Image:Savannah.MickveIsrael2.jpg|Synagogue néo-gothique de Savannah
Image:The temple in Atlanta.jpg|Synagogue néo-classique d'Atlanta
Image:6th&ISynagogue.jpg|[[Synagogue Historique Sixth & I]] néo-byzantine (Washington)
</gallery>
</center>
== Les synagogues durant la Shoah ==
Le nazisme avait pour but non seulement d'éliminer les Juifs mais aussi leur culture. Dès 1933 fut organisé le premier [[Autodafé#Nazisme|autodafé]] en Allemagne. Le pogrom de la nuit du 9 au 10 novembre 1938 appelé par les nazis [[Nuit de cristal]] en est la suite logique. [[Reinhard Heydrich|Heydrich]], dirigeant [[Schutzstaffel|SS]], cite le bilan de 267 synagogues détruites dans une lettre à [[Hermann Göring|Göring]] datée du 11 novembre 1938. Parmi ces synagogues détruites, on citera [[Synagogue de Constance (1883-1938)|celle de Konstanz]], [[Ancienne synagogue d'Heilbronn (1877-1938)|d'Heilbronn]], [[Synagogue principale de Francfort (1860-1938)|celles de Francfort]] et celle de [[Worms]], la plus ancienne synagogue d'Europe en fonctionnement jusqu'alors. Plus d'un millier d'autres sont pillées.
Pendant la guerre, des milliers de synagogues disparaissent dans les flammes allumées par les nazis ou les bombardements en Allemagne, en Pologne, en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] et dans bien d'autres pays. Peu après l'invasion polonaise, la [[Grande synagogue de Dantzig (1887-1939)|Grande synagogue de Dantzig]] l'est également, comme la [[synagogue de Gabin (1710-1939)|synagogue de Gabin]] : le 21 septembre 1939, jour de [[Yom Kippour]], peu après le début de l'invasion de la Pologne par les troupes nazies, les Allemands accompagnés des fascistes locaux, mettent le feu à la synagogue et à l'école talmudique. Un trésor artistique, cultuel et culturel qui avait survécu plus de 230 ans brûle en quelques minutes. Toute la population juive de Gabin est alors rassemblée sur la place du « Nouveau Marché » et lorsque les maisons près de la synagogue s'enflamment à leur tour, les Allemands forcent les Juifs à y pénétrer pour sauver les biens qui s'y trouvent, tandis que les troupes nazies hilares prennent des photos. Plusieurs personnes périssent dans les flammes. Le [[16 mai]] [[1943]], la [[Grande synagogue de Varsovie (1878-1943)|Grande synagogue de Varsovie]] est dynamitée par le ''[[Grades de la Schutzstaffel|SS-Gruppenführer]]'' Jürgen Stroop comme dernier acte de [[Soulèvement du ghetto de Varsovie|destruction du ghetto de Varsovie]], et ne sera pas reconstruite après la [[Seconde Guerre mondiale]].
Des villes ou des quartiers juifs entiers disparaissent comme à [[Salonique]] ou [[Odessa]]. L'entreprise nazie de destruction est souvent parachevée après la guerre par l'abandon des rares synagogues encore existantes, celles-ci n'ayant plus de fidèles.
Celui qui veut connaître les synagogues polonaises peut se reporter au projet Wikipédia les inventoriant<ref name="projet wiki"/>. <br>
Pour l'Allemagne, le site de l'université de Darmstardt liste et renseigne plus de {{formatnum:2200}} synagogues allemandes<ref>{{en}} {{lien web|url=http://cad-cook.architektur.tu-darmstadt.de/synagogen/|titre =Synagogue Internet Archive|auteur = Professeur Manfred Koob et Marc Grellert|éditeur = Université de Darmstadt|consulté le = 8 septembre 2007}}</ref> disparues ou abandonnées.
