Vincent-Marie Viénot de Vaublanc
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2008-07-14T22:57:56Z
DumZiBoT
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{{Voir homonymes|Vaublanc (homonymie)}}
{{Infobox Identité
| nom =comte de Vaublanc
| nomdebaptême =Vincent-Marie Viénot de Vaublanc
| image =Comte de Vaublanc.JPG
| légende =
| tailleimage(en px) =260
| datedenaissance =[[15 mars]] [[1756]]
| lieudenaissance =[[Fort Dauphin]]
| datededécès =[[21 août]] [[1845]]
| lieudedécès =[[Paris]]
| paysdorigine =[[France]]
| titre1 =[[Ministère de l'Intérieur (France)|ministre de l'intérieur]]
| débutderègne =[[26 septembre]] [[1815]]
| finderègne =[[7 mai]] [[1816]]
| titre2 =
| grademilitaire =[[Lieutenant (grade militaire)|lieutenant]]
| prédécesseur =[[Étienne-Denis Pasquier]]
| successeur =[[Joseph Henri Joachim Lainé]]
| distinctions =[[Liste des grands officiers de la Légion d'honneur|grand officier]] de la [[Légion d'honneur]]
| père =[[Vivant-François Viénot de Vaublanc]]
| mère =Catherine Perrault
| conjoint =Charlotte de Fontenelle
}}'''Vincent-Marie Viénot, comte de Vaublanc''' (né le [[2 mars]] [[1756]] à [[Fort-Liberté|Fort Dauphin]] à [[Saint-Domingue (histoire)|Saint-Domingue]], aujourd'hui [[Fort-Liberté]], à [[Haïti]], et mort le [[21 août]] [[1845]] à [[Paris]]), est un [[homme politique]], [[écrivain]] [[France|français]], [[catholique]] et de tendance [[royaliste]].
Sa carrière politique l'amène à côtoyer successivement [[Louis XVI]], [[Paul Barras|Barras]], [[Napoléon Ier|Napoléon]], le comte d'Artois, futur [[Charles X de France|Charles X]], et enfin [[Louis XVIII]]. Proscrit et recherché par quatre fois par les différents régimes politiques, jamais arrêté, il parvient à chaque fois à rentrer en grâce. Dans une carrière longue et mouvementée, il est successivement député monarchiste sous la [[Révolution]] et pendant le [[Directoire]], proscrit sous la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]], [[préfet]] de Napoléon, [[Ministère de l'Intérieur (France)|ministre de l'Intérieur]] de Louis XVIII et pour finir sa vie politique, député ultra-royaliste. Il est notamment connu pour l'éloquence fougueuse de ses discours et sa réorganisation controversée de l'[[Académie française]] en [[1816]] en tant que ministre de l'Intérieur.
Il fait partie de ces personnages secondaires qui traversent et marquent cette période de l'histoire de France. Homme d'ordre au caractère affirmé, partisan modéré des {{Citation|évolutions}} de [[1789]], il finit sa vie politique sous la [[Restauration française|Restauration]] dans une position d'extrémiste contre-révolutionnaire.
== Formation classique militaire sous l'Ancien Régime ==
[[Image:Blason Famille Vaublanc.svg|thumb|350px|right|Blason de la famille Vaublanc.]]Originaire d'une famille noble de Bourgogne, il est le fils aîné du major [[Vivant-François Viénot de Vaublanc]], commandant du Fort Saint-Louis à Fort-Dauphin. Il naît et grandit à [[Saint-Domingue (histoire)|Saint-Domingue]] où son père est cantonné. Il vient en France métropolitaine pour la première fois à l'âge de sept ans.<ref name="autogenerated4">Michaud, p. 170.</ref>.
Après des études militaires à l'[[Prytanée national militaire|École de cadets]] de [[La Flèche]] et à l'[[École militaire (France)|École militaire]] de [[Paris]] de [[1770]] à [[1774]], il est décoré de l’[[ordre de Saint-Lazare]] avant même sa sortie d'école par le comte de Provence, le futur [[Louis XVIII]], grand maître de l'ordre.
Il est [[sous-lieutenant]] au [[51e régiment d'infanterie (France)|régiment de la Sarre]], appartenant au [[duc]] de [[François Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld-Liancourt|La Rochefoucault]] et dont son oncle Charles est [[lieutenant-colonel]], de [[1776]] à [[1782]]. Il tient successivement garnison à [[Metz]], à [[Rouen]] et à [[Lille]] puis il obtient des lettres de service pour [[Saint-Domingue (histoire)|Saint-Domingue]] où l'appellent quelques affaires de famille<ref name="autogenerated4" />.
Il se marie là-bas avec Charlotte de Fontenelle dont il a une fille et revient en France en 1782. Il achète l'office de [[Tribunal des maréchaux de France|lieutenant des maréchaux de France]] pour [[Dammarie-les-Lys]] près de Melun. Il achète dans le même temps une maison dans la région. La profession indiquée lors de sa prise de fonction est propriétaire-cultivateur.
Cette charge qui consiste à concilier les gentilshommes en cas de litige lui permet de se faire connaître d'un certain nombre d'aristocrates de sa région. Elle lui donne aussi le temps de s'intéresser à l'agriculture, aux lettres et aux arts.
== Entrée en politique sous la Révolution ==
=== Premières fonctions locales avec convocation des États généraux ===
[[Image:Blason département fr Seine-et-Marne.svg|right|thumb|80px|Blason de la Seine-et-Marne créé en 1790]]
Séduit dans un premier temps par les idées nouvelles de la [[Révolution française]], il se lance dans la carrière politique : il devient membre de la noblesse du [[Bailliage et sénéchaussée|bailliage]] de Melun en [[1789]]. Il se fait élire secrétaire de cette assemblée, sous la présidence de [[Louis-Marthe de Gouy d'Arsy]], grand bailli de Melun, et dont fait aussi partie le célèbre marin et explorateur [[Louis Antoine de Bougainville|Bougainville]]. Cette assemblée est chargée de rédiger un [[cahier de doléances]] au Roi et de nommer un député aux [[États généraux (France)|États généraux]]. Il appuie la candidature de [[Emmanuel Marie Michel Philippe Fréteau de Saint Just|Fréteau de Saint Just]], élu député de la noblesse pour la bailliage de Melun et qui devient ensuite membre de l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée constituante]]<ref>Vaublanc, 1, p. 182.</ref>.
En [[1790]], Vaublanc est appelé aux fonctions de membre puis de président du conseil départemental, aussi appelé [[Conseil général (France)|conseil général]], de [[Seine-et-Marne]]. Sa fonction lui donne le droit de présider le directoire administratif de ce département<ref>Vaublanc, 1, p. 256</ref>.
=== Bras de fer perdu contre les Jacobins sous l'Assemblée législative ===
Lors de la dissolution de l'Assemblée constituante, des collèges électoraux sont formés pour élire de nouveaux députés. Vaublanc se fait élire président de celui de Seine et Marne. Le 1{{er}} septembre [[1791]], il est élu huitième député (sur une liste de onze) de la [[Seine-et-Marne]] à l'[[Assemblée nationale législative (Première République)|Assemblée législative]] par 273 voix sur 345 votants<ref name="Robert, Bourloton, Cougny">Robert, Bourloton, Cougny.</ref>. Il est l'un des rares ayant déjà une expertise politique notamment sur la question des colonies antillaises dans une assemblée composée essentiellement de novices en politique puisque, fidèles à leur serment, aucun membre de l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée constituante]] ne s'est représenté.
==== Figure du Club des Feuillants ====
Dès le premier jour de séance, il se fait remarquer en prononçant un discours dénonçant les mauvaises conditions<ref>Suivant l'usage, un fauteuil en forme de trône, couvert d'or et de fleur de lys était réservé au roi, [[Couthon]] propose de lui donner un fauteuil semblable à celui du président, [[Jean-Antoine de Grangeneuve|Grangeneuve]] demande que les titres de {{Citation|Sires}} et de {{Citation|Majesté}}, {{Citation|inventés par la servilité, fussent remplacés par celui beaucoup plus beau de Roi des Français}}. Une motion est alors votée et décide que le fauteuil du Roi serait descendu d'un degré. En représailles, Louis XVI menace de ne pas se rendre à l'Assemblée, un compromis est alors trouvé et le siège du roi est abaissé d'un degré (page 17) ''Feuillant et Girondins aout 1791 - 20 avril 1792'' de Dom H Leclerc, Paris, 1940, librairie Letouzet et Ane 87 boulevard Raspail.</ref> dans lesquelles [[Louis XVI]] serait reçu par l'Assemblée le lendemain<ref>Vaublanc, 1, p. 285.</ref>. En raison de ces déclarations, il est élu [[Liste des présidents et vice-présidents de l'Assemblée législative|vice-président]] du 3 au 15 novembre 1791, par 104 voix (contre 92 pour [[Brissot]] l'un des chefs des [[Gironde (Révolution française)|Girondins]]) par une assemblée alors majoritairement royaliste. Il en devient ensuite président du 15 au 28 novembre 1791<ref>''L'ami des citoyens'', journal fraternel par JL Tallien, numéro 13, publié le 16 novembre 1791, imprimerie Demonville [http://royet.org/nea1789-1794/archives/journaux/ami_des_citoyens/Tallien_ami_des_citoyens_13.htm].</ref>.
