Verglas massif de 1998 505849 30677868 2008-06-15T20:03:44Z Jborme 31154 dble redirect {{Tempête synoptique | nom=Verglas massif de 1998 | image=Ice Storm 98 trees line Noaa6198.jpg | texte=Dommages aux arbres et glace épaisse sur les lignes de transport électrique <small>(Bibliothèque photographique NOAA, ''National Weather Service Forecast Office'' Portland ME, 8 janvier 1998)</small> | Type de tempête=Synoptique hivernale verglas/pluie/neige | date formation=4 janvier 1998 | date dissipation=10 janvier 1998 | Quantité maximale= 120 mm (pluie verglaçante) | Vents max= négligeables | pression= inconnue | Dommages avec unités monétaires= 4 à 7 milliard $US (2005) | Mortalité= au moins 25 au Canada | Régions affectées= Est de l'[[Ontario]], sud du [[Québec]], nord de l'[[État de New York]] et de la [[Nouvelle-Angleterre]], sud du [[Nouveau-Brunswick]], [[Nouvelle-Écosse]]. Pluie abondante dans les [[Appalaches]]. }} Le '''verglas massif''' ou '''tempête de pluie verglaçante''' de [[1998]] (communément appelé la '''Crise du verglas''' au Québec) est une période de 5 jours de pluie en janvier [[1998]] dans l'est du [[Canada]], la [[Nouvelle-Angleterre]] et le nord de l'état de [[New York (État)|New York]] à une température sous le point de congélation. Cette pluie s'est alors accumulée en une couche importante de [[verglas]] qui a entraîné des [[panne de courant|pannes de courant]] et d'importants dommages aux [[arbre]]s dans toute cette région. ==Contexte== Le verglas est une accumulation de glace provenant du gel des gouttes de pluie ou de bruine au contact d'un objet sous le point de congélation. La [[pluie verglaçante]] est un phénomène [[météorologie|météorologique]] normal au Canada et en [[Nouvelle-Angleterre]]. Elle se manifeste géographiquement dans un étroit corridor où les vents froids de surface sont canalisés d'est à nord-est en surface par la géographie locale (vallée du [[Fleuve Saint-Laurent|Saint-Laurent]], de la [[rivière des Outaouais]] et des [[Appalaches]]) alors que de l'air doux et humide venant du sud la surplombe en altitude. La précipitation qui se forme dans l'air doux d'altitude se transforme en pluie en-dessous du niveau où la température dépasse le point de congélation mais cette pluie se recongèle au contact du sol sous zéro. Si la couche froide est trop épaisse, les gouttelettes se transforment en granule de glace avant de tomber au sol et il s'agit alors de [[grésil]] moins dommageable. La région de [[Montréal]] subit entre 12 et 17 tempêtes de verglas par année, totalisant entre 45 et 65 heures de pluie verglaçante annuellement. Cependant, ces périodes de verglas ne durent rarement plus que quelques heures à la fois et les accumulations de glace ne sont seulement que de quelques millimètres. Cela cause des désagréments, telles des routes et des trottoirs glissants qui causent des accidents, mais l'usage de déglaçants par les services de voirie se charge de ramener la situation à la normale. Les réseaux électriques sont également construits pour faire face à des accumulations importantes de verglas suite à une précédente tempête en février 1961 qui avait laissé de 30 à {{Unité|40|[[millimètre]]s}} à Montréal en trois jours. ==Déroulement de la tempête== [[Image:Verglas-1998.png|thumb|left|300px|Structure des masses d'air (Source: Environnement Canada)]] C'est le [[4 janvier]] [[1998]] qu'une dépression en altitude s'est stabilisée sur la région des [[Grands Lacs (Amérique du Nord)|Grands Lacs]] en gardant une circulation d'air doux et très humide en provenance du [[golfe du Mexique]] sur les régions entre [[Ottawa]] et le sud du [[Nouveau-Brunswick]]. Pendant ce temps, un [[anticyclone]] près du [[Labrador (région)|Labrador]] gardait de l'air en bas du point de congélation dans les niveaux inférieurs de l'atmosphère. La neige produite en altitude par des dépressions à répétition dans la circulation générale, fondait donc à plus bas niveau et se transformait en pluie. Cependant, en arrivant au sol, cette pluie se congelait au contact des objets ayant une température sous zéro degré Celsius. Ont été particulièrement touchés : les villes [[Ontario|ontariennes]] d'[[Ottawa]] et [[Kingston (Ontario)|Kingston]], le sud-ouest du [[Québec]], l'extrême sud du [[Nouveau-Brunswick]], la [[Nouvelle-Écosse]], le nord de l'État de [[New York (État)|New York]] et des régions des États du [[Vermont]], [[New Hampshire]] et [[Maine (État)|Maine]]. Dans le sud du Québec, les régions de [[Montréal]] et de la [[Montérégie]] ont été les plus touchées. Les régions qui se situaient au nord de la zone de verglas ont reçus des quantités de neige de l'ordre de 40 à 80 [[centimètre]]s durant la même période. Ceci a causé des désagréments à plusieurs régions comme celles de la [[ville de Québec]] et de l'est de la province, ainsi que pour une partie des [[Maritimes]]. Cependant, elles avaient l'équipement nécessaire au déblaiement et ce ne fut pour elles qu'une série de tempêtes hivernales normales. Les régions juste au sud de la bande de verglas avaient des températures au-dessus de zéro mais le sol était gelé en profondeur. Comme elles ont reçu de 40 à {{Unité|80|millimètres}} (ou même plus) de pluie, toute cette eau a causé des inondations nombreuses puisque le sol ne pouvait l'absorber. La pluie a également fait des dégâts jusqu'au Tennessee puisque ce système a pompé de l'air tropical tout le long des Appalaches. {{Clr}} ==Effets== [[Image:1998_Ice_Storm_map.png|thumb|right|600px|Carte de la zone affectée par le verglas. La zone entre Montréal et Sherbrooke, la Montérégie, fut surnommée « le triangle noir » (Source des données: Environnement Canada)]] Du [[5 janvier|5]] au [[10 janvier]], il est tombé jusqu'à 80 heures de pluie verglaçante, laissant de 50 à 100 millimètres d'épaisseur de verglas sur toutes les structures. Selon [[Environnement Canada]] les effets de la tempête sur le Canada<ref name="EC">{{fr}}{{Lien web |url=http://www.msc-smc.ec.gc.ca/media/icestorm98/icestorm98_the_worst_f.cfm |titre=La pire tempête de verglas de l'histoire canadienne |éditeur=[[Environnement Canada]] |auteur=David Phillips |date=18 décembre 2002 |consulté le=2008-01-03}}</ref> : :*''au moins 25 personnes sont mortes, dont plusieurs d'[[hypothermie]].'' :*''environ {{formatnum:900000}} foyers ont été privés d'électricité au Québec et 100 000 en Ontario'' :*''environ {{formatnum:100000}} personnes ont dû se réfugier dans des centres d'hébergement'' :*''sur une période de 24 à 48 heures, certains ont dû faire bouillir leur eau avant de la consommer'' :*''les compagnies aériennes et ferroviaires ont dû inciter les gens à éviter la région touchée'' :*''{{formatnum:16000}} soldats (y compris {{formatnum:3700}} réservistes) ont été déployés pour aider au nettoyage et aux évacuations et pour assurer la sécurité'' ('''Opération Récupération''')<ref>{{fr}}{{Lien web |url=http://www.forces.gc.ca/site/operations/recuperation_f.asp |titre=Opération Récupération de l'armée canadienne |éditeur=[[Défense nationale (Canada)|Défense Nationale Canada]] |consulté le=2008-01-03}}</ref> :*''des millions de résidents des régions touchées ont dû vivre en transit, visitant leur famille pour se laver ou partager leur repas ou emménageant temporairement chez des amis ou dans un centre d'hébergement'' :*''l'épisode prolongé de verglas a détruit des millions d'arbres, {{formatnum:120000}} km de lignes électriques et de câbles téléphoniques, 130 pylônes de transport évalués à {{formatnum:100000}} $ chacun et environ {{formatnum:30000}} poteaux de bois à {{formatnum:3000}} $ pièce'' [[Image:Pylônes écroulés.png|right|thumb|300px|Pylônes électriques à haute tension écroulés sur la rive sud de Montréal]] Des très nombreux [[pylône électrique|pylônes électriques]] qui se sont écroulés sous le poids de la glace, certains amenaient le courant électrique depuis les barrages du nord du Québec et d'autres servaient aux échanges avec l'Ontario et les États américains. Ces bris ont donc causé une panne générale pour plus de trois millions de personnes au Québec, soit 56 % de la population. Un million de personnes de plus ont perdu le courant dans les autres territoires touchés. La panne n'a duré que quelques jours pour les plus chanceux mais jusqu'à plus d'un mois et demi en [[Montérégie]]. Le périmètre bordé par les villes de [[Granby (Québec)|Granby]], [[Saint-Jean-sur-Richelieu]], [[Belœil (Québec)|Beloeil]] et [[Saint-Hyacinthe]], avec en son centre la municipalité de [[Saint-Césaire]], a d'ailleurs été surnommé « le triangle noir » par les médias<ref>{{fr}}{{Lien web |url=http://archives.radio-canada.ca/IDD-0-13-265/desastres_tragedies/crise_verglas/ |titre=Reportages sur le verglas de janvier 1998 |éditeur=[[Société Radio-Canada]] |consulté le=2008-01-03}}</ref>. Plusieurs fermes laitières sans génératrice d'appoint y ont perdu leur cheptel. <ref>{{fr}}{{Lien web |url=http://www.statcan.ca/francais/kits/agric/ice_f.htm |titre=Comment les agriculteurs