En France, les synagogues détruites ou très endommagées sont surtout situées en Alsace et en Lorraine, dont la synagogue de Strasbourg incendiée en septembre 1940 et celles de [[Bischwiller]], [[Épinal]], [[Guebwiller]], [[Saint-Dié]], [[Sarreguemines]], [[Saverne]], [[Thionville]] et [[Wissembourg]]. D'autres sont pillées comme à [[Ingwiller]] ou [[Mulhouse]]. Mais de nombreuses autres sont perdues comme synagogues à la suite de la disparition des communautés rurales.
De nombreuses synagogues, dont les fidèles ont disparu pendant la Shoah, sont par la suite transformées en musées ou en centres culturels, comme cela a souvent été le cas en Allemagne.
Les synagogues de Prague ont été sauvées en partie par la volonté des nazis eux-mêmes qui en 1942 fondèrent le Musée juif central afin d'y rassembler tous les objets d'art et la littérature issus de toutes les communautés juives et synagogues en pays tchèque<ref>{{en}} {{lien web|url = http://www.jewishmuseum.cz/en/arestit.htm#1|éditeur = Musée juif de Prague|titre = The establishment of the Central Jewish Museum}}</ref>.
Le [[Royaume-Uni]] ne subit pas l'invasion allemande mais ses synagogues payent un lourd tribut aux bombardements allemands. La synagogue de New Cross Road est détruite par un bombardement le 27 décembre 1940<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.jewishgen.org/jcr-uk/London/selondon/index.htm|titre=South-East London Synagogue|éditeur=Jewish Communities & Records - UK|consulté le= 27 mai 2008}}</ref> et la Synagogue Centrale de Londres le 11 mai 1941<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.brijnet.org/centralsyn/shul_history.shtml|titre = Central Synagogue|éditeur = British Jewish Network|consulté le = 16 septembre 2007}}</ref>.
== L'époque contemporaine ==
L'époque contemporaine est encore marquée par quelques événements majeurs qui ne manquent pas d'affecter la répartition ou le style des synagogues. Dès après la guerre, là où il y a encore des Juifs, la reconstruction s'avère nécessaire. Si ceux-ci ont pour la plupart disparu, comme en Europe centrale et orientale, il a fallu du temps pour que s'organise un travail de mémoire et de réalisation de musées.
En parallèle, la renaissance de l'État d'Israël et l'immigration en provenance des pays où les Juifs ne peuvent plus vivre sans discrimination comme l'Europe centrale et orientale, l'ancienne [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] ou les pays arabes, entraînent le retour en masse des synagogues dans le pays où elles étaient les plus nombreuses il y a 2000 ans.
L'exil des Juifs des pays arabes vers Israël mais aussi vers la France ou l'Amérique fait apparaître ou transformer des synagogues là où parfois il n'y en a jamais eu, alors que d'autres, bi-millénaires, disparaissent.
Le phénomène le plus récent est la réapparition d'un terrorisme antisémite qui ne manque pas d'influencer le style des synagogues pour qui on doit de nouveau prévoir protections et discrétion.
Pendant toute cette période, le judaïsme le plus stable est le judaïsme américain dont les nombreuses synagogues modernes témoignent de la vigueur.
=== La reconstruction des synagogues ===
Une tâche immense attend le judaïsme après la guerre. Des communautés entières ont disparu et souvent la reconstruction des synagogues n'est pas la priorité si même elle est envisageable.
En France, un quart de la communauté juive a disparu et sa répartition change. Les communautés rurales d'Alsace et de Lorraine annexées par le Reich, déjà déclinantes avant la guerre, sont particulièrement touchées et vont rarement et très difficilement se maintenir. C'est dans les grandes villes que le judaïsme continue à exister, à Paris ou à Strasbourg particulièrement. Les réparations allemandes vont fournir les fonds indispensables à la reconstruction<ref name="Misères">{{lien web|url = http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=LMS&ID_NUMPUBLIE=LMS_197&ID_ARTICLE=LMS_197_0029|titre = Grandes et petites misères du grand exode des Juifs nord-africains vers la France|auteur = Charlotte Siney-Lange|éditeur = Le Mouvement Social, Editions de l’Atelier|consulté le = 17 septembre 2007}}</ref>.