Le [[29 novembre]], Vaublanc est chargé de rédiger un message demandant au roi de retirer le [[veto]] qu'il a émis contre le décret du 9 novembre de l'Assemblée, qui a pour but de faire cesser l'émigration massive (encouragée notamment par les prêtres et les nobles) en menaçant les princes allemands de représailles s'ils continuent de servir de refuge à l’[[armée des émigrés|armée des princes]] (le [[comte d'Artois]] et le [[prince de Condé]]). L'Assemblée est tellement satisfaite de son travail que par une dérogation formelle à ses usages, elle lui demande, à la tête d'une députation de 24 membres, d'aller lire lui-même son message au roi en personne<ref>{{Citation|Sire, dit-il à Louis XVI, à peine l’Assemblée nationale a-t-elle porté ses regards sur la situation du Royaume qu’elle s’est aperçue que les troubles qui l’agitent encore ont leur source dans les préparatifs criminels des émigrés français. Leur audace est soutenue par des princes allemands qui méconnaissent les traités signés entre eux et la France, et qui affectent d’oublier qu’ils doivent à cet empire le [[traité de Westphalie]], qui garantit leurs droits et leur sûreté. Ces préparatifs hostiles, ces menaces d’invasion commandent des armements qui absorbent des sommes immenses, que la nation aurait versées avec joie entre les mains de ses créanciers. C’est à vous, Sire, à les faire cesser ; c’est à vous de tenir aux puissances étrangères le langage qui convient au roi des Français ! Dites-leur que partout où l’on souffre des préparatifs contre la France, la France ne peut voir que des ennemis ; que nous garderons religieusement le serment de ne faire aucune conquête ; que nous leur offrons le bon voisinage, l’amitié inviolable d’un peuple libre et puissant ; que nous respecterons leurs lois, leurs usages, leurs constitutions ; mais que nous voulons que la nôtre soit respectée. Dites-leur enfin que, si des princes d’Allemagne continuent de favoriser des préparatifs dirigés contre les Français, les Français porteront chez eux non pas le fer et la flamme, mais la liberté ! C’est à eux de calculer quelles peuvent être les suites de ce réveil des nations}}[[Adolphe Thiers]], ''Histoire de la révolution'' 1823 à 1827, tome2.</ref>. Louis XVI répond qu’il prendrait en très grande considération le message de l’Assemblée et, quelques jours plus tard, lui annonce en personne ses résolutions à cet égard.
À cette occasion, Vaublanc se fait un nom en indiquant à l'Assemblée {{Citation|que le roi s'était incliné le premier et qu'il n'avait fait que lui rendre son salut}}<ref>Michaud, p. 171.</ref>. L'anecdote est révélatrice du basculement du rapport de force constitutionnel : le pouvoir législatif, incarné par l'Assemblée législative, a clairement pris l'ascendant sur le pouvoir exécutif incarné par Louis XVI qui n'est plus que le {{Citation|Roi des Français}}.
Vaublanc se range du côté du parti des monarchistes constitutionnels et s'inscrit au [[Club des Feuillants]] comme 263 autres de ses collègues (sur 745 députés). Il en devient l'un des chefs à l'Assemblée avec [[Jacques Claude Beugnot]], [[Mathieu Dumas]] ou encore [[François Jaucourt]] car leur principaux dirigeants, comme [[Antoine Barnave|Barnave]] ou [[Alexandre Théodore Victor de Lameth|Lameth]], n'y siègent plus. Il s'oppose vivement aux gouvernements révolutionnaires en se faisant remarquer par son loyalisme au roi, son opposition aux mesures répressives concernant les prêtres réfractaires, aux lois votées confisquant les [[Émigrés#Biens des émigrés|biens des émigrés]] et enfin en dénonçant les [[Massacres de la Glacière|massacres d'Avignon]]<ref>[http://andrepierrejocelyn.ifrance.com/revolution/d/index.htm. REVOLUTION FRANCAISE chapitre XI à XX èges<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>. Les discussions se radicalisent. La foule qui assiste aux débats lui crie souvent ainsi qu'à certains de ses collègues comme [[Charles de Lacretelle]] {{Citation|À la lanterne !}}<ref>[[Charles de Lacretelle]], ''Dix années d'épreuve pendant la Révolution'' (1842).</ref>. [[Nicolas de Condorcet]], son collègue de l'Assemblée législative en 1791 qui ne l'apprécie guère, dit de lui : {{Citation|Il existe dans toute assemblée de ces orateurs bruyants à tête creuse, qui produisent un grand effet avec des niaiseries redondantes }}<ref>[[Pierre Larousse]], ''Grand dictionnaire universel du XIXeme siecle''.</ref>. Brissot le surnomme quant à lui : le {{Citation|chef des [[Bicamérisme|bicaméristes]]}}<ref>Vaublanc, 1, p. 338.</ref>.
==== Inévitable la chute de la monarchie ====
En 1792, il est l'un de ceux qui défendent le [[Jean Marie Donatien de Vimeur de Rochambeau|comte de Rochambeau]] devant l’Assemblée et qui obtiennent son acquittement<ref name="autogenerated2">[http://virtualology.com/apvincentmarievienotvaublanc/ Vincent Marie Vienot Vaublanc<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>.
Suivant la majorité de l'Assemblée qui cherche à abolir l'[[esclavage]] dans les [[Antilles]], il met toutefois en garde dans un discours du 20 mars les abolitionnistes purs et durs tels que Brissot qui connaissent mal la vie dans les colonies des risques de guerre civile possible, étant donné la diversité des catégories ethniques et sociales de la population de Saint-Domingue. Il soutient par ailleurs la loi du 4 avril 1792 donnant la citoyenneté à tous {{Citation|les hommes de couleur et nègres libres}}<ref name="autogenerated2" />. Lors de la séance du 10 avril, il se prononce en faveur de l'abolition progressive de la traite des Noirs dans les colonies, à l'exemple du [[Danemark]] et de la [[Grande-Bretagne]]<ref>[http://perso.orange.fr/roger.leveque/depute.htm député<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>.
Le 3 mai 1792, il appuie la proposition de [[Jacques Claude Beugnot|Beugnot]] qui provoque un décret d'accusation de [[Jean Paul Marat|Marat]] et de [[Thomas-Marie Royou|l'abbé Royou]] et le 8 mai, à l'Assemblée, il s'adresse aux Jacobins en ces termes : {{Citation|Vous voulez, Messieurs, sauver la Constitution ; et bien, vous n'y parviendrez qu'en abattant les factions et les factieux ; qu'en ne combattant que pour la loi ; qu'en périssant avec elle et pour elle, et je vous déclare que je ne serai pas le dernier qui périra avec vous, pour son exécution ; croyez-le, Messieurs...}}<ref>. Dictionnaire des parlementaires français depuis le 1{{er}} mai 1789 jusqu'au 1{{er}} mai 1889 publié sous la direction de MM. Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, Paris, Bourloton Editeur, 1889-1891, 5 vol. ; in-8.</ref>.
Le 18 juin, il est élu membre de la Commission extraordinaire des Douze, créée sur proposition de Marant, chargée d'examiner l'état de la France et de proposer les moyens de sauver la Constitution, la liberté et l'Empire. Il donne sa démission le 30 juillet.
===== Défense de La Fayette =====
[[Image:Gilbert du Motier Marquis de Lafayette.jpg|left|thumb|160px|La Fayette]]
Suite à la [[journée du 20 juin 1792]], [[La Fayette]] se rend à Paris le 28 juin pour convaincre le Roi de quitter Paris et de se mettre à la tête de ses armées rassemblées dans le Nord. À la tête de la garde nationale, il tente de fermer les clubs mais sa tentative échoue en partie à cause du refus de la Cour de le suivre. Réagissant à cette tentative de coup de force, la gauche de l'Assemblée décide de proposer un décret de trahison à l'encontre de La Fayette.
