Torchage et rejet de gaz naturel
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2008-07-03T19:54:43Z
Mro
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en->fr [[:en:National Oceanic and Atmospheric Administration]]->[[National Oceanic and Atmospheric Administration]]
L'industrie pétrolière brûle en pure perte des quantités importantes de [[gaz naturel]] aux différentes étapes de l'exploitation. Cette pratique, appelée '''torchage''' ou '''brûlage du gaz''', a un double effet négatif, d'une part sous forme du gaspillage d'une [[Énergie fossile|ressource naturelle]] précieuse, et d'autre part sous forme d'émission de [[dioxyde de carbone]] (CO<sub>2</sub>), principal [[gaz à effet de serre]] (GES). Alors que certains pays se sont dotés d'une législation interdisant cette pratique de longue date, d'autres ont pris du retard ; l'engagement des compagnies pétrolières à réduire cette pratique est très variable.
Les exploitants rejettent également du gaz naturel non brûlé ("rejet") à l'air libre, délibérément ou non ; ce gaspillage supplémentaire aggrave les émissions de [[méthane]], principal constituant du gaz naturel, dont le [[potentiel de réchauffement global]] est 23 fois plus élevé que celui du CO<sub>2</sub>.
<span style="font-size: 80%;">
{| class="wikitable" align="right" style="margin:0.7em;"
| align="center" colspan="5" | Toutes valeurs 2004, Gm<sup>3</sup>/an, origine GGFR<ref>[http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/NEWSFRENCH/0,,contentMDK:21456881~pagePK:64257043~piPK:437376~theSitePK:1074931,00.html Liste des 20 premières nations pour le torchage, GGFR]</ref>
|-
|
| colspan="2" | Valeurs communiquées
| colspan="2" | Valeurs mesurées
|-
!
! Pays
! Vol.
! Pays
! Vol.
|-
| 1 || Nigeria|| 24.1||Russie||50.7
|-
| 2 ||Russie|| 14.9||Nigeria||23.0
|-
| 3|| Iran||13.3||Iran||11.4
|-
| 4||Irak||8.6||Irak||8.1
|-
| 5||Angola||6.8||Kazakhstan||5.8
|-
| 6||Venezuela||5.4||Algérie||5.5
|-
| 7||Qatar||4.5||Angola||5.2
|-
| 8||Algérie||4.3||Libye||4.2
|-
| 9||Indonésie||3.7||Qatar||3.2
|-
| 10||Guinée Eq.||3.6||Arabie saoudite||3.0
|-
| 11||États-Unis||2.8||Chine||2.9
|-
| 12||Koweit||2.7||Indonésie||2.9
|-
| 13||Kazakhstan||2.7||Koweit||2.6
|-
| 14||Libye||2.5||Gabon||2.5
|-
| 15||Azerbaïdjan||2.5||Oman||2.5
|-
| 16||Mexique||1.5||Mer du Nord||2.4
|-
| 17||Royaume-Uni||1.6||Venezuela||2.1
|-
| 18||Brésil||1.5||Ouzbékistan||2.1
|-
| 19||Gabon||1.4||Malaisie||1.7
|-
| 20||Congo||1.2||Égypte||1.7
|-
|}
</span>
==Volumes de gaz torchés==
C'est 150 milliards de m³ de gaz naturel qui sont brûlés à la torche ou rejetés chaque année<ref name="France participe">[http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/TOPICS/ENVIRONMENT/0,,contentMDK:21204220~menuPK:176751~pagePK:64020865~piPK:149114~theSitePK:244381,00.html La France participe aux efforts de la Banque Mondiale]</ref> ; cette valeur est équivalente à 30 % de la consommation annuelle européenne, ou 25 % de la consommation annuelle des États-Unis. Les seuls 40 milliards de m<sup>3</sup> torchés en Afrique suffiraient à la moitié de la consommation d'énergie de ce continent<ref>[http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/TOPICS/EXTOGMC/EXTGGFR/0,,contentMDK:21023030~menuPK:2856589~pagePK:64168445~piPK:64168309~theSitePK:578069,00.html {{en}}Principaux chiffres du torchage, GGFR]</ref>. Le tableau ci-contre montre les principaux pays où se produisent ces pertes ; les différences entre les chiffres communiqués et les chiffres mesurés montrent que les pays ont bien conscience de l'ampleur du problème, en dehors des pays de la [[Communauté des États indépendants|CEI]], qui le minorent fortement.