Si les synagogues sont malgré tout reconstruites un peu partout en Alsace, elles ne reprennent pas nécessairement vie dans les petits bourgs et quelques-unes seront cédées aux municipalités comme à [[Synagogue de Bergheim|Bergheim]], jadis le siège du rabbinat en Alsace. L'une de ces synagogues de campagne à l'abandon sera plus tard transformée en musée, le Musée judéo-alsacien de Bouxwiller, inauguré en [[1998]].
C'est donc dans les grandes villes que la vie juive renaît et c'est pourquoi la célébration du centenaire de la synagogue de Mulhouse en 1949<ref>{{lien web |url =http://judaisme.sdv.fr/histoire/villes/mulhouse/histsyn/histsyn3.htm#fetes|titre = Les fêtes du centenaire|auteur = Francis Weill|éditeur = Site internet du judaïsme d'Alsace et de Lorraine|consulté le = 16 septembre 2007}}</ref> et surtout l'inauguration de la nouvelle synagogue de Strasbourg le 23 mars 1958 furent les étapes-clés de cette reconstruction. La nouvelle [[synagogue de la Paix]] de Strasbourg, noble bâtiment pouvant accueillir {{formatnum:1600}} fidèles, est le symbole de la renaissance du judaïsme. Sa façade est un réseau d'étoiles de David, souvenir de l'[[étoile jaune]] mais aussi évocation d'Israël dont le nouvel État a repris ce symbole sur son drapeau. Ce sentiment est renforcé par la [[menorah]] à six branches qui se dresse sur la façade sud.
<center>
<gallery>
Image:Synagogue de la Paix.jpg|[[Synagogue de la Paix]] à [[Strasbourg]]
Image:Synagogue de Bouxwiller.JPG|[[Musée judéo-alsacien de Bouxwiller]] (Bas-Rhin)
</gallery>
</center>
En Angleterre, c'est la réédification de la ''Central Synagogue'' qui symbolise cette renaissance
exactement le même jour, le 23 mars 1958<ref>{{en}}{{lien web|titre = Histoire de la Synagogue Centrale|url = http://www.brijnet.org/centralsyn/shul_history.shtml#Conc_New_1958|éditeur = British Jewish Network}}</ref>.
En Allemagne, en l'absence de communauté juive importante, la reconstruction consiste surtout à élever des musées ou des centres de conférences. Mais peu à peu, avec la prospérité allemande, une communauté significative se reconstitue de par l'immigration de Juifs des pays de l'est. Ceci amènera à la restauration de synagogues comme celle de la Rykkestrasse à Berlin en 2007<ref name=Rykke/>.
=== Le sort des synagogues séfarades ===
De 1948 à 1975, des centaines de milliers de Juifs séfarades qui depuis des générations et parfois depuis le premier exil il y a 2500 ans avaient toujours vécu dans les pays aujourd'hui arabes doivent les quitter soit par suite de persécutions (comme en [[Irak]]), d'expulsions (comme en [[Égypte]]), d'insécurité et d'absence d'avenir (comme en [[Afrique du Nord]]) ou de guerre civile (comme au [[Liban]]). Ils vont s'établir en [[Israël]] et contribueront à l'édification des synagogues de ce pays. Ils choisissent aussi la [[France]], principalement quand ils sont citoyens français comme en [[Algérie]] ou francophones dans les autres pays d'Afrique du nord. Ils choisissent également les Amériques, notamment le [[Québec]] ou le [[Brésil]].