Le 8 août 1792, inquiet et choqué par les évènements, Vaublanc prononce un discours devant l'Assemblée où il défend vigoureusement et courageusement, malgré l'opposition très vive des Jacobins dominant l'Assemblée et la rue, le [[La Fayette|général de La Fayette]] menacé du décret l'accusant d'avoir violé la Constitution. Il parvient (avec l'aide de [[Antoine Chrysostome Quatremère de Quincy|Quatremère de Quincy]]) à rallier (selon ses dires), 200 députés indécis du centre à sa cause. La Fayette est acquitté par 406 voix sur 630 votants<ref>[[Mémoires sur la Révolution de France et recherches sur les causes qui ont amené la Révolution de 1789 et celles qui l'ont suivie]] (tome 2, page 202), Chez G-A. Dentu, imprimeur-libraire, rue d'Erfurth, n 1 bis, Paris, 1833</ref>.
En sortant de la séance, Vaublanc, avec une trentaine de députés, est menacé, insulté et bousculé par la foule hostile qui a assisté aux débats. Certains de ces députés doivent même se réfugier au corps de garde du [[Palais-Royal]] d'où ils s'échappent par les fenêtres. Selon [[Hippolyte Taine]] : {{Citation|Quant au principal défenseur de La Fayette, M. de Vaublanc, assailli trois fois, il eut la précaution de ne pas rentrer chez lui ; mais des furieux investissent sa maison en criant que quatre-vingts citoyens doivent périr de leur main, et lui le premier ; douze hommes montent à son appartement, y fouillent partout recommencent la perquisition dans les maisons voisines, et, ne pouvant l'empoigner lui-même, cherche sa famille ; on l'avertit que s'il rentre à son domicile, il sera massacré}}<ref>Taine, ''Les origines de la France contemporaine L'ancien régime, La révolution, L'anarchie, la conquête jacobine'', page 691, de l'édition de 1986, Bouquin chez Robert Lafont ISBN 2-221-05186-6 (tome 1)</ref>.
Le 9 août, Vaublanc demande en conséquence l'éloignement des {{Citation|fédérés}} et des {{Citation|marseillais}}. La demande est rejetée par une majorité de l'Assemblée<ref>[[Mémoires sur la Révolution de France et recherches sur les causes qui ont amené la Révolution de 1789 et celles qui l'ont suivie]] (tome 2,livre III, chapitre IX )</ref>.
===== Journée du 10 août 1792 =====
[[Image:Tuileriensturm.jpg|thumb|200px|right|''La Prise des Tuileries le 10 août 1792'' par Jean Duplessis-Bertaux, Musée du chateau de Versailles]]
{{Article détaillé|Commune de Paris (1792)}}
Lors de la [[journée du 10 août 1792]] qui marque le renversement du régime de l'Assemblée législative par la [[Commune de Paris (1792)|commune insurrectionnelle de Paris]] et la fin de la monarchie, il assiste de son fiacre au déboulonnement de la statue de Louis XIV de l’actuelle [[place Vendôme]]. Il enjoint l'Assemblée de quitter Paris pour [[Rouen]] (alors royaliste) pour échapper à la pression révolutionnaire ; il échappe à une tentative d'assassinat, sauvé de justesse d'un coup de sabre par un jeune officier du génie, le capitaine [[Louis Bertrand de Sivray]], futur général d'Empire Bertrand.
Il est l'un des témoins oculaires de l'arrivée de la famille royale venue se réfugier depuis les [[Tuileries]] assiégés pour se mettre sous la protection de l'Assemblée législative, ce qu'il décrit plus tard dans ses Mémoires<ref>([[Mémoires sur la Révolution de France et recherches sur les causes qui ont amené la Révolution de 1789 et celles qui l'ont suivie]], tome 2, livre 3, page 232).[http://perso.orange.fr/roger.leveque/depute.htm].
{{Citation|La reine rentra avec beaucoup de dignité. Un ministre lui donnait la main}} (...) {{Citation|Le roi parut, et tous les yeux se tournèrent vers lui. il était vêtu d'un habit de soie violet, parce qu'il portait le deuil. Placé auprès du président, il parla ainsi : je suis venu ici pour éviter un grand crime, et je me croirai toujours en sûreté avec ma famille au milieu des représentants de la nation. Ces mots furent suivi des plus vifs applaudissements. Il ajouta : j'y passerai la journée}}.</ref>.
=== Proscrit sous la Convention et la Terreur (1792-1795) ===
[[Image:DSCN0203.JPG|thumb|200px|Page de garde des Mémoires de Vaublanc]]
{{Article détaillé|Mémoires sur la Révolution de France et recherches sur les causes qui ont amené la Révolution de 1789 et celles qui l'ont suivie}}
[[Image:Vincent-Marie Viénot de Vaublanc trip.png|left|thumb|350px|Les pérégrinations de Vaublanc sous la Terreur]]
Le soir du 10 août, il doit se réfugier chez [[Armand-Gaston Camus|Camus]], l'archiviste de l'Assemblée. Quelques jours plus tard, il se réfugie à l'hôtel de Strasbourg, rue Neuve Saint Eustache. Le 3 septembre 1792, il entend des hurlements dans la cour de son hôtel et pense alors avoir été dénoncé, il s'agit en fait du passage de la foule brandissant la tête de la [[Marie-Louise de Savoie-Carignan|princesse de Lamballe]] fichée sur une pique !
Les Comités du salut public et de surveillance de la Convention, nouvellement mis en place, émettent un ordre dans lequel il est ''mis hors la loi'', inscrit sur la liste des proscrits par la municipalité de Paris. Ce décret le contraint à quitter la ville et à se réfugier dans un premier temps en [[Normandie]], où il y retrouve sa famille, puis dans sa maison de campagne de Bélombres près de Melun. Il y vit reclus pendant plusieurs mois. Il y apprend notamment que le journal ''Gorsas'' l'accuse comme d'autres d'avoir {{Citation|reçu {{formatnum:300000}} francs de la reine pour organiser la contre-révolution en Provence}} et qu'il {{Citation|la voyait en secret}}.
La [[loi des suspects]] est votée le 17 septembre 1793. Son nom y figure. Un détachement révolutionnaire vient fouiller sa maison ce qui l'amène à {{Citation|courir les grands chemins}} seul à pied, se dirigeant au hasard des circonstances. Il erre d'auberges en auberges, il décrit notamment son angoisse de ne pas être dénoncé lorsqu'il arrive dans une ville et qu'il doit faire viser son passeport par le comité de surveillance local.
Lors du procès de la reine [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]], les 14 et 16 octobre [[1793]], son nom apparaît sur une pièce de l'accusation avec celui de [[François Jaucourt]]<ref> ''Marie-Antoinette'', de [[André Castelot]], Librairie Académique Perrin, Paris, 1962, (page 534) </ref>{{,}}<ref>[http://www.royet.org/nea1789-1794/archives/journal_tribunaux/tr_proces_marie-antoinette.htm NEA1789-1794 [ Tribunal révolutionnaire ]<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>.
Choisissant de se diriger vers le Sud de la France et [[Bordeaux]], il change de direction après avoir appris la répression féroce qu'y mène [[Jean-Lambert Tallien|Tallien]], le représentant de la Convention, et donc des risques encourus. Il passe notamment par [[Poitiers]] et [[La Rochelle]] où il demeure un mois. Voulant échapper au risque de se faire enrôler dans la [[Garde nationale (1789)|garde nationale]], où il aurait risqué d'être reconnu, il se fait passer pour malade et se fait prescrire une cure thermale à [[Castéra-Verduzan]] dans le [[Gers (département)|Gers]]. Pour ne pas éveiller les soupçons sur sa prétendue maladie, il se pique régulièrement les gencives pour reproduire les symptômes d'un {{Citation|scorbut inguérissable}}. C'est dans cette ville qu'il apprend la chute de [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] le [[9 thermidor]] (27 juillet 1794). Il doit néanmoins attendre encore quatre mois pour retourner à Paris le temps que sa famille ait obtenu la levée de son arrêt de proscription.