Il s'agit essentiellement de [[Gaz naturel#Gaz associé|gaz associé]], c'est-à-dire de sous-produit fatal généré lors de la production du pétrole. D'autres cas menant au torchage peuvent être causés par des manipulations liées à la sécurité, à l'arrêt de certains équipements (compresseur de gaz), ou aux périodes exploratoires.
==Origines et raisons du torchage==
L'[[Industrie pétrolière|exploitation pétrolière]] génère fréquemment, conjointement à une production de [[pétrole]] liquide, du [[Gaz naturel#Gaz associé|gaz associé]] (GA), souvent en quantités faibles (en masse) par rapport au pétrole lui-même ; un [[Champ pétrolier|gisement]] est fréquemment très éloigné de sa zone de clientèle, et le gaz produit exigerait des investissements lourds pour être exporté. Comme il ne peut être transporté par les mêmes moyens physiques que le pétrole, il ne présente en général pas d'intérêt économique, ce qui explique qu'on le brûle. [[Image:Energy-prices-50y.jpg|thumb|right|250px|Prix des énergies en USD 2006, période 1980-2030]]
Le schéma ci-contre montre les prix comparés du pétrole et du gaz, en dollars par unité énergétique : le gaz naturel est systématiquement plus mal valorisé que le pétrole. De plus, le gaz étant environ 1000 fois moins dense que le pétrole, il exige d'être compressé ou liquéfié pour être transporté sur de longues distances, ce qui implique des investissements encore plus lourds.
Ce gaspillage de ressources était quasiment systématique jusqu'au deuxième choc pétrolier, date à laquelle on commence à voir les courbes s'infléchir. Le facteur principal est donc financier : «''Quand le cours du baril est bas, on estime l'investissement trop coûteux, quand il est élevé, on le juge superflu''», constate François-Régis Mouton (GGFR)<ref>[http://www.lefigaro.fr/sciences/20060523.FIG000000054_gaz_milliards_de_metres_cubes_gaspilles_par_an.html Le Figaro, "Gaz : 150 milliards de mètres cubes gaspillés par an"]</ref>. De plus, ces difficultés peuvent être aggravées par d'autres facteurs.
===Prix local du gaz===
Si le prix du gaz, à proximité du gisement en exploitation, est maintenu artificiellement bas par les autorités, comme c'est le cas en Russie<ref>[http://environment.newscientist.com/channel/earth/dn12250-rising-prices-could-end-wasteful-gas-flaring.html {{en}}L'augmentation du prix du gaz pourrait diminuer le torchage]</ref>, l'exploitant éprouve des difficultés supplémentaires à amortir les coûts d'investissements du gazoduc et de l'unité de traitement de gaz par la vente de celui-ci.
=== Composition du gaz ===
Le gaz naturel peut contenir des quantités variables de CO<sub>2</sub>, d'[[Sulfure d'hydrogène|H<sub>2</sub>S]] et autres constituants qui le rendent inutilisable en l'état ; l'exploitant est alors contraint, pour le vendre ou l'utiliser, d'investir dans une unité de purification, ce qui accroît les surcoûts.
[[Image:P1020770.JPG|250px|thumb|right|Torchère d'une installation pétrolière libyenne]]
Quand le gaz naturel contient du CO<sub>2</sub>, celui-ci est retiré, généralement par purification à l'amine ; ce CO<sub>2</sub> est lui-même éliminé par simple rejet à l'atmosphère, ce qui aggrave à nouveau le problème. Le site de Sleipner<ref>[http://www.statoilhydro.com/en/TechnologyInnovation/ProtectingTheEnvironment/CarbonCaptureAndStorage/Pages/CarbonDioxideInjectionSleipnerVest.aspx{{en}} Sleipner, capture et stockage de CO<sub>2</sub>]</ref> est une exception notable : l'opérateur sépare le CO<sub>2</sub> contenu dans le gaz naturel (9%), et l'enfouit depuis 1996 dans une couche à environ 1000 m de profondeur.