[[Image:Synagogue de Madrid.JPG|thumb|right|[[Synagogue de Madrid]], encore très discrète]]
En France, le [[Consistoire]] lance dès les années 1950 l'opération des chantiers du Consistoire<ref name="Misères"/> sous l'impulsion d'Alain de Rothschild. Les besoins sont énormes à partir de 1962 avec l'arrivée des rapatriés d'Algérie et les constructions, souvent plus fonctionnelles qu'esthétiques, se multiplient. À [[Paris]], rue de la Roquette, à [[Villiers-le-Bel]], [[Massy (Essonne)|Massy]], [[Sarcelles]] et [[Fontainebleau]] des synagogues sont bâties avant 1965. Peu à peu, le modèle traditionnel dédié au culte cède la place aux centres communautaires où toutes les activités culturelles de la communauté juive peuvent se dérouler et particulièrement les réceptions familiales. En [[1982]], 36 nouvelles synagogues avaient été construites.
Beaucoup de Juifs sont connus comme des « Juifs de [[Kippour]] » car ils ne fréquentent la synagogue que ce jour de la fête la plus solennelle du calendrier juif. Les communautés juives transforment donc en ''synagogues d'un jour'' des salles paroissiales, communales ou de spectacle que leur prêtent ou leur louent les autorités ou les autres cultes. Il suffit pour cela d'y apporter une armoire avec un [[Sefer Torah]] et un pupitre pour le poser et la synagogue est prête !
L'émigration des Juifs séfarades d'Afrique du nord ramène aussi des Juifs en [[Espagne]] où, pour la première fois depuis [[1492]], une synagogue est officiellement inaugurée à [[Madrid]] le 16 décembre 1968 (des oratoires avaient existé depuis 1917) alors même que la liberté religieuse n'y avait été autorisée qu'un an auparavant<ref>{{es}}{{lien web|url=http://www.comjudiamadrid.org/cronologias.htm|titre =Chronologie|éditeur = La communauté juive de Madrid|consulté le = 18 septembre 2007}}</ref>. 500 ans après l'[[Décret d'Alhambra|expulsion des Juifs d'Espagne]], [[Juan Carlos Ier d'Espagne|le roi]] et la reine d'Espagne y participèrent à une cérémonie du souvenir le 31 mars 1992<ref>{{en}}{{lien web|url=http://findarticles.com/p/articles/mi_m1310/is_1995_Nov/ai_17963686/pg_3|titre = Juan-Carlos, un roi démocrate|éditeur = Courrier de l'Unesco|auteur = Ramon Lis Acuna|consulté le = 18 septembre 2007}}</ref>.
Parallèlement, les synagogues des pays arabes sont abandonnées et tombent en ruines telle la [[Synagogue Maghen Abraham de Beyrouth]] ou sont transformées en mosquées (comme souvent en Algérie) ou parfois en centres culturels. En Égypte<ref>{{lien web|url=http://www.nebidaniel.org/synagogues.php?lang=fr|éditeur = Association internationale Nebi Daniel|titre = Les synagogues (d'Égypte)|consulté le = 18 septembre 2007}}</ref>, quelques synagogues fonctionnent encore, ainsi qu'au Maroc et en Tunisie où se sont maintenues de petites communautés juives.
=== Les synagogues modernes des États-Unis===
Aux États-Unis, les communautés juives font appel aux meilleurs architectes pour construire de remarquables bâtiments. Ainsi [[Frank Lloyd Wright]] construit en 1955 ce qu'il appelle un « [[Mont Sinaï|Sinaï]] transparent » avec la [[Synagogue Beth Sholom de Philadelphie|synagogue d'Elkins Park]] en verre et aluminium.
À Livingston (New Jersey), Peter Blake construit le temple Emanuel dont la forme évoquerait la [[Tabernacle (Bible)|tente d'assignation]] décrite dans la bible. Mais Dominique Jarassé pense à un temple japonais !
