André Dubuque

André Dubuque avec Marc-André Roy,
 co-fondateurs de R3D
M.Sc. Physique, Montréal, 1968
Ph.D. en calcul numérique, DIRO, 1971
Professeur et directeur, Informatique Université Laval (1972 à 1982)

Co-fondateur (1996) et vice-président exécutif (retraité):
R3D Technologies

Une trajectoire de vie partant de l’informatique

Le tout commence à l’hiver 1966, alors étudiant finissant en 4ème année de physique dite spécialisée. A cette époque, il n’y avait aucun cour à option. Mais, quelques uns d’entre nous avaient manifestés l’intérêt pour suivre un cours de programmation, donné par monsieur Baudot. Le directeur du département, monsieur Laurin, consentit et j’ai alors fait connaissance avec ce que l’on caractérisait à l’époque comme la deuxième génération d’ordinateurs (CDC 3400 pour les amateurs). Ce fut à ce même trimestre que je suivi un cours d’analyse mathématique donné par monsieur Pierre Robert, cours qui laissa un marque profonde chez moi. Après une maîtrise en physique expérimentale, j’ai bifurqué vers l’analyse numérique et entreprit un doctorat d’abord avec Pierre Robert, mais véritablement par la suite avec Alex Bacopoulos. Je dois souligner ici l’apport d’excellents mathématiciens appliqués venus de France avec le statut de « coopérants » (en fait, une option fort intéressante au service militaire français!). C’était en 1968, donc déjà à la troisième génération d’ordinateurs, CDC 6400. J’aimerais souligner l’accompagnement de messieurs Carasso et Gérard Pellieux. Monsieur Carasso m’avait laissé perplexe puisque, comme nord-américain, j’avais du mal à comprendre qu’un mathématicien compétent et intelligent que j’appréciait, puisse soutenir un parti communiste….

Diplôme de doctorat en 1971 en mains, j’ai décidé de poursuive l’idéal de la recherche et de l’enseignement à l’Université Laval. Directeur du département d’informatique pendant quelques années, j’ai découvert l’importance du changement et de la transformation des organisations et surtout, hélas!, de la difficulté de mener ces changements à termes. C’est ainsi que j’ai bifurqué à nouveau pour me retrouver au Groupe DMR en 1981 pour ouvrir le secteur des services de conseils, DMR ayant été traditionnellement une société de réalisation technique jusqu’àlors. Quatorze années de développement de l’offre en services de conseil en Amérique du Nord dont l’élément fondamental demeurait comment gérer le changement dans une entreprise, dans une organisation, notamment lorsqu’il est induit par la mise en œuvre de nouveautés technologiques. Autrement dit, pour moi, la difficulté de l’utilisation réussie d’un applicatif dans une organisation, réside principalement dans la réorganisation, l’intégration et l’acceptation par le personnel.

En 1995, la société américaine Amdahl fit l’acquisition de DMR ce qui m’amena à créer ma propre société de services de conseil R3D Conseil en février 1996 avec un autre vice-président de DMR, Marc-André Roy. R3D Technologies est une société qui n'a cessé de croître : de 5 personnes à 150 personnes avec des bureaux à Québec, Montréal, Boston et Paris. L’offre de services de R3D Conseil repose sur la gestion de projet, la gestion de programmes d’investissements et de transformation d’entreprises. Créée à une époque de consolidation de géants du secteur des services conseils, R3D Conseil illustre à quel point que le renouveau, l’innovation et l’entrepreneurship ont toujours leur place et qu’ils constituent une voie importante pour tous les diplômés du Département à un moment de leur carrière.

En fait, Monsieur Vaucher n’a pas vraiment aimé mon premier texte soumis, un CV professionnel, texte devant décrire ma trajectoire professionnelle après l’obtention du premier doctorat du département. Ce texte était par trop « mise en marché ». Ne voulant pas vous imposer un texte académique, j’ai donc adapté un ton quelque peu neutre et narratif entre ces deux extrêmes.

Je disais d’entrée de jeu à Monsieur Vaucher, que ma compétence, aujourd’hui, en est une de gestion (ma dernière ligne de code remonte à 1974). Pour lui, ce n’était pas un sacrilège mais bien l’illustration d’une des voies intéressantes qui est ouverte aux diplômés.

A l’âge de 61 ans, depuis trois ans sans activité professionnelle définie, j’ai entrepris, depuis trois ans, de bénéficier simplement de la vie.