=== Activiste contre-révolutionnaire pendant le Directoire (1795-1799) ===
[[Image:Attaque de la Convention nationale (1790).jpg|thumb|right|350px|<center>« Attaque de la Convention nationale. Journée mémorable du 13 vendémaire. An 4{{e}} de la République française. »<br /><small>[[Eau-forte]] de [[Pierre Gabriel Berthault]] d'après [[Abraham Girardet]] (1795).</small></center>]]
De retour à Paris au [[printemps]] [[1795]], il fait paraître anonymement ses ''Réflexions sur les bases d'une constitution par le citoyen ***'', sous le pseudonyme de Louis-Philippe de Ségur présenté par son ami [[Jean-Baptiste-Marie-François Bresson]], alors député de la Convention nationale, qui ordonne de faire imprimer le texte. Dans cet ouvrage, il préconise la création de deux chambres parlementaires au lieu d'une seule comme c'était le cas sous la Convention. Le régime monocaméral de la Convention, dont il critique la Constitution (celle de 1793), étant selon lui une des causes de la Terreur. Il préconise aussi l'installation d'une seule personne à la tête de l'exécutif, dans une optique de meilleure efficacité. Il s'oppose donc sur le plan constitutionnel au régime du [[Directoire]] et ses cinq dirigeants<ref>http://colbud.hu/mult_ant/Thyssen-Materials/Avlami.pdf</ref>.
Suite à la parution de ce livre, la commission composée de [[Daunou]] et de [[François-Antoine de Boissy d'Anglas]] et chargée d'élaborer la future Constitution de l'An III (celle du Directoire) l'invite à venir exprimer ses idées, ce que Vaublanc refuse. Ses conseils sont partiellement suivis puisque pour la première fois en France deux chambres voient le jour sous les noms de [[Conseil des Anciens]] et [[Conseil des Cinq-Cents]] pour représenter le pouvoir législatif.
Opposé au [[décret des deux tiers]], il remplit un rôle actif avec [[Antoine Chrysostome Quatremère de Quincy]] lors de l'[[Insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV|insurrection du 13 Vendemaire de l'an IV]] (5 octobre 1795)<ref>[http://les.guillotines.free.fr/Gallica.htm Gallica<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>. À cette occasion, il découvre le génie tactique du général [[Napoléon Ier|Bonaparte]] surnommé le général Vendémiaire. Il est membre du comité central royaliste qui doit remplacer la Convention.
Le 25 vendémiaire (17 octobre), en tant que chef de la section royaliste du [[Faubourg Poissonnière]], il est condamné à mort par [[contumace]] par une commission militaire présidée par le général Lostange, siégeant au [[Comédie-Française|Théâtre-Français]]. Cette nouvelle condamnation l'oblige une seconde fois à vivre caché. Il se réfugie notamment chez [[Sophie Cottin]] amie de la femme de [[Jean-Baptiste-Marie-François Bresson]]. Il met à profit cet isolement contraint pour se consacrer de nouveau à l'une de ses passions : le dessin.
Quelques jours auparavant, la Convention contrainte à de nouvelles élections a convoqué les collèges électoraux. Cette élection amène alors une majorité de royalistes au Sénat et au Conseil des Cinq-Cents. Le collège de Melun élit le 15 octobre 1795 Vaublanc [[député]] de [[Seine-et-Marne]] au [[Conseil des Cinq-Cents]]. Il doit cependant attendre pour siéger l'abrogation de sa condamnation pour inconstitutionnalité par ses amis du conseil [[Edme Etienne Borne Desfourneaux|Desfourneaux]] et [[Claude-Emmanuel de Pastoret|Pastoret]], ce que la peur engendrée au sein de l'Assemblée par la [[Conjuration des Égaux]] à la fin août [[1796]] facilite. Il prononce le 16 fructidor (2 septembre 1796) le fameux serment {{Citation|Je jure haine à la royauté et à l'anarchie !}}. Pour l'anecdote, l'un des assistants montagnards, lui aurait crié : {{Citation|Plus haut !}}, Vaublanc sans se déconcerter lui aurait répondu : {{Citation|Et vous plus bas !}}
L'élection de l'an V (mai 1797), qui renouvelle le tiers des chambres, renverse la donne en faveur des royalistes qui deviennent majoritaires dans les deux conseils. Ainsi, le 20 mai 1797 (20 prairial an V), [[Pichegru]] est élu président du Conseil des Cinq-Cents et [[Barbé-Marbois]] au Conseil des Anciens. Vaublanc quant à lui est élu comme l'un des quatre secrétaires du bureau du Conseil des Cinq-Cents avec [[Joseph Jérôme Siméon]], [[Henry-Larivière]] et [[Jean-Nicolas-Jacques Parisot]].<ref>http://www2.cddc.vt.edu/gutenberg/1/2/2/5/12258/12258-8.txt</ref>.
Le même jour, le corps législatif procède au remplacement du directeur républicain [[Étienne-François Le Tourneur|Le Tourneur]] qui a été tiré au sort par le royaliste modéré [[François de Barthélemy]], alors ambassadeur de la France en [[Suisse]]. Vaublanc vote contre cette nomination lui préférant le général de [[Pierre Riel de Beurnonville|de Beurnonville]] connu pour sa poigne.
La nouvelle majorité soutient la liberté de la presse qui permet d'attaquer librement le Directoire. Le [[Clichiens|club de Clichy]] dont Vaublanc est l'un des membres éminents contrôle dès lors les deux conseils et menace directement le Directoire. Il est notamment nommé à la commission des inspecteurs du conseil des Cinq-Cents; avec Pichegru, [[Isidore-Étienne Delarue]], [[Antoine Claire Thibaudeau]] et l'[[abbé Émery]]; dont le rôle est de faire la police et maintenir la sécurité au sein des conseils. Il a de ce fait le pouvoir de donner des ordres aux brigadiers des conseils<ref>[http://bibliotheq.net/adolphe-thiers/histoire-de-la-revolution-francaise-9/page-84.html Bibliotheq.net - Bibliothèque française d'Internet - Adolphe Thiers - Histoire de la Révolution française, 9 - Page 84<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>.
Barras, l'homme fort du régime, dans ses ''Mémoires'', dit de lui qu'ils ont les mêmes opinions à propos de la colonie de Saint-Domingue <ref>{{Citation|Vaublanc me fait passer un billet de sa main par [[Morainville]], avec une aimable obséquiosité. Il me témoigne que la démarche des commissions coloniales doit prouver au directoire leur désir d'opérer le bien ''Mémoires de Barras'' page 415}} </ref>
Le Directoire acculé, contre-attaque en approchant de Paris l'armée de [[Sambre-et-Meuse]] forte de {{formatnum:80000}} hommes commandés par Hoche. Dans le même temps, Vaublanc plaide et obtient du Conseil la dissolution des clubs, dont celui des Jacobins<ref name="autogenerated1">Biographie universelle ancienne et moderne de Michaud (supplément page 173)</ref>.
Le 16 juillet 1797, sous la pression des conseils, les trois directeurs républicains Barras, Reubell et La Reveillière-Lépeaux, décident un remaniement ministériel, en défaveur des royalistes. Le 3 septembre, Vaublanc, avec son collègue l'amiral [[Louis Thomas Villaret de Joyeuse]] et d'autres clichiens, est à deux doigts de réussir un coup d'État contre le triumvirat des directeurs républicains. Le plan des clichiens qui a convaincu le directeur [[Lazare Nicolas Marguerite Carnot]] est simple. Vaublanc est chargé de prononcer un discours le 4 septembre devant le Conseil des Cinq-Cents exigeant la mise en accusation des trois directeurs républicains. Pendant ce temps, le général Pichegru, convaincu par Carnot de rentrer dans la conspiration et à la tête de la garde du Corps législatif, aurait pour rôle de venir arrêter les directeurs<ref>Histoire et dictionnaire de la révolution française 1789-1799, J Tulard, J-F Fayard et A Fierro, page 222, édition Robert Laffont, Paris, 1987, ISBN 2-221-04588-2</ref>{{,}}<ref name="autogenerated3">[[Mémoires sur la Révolution de France et recherches sur les causes qui ont amené la Révolution de 1789 et celles qui l'ont suivie]] (tome 2, livre IV, chapitre IV)</ref>.
Malheureusement pour lui, le général Bonaparte, alors chef de l'armée d'Italie, intercepte entre temps un agent royaliste, [[Louis-Alexandre de Launay, comte d'Antraigues]], en possession de documents concernant cette conspiration et de la trahison de Pichegru. Il envoie alors le général [[Augereau]] et son armée à Paris où celui-ci fait placarder la trahison de Pichegru dans les rues: c'est le [[coup d'Etat du 18 fructidor an V (4 septembre 1797)|coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797)]]. Les principaux conspirateurs sont soit arrêtés et déportés en [[Guyane]] comme Pichegru et Barthélémy, soit en fuite tels que [[Carnot]] ou Vaublanc. Ce dernier réussit à quitter les limites de Paris, alors en état de siège, en se cachant dans un fiacre avec la complicité de Rochambeau. Il s'exile en [[Italie]], déguisé sous divers accoutrements, en passant par la [[Suisse]] avec son ami Pastoret<ref name="autogenerated3" />.
