X Le commerce avec la Chine: la société VAUCHER FRÈRES
- créée en 1843
Dans le sillage des Bovet, et face à un marché aussi florissant, d'autres maisons d'horlogerie vallonnières s'établirent en Chine. C'est le cas, entre autres, des Dimier Frères, de la Maison Juvet et de VAUCHER FRÈRES dès 1843.
Alfred-Louis (1817-1880), Édouard-Auguste, (1819-1847), James-Henri (1824-1871), Frédéric-Henri dit Fritz (1827-1913) et Albert-Émile (1833-1888), sont les cinq fils de Georges-Alfred VAUCHER négociant en horlogerie sous le nom de VAUCHER NEVEU.[ Généalogie ]
Etablis à Fleurier, où ils avaient un comptoir, rue du Temple dans la maison familiale, et en Chine à Canton et Shanghai, les frères VAUCHER s'adonnèrent au commerce de montres, de boîtes à musique, d'huile d'olive, de thé et d'objets chinois de 1843 à 1866, date à laquelle ils durent déposer leur bilan.
Tout au cours de leur activité des actes notariés donnant procuration à des marchands de Milan, Venise et Livourne nous indiquent qu'ils n'ont pas abandonné le marché italien autrefois tenu par VAUCHER NEVEU.
En 1856, Jämes VAUCHER constitue mandataire Emile Dubois, négociant à Naples, pour encaisser des créances dans le Royaume des Deux-Siciles.
A 28 ans, Édouard VAUCHER fut assassiné par des pirates alors qu'il avait l'intention de se rendre à Hong-Kong puis à Shanghai, emportant avec lui pour environ 40'000 francs de montres suisses.
Cela n'empêcha pas ses frères de poursuivre leur commerce avec la Chine où les conditions de vie devenaient de plus en plus dangereuses pour les étrangers en raison de troubles politiques.
Peu avant la mise en faillite de la maison, le cadet Albert se sépara de ses frères, en 1863, et se mit à son compte à Hong-Kong où il finit ses jours.
Les quelques belles montres chinoises en or, émail et perles, caractéristiques par leur mouvement en acier poli et signées VAUCHER FLEURIER qui nous sont parvenues, doivent être de leur fabrication.
Récemment, 15 montres chinoises (dont celles-ci) ont rapporté plus de $2 millions aux enchères chez Christie's.
X Les montres polissonnes
Autrefois, la montre était un signe de richesse, décorée selon les goûts de l’époque et celui des clients. Avec les premières montres émaillées, nous trouvons déjà des scènes "déshabillées" et certaines - polissonnes disait-on à l'époque - sont nettement plus érotiques voire animées [ Source.]
Rien n'indique que nos horlogers VAUCHER auraient produit de telles montres. Par contre, un ancêtre, Jean-Pierre Etienne Vaucher - Pasteur et Professeur à Genéve -
a participé à une commission chargée d'en arrêter la fabrication.
« Il y a longtemps que dans votre Canton et dans le nôtre l'on fabrique des bijoux obscènes. Ce sont des peintures et des méchanismes représentant des scènes lascives, que l'on place dans des cachets, des tabatières, ou des boetes de montre. Ce n'est que dernièrement que notre Consistoire l'a su ou en a pris connoissance. Il a nommé une commission dont Monsieur Vaucher et moi sommes membres, pour prendre là-dessus des renseignements et voir ce que l'on pourroit faire. »
Lettre adressée au Gouverneur de Neuchâtel
25 novembre 1816
XII Les VAUCHER, horlogers au XXème siècle
Avec le début du XXèmesiècle, les systèmes de production horlogère se modifièrent considérablement. L'établissage fit place aux usines. Fleurier devint un petit centre industriel grâce à plusieurs entreprises importantes comme Fleurier Watch, Universo S.A. et la Fabrique d'Ébauches.
De 1851 à 1985, par intermittence en raison des périodes de crise, l'École d'Horlogerie permit d'y maintenir l'acquisition des savoir-faire.
Nous ne pouvons pas énumérer ici tous les VAUCHER originaires de Fleurier qui ont joué un rôle dans le développement de l'horlogerie suisse, durant le XXème siècle, il faut néanmoins citer :