<center>
<gallery>
Image:Temple Emanu-El Livingston (NJ).jpg|Temple Emanuel de Livingston (New Jersey)
Image:Bethsholom.jpg|Synagogue d'Elkins Park
</gallery>
</center>
=== Les synagogues en Israël ===
Le 14 mai 1948, l'État d'Israël redevient indépendant pour la première fois depuis la tentative éphémère de [[Bar Kochba]] en 135. Pour la première fois depuis cette époque, les Juifs peuvent élever des synagogues dans un État juif. Même si beaucoup restent des shtiblekh<ref name="shtibl"/>, cela a des conséquences sur l'allure et le style des synagogues, bien que les premiers sionistes ne soient souvent guère religieux. Ils sont plutôt soucieux de construire des universités et c'est sur le campus de l'université de Jérusalem qu'est bâtie en 1957 une des plus originales synagogues d'Israël : la synagogue de Givat Ram, par Heinz Rau et David Reznik. La salle de prière est placée sous une coupole en béton blanc reposant sur de simples piliers.
En 1960, [[Marc Chagall]] orne la synagogue de l'[[Centre médical Hadassah|hôpital Hadassah]] de [[Jérusalem]] de douze vitraux représentant les tribus d'Israël<ref>{{lien web|url=http://www.alliancefr.com/culture/VitrauxChaggal/chaggal.html|titre = Les vitraux de Chagall - les 12 tribus|éditeur = Alliance|consulté le = 16 septembre 2007}}</ref>.
Les immigrants vers la Palestine d'avant la Seconde Guerre mondiale étaient souvent mus par une idéologie sioniste non religieuse. Après la guerre, les rescapés de la Shoah puis les centaines de milliers de Juifs réfugiés des pays arabes ne partagent pas nécessairement les idéaux sionistes. Mais ils sont souvent plus religieux et ils vont contribuer à l'édification de nouvelles synagogues en Israël.
Le Grand-Rabbinat d'Israël, établi à Jérusalem, inaugure la Grande Synagogue en 1982. Le bâtiment se veut évoquer le [[Temple de Salomon|Temple]] tel qu'il est décrit dans la Bible.
La [[synagogue Cymbalista]]<ref>{{lien web|url=http://israel.org/MFAFR/MFAArchive/2000_2009/2001/8/Creations+sur+un+Campus.htm|titre = Créations sur un campus|consulté le = 21 février 2008|date =août 2001|auteur=Simon Griver|éditeur = Ministère des affaires étrangères d'Israël}}</ref>{{,}}<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.tau.ac.il/institutes/cymbalista/about.html|titre = La synagogue et le centre de l'héritage juif Cymbalista|consulté le = 23 septembre 2007}}</ref> élevée par le [[Suisse]] [[Mario Botta]] sur le campus de l'université de Tel-Aviv, porte le nom du mécène qui la fit construire. Elle est constituée de deux tours cylindriques, pouvant symboliser les rouleaux de la Torah, qui se dressent progressivement à partir d'un socle rectangulaire. Sa ressemblance avec la cathédrale d'Évry, conçue par le même architecte, est notable.
En 2000, la [[Grande synagogue de Belz|synagogue de Belz]], aujourd'hui la plus grande du monde, est inaugurée à Jérusalem. Son nom évoque les [[Hassidim]] de la ville de [[Belz (Ukraine)|Belz]] en [[Ukraine]]. La salle de prière peut accueillir jusqu'à {{formatnum:6000}} fidèles. Elle reprend beaucoup des fonctions de la synagogue traditionnelle avec des salles d'étude, des salles pour les [[kiddouch]] et autres réceptions et des chambres pour les voyageurs.