== Ralliement à Napoléon Bonaparte ==
Le [[Coup d'État du 18 brumaire]] de l'an VIII (10 novembre 1799) et l'avènement du [[Consulat (histoire de France)|Consulat]] qui émet un décret permettant le retour des proscrits lui permettent de revenir en France où il est présenté à [[Napoléon Ier|Bonaparte]].
=== Député au Corps législatif ===
En [[1800]], Vaublanc est élu par le [[Sénat conservateur]], député du Calvados, parmi les 300 membres du [[Corps législatif (Consulat et Premier Empire)|Corps législatif]] où il exerce les fonctions de questeur, pour un mandat de cinq ans<ref name="autogenerated1" />. Il est, entre autres, chargé de rédiger un rapport sur le Consulat à vie.
Son admiration et la reconnaissance qu'il voue à [[Napoléon Bonaparte]] pour avoir rétabli {{Citation|l'ordre en France et mis fin aux persécutions des prêtres}}, peut se voir dans quelques-uns de ses discours de l'époque dont celui prononcé le 24 floréal de l'an X aux consuls, en tant que député du Corps législatif<ref>[http://www.napoleonica.org/proclamation/pro038.html <CORPNAME>CORPS LÉGISLATIF.</CORPNAME> DISCOURS prononcé par <PERSNAME>VIENNOT-VAUBLANC</PERSNAME>,<BR>Orateur de la députation envoyée par le Corps législatif, près le Gouvernement, le <DATEREV>24 floréal an 10.</DATEREV><!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>, discours élogieux pour le 1{{er}} consul, ou encore celui du 13 janvier 1805 (24 nivôse an 13), cette fois devant [[Napoléon Ier|Napoléon 1{{er}}]], devenu entre temps empereur des Français, avec [[Jean-Pierre Louis de Fontanes]], président du Corps législatif en exercice, lors de l'inauguration d'une statue en marbre de l'Empereur dans le hall du Corps législatif, pour honorer le père du code civil<ref>[http://snowy.arsc.alaska.edu/gutenberg/3/5/8/3580/3580-h/3580-h.htm Recollections of the Private Life Of Napoleon, Complete, by Constant<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>.
Il est président du Corps législatif du 21 avril au 7 mai 1803<ref>[http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/presidents/corps_legisl_rest_cent_jours.asp LES ANCIENS PRESIDENTS DE L'ASSEMBLEE NATIONALE 1898- 1998 : 19 présidents en 100 ans<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>.
Le [[4 novembre]] [[1804]], le [[pape]] [[Pie VII]], faisant étape dans son voyage vers Paris à l'occasion du couronnement de l’Empereur, passe la nuit dans sa maison de [[Montargis]], au 28 de la rue de Loing<ref>''Eclaireur du Gâtinais'' numéro 2807, du 19 août 1999 [http://perso.orange.fr/gatinais.histoire/curedeGy_allies.htm] et [http://perso.magic.fr/felipe/hFonten1.htm]</ref>.
=== Préfet de la Moselle 1805-1814 ===
À la fin de son mandat de député en 1805, le collège électoral de Seine-et-Marne le porte candidat au [[Sénat conservateur]] mais il n'est pas retenu. S'intéressant à la nouvelle organisation administrative et territoriale nouvellement mise en place, il sollicite et obtient une préfecture. Il est nommé le 1{{er}} février 1805 préfet de la Moselle, à [[Metz]], jusqu'en [[1814]]. Il s'y fait remarquer par son activisme. Selon Odette Voillard, « il entretient les meilleurs relations avec les notables du pays. Élégant gentilhomme qui parcourt à cheval son département, il a tendance à réinstaller aux postes dirigeants les principales familles de l'ancienne société. »<ref> ''Grands Notables du premiers empire'', Editions du CNRS, 15 quai Anatole-France 75700 Paris, 1984, tome 10</ref>. Il contribue de plus à imposer l'usage du français dans l'instruction publique d'un département peuplait pour partie de populations de langue allemande.
Napoléon ne manque pas pendant cette période de le remercier pour son zèle en le couvrant d'honneurs<ref>Mémoires du Comte [[André-François Miot de Mélito|Miot]], (tome 2, page 221)</ref>. Il est fait commandant de la Légion d'honneur<ref>[http://www.napoleon-series.org/research/almanac/chapter5/c_chapter5a.html The French Imperial Almanac of 1810<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>, [[Noblesse d'Empire|chevalier]] le 28 novembre [[1809]] puis [[Noblesse d'Empire|baron d'Empire]] par lettres patentes du 19 décembre [[1809]] (titre héréditaire régulier), gratifié en prime le 17 juillet [[1810]] d'un [[majorat]] en [[Hanovre]]<ref name="autogenerated6">E. Ducoudray ''in''Dictionnaire de la Révolution française d'[[Albert Soboul]] page 1089 </ref>. Le 22 mars 1812, il obtient un décret impérial de réversion de son titre de baron d'Empire au profit de son petit-fils Henri-Martial-Adolphe de Segond <ref>''Armorial du Premier Empire titres, majorats et armoiries concédés par ...'' de Albert Révérend, Jean Tulard - 1974 Page 234.</ref> Enfin, en [[1813]], il aurait été fait [[Noblesse d'Empire|comte d'Empire]]. Pourtant ce dernier titre n'a pas été octroyé par lettres patentes, et n'est donc pas héréditaire. Ceci ne l'empêche pas de se faire appeler comte de Vaublanc.
En juin 1812, il a une entrevue avec l'empereur de passage à Metz. Il lui fait part de ses objections à propos de la future campagne de Russie mais celui-ci ne l'écoute pas<ref>(Mémoires tome 3)</ref>. Lors de la campagne de France en 1813 et du repli de l'[[armée de Mayence]] vaincue à [[Leipzig]], un grand nombre de soldats blessés s'est réfugié dans Metz, propageant une épidémie de [[Typhus]] ; Vaublanc en fut atteint et manque d'en périr.
En 1814, il ouvre les portes de Metz et accueille avec enthousiasme les coalisés.
== Ralliement à Louis XVIII ==
=== Avec la première Restauration et malgré les Cent-Jours ===
Maintenu préfet de la Moselle lors de la première Restauration, il est promu officier de la Légion d'honneur le 23 août 1814. Lors du [[Cent-Jours|retour de Napoléon]], il reste préfet dans l'espoir de conserver Metz à Louis XVIII où il essaie avec le maréchal [[Nicolas Charles Oudinot|Oudinot]], gouverneur militaire de la ville de [[Metz]], d'empêcher les ralliements bonapartistes. Un ordre d'arrestation publié par le maréchal [[Louis Nicolas Davout|Davout]] dans [[Le Moniteur Universel]] le contraint à s'enfuir en direction du [[Luxembourg (pays)|Luxembourg]] pour rejoindre [[Louis XVIII]] à [[Gand]] où ce dernier s'est réfugié.
La petite histoire lui fait dire à l'officier embarrassé de devoir l'arrêter à Metz : {{Citation|Soyez tranquille pour moi. Mais il faut penser à vous même ; il ne faut pas que l'on vous voit sortir de la grande cour de la préfecture}} et Vaublanc le reconduit par une sortie annexe avant de s'enfuir à cheval<ref>[[Mémoires sur la Révolution de France et recherches sur les causes qui ont amené la Révolution de 1789 et celles qui l'ont suivie]]</ref>.
À son arrivée à Gand, il côtoie [[François-René de Chateaubriand|Chateaubriand]] qui le cite dans ses ''[[Mémoires d'outre-tombe]]'' : {{Citation|M. de Vaublanc et M. [[Guillaume Capelle|Capelle]] nous rejoignirent. Le premier disait avoir de tout dans son portefeuille. Voulez-vous du Montesquieu ? en voici ; du Bossuet ? en voilà}}<ref> [[Mémoires d'outre-tombe]], [[François-René de Chateaubriand|Chateaubriand]], (troisième partie, livre sixième, chapitre 6)</ref>. Il remet au Roi, par l'intermédiaire du comte d'Artois, plusieurs mémoires sur l'état du pays et lui prédit qu'il {{Citation|serait de retour à Paris avant deux mois}}<ref>Mémoires</ref>.