== Santé publique ==
Le torchage conduit à une combustion incomplète des hydrocarbures, conduisant à toutes sortes de composés nocifs ; si le gaz naturel contient également du CO<sub>2</sub>, de l'H<sub>2</sub>S ou d'autres impuretés, alors cet effet est bien plus important<ref>[http://acsp.cpha.ca/english/policy/resolu/2000s/2000/page5.htm {{en}}Canadian Public health, effets nocifs du torchage sur la santé humaine]</ref>. Les effets concernent aussi bien les populations humaines que l'agriculture (pluies acides, métaux lourds) ; les communautés Nigérianes situées à proximité des torchères s'en sont plaintes<ref>[http://allafrica.com/stories/200712120718.html {{en}}Nigeria: Gas Flaring Wrecking Delta Communities]</ref>.
== Moyens de réduire le torchage ==
=== Meilleurs modes de gestion ===
Le premier moyen de réduire le torchage du gaz naturel est de ne pas le produire, en améliorant les conditions de gestion, au cas par cas ; ces conditions sont fréquemment associées à l'écoulement biphasique des hydrocarbures :
* à Farmington (Nouveau-Mexique), sur un puits à gaz présentant une quantité variable de condensats, une meilleure gestion a permis d'éviter les mises à l'air ou mises à la torche intempestives par un meilleur pilotage des surpressions<ref>[http://worldbank.org/html/fpd/ggfrforum06/howells/desaulniers.ppt {{en}} Smart wells, smart fields, Skip Desaulniers]</ref>
* sur le site de Kokdumalak, un meilleur pilotage du débit d'huile a permis de réduire la quantité de gaz associé extraite, améliorant ainsi le pourcentage de récupération et la durée de vie du puits <ref>[http://www.zeromaxgmbh.com/subsidiaries.aspx?id=15 {{en}} Kokdumalak : réduction des volumes torchés, Zeromax]]</ref>
===Emplois possibles du gaz associé===
[[Image:Beryl-A-Platform.jpg|thumb|right|250px|Plateforme Beryl-A, 1977, [[mer du Nord]]]]
C'est le volume et la composition du gaz associé qui vont orienter son emploi. Si le gaz est disponible en grandes quantités, il va justifier financièrement d'installer une usine de purification et un gazoduc, éventuellement en cumulant la production de plusieurs puits voisins.
Si les quantités de gaz associé sont insuffisantes pour le vendre, on peut envisager les emplois suivants :
* réinjection dans le gisement : cette méthode est classiquement utilisée dans le cadre de la [[Industrie pétrolière#Récupération secondaire|récupération assistée]] du pétrole ; elle permet de maintenir une pression de fond plus élevée, et donc d'améliorer le pourcentage de récupération du pétrole, ce qui rend l'opération rentable ; cependant, si le gaz est acide (présence de CO<sub>2</sub> ou d'H<sub>2</sub>S), il exige des matériels et canalisations résistants à la corrosion. Du point de vue de l'exploitant, ce gaz n'est pas perdu, il est simplement stocké et reste disponible à l'exploitation quand le puits aura épuisé son liquide
* génération d'énergie in situ : le gaz non traité alimente une turbine génératrice d'électricité pour les besoins du site de production<ref>[http://worldbank.org/html/fpd/ggfrforum06/sweet/roy.ppt {{en}} Utilisation de gaz associé en turbine à gaz, Géraldine Roy]</ref>
* craquage du gaz naturel pour production de [[méthanol]] : cette méthode aboutit à un produit de grande consommation facile à transporter, mais exige des unités de craquage de petite taille, encore rares<ref>[http://worldbank.org/html/fpd/ggfrforum06/pariente/roscoe.ppt {{en}} Synthèse de méthanol in situ à partir de gaz associé, J. Roscoe]</ref>.
==Actions entreprises==
===Actions nationales===
[[Image:Algeria flares.png|thumb|right|250px|Torchères photographiées par satellite (en rouge) en Algérie, Tunisie et Libye, 2006.]]La préoccupation concernant le torchage est déjà ancienne, puisque on en trouve trace dès 1946 aux États-Unis<ref name="GGFR general">[http://worldbank.org/html/fpd/ggfrforum06/gasflaringthecountriesexperienceandbestpractices.ppt {{en}} Présentation GGFR]</ref> ; pourtant, le Government Accountability Office ([[:en:Government Accountability Office|GAO]], équivalent de la [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]] en France) considérait encore en 2004 disposer de peu de renseignements, à la fois aux États-Unis et dans le reste du monde<ref>[http://www.gao.gov/new.items/d04809.pdf {{en}} Rapport du Government Accountability Office ]</ref>. Les performances annoncées sont très variables, allant de 200 m3 par m3 de pétrole produit au Nigeria, jusqu'à moins de 10 pour la Norvège.
