Jehan serait notre premier "Vaucher." Historiquement, VAUCHER aurait été d'abord un prénom pour ensuite devenir un nom de famille.
Après la chute de l'empire romain, un seul nom servait à désigner l'individu. Au moyen age, il n'y avait pas de règles fixes sur l'emploi et la transmission de noms de familles. Ce n'est qu'au Xème siècle que le processus de création des noms de famille s'amorce. C'est l'explosion démographique qui oblige les populations à donner des surnoms aux individus afin d'éviter les confusions. Avec l'usage, ce surnom tend à devenir héréditaire. Ce phénomène se rencontre d'abord parmi les famille nobles (les de qqc...), puis s'élargit à l'ensemble de la population à partir du XIIème siècle.
En gros, les noms de famille tombent dans quatre catégories:
- nom du père: Claude Bernard, Johnson, MacLean
- nom d'un lieu: Dupont, Lallemand, Villeneuve
- nom de métier ou de dignité: Maréchal, Clerc, Boulanger
- sobriquets: Petit, Lesage, Vaillant
Avec le temps, le pouvoir politique s'intéresse à la question et réglemente progressivement l'existence des noms de famille. En France en 1474, Louis XI interdit de changer de nom sans une autorisation royale.
En 1539, François Ier promulgue l'ordonnance de Villers-Cotterêt. Celle-ci rend obligatoire la tenue de registres d'état-civil. Cette tâche est confiée aux curés, le Clergé constituant la seule < administration > présente dans tout le royaume. En fait, la décision royale officialise et généralise une pratique déjà en usage depuis le siècle précédent, principalement dans les villes.
Selon Montandon, voici l'origine de notre patronyme:
Vaucher - Anciennement Walcars, Walcher. D'un ancien nom germanique Walhari (walh = étranger + hari = armée). Variantes : Vauchez, Vaulchié, Vauchier. Le patronyme Walker est une forme alémanique. Gauche, Gaucher,... Gauchon sont des formes françaises de langue d'oïl. Notez que l'adjectif gauche, dans le sens de maladroit (ou contraire de droite), est apparu après la formation de ces patronymes (1471 dit le Robert).
Vaucher, Vuachère
D un nom propre germanique Walaharius, <le guerrier du champ de bataille>, du germanique *vala, < champ de bataille >, et *harja, < guerrier >, devenu Walcars, Walcher[ius], puis Vaucher. [ Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, http://suter.home.cern.ch]
Le WEB donnent plusieurs exemples de seigneurs guerriers avec VAUCHER comme prénom:
Vaucher 1er, seigneur de Blonay (1095) est le plus puissante la région et son petit-fils Vaucher (II) participe à la deuxième croisade (1147). >>
Les armoiries de Rocroi sont celles de ses premiers seigneu.... Raoul et Vaucher dit "Sarrasin" son beau-frère s'engagent en 1248 dans la 7ème croisade derrière Louis IX, futur Saint Louis. >>
Au XVIIe siècle, la commune de Corcelles-le-Jorat constitut alors une dépendance de l'Évêché de Lausanne. Un des évêques la donna en fief à deux chevaliers, Philippe et Vaucher, qui prirent le nom de Corcelles.....>>
...La Terre de Bogis fut donnée par Etienne de Gingins, Vaucher de Divonne et l'évêque Arducius de Genève à l'Abbaye de Bonmont au moment de sa construction et de sa fondation au XIIème siècle.>>
Un des ancêtres de Pierre-Arnold Borel, généalogiste émérite de Neuchâtel, Valcherius Borrel est recensé parmi les Bourgeois de la ville de Neufchastel en 1345 .
C'est avec le fils de Jehan que Vaucher passera de prénom en patronyme. On retrouvera ailleurs dans notre BD, des exemples de fluidité dans l'attribution de noms. Selon Eric Nusslé, au Moyen Age, les conditions de vie favorisent les communautés familiales. Un nouveau couple forme rarement un établissement autonome. Il s'installe normalement dans la maison des parents de l'un des conjoints, reste sous l'autorité de la génération du père et travaille dans l'intérêt commun du patrimoine. Souvent, le nouvel arrivant prendra le nom du beau-père.
En particulier, un grand nombre des Vaucher de Genève descendent de deux frères Clerc qui se marrieront avec deux soeurs Vaucher et dont la descendance portera le nom de Vaucher.
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