Sous la [[Seconde Restauration]], pour le remercier de son ralliement lors des Cent-jours, Louis XVIII le nomme sur le champ [[Conseiller d'État (France)|conseiller d'État]] et le fait, le 27 décembre 1815, [[Liste des grands officiers de la Légion d'honneur|grand officier]] de la [[Légion d'honneur]].
Le 12 juillet [[1815]]<ref>E. Ducoudray ''in''Dictionnaire de la Révolution française d'[[Albert Soboul]] page 1 089</ref>, Louis XVIII le nomme préfet des [[Bouches-du-Rhône]] avec pour mission de faire libérer 500 à 600 prisonniers bonapartistes enfermés à Marseille, tâche dont il s'acquitte correctement étant donné le contexte de l'époque (Marseille s'est donnée aux Anglais et connaît des émeutes sanglantes anti-bonapartistes).
=== Ministre de l'Intérieur ultra-royaliste (26 septembre 1815 - 7 mai 1816) ===
{{Article détaillé|Ultra-royaliste}}
Voulant faire oublier son passé [[bonapartiste]], il est connu pour être l'un des plus fervents animateurs du [[Ultra-royaliste|parti des Ultras]] : [[Victor Hugo]] dans ''[[Les Misérables]]'' le raille d'avoir été, une fois ministre de l'Intérieur, jusqu'à faire enlever les N des ponts de Paris comme celui d'[[Pont d'Iéna|Iéna]]<ref>{{Citation|Nous raillons M. de Vaublanc qui effaçait les N du pont d’Iéna ! Que faisait-il donc ? Ce que nous faisons}}.''Les Misérables'' de Victor Hugo, tome 3, livre 3, chapitre 1 Un ancien salon.</ref>.
Le [[26 septembre]] [[1815]], grâce à l'appui décisif du [[Charles X de France|comte d'Artois]] dont il est un intime, il est nommé par le Roi [[Gouvernement Armand du Plessis de Richelieu (1)|ministre de l'Intérieur]]. Le nouveau président du conseil, le [[Armand Emmanuel du Plessis de Richelieu|duc de Richelieu]] qui a été contraint de le nommer aurait fait surseoir à statuer sa nomination mais Vaublanc, déjà au courant de la nouvelle, accourt occuper son ministère<ref name="autogenerated5">Biographie universelle ancienne et moderne de Michaud (supplément page 175)</ref>.
Cette nomination sur sa proposition montre l'influence qu'entend exercer le comte d'Artois dans les gouvernements successifs de son frère. Il tient une cour rivale au pavillon [[Marsan]] et cherche à restaurer la monarchie absolue en abrogeant l'essentiel des apports de la [[Révolution française]].
[[Rudolf von Thadden]], historien allemand contemporain qui s'appuie sur le discours de [[Martignac]] du 2 avril 1829, estime que sa nomination est plus due à son passé qu'à son talent<ref>''La centralisation contestée'' de Rudolph von Thadden, Acte Sud, 1989, (pages 112 à 122), ISBN 2-86869-323-7</ref>. Les historiens Emmmanuel de Waresquiel et Benoit Yvert vont encore plus loin en lui reconnaissant une {{citation|incompétence qui n'a d'égale que la fatuité}}<ref>(Histoire de la Restauration 1814-1830 Naissance de la France moderne, édition Perrin d'Emmanuel de Waresquiel et Benoit Yvert, Paris, 1991 ISBN 2-262-00912-0)</ref>.
Vaublanc déploie une activité contre-révolutionnaire et ultra-royaliste passionnée à la tête de son ministère, si bien que le roi lui-même qualifie son activisme {{Citation|de dévouement à perdre haleine}}. Lors des débats portant sur la présentation par le garde des Sceaux d'une loi portant sur le rétablissement des cours prévôtales devant la [[Chambre introuvable]], Vaublanc prend la parole et s'écrie : {{Citation|la France veut son Roi}}. Dans une grande acclamation, les députés de la Chambre et les personnes présentes dans les tribunes se lèvent en répétant : {{Citation|Oui la France veut son Roi !}}<ref>[[Mémoires sur la Révolution de France et recherches sur les causes qui ont amené la Révolution de 1789 et celles qui l'ont suivie]] (tome 3, page 282)</ref>.
Dès le 2 octobre 1815, il envoie une circulaire à tous les préfets leur rappelant les priorités de leur fonction dans cette période troublée par la terreur blanche : {{Citation|Mettez au premier rang de vos devoir le maintien de l'ordre (...) la vigilance prévient les désordres et rend inutile l'emploi de la force}}<ref>Mémoires, tome 3, page 270</ref>. Il en profite pour verrouiller le corps préfectoral au profit des royalistes en déplaçant ou limogeant 22 préfets<ref>Biographie universelle ancienne et moderne de Michaud (supplément page 176)</ref> de sorte qu'il n'est plus de préfet ayant eu une quelconque activité sous les Cent-Jours à la fin de son ministère<ref>La centralisation contestée de Rudolph Von Thadden, Actes Sud, 1989, pages 112 à 122, ISBN 2-86869-323-7</ref>.
Le 18 novembre, il signe une ordonnance visant à remplacer l'état-major de la garde nationale par un comité de trois inspecteurs généraux qui constituent le conseil du colonel-général qui n'est autre que le comte d'Artois. Cette ordonnance enlève le droit de regard des autres ministres sur les nominations de ces derniers. Ceci permet aux Ultras de s'infiltrer dans cette institution<ref>Histoire de la Restauration 1814-1830 Naissance de la France moderne, édition Perrin d'Emmanuel de Waresquiel et Benoit Yvert, Paris, page 180 1991 ISBN 2-262-00912-0</ref>.
Par une ordonnance du 13 janvier 1816, il accélère le renouvellement des maires et des adjoints de deux ans. Vaublanc explique cette mesure au préfet : {{citation|Par ce renouvellement, vous devez éloigner aussi les maires et les adjoints qui sans être dans le cas d'une révocation formelle, vous paraîtront peu convenir à leur place}}<ref>La centralisation contestée de Rudolph Von Thadden, Acte Sud, 1989, pages 112 à 122, ISBN 2-86869-323-7</ref>.
En contresignant l'[[ordonnance du 21 mars 1816]], il participe à la réorganisation controversée de l'[[Institut de France]] suite à une lettre de [[Jean Baptiste Antoine Suard]]<ref>http://remydegourmont.org/de-rg/autres-ecrits/divers/uneepurationalacademie.htm-20k</ref>, secrétaire perpétuel de l'Académie française, dans laquelle il est écrit : {{citation|Je ne puis me lasser de vous répéter qu'il s'y manifeste un esprit révolutionnaire dont il est urgent d'arrêter l'influence par une sage prévenance dans certaines dispositions des statuts que vous aller vous donner}}, ce qui lui permet de nommer directement neuf académiciens sur onze.
[[Image:Institut-de-france-pont-des-arts.jpg|thumb|300px|L'[[Institut de France]] où siège l'Académie française]]
Ce bouleversement académique qualifié de {{Citation|royale bienveillance}} fut diversement apprécié. Le parti libéral lui reproche notamment d'avoir remplacé le poète [[Arnault]] par le [[duc de Richelieu]], [[Roederer]] par le [[Pierre-Marc-Gaston de Lévis|duc de Lévis]] et [[Charles-Guillaume Étienne]] par le [[Marie-Gabriel-Florent-Auguste de Choiseul-Gouffier|comte Choiseul-Gouffier]], académiciens considérés comme d'une valeur littéraire peu significative<ref>http://www.remydegourmont.org/de_rg/autres_ecrits/divers/uneepurationalacademie.htm, http://www.fh-augsburg.de/~harsch/gallica/Chronologie/19siecle/Hugo/hug_1301.html</ref>. Il gagne dans cette affaire le surnom de « Maupeou de la littérature »<ref>Grand dictionnaire universel du XIXeme siècle de [[Pierre Larousse]]</ref>.
Toujours dans cette veine de purification, il propose de créer un ministère des Beaux-Arts pour [[Châteaubriand]], proposition refusée par le duc de Richelieu. Le 6 avril 1816, il est élu membre libre de l'Académie des Beaux-Arts d'où il a évincé le peintre [[Jacques-Louis David|David]].