<center>
<gallery perrow=3>
Image:Synagogue2 Bldg.jpg|Synagogue de l'université de Jérusalem
Image:Synagogue à Netanya.JPG|Discrète synagogue séfarade à [[Netanya]] installée entre deux magasins
Image:Jerusalem Great Synagogue.jpg|Grande synagogue de Jérusalem
Image:Cymbalista2 Synagogue.jpg|Synagogue Cymbalista de l'université de Tel-Aviv
Image:Belz Purim5766 3.JPG|Salle d'étude de la synagogue de Belz
Image:Belz World Center Inside.jpg|Intérieur de la Grande Synagogue de Belz
</gallery>
</center>
=== La violence et le terrorisme contre les synagogues ===
En [[1958]], le [[Synagogues d'Atlanta|« Temple »]] d'Atlanta est visé par une bombe probablement posée par des sympathisants du [[Ku Klux Klan]]. En [[1980]], c'est devant la [[synagogue Copernic|synagogue de la rue Copernic]] à Paris qu'une bombe tue quatre passants. La [[synagogue de Zarzis]] est détruite la même année par une émeute. En [[1994]], le centre communautaire de [[Buenos-Aires]] est visé par un [[Attentat de l'AMIA|attentat]] qui fait 85 morts. Le {{date|11|avril|2002}}, la [[Synagogue de la Ghriba|synagogue de Djerba]] est touchée par un attentat d'[[Al-Qaida]] qui tue une vingtaine de visiteurs. Le {{date|15|novembre|2003}} à [[İstanbul]], deux synagogues sont la cible d'un double attentat qui fait une vingtaine de morts<ref>{{lien web|url=http://www.rfi.fr/actufr/articles/047/article_24941.asp|titre =Double attentat contre des synagogues à Istanbul|éditeur = Radio France International|consulté le = 23 septembre 2007}}</ref>. En septembre 2005, à la suite du [[Plan de désengagement des territoires occupés|désengagement israélien de la bande de Gaza]], les synagogues laissées sur place sont brûlées par la foule<ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/middleeast/israel/1498333/Synagogues-burn-as-Palestinians-retake-Gaza.html|titre = Synagogues burn as Palestinians retake Gaza|éditeur = Daily Telegraph|auteur=Said Ghazali à Gaza et Tim Butcher|date= 13 septembre 2005|consulté le = 29 mars 2008}}</ref>.
Pour se protéger, les communautés juives ont dû recourir aux méthodes de fortification et de discrétion qui marquent les synagogues de nombreuses époques. En Europe, rares sont les synagogues qui affichent leurs heures de services religieux et aucune probablement n'est ouverte au public comme peuvent l'être les églises. Les barrières de sécurité ou les bornes de béton et les caméras de surveillance sont habituelles, tout comme la présence de forces de police lors des services rassemblant de nombreux fidèles.
[[Image:Mes tentes.jpg|thumb|center|upright=3.5|Inscription à l'entrée de la synagogue de Rishon le Zion : « Qu'elles sont belles tes tentes, ô Jacob! Tes demeures, ô Israël! » ([http://www.sefarim.fr/?Library=Pentateuque&Book=Nombres&Chapter=24&Verse=5 Nombres 24,5])]]
== Voir aussi ==
{{CommonsCat|Synagogues}}
=== Articles connexes ===
* [[Judaïsme]]
* Autres lieux de culte : [[mosquée]] ~ [[temple]] ~ [[église (édifice)|église]]
* [[Talmud Torah]]
* [[Lecture de la Torah]]
=== Liens externes===