'''Algérie''' : ce pays a entrepris des efforts de longue date, qui lui ont permis de passer d'un pourcentage de gaz associés torchés de 80 % en 1980, à 11 % en 2004, avec un objectif de 0 % pour 2010<ref>[http://www.mem-algeria.org/actu/ministre/allocutions/deuxi_conf_ggfr.htm Chakib Khelil, GGFR 2004]</ref>.
'''Angola''' : Le ministre du pétrole, Desiderio Costa a affirmé la volonté de son gouvernement de réduire le torchage ; celui-ci devrait être totalement interdit à compter de 2010<ref>[http://www.lngplants.com/TurkistanGasNewsletterOctober262007.html#Angola_vows_to_eliminate_gas_flaring_by {{en}} Décision angolaise]</ref>{{,}}<ref>[http://www.iea.org/Textbase/npsum/Angola2006SUM.pdf {{en}} Review of Angolan energy sector by IEA]</ref>.
'''Arabie Saoudite''' : Ce pays bénéficie de très gros débits de gaz associés, et d'une importante infrasctructure pétrolière et gazière ; le torchage est passé de 38 Gm<sup>3</sup>/an début 1980, à 120 Mm<sup>3</sup> en 2004<ref>[http://www.eandpnet.com/index2.php?area=prod&sub=&articleId=684&style=print {{en}} Résumé de l'étude satellite NOAA]</ref> .
[[Image:Map us ng pipelines.gif|thumb|right|250px|Réseau de gazoducs, États-Unis]]'''Canada''' : le Canada dispose d'une législation autorisant le torchage quand celui-ci est plus économique ; cependant, ce pays a de bons résultats, et sur les champs du Labrador et Newfoudland, le pourcentage de torchage est passé de 85 % à 8 % en 10 ans, grâce à la réinjection du gaz<ref>[https://www.ogc.gov.bc.ca/documents/symposium/Flare%20Reduction%20-%20Jeff%20OKeefe%20CNLOPB.pdf {{en}}Réduction du torchage au Canada]</ref>.
'''Etats-Unis''' : les États-Unis considèrent perdre 0.5% du gaz produit sur leur territoire<ref name="GGFR general"/>, l'un des meilleurs résultats nationaux. La carte ci-contre montre que la forte concentration d'infrastructure de traitement, de transport de gaz, et de clientèle à proximité ou au sein même des zones productrices contribue à ce résultat.
'''Guinée Equatoriale''' : ce pays aurait menacé ExxonMobil de pénalités importantes si cette compagnie ne mettait pas fin au torchage<ref>[http://www.easybourse.com/bourse-actualite/marches/focus-countries-seek-to-crack-down-on-gas-LflaringL-waste-303745?PHPSESSID=6c561d47dadb33543c38848ca491b5fd {{en}} Countries Seek To Crack Down On Gas 'Flaring' Waste]</ref>
'''Kazakhstan''' : le torchage et le rejet sont interdits à compter du 1er juillet 2006. Cette exigence ne concerne que les projets postérieurs à cette date<ref>[http://www.investkz.com/en/journals/46/74.html {{en}} Le gaz associé au Kazakhstan]</ref>. [[Image:Nigeria flares.png|thumb|right|250px|Torchères photographiées par satellite (en rouge) au Nigeria, 2006.]]
'''Nigeria''' : le gouvernement du Nigeria souhaitait interdire la pratique du torchage à compter du 1er janvier 2008<ref>[http://businessdayonline.com/Energy/939.html {{en}} Nigeria, une échéance controversée au 1er janvier 2008]</ref>. Cependant, la société Shell a déjà fait savoir qu'elle ne pourrait respecter cette échéance, indiquant 2009 pour certains projets<ref name="Shell Nigeria"/>, et sous la pression de certaines compagnies pétrolières<ref>[http://allafrica.com/stories/200712120201.html{{en}} How to Stem Gas Flare, By Chevron]</ref>, le gouvernement a repoussé la date limite à janvier 2010<ref>[http://www.marches-tropicaux.com/article.asp?art_id=6408 Gaz : report de la date butoir de torchage au Nigeria]</ref>.