En tant que ministre de l'Intérieur, il doit présenter une nouvelle loi électorale. Vaublanc propose sans conviction, en s'appuyant sur l'article 37 de la [[Charte de 1814]], le renouvellement de la Chambre par cinquième tous les ans, les modalités d'élection à la Chambre reposent sur un système à deux degrés qui a de nouveau pour but de verrouiller l'accès à la Chambre en faveur des royalistes<ref>Ce projet de loi établit deux degrés d'élection : les collèges cantonaux composés de fonctionnaires publics et des soixante plus imposés, nomment les candidats, parmi lesquels on choisit définitivement le collège du département, également formé des principaux fonctionnaires publics, des soixante-dix plus forts contribuables et d'un supplément d'électeurs désignés par les collèges de cantons parmi les citoyens payant trois cents francs et plus de contribution directe. Biographie universelle ancienne et moderne de Michaud (supplément page 176)</ref>. Ce projet est rejeté à 89 contre 57 par la [[Chambre des députés (Restauration)|Chambre des députés des départements]] le 3 avril 1816. Celle-ci, est en effet désireuse de rester au pouvoir le plus longtemps possible, elle fait alors une contre proposition consistant en un renouvellement général tous les cinq ans, proposition rejetée par le gouvernement. La France reste donc sans loi électorale<ref>Histoire de la Restauration 1814-1830 Naissance de la France moderne, édition Perrin d'Emmanuel de Waresquiel et Benoit Yvert, Paris, page 186, 1991 ISBN 2-262-00912-0</ref>.
Le 10 avril 1816, en plein conseil des ministres, [[Decazes]], le ministre de la police, l'interpelle par cette phrase : {{citation|Vous n'êtes que le ministre du comte d'Artois et vous voudriez être plus puissant que les ministres du roi !}}. Vaublanc répond cinglant : {{citation|Si j'étais plus puissant que vous, j'userais de mon pouvoir pour vous faire accuser de trahison car vous êtes, Monsieur Decazes, traître au roi et au pays}}<ref>''Louis XVIII'', d'Evelyne Lever, page 449, édition Fayard, 1988, ISBN 2-213-7801-01</ref>.
Le 13 avril 1816, il participe au limogeage des élèves de l'[[Ecole polytechnique (France)|école polytechnique]], auteurs de {{Citation|chahuts et d'actes d'indisciplines}}, en fait majoritairement bonapartistes<ref>[http://www.polytechnique.fr/institution/historique_3.php Les grandes périodes de l'histoire de l'École Polytechnique : Une Restauration difficile<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>, depuis la Seconde Restauration<ref name="autogenerated5" />.
Les alliés qui occupent toujours la France s'inquiètent des dissensions surgissant au sein du gouvernement français. L'ambassadeur russe à Paris, le corse [[Carlo Andrea Pozzo di Borgo|Pozzo di Borgo]], va même jusqu'à mettre nommément en cause Vaublanc : {{citation|Une des sources principales de désordre a été la composition hétérogène du ministère ; la défection de celui de l'Intérieur a paralysé toute la force de l'autorité et l'influence de la Couronne sur les Chambres...}}<ref>La centralisation contestée de Rudolph von Thadden, Acte Sud, 1989, Rudolph, pages 112 à 122, ISBN 2-86869-323-7 (d'après Clérel comte de Tocqueville, ''De la Charte provinciale, Paris, 1829 pages 47)</ref>.
Les rivalités de personnes entre le ministre de l'Intérieur Vaublanc et le couple Richelieu-Decazes, les liens très étroits entre le premier et Monsieur (futur Charles X) ajoutés à l’éclat du 10 avril et enfin au mémoire remis au Roi dans lequel Vaublanc insiste sur {{citation|l’indispensable nécessité d’une marche plus ferme, plus résolue}} entraînent sa chute.
Le ministre Richelieu contraint le Roi à le renvoyer en mettant sa démission dans la balance. Le roi finit par céder et lorsqu'il lui réclame l'ordonnance pour la contresigner comme le raconte [[Louis-Mathieu Molé]], l'épisode vire au vaudeville<ref>Molé raconte que {{Citation|M. de Richelieu se met en devoir d'obéir mais il se trouve qu'il a oublié ou perdu la clef de son portefeuille ; il sent combien il importe de ne pas laisser échapper l'occasion, le rouge lui monte au visage, il se dépite, enfin prenant son portefeuille à deux mains, il le déchire, en tire l'ordonnance, et le Roi, sans donner aucun signe d'émotion ou de surprise, signe la nomination de Monsieur Lainé au ministère de l'Intérieur}}. ''Histoire de la Restauration 1814-1830 Naissance de la France moderne'', édition Perrin d'Emmanuel de Waresquiel et Benoit Yvert, Paris, page 189, 1991 ISBN 2-262-00912-0)</ref>.
Il quitte le ministère le 8 mai 1816 (en même temps que [[François Barbé-Marbois|Barbé-Marbois]], ministre de la Justice, limogé en contrepartie sur demande du comte d'Artois). Remplacé par [[Joseph Henri Joachim Lainé|Lainé]], il reçoit du Roi en compensation les titres honorifiques de [[ministre d'État]] et de membre du [[Conseil privé de la Restauration|conseil privé]].
== Député de la chambre de 1820 à 1827 ==
Il est élu le 13 novembre 1820 (puis réélu le 10 octobre 1821 et le 6 mars 1824 mais pas en 1827) par le collège départemental du [[Calvados (département)|Calvados]] lors d'un renouvellement de la Chambre par cinquième. Il y siège du côté des Ultra-royalistes. Lors de la session de [[1822]], il est même élu l'un des vice-présidents de la Chambre.
Il est dans le même temps choisi par la [[Guadeloupe]], où il est copropriétaire d'une sucrerie dans la paroisse de Basse-Terre, comme député auprès du gouvernement du Roi de 1820 à 1830. Il préconise alors plusieurs changements dans l'ordre judiciaire et l'administration des colonies tel que la création d'un entrepôt.
Avec ces collègues de la Chambre, [[François Régis de La Bourdonnais]], comte de la Breteche et [[Eugène François Auguste d'Arnaud|le baron de Vitrolles]], il contrôle une partie de la presse ultra-royaliste à commencer par ''La Quotidienne'' et ''Le Drapeau Blanc''<ref>Histoire de la Restauration 1814-1830 Naissance de la France moderne, édition Perrin d'Emmanuel de Waresquiel et Benoit Yvert, Paris, page 336, 1991 ISBN 2-262-00912-0</ref>.
En janvier 1823, il se prononce en faveur de l'[[Expédition d'Espagne]] et est nommé membre de la commission d'enquête demandée par le Roi et présidée par le maréchal [[Étienne Jacques Joseph Macdonald|Macdonald]] pour examiner les exactions commises<ref>[[Mémoires sur la Révolution de France et recherches sur les causes qui ont amené la Révolution de 1789 et celles qui l'ont suivie]] (tome 4, livre VII, chapitre X, page 244-245), Chez G-A. Dentu, imprimeur-libraire, rue d'Erfurth, n 1 bis, Paris, 1833.</ref>{{,}}<ref>Louis XVIII, d'Evelyne Lever, page 548, édition Fayard, 1988, ISBN 2-213-7801-01</ref>.
Il est à nouveau nommé au Conseil d'État le 25 juillet 1830<ref name="autogenerated6" /> avec la promesse écrite d'être nommé à la [[pairie]] quand seraient publiées les ordonnances de juillet 1830 qu'il n'a pas souhaitées. C'est alors qu'intervient la chute de [[Charles X de France|Charles X]].
Il se retire de la vie publique après l'accession au trône de [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]] en [[1830]]. Il occupe alors son temps à écrire ses Mémoires. Il meurt le 21 août 1845 dans sa 90{{e}} année, quasiment aveugle, rue du Bac à Paris<ref>Biographie universelle ancienne et moderne de Michaud (supplément page 180)</ref>.
