90 : Les années "Djembé"

par François Kokelaere et Nasser Saïdani, mars 1995

table des matières

5. Le djembé aujourd'hui

Vers la fin des années 70, un important travail de vulgarisation fut effectué par des musiciens comme Adama Dramé et Guem (qui fut longtemps une référence) et tous les professeurs de percussions occidentaux. Le début des années 90 voit une véritable explosion du djembé dans le paysage musical international.

Chaque année, les étudiants qui partent en Afrique sont plus nombreux (on a estimé à 500, le nombre d'entre-eux venus en Guinée entre Décembre 94 et janvier 95!).

On peut d'ailleurs noter une nette amélioration du niveau pédagogique des professeurs et du niveau technique de leurs élèves.

Partout de bons instruments ont fait leur apparition dans les magasins de musique et tout à chacun peut dorénavant se procurer un djembé à un prix raisonnable (entre 1500 et 2000 FF)

Le film " Djembéfola " de Laurent Chevallier sur une idée de Pierre Marcault et avec pour interprète principal Mamady " Kargus " Keita a été diffusé dans le monde entier.

Le nombre de disques édités et vendus ne cesse de progresser.

Les premiers livres concernant le sujet ont fait leur apparition.

- " Percussions africaines: le tambour Djembé " de Serge Blanc

- " Djelya " sur la vie d'Adama Dramé d‘Arlette Senn-Borloz.

Cet effet de médiatisation a pour résultat d'augmenter la diffusion des groupes de percussions africaines tous genres confondus (Percussions de Guinée, Wassa, Wofa, Doudou N'Diaye Rose, Tambours du Burundi, Farafina, etc ... ).

Les premiers festivals de percussions ont vu le jour (Rencontre de Vic le Comte, Festival de Châteauvallon) et concours internationaux (Conakry).

Les rencontres et les échanges culturels se multiplient.

En Afrique de l'Ouest, le djembé reste un instrument très populaire et la Guinée vient de créer le " Mois de la percussion " qui organise des activités variées autour de ce thème.

 

PERSPECTIVES: les années djembé

Avec ce bilan très positif, le djembé prend sa vitesse de croisière :

En Afrique, l'intérêt des jeunes envers le djembé a été relancé par la grande popularité et la réussite sociale de leurs aînés.

Le retour de la médiatisation internationale a déclenché de nombreuses opérations de soutien de la part des gouvernements et les coopérations culturelles internationales soutiennent dorénavant des projets autour de la percussion.

Dans le monde occidental, les cours, les stages, les écoles, les spectacles , les animation se sont multipliés.

Toute cette effervescence et toutes ces activités s'avèrent complémentaires et prouvent l'immense richesse d'un instrument longtemps ignoré, qui vient à peine de nous livrer ses premiers secrets.

A n’en pas douter, les années 90 seront " les années djembé " !

Francois Kokelaere - Nasser Saïdini - mars 1995

François Kokelaere

Titulaire du diplôme d'état de professeur de musique traditionnelle, discipline "percussions africaines "djembé"". Il a enseigné pendant 10 ans les percussions, a étudié en Guinée avec Koungbanan Condé du Ballet National Djoliba.

Il crée en 1987, l'Ensemble National des Percussions de Guinée dont il assume la direction artistique, le groupe Wassa avec Morciré Camara et plus récemment, le groupe Wofa.

Il a produit les disques "Anthologie du Balafon Mandingue en trois volumes avec El Hadj Djél.i Sory Kouyaté, les Percussions de Guinée volumes 1 et 11, Wassa, Wofa. Il est depuis 87, conseiller auprès de la Direction Nationale de la Culture de Guinée.

Nasser Saïdani

Il enseigne les percussions Mandingue à l'Ecole Nationale de Musique de Villeurbanne. Il a étudié avec Famoudou Konaté, Noumody Keita, Koungbanan, Condé, Mamady Keita, Lamine Soumah.

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