'''Norvège''' : une législation propre au torchage existe depuis 1971 ; elle est complétée par des pénalités appliquées au m<sup>3</sup> de gaz torché ou rejeté ; la Norvège revendiquait en 2002 le meilleur ratio gaz torché / pétrole produit au monde. Ce résultat est dû au développement délibéré de la filière gaz, à la fois sur le plan des solutions techniques en amont, et de sa commercialisation en aval<ref>[http://www.npd.no/NR/rdonlyres/1854E08F-6AB8-4F57-BD95-0FF833BA7486/0/WPCJohannesburgPresentasjonGB.pdf {{en}} L'expérience norvégienne dans la réduction du torchage]</ref>.
'''Russie''' : le Président Poutine aurait demandé une diminution de 90 % des quantités brûlées pour 2012 ; certains observateurs considèrent cet objectif irréaliste, et le ministère de l'énergie russe a déjà demandé de repousser cette échéance à 2015<ref>[http://www.alertnet.org/thenews/newsdesk/L19289874.htm {{en}} La décision russe de mettre un terme au torchage]</ref>.
===Engagements des compagnies pétrolières===
'''[[Total (entreprise)|Total]]''' : Total s’est engagé dès 2001 à maîtriser ses émissions de GES. Le brûlage de gaz associé représentait 23% des émissions de GES du Groupe en 2005. Total déclare que les quantités de gaz torchés ont été réduites de 40% entre 1998 et 2005<ref>[http://www.total.com/fr/finance/fi_press_releases/fpr_2006/061215-reduction-torchage_10955.htm Total, réduction des gaz torchés]</ref>, et annonce diminuer encore de 50 % d'ici à 2012<ref name="GGFR general"/> ; cependant, on peine à trouver la publication de chiffres sur leur site.
Sur le champ Nigerian de Amenam-Kpono, Total s'est engagé dès l'année 2000 à réinjecter ou vendre la totalité du gaz associé<ref>[http://www.total.com/fr/finance/fi_press_releases/fpr_2000/090600_offshore_amenam_kpono_375.htm Total, le champ d'Amenam-Kpono]</ref>.
'''[[Sonatrach]]''' : voir ci-dessus Algérie.
'''[[BP]]''' : BP présente un relevé clair de ses émissions de gaz à effet de serre (GES), sous forme de ratio, rapportées aux quantités de pétrole produites. Ce ratio a diminué de 3% en cinq ans <ref>[http://www.bp.com/sectiongenericarticle.do?categoryId=9015609&contentId=7028568 {{en}} BP, émissions de gaz à effet de serre]</ref>.
'''[[Shell (compagnie)|Shell]]''' : cette société présente clairement ses volumes de gaz torchés en valeur absolue, en baisse de 10 % en 8 ans (1997-2005)<ref>[http://www.shell.com/home/content/envirosoc-en/performance/data_tables/environmental_data_25052007.html {{en}} Shell, données environnementales]</ref>. Déjà engagée dans un procès avec les autorités nigérianes<ref>[http://www.foe.co.uk/resource/press_releases/shell_fails_to_obey_gas_fl_02052007.html {{en}}Shell en procès avec les autorités Nigérianes]</ref>, elle confirme qu'elle ne sera pas en mesure de réduire ses émissions dans ce pays avant 2009<ref name="Shell Nigeria">[http://www.shell.com/home/Framework?siteId=envirosoc-en&FC2=&FC3=/envirosoc-en/html/iwgen/performance/environmental/kpi_flaring/kpi_flaring_000407.html {{en}} Shell, torchage du gaz]</ref>.
'''[[ExxonMobil]]''' : cette société ne prend pas d'engagement pour l'avenir, mais publie proprement sur son site ses quantités de gaz torchés, avec une augmentation de 40 % de 2003 à 2006<ref>[http://www.exxonmobil.com/Corporate/ccr06/community_flare_reduction.aspx {{en}} ExxonMobil, évolution des quantités torchées]</ref>.
'''[[Gazprom]]''' : on ne trouve aucun article concernant le torchage du gaz sur le site de Gazprom. L'[[Agence internationale de l'énergie]] estime que Gazprom pourrait réduire le torchage de 14,7 Gm3/an<ref>[https://www.iea.org/textbase/npsum/opt_russ_gas.pdf {{en}} Réduction des émissions russes]</ref>. Gazprom, qui produit 90% du gaz russe<ref>[http://www.iea.org/textbase/speech/2007/mandil/global_gas.pdf {{en}} Interview de Claude Mandil dans le cadre du GGFR]</ref>, est de loin le premier responsable mondial du torchage du gaz.