ont survécu à la tempête de verglas de 1998 |éditeur=[[Statistique Canada]] |consulté le=2008-01-03}}</ref> Afin d'alimenter en électricité les refuges, certaines initiatives se sont donc révélées nécessaires dont celle de la [[maire|mairesse]] de [[Boucherville]] et du maire de [[Coteau-du-Lac]], qui ont réquisitionné des [[locomotive diesel|locomotives]] du [[Canadien National]] (CN3502 et CN3555) pour servir de génératrice. Une troisième locomotive déplacée à Boucherville n'a pas été nécessaire<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://cnlines.ca/CNcyclopedia/loco/mlw |titre=Histoire de la flotte de locomotives ALCo/MLW |éditeur=CN Lines Special Interest Group |consulté le=2008-01-03}}</ref>. Le travail de remplacement des installations électriques a nécessité un effort sans précédent au Québec : refaire plusieurs lignes temporaires de transport à haute tension, refaire le câblage résidentiel dans de larges secteurs, enlever tous les débris dont les arbres cassés, déglacer les infrastructures tels les ponts. De nombreux travailleurs venant d'autres provinces et États américains sont venus prêter main-forte à [[Hydro-Québec]] <ref>{{fr}}{{Lien web |url=http://web.archive.org/web/20060328215552/http://www.hydroquebec.com/publications/fr/rapport_annuel/1998/pdf/05f.pdf |titre=Rapport annuel 1998 |éditeur=[[Hydro-Québec]] |consulté le=2008-01-03}}{{pdf}}</ref>. Les lignes à haute tension ont été refaites de façon permanente dans les deux années subséquentes avec des normes beaucoup plus élevées en installant des pylônes plus résistants avec des points de largage des fils pour éviter les effondrements en cascade. On a installé des mesures supplémentaires de déglaçage et fait des recherches sur des systèmes supplémentaires<ref>{{fr}}{{Lien web |url=http://web.archive.org/web/20060328205410/http://www.hydroquebec.com/publications/fr/transenergie/1998/pdf/trans_fiable_3_f.pdf |titre=Rapport sur le verglas de 1998 |éditeur=[[Hydro-Québec]] |date=1999 |consulté le=2008-01-03}}{{pdf}}</ref> : :*Échauffement des fils conducteurs en répartissant différemment la charge selon les secteurs ce qui augmente localement la température du fil et permet au verglas de fondre. Utilisable pour les lignes de 120 à 315 kilovolts :*Entourer le fil de transport par deux fils supplémentaire dans lesquels on fait <u>momentanément</u> passer un courant inverse l'un de l'autre pour générer un champ magnétique inverse créant ainsi un repoussement des deux fils qui brise la glace accumulée :*Déglaçage mécanique par un chariot passant sur les fils de garde. Des lignes supplémentaires ont également été ajoutées par soucis de redondance mais certaines ont causé des contestations à cause de leur emplacement (ligne Hertel-Des Cantons en [[Estrie]]). Le réseau résidentiel a également vu des améliorations pour prévenir l'accumulation de glace dont : :*l'[[émondage]] (enlèvement des branches) des arbres autour des fils électriques, cause de bien des pannes, a été intensifié :*l'accélération du réseau sous-terrain (mais cette mesure est assez difficile et coûteuse). ==Notes== <references/> ==Liens externes== * {{fr}} [http://www.statcan.ca/francais/freepub/16F0021XIB/16F0021XIB1998001.htm Étude des impacts du verglas par Statistique Canada] * {{fr}} [http://www.hydroquebec.com/fr/index.html Site officiel d'Hydro-Québec pour détails sur les conséquences électriques du verglas] * {{fr}} [http://www.collectionscanada.gc.ca/sos/002028-5100-f.html SOS ! Les catastrophes au Canada], une exposition de musée virtuelle à Bibliothèque et Archives Canada * {{fr}} [http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2007/11/30/004-verglas10.shtml La crise du verglas, 10 ans après !], un dossier de la Société Radio-Canada * {{fr}} [http://archives.radio-canada.ca/300c.asp?id=0-13-265&ref=rss Archives de Radio-Canada] * {{en}} {{Lien web |url=http://www.erh.noaa.gov/btv/events/IceStorm1998/ice98.shtml |auteur= Bureau du [[National Weather Service]] de [[Burlington (Vermont)]] |titre=10th Anniversary of the Devastating 1998 Ice Storm in the Northeast |éditeur= [[National Oceanic and Atmospheric Administration]] |date=5 janvier 2008 |consulté le=2008-03-06}} {{Portail|météorologie|Québec|Canada|États-Unis d'Amérique}} [[Catégorie:Phénomène météorologique en Amérique du Nord]] [[Catégorie:Phénomène météorologique en 1998]] [[Catégorie:Histoire du Québec]] [[Catégorie:1998 au Canada]] [[en:North American ice storm of 1998]]{{lien BA|en}}