* {{en}} [http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/Judaism/shulstoc.html Synagogues autour du monde] sur la [[Jewish Virtual Library]]
==== Les principaux musées traitant des synagogues ====
* {{en}} [http://www.bh.org.il/Communities/prevsyns.aspx Les synagogues autour du monde] sur le site du [http://www.bh.org.il/ Musée de la Diaspora (Tel Aviv)]
* [http://www.mahj.org/ Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme (Paris)]
* [http://judaisme.sdv.fr/today/musee/ Musée judéo-alsacien de Bouxwiller (Bas-Rhin)]
* [http://www.jewishmuseum.cz/en/info_fr.php Musée juif de Prague]
* {{en}} [http://www.jhm.nl/ Musée juif d'Amsterdam]
=== Bibliographie ===
* Jean Daltroff, ''La route du judaïsme en Alsace'', I.D. édition, collection Guides Découvertes
* Dominique Jarassé, ''L'âge d'or des synagogues'', éd. Herscher
* Dominique Jarassé, ''Synagogues'', éd. Adam Biro
* Ouvrage collectif sous la direction de Freddy Raphaël, ''Le judaïsme alsacien'', éd. La Nuée Bleue
* Ouvrage collectif sous la direction de Geoffrey Wogoder, ''Dictionnaire encyclopédique du judaïsme'', éditions du Cerf
* Ouvrage collectif sous la direction d'[[Elie Barnavi]], ''Histoire universelle des Juifs'', Hachette
* Le site internet du judaïsme d'Alsace et de Lorraine<ref>{{lien web|url=http://judaisme.sdv.fr/synagog|titre=Synagogues et communautés|éditeur=Site du Judaïsme d'Alsace et de Lorraine|consulté le = 5 septembre 2007}}</ref>
== Notes et références ==
{{Jewish Encyclopedia|article=SYNAGOGUE|author=[[Wilhelm Bacher]] & Lewis N. Dembitz|url=http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=1212&letter=S}}<ref name="Jewish Encyclopedia">{{en}} {{lien web|url=http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=1212&letter=S|titre =Synagogue|éditeur = Jewish Encyclopedia|consulté le = 23 août 2007}}</ref>
{{Références|colonnes=2}}
{{Article de qualité|oldid=31029180|date=27 juin 2008}}
{{portail Théopédia}}
[[Catégorie:Lieu de culte juif|*]]
[[Catégorie:Synagogue par pays]]
[[Catégorie:Architecture religieuse]]
[[als:Synagoge]]
[[an:Sinoga]]
[[ar:كنيس]]
[[az:Sinaqoq]]
[[bg:Синагога]]
[[bs:Sinagoga]]
[[ca:Sinagoga]]
[[cs:Synagoga]]
[[da:Synagoge]]
[[de:Synagoge]]
[[el:Συναγωγή]]
[[en:Synagogue]]
[[eo:Sinagogo]]
[[es:Sinagoga]]
[[et:Sünagoog]]
[[eu:Sinagoga]]
[[fa:کنیسه]]
[[fi:Synagoga]]
[[gd:Sìonagoga]]
[[gl:Sinagoga]]
[[he:בית כנסת]]
[[hi:यहूदी मंदिर]]
[[hr:Sinagoga]]
[[hu:Zsinagóga]]
[[ia:Synagoga]]
[[id:Sinagoga]]
[[is:Sýnagóga]]
[[it:Sinagoga]]
[[ja:シナゴーグ]]
[[jv:Sinagoga]]
[[ka:სინაგოგა]]
[[ko:시나고그]]
[[la:Synagoga]]
[[lad:Esnoga]]
[[li:Synagoge]]
[[lt:Sinagoga]]
[[lv:Sinagoga]]
[[mk:Синагога]]
[[nl:Synagoge]]
[[nn:Synagoge]]
[[no:Synagoge]]
[[nrm:Sŷnnagogue]]
[[oc:Sinagòga]]
[[pl:Synagoga]]
[[pt:Sinagoga]]
[[ro:Sinagogă]]
[[ru:Синагога]]
[[scn:Sinagoga]]
[[sh:Sinagoga]]
[[simple:Synagogue]]
[[sk:Synagóga]]
[[sl:Sinagoga]]
[[sr:Синагога]]
[[sv:Synagoga]]
[[sw:Sinagogi]]
[[th:สุเหร่ายิว]]
[[tr:Sinagog]]
[[tt:Sínagoga]]
[[uk:Синагога]]
[[yi:שול]]
[[zh:猶太會堂]]