===Analyse satellitaire===
[[Image:World-flares-GAO.png|thumb|right|400px|Sources de torchage identifiées par satellite, 2002.]] C'est la [[National Oceanic and Atmospheric Administration|NOAA]] qui a proposé une méthode pour estimer les volumes de gaz torchés : à partir d'images satellitaires prises à différentes dates, les lumières fixes des villes sont éliminées, et ne subsistent que les lueurs des torchères de nature plus mouvante ; les trois dates permettent d'estimer la progression des régions dans la réduction du torchage. Ces estimations sont ensuite étalonnées avec des sites témoins<ref>[http://www.ngdc.noaa.gov/dmsp/interest/gas_flares.html {{en}} Global Gas Flaring Estimates, NOAA]</ref>.
===Le Global Gas Flaring Reduction Group===
En 2001, une initiative mondiale est lancée par la Norvège et la [[Banque mondiale]] pour étudier la question. Elle constate que les principaux obstacles à la réduction des gaz torchés sont
* l'augmentation de la production mondiale de pétrole, qui entraîne une augmentation consécutive de la production de gaz associés
* les contraintes majeures entravant le développement des marchés gaziers, l'infrastructure du gaz, et les projets de réduction de gaz torchés, qui exigent souvent une approche de collaboration avec les parties prenantes principales, en principe avant le démarrage des projets d'exploitation.
L'initiative est transformée en partenariat public-privé mondial pour la réduction des gaz torchés ([http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/TOPICS/EXTOGMC/EXTGGFR/0,,menuPK:578075~pagePK:64168427~piPK:64168435~theSitePK:578069,00.html GGFR]) au [[Sommet de la Terre 2002|sommet mondial sur le développement durable]] en 2002 à Johannesburg<ref name="historique">[http://www.ifc.org/ifcext/africa.nsf/Content/SelectedPR?OpenDocument&UNID=E26B63A73E45381085256FA10077958A Historique du GGFR]</ref>. En plus de la Banque Mondiale, ce partenariat inclut actuellement [[BP (compagnie pétrolière)|BP]], [[Chevron Corporation|Chevron]], [[Ente nazionale idrocarburi|Eni]], [[ExxonMobil]], [[Norsk Hydro|Hydro]], [[Shell (compagnie)|Royal Dutch Shell]], [[Statoil|StatoilHydro]], [[Total (entreprise)|Total]], et les gouvernements ou entreprises pétrolières nationales de l'Algérie, l'Angola, le Cameroun, le Canada, le Tchad, l’Équateur, la France<ref name="France participe"/>, la Guinée équatoriale, l'Indonésie, le Nigeria, la Norvège, et les États-Unis, avec d'autres entreprises et pays qui devraient le rejoindre<ref>[http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/TOPICS/EXTOGMC/EXTGGFR/0,,contentMDK:21025532~menuPK:2856862~pagePK:64168445~piPK:64168309~theSitePK:578069,00.html{{en}}Partenaires du Global Gas Flaring Reduction group]</ref>. Le partenariat incluant maintenant l’[[Organisation des pays exportateurs de pétrole|OPEP]], il couvre près de 70 % des rejets à l’atmosphère et du torchage au monde.
Le but du GGFR est de soutenir les gouvernements nationaux et l'industrie du pétrole dans leurs efforts pour réduire l’évacuation et le torchage des gaz associés à l'extraction du pétrole brut. Le GGFR se concentre sur quatre secteurs d'activité<ref>[http://www-wds.worldbank.org/external/default/WDSContentServer/WDSP/IB/2004/07/15/000012009_20040715154250/Rendered/PDF/295520Flared0G1on0Strategy01public1.pdf {{en}} GGFR : flared gas utilization strategy]</ref> :
* la commercialisation des gaz associés, y compris le développement du marché intérieur et l'accès aux marchés internationaux
* le développement des réglementations légales et fiscales pour les gaz associés
* la mise en application de la norme de réduction qui a été développée par le partenariat
* le développement de capacité relatif aux crédits carbone pour les projets de réduction des gaz torchés et évacués<ref>[http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/TOPICS/ENVIRONMENT/0,,contentMDK:21204220~menuPK:176751~pagePK:64020865~piPK:149114~theSitePK:244381,00.html Objectifs du GGFR]</ref>.