== Annexes ==
=== Oeuvres ===
* [[1792]] ''Rapport sur les honneurs et récompenses militaires, le 28 janvier 1792, fait à l'Assemblée nationale, au nom du Comité d'instruction publique''. Texte en ligne : [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k44243k]
* [[1795]] ''Réflexions sur les bases d'une constitution'' par le citoyen *** (sous le pseudonyme de Louis-Philippe de Segur). Paris Imprimerie nationale, Prairial an III (70 pages)
* [[1804]] ''Rivalité de la France et de l'Angleterre: depuis la conquête de l'Angleterre par Guillaume, duc de Normandie, jusqu'à la rupture du Traité d'Amiens par l'Angleterre'', Paris, chez Bernard, (378 pages)
* [[1818]] ''Tables synchroniques de l'histoire de France''
* [[1819]] ''Le dernier des Césars ou la chute de l'Empire romain d'Orient'' (poème en douze chants)
* [[1822]] ''Du commerce de la France en 1820 et 1821'', Paris, chez J-C Trouvé et chez Goujon
* [[1828]] ''Des administrations provinciales et municipales''. Texte en ligne : [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k947372]
* [[1833]] ''[[Mémoires sur la Révolution de France et recherches sur les causes qui ont amené la Révolution de 1789 et celles qui l'ont suivie]]'' (4 volumes). Texte en ligne : [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49438r], [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k494409] et [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49441n]
* [[1833]] ''Essai sur l'instruction et l'éducation d'un prince au {{s-|XIX|e}}, destiné au duc de Bordeaux''.<ref>Biographie universelle ancienne et moderne de Michaud (supplément page 179)</ref>
* [[1838]] ''Fastes mémorables de la France''
* [[1839]] ''Souvenirs'' (en 2 volumes), Paris, chez Ponce Lebas et Cie
* [[1839]] ''Soliman II, Attila, Aristomène''.(recueil de tragédies, tirés à 200 exemplaires).<ref>Biographie universelle ancienne et moderne de Michaud (supplément page 170)</ref>
* [[1843]] ''De la navigation des colonies''
* ''Un an sur la grand'route'' chez Montsouris
* ''Le courage des françaises''
=== Sources ===
* Fonds Viénot et Vaublanc, 239 AP, page 303, État sommaire des fonds d'archives privées, Centre historique des archives nationales. [http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/pdf/ap/Etat%20sommaire_%20AP_5-02-07.pdf]
* Evelyne Lever : ''Louis XVIII'', Fayard, 1988. {{ISBN|2-213-7801-01}}
* Emmanuel de Waresquiel et Benoit Yvert: ''Histoire de la Restauration. 1814-1830. Naissance de la France moderne.'', Perrin, 1991. {{ISBN|2-262-00912-0}}
* Biographie universelle ancienne et moderne: histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes (Michaud) (supplément)
* {{Bouillet note}}. [[Projet:Bouillet/OCR/V/VA]]:
* Adolphe Robert, Edgar Bourloton, Gaston Cougny (s.d.) : ''Dictionnaire des parlementaires français depuis le 1{{er}} mai 1789 jusqu'au 1{{er}} mai 1889'', Paris : Bourloton Éditeur, 1889-1891, 5 vol.
* Mémoires de Vincent-Marie Viénot, comte de Vaublanc: [[Mémoires sur la Révolution de France et recherches sur les causes qui ont amené la Révolution de 1789 et celles qui l'ont suivie]] (4 volumes), Chez G-A. Dentu, imprimeur-libraire, rue d'Erfurth, n 1 bis, Paris, 1833. Texte en ligne sur la Base BNF Gallica. [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49438r], [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k494409] et [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49441n]
* Biographie de Vincent-Marie Viénot de Vaublanc par Emile Decoudray à la page 1049 de l'ouvrage ''Dictionnaire historique de la Révolution française'', sous la direction de [[Albert Soboul]], M. Suratteau et François Gendron, Presses Universitaire de France, 1989 ISBN 2-13-042522-4.
* Archives parlementaires de 1787 à 1860 : recueil complet des débats législatifs et politiques des Chambres françaises. Première série, 1787 à 1789. Tomes LI, XLII et XLIII.
=== Pour aller plus loin ===
==== Généalogie ====
* [[Famille de Vaublanc|Famille Vaublanc]]
==== Liens externes ====
* {{fr}} [http://classiques.uqac.ca/classiques/taine_hippolyte/origine_France_t3/origine_France_t3_extrait.html Tome III: La révolution: la conquête jacobine] version électronique des ''Origines de la France contemporaine''
* {{fr}} [http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_l_interieur/le_ministere/histoire/1789-1946/restauration/view Le ministère — Restauraton] sur le site du Ministère de l'intérieur
* {{fr}} [http://www.napoleonica.org/na/na_docview.asp?scope=ROOT&QueryText=vaublanc&DocStart=3&ResultCount=1#pro_bio_5 Biographies des acteurs de la proclamation de l'Empire en 1804] site sur napoleonica.org
* {{en}} [http://famousamericans.net/vincentmarievienotvaublanc/ Vincent Marie Viénot-Vaublanc] sur virtualology.com
* {{en}} [http://www.daheshmuseum.org/collection/detail.php?object=dupatyc_1 Buste en plâtre de Vincent-Marie Viénot] de [[Louis Dupaty]] (œuvre exposée au Dahesh Museum of Art à [[New York]])
=== Notes et références ===
{{Références|colonnes = 2}}
{{Début dynastie}}
{{Insérer dynastie|période=15-28 novembre 1791|avant=[[Pierre Victurnien Vergniaud]]|nom=[[Liste des présidents et vice-présidents de l'Assemblée législative|Président de l'Assemblée législative]]|après=[[Bernard Germain de Lacépède]]}}
{{Insérer dynastie|période=21 avril-7 mai 1803|avant=[[Marie-Félix Faulcon]]|nom=Président du [[Corps législatif (Consulat et Premier Empire)|Corps législatif]]|après=[[François Lagrange]]}}
{{Insérer dynastie|couleur1="#ffffff"|couleur2=lightblue||période=1815-1816|avant=[[Étienne-Denis Pasquier]]|nom=[[Liste des ministres français de l'Intérieur|Ministre français de l'Intérieur]]|après=[[Joseph Henri Joachim Lainé]]}}
{{Insérer dynastie|couleur1=gold|couleur2=gold|couleur3=gold|couleur3=gold
| avant = création du titre
| nom = [[Image:Blason Vincent-Marie Vienot de Vaublanc.svg|60px]]<br />[[Famille de Vaublanc|baron de Vaublanc]] <br /> [[1809]]-[[1845]]
| après = Henri-Martial-Adolphe de Segond
}}
{{Fin dynastie}}
{{Portail|biographie|Révolution française|Premier Empire|France au XIXe siècle}}
{{Article de qualité|oldid=17633458|date=8 juin 2007}}
{{Lien BA|fi}}
{{Lien AdQ|it}}
{{Lien AdQ|pt}}
{{Lien AdQ|ro}}
{{DEFAULTSORT:Vienot de Vaublanc, Vincent-Marie}}
[[Catégorie:Écrivain français du XIXe siècle]]
[[Catégorie:Poète français]]
[[Catégorie:Historien français]]
[[Catégorie:Politologue français]]
[[Catégorie:Brution]]
[[Catégorie:Militaire de l'Ancien Régime]]
[[Catégorie:Ancien président de conseil général]]
[[Catégorie:Membre de l'Assemblée Législative de 1791-1792]]
[[Catégorie:Président de l'Assemblée nationale française]]
[[Catégorie:Membre du Conseil des Cinq-Cents]]
[[Catégorie:Ancien député de Seine-et-Marne]]
[[Catégorie:Personnalité du Premier Empire]]
[[Catégorie:Comte français du XIXe siècle]]
[[Catégorie:Grand Officier de la Légion d'honneur]]
[[Catégorie:Chevalier de l'Ordre de Saint-Lazare]]
[[Catégorie:Préfet français]]
[[Catégorie:Ministre français de l'Intérieur]]
[[Catégorie:Contre-révolutionnaire]]
[[Catégorie:Député de la Restauration]]
[[Catégorie:Ancien député du Calvados]]
[[Catégorie:Ministre de la Restauration]]
[[Catégorie:Conseiller d'État français]]
[[Catégorie:Écrivain catholique]]
[[Catégorie:Naissance en 1756]]
[[Catégorie:Décès en 1845]]
[[ar:فنسنت-ماري فيينو دو فوبلان]]
[[ca:Vincent-Marie Viénot de Vaublanc]]
[[cs:Vincent-Marie Viénot de Vaublanc]]
[[da:Vincent-Marie Viénot de Vaublanc]]
[[de:Vincent-Marie Viénot de Vaublanc]]
[[en:Vincent-Marie Viénot, Count of Vaublanc]]
[[es:Vincent-Marie Viénot de Vaublanc]]
[[fi:Vincent-Marie Viénot de Vaublanc]]
[[hu:Vincent-Marie Viénot de Vaublanc]]
[[it:Vincent-Marie Viénot de Vaublanc]]
[[pl:Vincent-Marie Viénot de Vaublanc]]
[[pt:Vincent-Marie Viénot de Vaublanc]]
[[ro:Vincent-Marie Viénot de Vaublanc]]
[[sv:Vincent-Marie Viénot de Vaublanc]]
[[tr:Vincent-Marie Viénot de Vaublanc]]