La norme mondiale volontaire pour la réduction des gaz évacués et torchés<ref>[http://www-wds.worldbank.org/external/default/WDSContentServer/WDSP/IB/2004/12/16/000090341_20041216094723/Rendered/PDF/295550FRENCH0revised.pdf Norme mondiale volontaire pour la réduction des gaz torchés ou rejetés]</ref>{{,}}<ref name="historique"/> fournit les conseils sur la façon de réaliser des réductions de l’évacuation et du torchage des gaz associés à la production du pétrole brut. L’ensemble des projets actuels du GGFR devrait permettre d’éliminer près de 32 millions de tonnes de gaz à effet de serre d’ici 2012<ref>[http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=32485 Pollution par les gaz torchés : quand la Banque mondiale confond les fautifs]</ref>.
=== Mécanismes de développement propre ===
Les [[Protocole de Kyōto#Le mécanisme de développement propre|mécanismes de développement propre]], créés dans le cadre du [[Protocole de Kyōto]], permettent à une nation de vendre des crédits d'émission quand elle fait la preuve qu'elle a économisé un montant donné d'émissions de CO<sub>2</sub> ; les réductions de torchage et de rejet entrent dans ce cadre, ce qui modifie notablement l'économie des opérations ; des opérations de ce type sont déjà en cours en 2007, principalement en Inde et au Kenya<ref>[http://worldbank.org/html/fpd/ggfrforum06/sucre/degouvelo.ppt {{en}} Gas flaring and CDM, GGFR]</ref>{{,}}<ref>[http://www.pointcarbon.com/Home/CDM%20&%20JI%20Monitor/Fran%C3%A7ais/article19015-1172.html#viewpoint Mécanisme de développement propre dans le cadre du GGFR]</ref>.
==Progrès==
Les progrès sont nuls en valeur absolue ; la NOAA indique que les quantités brûlées restent à peu près constantes sur les 10 dernières années, le GGFR indique que les valeurs sont restées virtuellement constantes sur les 20 dernières années<ref>[http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/TOPICS/EXTOGMC/EXTGGFR/0,,contentMDK:21023030~menuPK:2856589~pagePK:64168445~piPK:64168309~theSitePK:578069,00.html {{en}} Le torchage du gaz mondial est resté constant sur les 20 dernières années]</ref> . En revanche, ce résultat signifie une amélioration relative sensible, puisque dans la même période la production de pétrole a crû d'environ 50 %.
==Les rejets==
[[Image:AtmosphericMethane.png|thumb|250px|Analyse par satellite montrant les concentrations de méthane (parties par million en volume) en surface (en haut) et dans la stratosphère (en bas).]]Le méthane est plus léger que l'air : rejeté en plein air, il s'échappe vers la haute atmosphère en se mélangeant rapidement avec l'air environnant, ce qui rend cette pratique plus difficile à détecter par satellite. Le graphe ci-contre parvient à identifier certains champs gaziers de grande taille, entre autres la mer Caspienne et la [[Régions pétrolifères#Russie et Asie centrale|Sibérie]].
Les rejets peuvent être volontaires ou involontaires ; ils peuvent être causés par :
* des fuites du matériel, parfois même des complétions
* des erreurs de manipulation
* l'absence du matériel de piégeage nécessaire
L'IEA estime à 90 MteqCO<sub>2</sub> par an la quantité de méthane perdue par Gazprom dans la compression et la distribution du gaz naturel<ref>[https://www.iea.org/textbase/npsum/opt_russ_gas.pdf {{en}} Le gaz russe, étude de l'IEA]</ref>.
=== Partenariat Methane to markets ===
L'objectif du Partenariat Methane to Markets est de réduire les fuites et les rejets de méthane, et d'apporter plus de gaz aux clients potentiels<ref>[http://www.methanetomarkets.org/resources/factsheets/oil-gas_eng.pdf{{en}} Methane to markets : Recovery and Use Opportunities]</ref>. La Commission européenne a rejoint le partenariat "Methane to Market" en octobre 2007<ref>[http://www.france-science.org/home/page.asp?target=news&ID=2250 La Commission européenne rejoint le partenariat "Methane to Markets"]</ref>.
== Voir aussi ==
== Notes et références ==
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